ILE
JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
3V 1.059* 11' Année.
Dimanche, 89 Juin 1851.
LH& DSRNIiRS OtëlflVËN.
EXTÉRIEUR.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies-
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INTÉRIEUR.
Ypres, 28 Jtaln.
Programme det morceaux de musique gui seront
exécutés par Tharmonie du 1 2' régiment, Diman
che prochain, 29 Juin i85i> au Jardin public, de
midi une heure.
1° Grande marche, composée par M. Clément, chef
de musique au susdit régiment.
2° Pot-pourri de la Sirène, arrangé par Van Calck,
(Auber).
3° Cavatinc de Gemma di Vergy, pour trombonne
solo, (Donizetti).
4o Fantaisie sur l'opéra le Toréador, arrangée par
M. Clément, (1* exécution) (Adam).
Au Jardin d'été de la Société de la Concorde6
heures du soir.
première partie.
1" Marche sur Gimldaarrangée par M. Clément
(Adam).
2» Fantaisie sur Don Pasquale, arrangée par Van
Calck, (Donizetti).
5° Grand Pot-pourri sur le Prophète, arrangé par
M. Clément, (Mcyerbeer).
deuxième partie.
1* Ouverture des Monténégrins, (Limnander).
2*Introduction cl Valses, composées par M. Clément.
3° Grande fantaisie sur le Toréador, arrangée par
M. Clément, (Adam).
Bal champêtre, immédiatement qprès le Concert.
Nous recevons une lettre de Boulersqui nous
apprend que la dépulalion permanente du
conseil provincial vient de faire rayer des listes
électorales de Roulcrs les noms de onze prêtres,
qui y figuraient illégalement et que le couseil
communal persistait y maintenir, malgré les
protestations de quelques électeurs.
Parmi ces prêtres, dix sont professeurs au
petit séminaire, le onzième est un vicaire.
La députatiou permanente a sévèrement qua
lifié la conduite arbitraire du collège échevioal
en cette circonstance.
Nous ajouterons que ce fait ne nous étonne
point, on sait tout ce que l'on doit attendre, en
fait de moralité politique, des hommes qui ap
partiennent ce parti appelé, par antithèse,
celui de l'ordre et de la moralité.
Mais, ce qui afflige profondément, c'est de
voir des professeurs, chargés d'instruire la jeu
nesse et de façonner le jeuue clergé belge, usur-
(«cire.)
LE PARDON.
Pendant que Westminster était en fête, pendant que les
doux accords des instruments charmaient les cœurs heu
reux, et qu'un même tourbillon folâtre emportait, dans la
demeure royale, l'oubli des malheurs passés et les bril
lantes espérances; pendant que Londres, lassée de la joie
souveraine et d'un spectacle qui n'était pas fait pour elle,
s'endorniait dans l'indifférence, le quartier de la Tour
conservait, seul, son aspect lugubre, son silence de mort,
ses douleurs odieuses Les avenues qui conduisaient la
forteresse étaient plongées dans une obscurité profonde.
A l'exception des gardes qui échangeaient leurs consignes
aux heures de relevée, nulle voix humaine ne se faisait
entendre; la Tamise roulait ses flots sous le brouillard
avec tin bruit monotone, et quelques oiseaux de nuit,
abrités sous les corniches des donjons, troublaient quel
quefois de leurs cris le repos des prisonniers.
Henri de Kerven avait reçu la visite du geôlier peu après
le départ de son frère, et l'honnête Burn s'était empressé
de raconter l'évasion du page, en déplorant ce qu'il
appelait l'entêtement du chevalier.
Henri avait écouté le récit du porte-clefs avec joieet
per le litre d'électeurs au moyen d'indignes
fraudes. Ils nous répondront, il est vrai, que la
fin sanctifie les moyens et que s'ils se sont fait
électeurs malgré la loi. c'était pour travailler au
succès de la bonne cause, en peuplant les as
semblées électives de mandataires religieux qui
propageront les principes de moralité politique
professés par le clergé de RouleFs.
