JOURNAL DTPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acprit eundo.
ra® 1.ASS. il* Année.
Dimanche, 8 Juin 1851.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclahes, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
INTERIEUR.
Tpbes, T Juin.
Pendant longtemps le tarif du chemin de fer
a été un texte d'opposition au ministère libé
ral. Le parti catholique, essentiellement opposé
tout progrès, tout déplacement des popu
lations, s'en est emparé pour entraver le gou
vernement. Le ministère mis en demeure de
présenter un projet de loi qui fixe les bases du
tarif, a déféré au désir de la législature, et des
prix très-modérés n'ont pas été admis. A force
d'entendre dire que le chemin de fer ne pro
duisait pas tout ce qu'il pouvait fournir, on a
augmenté le tarif, et les prix des places des di
verses catégories ont été sensiblement majorés.
Nouveau texte d'opposition pour certaines
feuilles.
On blâme le ministère d'avoir accédé aux
propositions dues l'initiative d'un membre de
la Chambre. On se plaint de la majoration des
prix, on critique la modification du tarif des
waggons, sans tenir compte que s'il y avait une
différence trop marquée de prix entre ces voi
tures et les autres, un déclassement s'opérerait
immédiatement et au lieu d'une augmentation
de receltes, le nouveau tarif aurait pour résul
tat une dimiuution de revenu.
Mais il est encore un motif pour lequel nous
croyons que la Chambre a bien fait de fixer le
tarif par une loi, c'est que pour toutes les lignes
les prix n'étaient pas les mêmes pour une égale
étendue de parcours. Entre certaines stations du
chemin de fer, le prix du transport était réduit.
Nous pourrions la rigueur admettre un pareil
privilège, si le chemin de fer rapportait large
ment l'intérêt du capital qu'il a coûté. Mais
faire voyager certaines populations bon mar
ché, et pour ainsi dire vil prix, quand d'autres,
qui ne peuvent jouir de cet agrément, doivent
aider combler le déficit, voilà qui choque
tant soit peu, cette égalité devant l'impôt que
nous avons le droit d'exiger.
Car il n'est ni juste ni équitable que ceux
qui ne jouissent d'aucun avantage, doivent
payer pour faire voyager les autres qui, par la
situation du railway peuvent en user fort sou
vent Voilà, nous semble-t-il, une façon d'en
visager l augmentation des tarifs d'une manièie
rationnelle, et d'ailleurs nous croyons que les
nouveaux prix pour les divers genres de voi
tures sont loin d'être exorbitants, d'autant plus
qu'en France et en Prusse, ils sont encore plus
élevés.
Dimanche dernier, la Société royale de S'
Sébastien a procédé au choix de son premier
dignitaire, le Roi. Il ne s'agit pas d'élection
dans cette solennité, C'est au plus adroit que
cette dignité est conférée. Un seul oiseau
d'honneur est placé sur la perche et, celui qui
l'abat, exerce la royauté pour trois ans. Au
troisième tour, M. Louis Bouckenaere, négo
ciant, a enlevé l'oiseau d'un coup de flèche et
a été proclamé Roi.
Programme de* morceaux de musique qui seront
exécutés par f harmonie du i a» régiment d'infan
terie, Dimanche8 Juin i85i, au Jardin public
de midi une heure.
«•Grande marche composée par M. Maurau.
V Ouverture composée par M. .Veto*a**.
3' Fantaisie sur Moïse, arrangée par Bender(Rossini).
4* Grand pot-pourri sur Giralda, arrangé par M. Clé
ment, chef de la musique du 12* régiment.
Selon la Patriele sénat, malgré une répu
gnance manifeste n'aurait volé la loi sur l'en
seignement moyen que dans la pensée que le
ministère en rectifierait la lettre dans l'exécution
et qu il ferait administrativement tout ce que
l'on eut désiré faire légalement.
Jamais, ajoute la pieuse feuille, on n'a abusé
aussi hardiment de la bonne foi du sénat et des
pères de famille.
Ainsi, selon la Patriele sénat aurait légiféré
pour rire, il aurait volé une loi dans la pensée
que le pouvoir exécutif lui ferait la politesse de
la défaire, et le ministère aurait consenti se
prêter cette indigne manœuvre en substituant
son autorité celle des législateurs il aurait
consenti faire d'une loi libérale une loi cléri
cale, et, ainsi que le loup de la fable, le clergé
aurait, de son côté, consenti se revêtir de
I habit libénal pour entrer dans la bergerie;
d'ailleurs que lui importait lui le moyeu dès
que son appétit de domination était satisfait.
