JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1,050. i r Année. Jeudi, 29 Mai 1851 Vires acquirit eundo. INTÉRIEUR. LES IDIiftNflliRS BURYEM. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c, Provinces, 4 francs. INSERTIONS; Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Yprks, 28 Mal. 11 semble que la crise ministérielle n'est pas prête recevoir UDe solution. On n'en parle presque plus. Cependant il faut que d'une façon ou d'une autre, elle ait une fin. Le provisoire est ce qu'il y a de plus nuisible au gouvernement d'un pays. Le courant parait être vers le retrait de la démission des ministres actuels. D'à près d es on- ditil est question pour les membres du cabinet (le rester. Mais nous croyons que ce ne sera jamais que sous certaines conditions. Le difficile sera de les combiner de telle sorte que ni la Chambre ni les ministres ne sortent amoindt-is de cette épreuve qu'il aurait été facile d'éviter. On uous assuremais nous ne pouvons y ajouter foi. que la direction du collège épisco- paj de S'-Vincent de l'aul, vient de décider, par mesure hygiénique, et en considération du long laps de temps que les élèves sont tenus de rester l'établissement, qu'une collation serait offerte gratuitement tous les élèves indistinc tement. Pour lâcher de faire apprécier encore davantage ce grandissime bienfait, on invile- rail les parents y assister; on a même insinué que l'administration épiscopale ne reculerait pas devant l'offre d'un verre de bière, aux pè res de famrlla bien pensants. Tels seraient les moyens auxquels la concur rence et l'âpre désir de ruiner une institution rivale engagent, dit-on, recourir. S'il en est ainsi, l'explication du mirobolant et grandiose succès du collège épiscopal serait facile. L'en seignement s'y donnerait gratuitement et pour cause, et les élèves seraient nourris par dessus le marché. Avec d'aussi brillantes conditions, ce collège de l'évêque Malou verra accourir les jeuues gens de tout l'univers et de mille autres lieux comme disait Fontanarose, charlatan as sez renommé dans son temps mais qui se trouve distancé aujourd'hui. M. le médecin de régiment DeFuisseaux, du 12e de ligne, a reçu le 22 cl, des mains de son colonel, devant le front du régiment, une mé daille en or, en récompense des services rendus pendant que l'épidémie du choléra sévissait Gand. Ce médecin distingué quitte notre ville et est appelé au l#r régiment de. chas seurs cheval, en résidence Mons; il emporte en partant les regrets des personnes qùri l'ont connu. VILLE D'YPRES. (ovsKM commexu. Séance publique fixée au Mercredi, 28 Mai i85i. OHDKE DU JOUR i° Communication de pièces. 2° Emettre un avis: Sur le procès-verbal de la location publique de quelques biens ruraux, appar tenant la tabrique de l'église de S'-Nicolas. b. Sur la location publique de quelques propriétés rurales appartenant aux Hospices civils. C. Sur le procès-verbal de la vente d'arbres hors de crois- sauce, tenue le 2 Décembre dernier,sur les proprié tés de la dite administration. D. -Sur le projet d'acquisition, par les Hospices, de la maison rue de Dixmude, propriété de M. de Thibault de Boesinghe. 5° Discussion du projet de règlement pour l'as- saiuissei.ient de la ville. 4* Arrêter le compte de 184^ et le budget i85i de la Salle syphilitique. 5" Aviser sur une demande tendant pouvoir modifier le gazomètre placé dans la cour de la mai son n* 83, rue des Chiens. 6° Émettre un avis sur une demande tendant pouvoir établir une fabrique d'amidori, sur le ter rain dépendant de la maison n* m, rue des Chiens. 1 On lit dans le Journal de la Belgique Nous avons reproduit, d'après un journal de Paris, une nouvelle concernant un billet au crayon qui aurait été glissé dans une lettre de M. de Bocarmé. Le fond de celte nouvelle est vrai, les détails en sont inexacts. Voici com ment le fait a eu lieu nos renseignements sont, croyons-nous, très-exacts M. de Bocarmé avait écrit un de ses anciens amis, M. le juge d'instruction Heughe- baert, prit connaissance de la lettre. Pendant qu'il la lisait, M. de Bocarmé eut l'adresse d'écrire au crayon sur un petit morceau de papier quelques mots dont voici au moins le sens: Tachez de décider Maître*** se char ger de ma défense en même temps que de celle de ma femme. Si nous navons pas le même avocat pour lousdeux, nous sommes perdus. la prison. (suite.) Le chevalier continua d'une voix tremblante d'indi gnation L'une, comme héritière de la duchesse de Sevcrn, a, dit-on, recouvré tous ces biens; l'autre a obtenu la n grâce de son mari et la conservation de son immense fortune. On attribue ces faveurs inattendues au violent amour du duc de Clarence pour mademoiselle de Rosières... Malédiction s'écria de nouveau Henri de Kerven... Achevez, monseigneur, achevez de lire... Vous serez jugés aujourd'hui, et votre condamna it tion sera connue ce soir; je ne doute nullement du sort it qui vous est réservé. Lorsque le justicier viendra vous lire votre arrêt de mort, il sera introduit par le portc- clefs