Ainsi ne soil-il pas Journal de Bruges.)
Par arrêté royal du 16 Juin, le sieur Van
Merris, Jules, est uommé lieutenant des sapeurs-
pompiers de Poperinghe.
Paris, 26 juin.
La nomination de M. de Tocqueville a con
sterné l'Elysée. C'est M. de Montalembert qui a
porté celle nouvelle. Aussitôt les ambassadeurs
îles puissances étrangères ont été informés;
des courriers extraordinaires sont partis pour
l'Allemagne; un bateau vapeur attendait la
dépêche télégraphique, prêt partir de Calais
pour l'Angleterre, tant cette question de révi
sion inquiète l'Europe.
Le soir, toqs les amis de Louis-Napoléon se
pressaient dans ses salons; on se consolait en
disant Ce que le peuple voudra, il faudra
bien que l'assemblée le veuille.
On lit dans un nouveau travail sur les impôts,
que vient de publier M. Georges Clément
Il résulte d'un travail statistique relatif aux jeu-
nés gens inscrits Liège pour la levée de milice de
i85i, que, parmi les 54b inscrits, il y en a x44 qu'
ne savent ni lire ni écrire; 33 qui savent lire seule
ment; a47 qui savent lire et écrire; 222 qui savent
lire, écrire et calculer. Aucun n'a reçu une instruc
tion supérieure
Semblable statistique, dressée pour les miliciens
de la proviiicedelfrabant, inscrits cette année, donne
proportionnellement un résultai plus déplorable
encore
Que penser de l'état de l'instruction dans nos
autres provinces, si la solliciludeéclairéedesadminis-
tralions de Liège et de Bruxelles, pour en propager
les bienfaits, décèle une aussi notoire insuffisance?
Si l'on consulte,sous ce rapport, la statistiquedes
affaires criminelles et correctionnelles, on est affligé
de voir que la plupart des crimes et délits sont com
mis par des individus dépourvus de toute instruction.
suivi chacune de ses phrases avec inquiétude. Quant aux
remontrances que, chcm in faisant, il'adressait au che
valier, elles faisaient peu d'effet sur l'intrépide jeune
homme, qui, tout entier ses propres pensées, avait fait
line abnégation complète de la vie, pour ne plus s'occuper
que de ses douleurs morales.
Je n'ai pas voulu vous quitter, ajouta Burn, sans
vous apprendre le sort de votre ami ou frère, car je ne
sais ce que vous êtes l'un l'autre; mais, frère ou ami,
depuis que le vieux Burn court le inonde et les cachots,
il n'a jamais rencontré un homme aussi résolu que vous,
ni un enfant aussi brave que ce petit gentilhomme. Aussi
ai-je voulu vous revoir et vous serrer encore une fois la
main, avant de vous quitter pour toujours. Quant mon
sort, ne vous en inquiétez pas; les bons pèlerins ont tout
prévu. Eu nous évadant maintenant, nous trouverions les
portes de la ville fermées et la chaîne de la Tamise tendue,
tandis que le fleuve étant libre trois heures du matin,
nous le descendrons sans rencontre, et rions de Tom-Hill
notre aise. En attendant, je reste la Tour pour enlever
mes petites richesses, pour mettre ma femme et mon fils
en sûreté, pour mieux tromper les surveillants; et une
demi-heure avant le moment du rendez-vous, je délogerai
sans escorte.
Et que Dieu vous protège, mon ami. Mais que de
vient Kilderltin Part-il avec vous
On devrait s'en féliciter car cet état de choses
il existe un remède efficace qu'il importe d'employer
promptement chez nous, pour le bien de la société;
c'est de rendre l'instruction primaire obligatoire
commeeu Prusse, où, même dans les villages les plus
petits et les plus écartés, les jeunes gens des deux
sexes reçoivent une instruction soignée et des notions
générales sur teutes les connaissances les plus utiles
L'humanité.