Ainsi le sénat vote une loi libérale dans l'es
poir qu'on l'exécutera cléricalement; le minis
tère accepte cette condition, pour obtenir le
vole, ce vote obtenu, il trompe le sénat en exi
géant l'exécutiou libérale de la loi; et, en défi
uilive, le pays, joué et trompé par le pouvoir
législatif, le sénat trompé par le pouvoir exécutif,
telle serait, si l'on en croyait la feuille cléricale,
la moralité politique de notre gouvernement.
Allons donc, Messieurs les cléricaux, un peu
plus d'imaginative, dans vos canards politiques.
Le n'est pas une raisonparce que l'on eurage
de calomnier ainsi tout le monde.
[Journal de Bruges.)
Fin de la crise ministérielle.
Dans la séanced hier du sénat, l'honorable M.
Savart a cru devoir interpeller le ministère sur
la crise.
M. le ministre de l'intérieur a répondu qu'en
effet, S. M. avait mauifeslé le désir que le ca-
biuet actuel conservât la direction des affaires;
qu'eu présence de linsuccès des tentatives faites
pour constituer une nouvelle administration et
pour faire cesser une crise qui, en se prolon
geant, aurait pu produire des inconvénients
graves, le cabinet avait cru devoir accéder au
désir de S. M.;qu il espérait, du reste, au moyeu
de modifications daus les mesures présentées et
présenter eucore aux chambres, obtenir que
la divergence d'opinion, qui s est manifestée
dans I autre chambre, viendrait cesser.
M. le ministre de l'intérieur a ajouté qu'il ne
croyait pas pouvoir donner d autres explications
avant que les membres appartenant l'autre
chambre, auxquels a été offerte la mission de
constituer uu cabinet, aient fait connaître
l'assemblée dout ils fout partie les motifs qui
les ont portés décliner cette mission.
On lit dans Y Emancipation:
La chambre des représentants va être con
voquée.
Le ministère demandera un droit sur les suc
cessions eu ligne directe, non pas litre de droit
de succession, mais titre de droit de mutation.
II le demandera très-petit, par exemple de six
dixièmes, pour cent. Ce changement de nom
et cette modération dans le taux de l'impôt
suffiront, du moins on l'espère, pour calmer
certaines consciences et faciliter les conversions
dont on a besoin.
Si la majorité continue de se montrer hostile
toute augmentation d'impôt sur les brasseries
et les tabacs, on fera sur l'un et l'autre point
toutes les concessions qui serout indiquées par
les circonstances.
On lit dans le Journal de Bruxelles
En rapprochant certains bruits des paroles
prononcées au sénat, il y a deux jours, par M.
Rogier, nous sommes portés croire que la no
mination d'un colonel comme ministre de la
guerre est arrêtée et que la crise ministérielle
aura cette semaine le dénouement prévu par
tout le monde.
La reine Marie-Amélie, le duc et la duchesse
de Nemourset leursuite, sonlarrivés Ostende,
lundi dernier, vers 5 heures. Ces augustes per
sonnages se sont immédiatement embarqués
t pour Douvres, bord du bateau vapeur belgp
i Chemin de Fer, commandé par le lieutenant
|de vaisseau Hoedt.
oiiuw
On écrit de Tournay, 4 juin
Une triste nouvelle s'est répandue hier
soir dans la ville: elle a causé une pénible sen
sation au milieu de nos sociétés. M. de îom-
beur, lieutenant au 2® régiment de chasseurs
cheval, venait d'être frappé de mort subite la
porte de la caserne, au moment où il donnaijt
quelques ordres aux soldats.
On écrit de Liège
Le commerce et l'industrie de notre ville ont
repris une activité vraiment extraordinaire. Les
nombreuses commandes d'armes, les travaux
privés et publics de constructions, donnent de
l'occupalion nos ouvriers de toutes le*classes.
Le commerce des bouillesqui avait beaucoup
souffert depuis 1848, s'est relevé depuis quel
que temps, et en ce moment, l'exportation de
ce combustible est devenue très-importante.
Ce qui ajoute encore cette heureuse
situation, c'est l'excellent état sanitaire de la
cité attesté par le mouvement de l'état—civil.
Sur une population de 80,000 âmes, il n'y a
eu, pour le mois de mai,que 197 décès; tandis
que les naissances ont atteint le chiffrede 236.
Des lettres particulières de Vienne annon
cent que S. M. lempereur d'Autriche, est fort
souffrant et peu s'en est fallu qu'il se trouvât
dans l'impossibilité de se rendre Ollmulz la
rencontre de l'empereur de Russie. L'empereur
d'Autriche s'affaiblit chaque jour et l'on com
mence déjà penser la probabilité d'uu chan
gement de règne.
L'Observateur dit que la chambre des repré
sentants sera probablement convoquée du 20 au
25 de ce mois et que le ministère reproduira,
devant la législature, l'art. Ier du projet de loi
sur les successious, qui concerne la ligue directe.
11 parait positif que M. le gouverneur de 1a
province de Namur a donné sa démission.