Burn qui, feignant de fermer votre porte, la laissera ouverte. Vous vous couvrirez alors des vète- ments qui vous seront apportés l'heure de votre second repas, et, sortant doucement de votre cellule, vous rencontrerez Burn sur l'escalier. Ce digne hoimme vous conduira jusqu'aux barrières, et au carrefour d^White- Friars, vous trouverez des chevaux sellés et un guide; ne vous inquiétez de personne, vos sauveurs ne seront u pas oubliés... Songez tous les deux vos familles, si la bonté divine vous en a laissé. Votre fuite s'opérera pendant que la ville sera plongée dans la joie des fêtes, pendant que vos amies ingrates et parjures vous oubli- eront au bal d'Edouard... adieu, ce soir. Les prisonniers se regardèrent avec une tristesse égale, et baissèrent la fois les yeux. La sagacité du page était vaincue; et le pauvre enfant, qui trouvait toujours quel que répartie vive ou mélancolique, selon qu'il voulait égayer ou charmer son frère, demeura muet, celte fois, accablé par sa propre douleur. Ah c'est une folie, s'écria enfin le chevalier; rien ne pourra me faire croire l'abandon de Margaret, et mes hésitations l'outragent encore plus que cette lettre infâme. Tu as raison, mon ami, dit le page avec un sourire amer; écris au pèlerin, glisse-lui quelques lignes pour ma sœur Margaret, et, afin d'avoir une certitude, demande- lui une réponse. Vite, le geôlier ne tardera pas revenir. Le chevalier ouvrit le rouleau qu'avait apporté Kildcr- kin, et l'ayant trouvé garni de tout ce qui est nécessaire pour écrire, il se mit l'œuvre, pendant qu'Ange, courbé sur lè papier pour l'éclairer de plus près, lisait chaque mot que traçait rapidement sa {4uruc< M. Heughebaert, ayant lu la lettre, la rendit toute pliée M. de Bocarmé pour y mettre l'adresse. Ce fut alors que celui-ci par vint y glisser, sans être aperçu, le billet qu'il venait d'écrire. L'adresse mise, il la rendit sans être cachetée M. le juge d'instruction, qui la remit un jeune commis, pour qu'il la cachetât et la jetât la poste. Il lui donna en même temps son dossier rapporter chez lui. Lorsque le jeune homme sortit, il pleuvait; il courut chez M. Heughebaert pour y déposer le dossier, puis il oublia la lettre dans sa poche. Le lendemain, en la retrouvant, il s'apperçut de son oubli il allait la cacheter ava,nt de la porter la poste, lorsque l'idée lifi vient de la rouvrir. Ce fut alors qu'il trouva le petit billet clandestinement introduit dans la lettre, billet que, tout naturellement, il se hâta de porter M. le juge d instruction. On écrit de Mons, le 24 mai La liste des nombreux témoins charge dans l'affaire de Bocarnué vient d 'être signifiée aux deux accusés la requête du procureur- général. Conformément la loi, la liste des jurés qui siégeront dans la série qui s'ouvre le 27, ne leur sera présentée que la veille de l'ouverture des débats. Ce matin, M., Wouwermans, greffier du juge d instruction Bemelmans, est arrivé en notre ville, chargé par le procureur-général d operer le transport des pièces de conviction dans I affaire de Bocarmé, ainsi que leur clas sement la salle d'audience. Les pièces sont d'abord tous les organes vitaux de la victime qui ont été soumis l'analyse chimique et sont conservés dans I esprit de viu et renfermés dans les bocaux hermétiquement fermés; ensuite les poisons extraits de ces organes et enfin un assez grand nombre d objets qui ont été représentés aux témoins entendus Bruxelles. Hier, est arrivé en notre ville, M® Lachaud, l un des défenseurs de M. le comte De Bocarmé, Me De l'ape est attendu aujourd hui. On écrit de Gand La société anonyme pour l'établissement d'un parc d histoire naturelle en notre ville, déploie la plus grande activité. Les travaux de terrasse- Chère Margaret, on m'annonce, par un mensonge odieux, que tu es sortie de la Tour avec Jeanne et que, cédant a la passion du lâche Clarence, lu consens prendre a la cour d Édouard le rang que ta famille occupait près des Lancastre. On me dit que tu te pares d'habits magnifiques, et que ce soir tu dois être le plus bel ornement de Westminster... J'ai déjà honte de t avoir rapporté ces calomnies, je les méprise autant que je l'aime, autant qu'elles vont t'indigner. Auge est mon soutien; son âme ressemble la tienne. Adieu, je pourrai l'qerire encore je n'ai maintenant que le temps de te répéter le mot du sanctuaire Toujours Je te demande mains jointes une réponse. C'est très-bien, dit le page; il me semble la voir trembler et pâlir en lisant ces lignes. Et maintenant, reprit Henri, laisse-moi dire deux mots l'insolent qui a osé m'écrire. Oui, mais ne te fâche pas trop... parle avec bonté; rends le bien pour le mal... Vous avez eu l'audace de calomnier des femmes qui méritent tous vos respects Efface cette phrase, cher frère, elle est trop dure, songe qu'on a peut-être trompé le vieillard et que... Eh bien reprit Henri, aimes-tu mieux ceci: Vous voulez me secourir et vous m'accablez de douleurs plus

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1