Ou écrit de Luxembourg
Ou parle de la candidature de M. Poncelel-Gofflol,
avoué près la cour d'appel de Liège, pour succéder
M. Nolhomb, qui n'a pas accepté le mandat de la
Chambre que les électeurs de l'arrondissement de
Neut'chàleau lui avaient conféré.
FRANCE. Paris, 24 juin. L'instruction de
l'affaire de la société la Prévoyance est confiée aux soins
de M. Dubarle,etelle se poursuit avec une grande activité.
L'arrestation des chefs de la société a produit une sensa
tion profonde dans le inonde des affaires. Depuis deux
jours, lé parquet, les bureaux de la préfecture et du
commissaire de police, chargé de mettre exécution le
mandat, sont assiégés par la foule des malheureuses
victimes de celte-catastrophe qui veulent avoir des ren
seignements exacts sur la situation qui leur est faite. Le
déficit constaté jusqu'à présent ne s'élèverait pas moins
de 1,600,000 francs.
Voici, dit l'AA7i6ardu 19, le résumé des nouvelles de
la Kabylie: elles vont jusqu'au 16:
A cette date, la colonne expéditionnaire venait de
rentrer Gigeliy après avoir étendu ses opérations dans
la direction de Bougie, dont elle n'était plus qu'à deux
journées de marche. Aucun engagement n'avait eu
lieu partout, au contraire, les tribus Kabyles faisaient
leur soumission. M. le général de S'-Arnaud s'appliquait
donner au pays une organisation aussi bonne que les
circonstances le comportent, malgré les fatigues excessi
ves que les troupes avaient éprouvées dans ce pays si
âpre, si difficile, l'état sanitaire de la colonie était excel
lent; elle allait se ravitailler, et après avoir pris quelques
jours de repos, le générai se disposait marcher vers les
tribus l'Est de Gigeliy, c'est-à-dire vers Collo.
L'expérience des campagnes passées donne lieu de
croire que, de ce côté du moins, on rencontrera quelque
résistance peut-être, après cela, la vue de nos colonnes,
la certitude des soumissions qu'elles ont obtenues partout,
calmeront l'ardeur de ces montagnards. En tout cas, on
aurait promptement raison de cette résistance; le plus
difficile est fait.
De toute manière, la campagne ne prolongera pas
au-delà du 15 juillet. C'est l'époque laquelle nos colon
nes reprendront leurs cantonnements.
J'ai fait mon possible pour décider ce vieux camarade
nous accompagner mais il se fâche quand on lui parle
d'abandonner la reine Marguerite. Ah c'est que Kiider-
kin ne ressemble pas tout le monde.
Je savais d'avance que le brave archer serait le der
nier ami de la reine Si vous le revoyez, dites-lui que je
désire lui parler avant l'beurc fatale. Adieu, Burn, adieu,
vous n'oublierez pas d'exprimer aux bons pèlerins toute
ma reconnaissance; vous parlerez de moi bien souvent
mon cher frère; vous ['écouterez sans trop d'ennui, car il
aura souvent mon nom sur les lèvres, et quand vous enten
drez sonner ma dernière heure, vous siderez ce brave
enfant supporter sa douleur.
Est-ce tout ce que vous avez me recommander,
mon gentilhomme
Hélas 1 j'ai bien d'autres pensées au fond de l'âme;
mais Ange les connaît toutes lui le soin d'exécuter nies
volontés. Voici ma chaîne, ami, attachez-moi qu'on me
trouve lié ce poteau quand on ouvrira ma porte.
Non, par tous les saints, non, par tous les diables,
je ne vous toucherai que pour m'assurer que c'est bien un
homme qui me parle; je ferai mieux, je ne fermerai pas
cette porte clef, afin que si l'envie vous prend d'échapper
Tom-Hillvous puissiez tenter votre évasion. Adieu
donc, monseigneur, je ne vous parle pas de résignation