Journal dypres et de l'arrondissement.
J%° ^063. 11* Année
Jeudi, 10 Juillet 1851.
Vires acquint eundo.
INTERIEUR.
EXTÉRIEUR.
ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4francs.
INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies-
Ypres, 9 Juillet.
Le parti catholique malgré toutes les leçons
qu'il a reçues, n en conserve pas moins toutes
ses illusions. On assure que M. Dumortier se
croit si sûr d'être élu Tournai, qu'il serait
disposé abdiquer, eu faveur de M. Desmaiziè-
res, le mandat que lui ont confié les électeurs
de Roulera.
Si le fait est vrai, attendons-nous une
seconde édition de l'élection de Dixmude.
La section centrale chargée d'examiner le projet
de loi sur la contribution personnelle s'est réunie de
nouveau hier matin sous, la présidence de M. Ver-
liaegetj. Elle a clos la discussion générale et a adopté
déjà la première hase de l'impôt sauf fixer ulté
rieurement la quotité du droit. Cette première base
est celle du la valeur locative.
Elle a demandé ensuite M. le ministre la com
munication des rôles d'essai qui ont été dressés par
ordr e du département des finances.
Nous constatons a vec plaisir la marche des travaux
de la section centrale. Son examen pourra être
terminé et le rapport distribué avant la fin de la
session actuelle et celte réforme importante sera
discutée aittsi définitivement au commencement de
la prochaine session.
On lit dans la revue quotidienne de l'expo
sition de Londres que publie le Morniny
Chronicle:
On cherchera vainement sur la carte de l'Europe
un pays où tous les genres d'industrie soient plus
universellement répandus qu'eu Belgique. Les
Belges sont industrieux avant toute chose. Ils n'ont
point de ville, point de village même où l'on ne
trouve une lubrique traditiontiuelle se transmettant
d'une génération l'autre. Leur nature patiente et
réfléchie les porte tout naturellement vers ce grand
moteur de la prospérité humaine, et leur permet
d'en développer toutes les ressources par une ap
plication persévérante et intelligente. Ces qualités
venarrt en aide une rare habileté manuelle, leur
font atteindre un liant degré de perfectionnement
dans toutes les fabrications.
Les produits de la Belgique Semblent tenir le
milieu entre la solidité, quelquefois exagérée de
l'Angleterre, et l'élégance inimitable qui distingue
LUS SgRINIglRS DŒiRVIgN.
l exécution.
(SCITE.)
Dès-lors les prisonniers ne pensèrent plus qu'à mêler
leurs caresses aux caresses paternelles; les courts moments
qui restaient cette malheureuse familles'écoulèrentdans
un entretien courageux et touchant. Le comte et son com
pagnon ressemblaient ces vieux amis qui font avee nous
les premiers pas d'un long voyage et que nous retrouvons
sur la route au retour... Les enfants s'en allaient, les
vieillards s'apprêtaient suivre
Tout-à-eoup, Ange s'élança sur le cœur de son père, et
s'y attacha fortement en poussant un cri...
Qu'as-lu, cher enfant demanda le sire de Lamorge.
Ils viennent, ils viennent. Vous ne les entendez donc
pas
Nous n'entendons rien; calme-toi. Ange, mon ami,
ne pleure pas.
Tu n'es pas habitué au silence de ce cachot, bon
père, rien ne m échappe moi. Lesperluisanesontrclcnti
sur les dalles de la cour. Tenez, écoutez, ils montent
l'escalier; les voilà. Eh bien qu'ils viennent s'écria le
brave enfant en se levant avec résolutionnous sommes
prêts
Le chevalier, le comte et Pierre se levèrent également;
la porte fut ouverte ayee fracas, et un huissier de la Tour
ceux de la Frauce. 11 semble que la Belgique, placée
entre ces deux formidables rivales, se soit proposé
le but de s'approcher, autant que possible,des quali
tés que chacune d'elles possède dans une si grande
perfection.
Le compartiment qu'occupe la Belgique l'expo-
sition, devait donc être, comme il est en effet, fort
étendu, propurlion gardée de la population de ce
pays et de la superficie territoriale, et remarquons
que les instruments aratoires n'ont pas pu trouver
place dans ce compartiment.
Nous croyons qu'un peu plus de soin et d'élégan
ce dans la disposition des objets eût été avantageux
aux intérêts des exposants et y tût mieux fait res
sortir le mérite de leurs marchandises aux yeux des
masses, mais proclamons que, malgré cet imprudent
mépris pour la mise eu scène, le visiteur conscien
cieux et éclairé s'arrêtera longtemps daus le compar
timent belge, et qu'il y retournera souvent. Les
industries qui y sont représentées sont innombrables.
Par arrêté royal du 6 juillet i65i, le lieutenant-
général en disponibilité baron Chazal (P.-E.-F.), est
placé dans la position d'activité.
D'après VIndépendance M. Chazal est désigné pour
prendre le çouuuandenieul de la i' division terri
toriale et d'infanterie, dont le quartier-général est
Anvers.
—jûdutbji
Nous apprenons que la commission des fêtes de
septembre s'est occupée, aujourd'hui, d'une propo
sition qui aurait pour résultat de donner beaucoup
d'éclat nos fêtes. 11 ne s'agirait de rien moins que
d'avoir Bruxelles le magnifique cortège des Incas,
de Valencieunes. Les Incas sont disposés se rendre
Bruxelles. La commission s'est prononcée l'una
nimité pour que des démarches fussent faites auprès
d'eux. Maintenant il ne reste plus obtenir que le
consentement du conseil communal de Bruxelles.
La loi sarde consacre l'impôt sur les revenus et
procède dans sa perception d'après le principe de la
progression. Le maximum de la taxe est de 5 °/o5 i' se
perçoit sur les revenus de 3o,ooo lr. et au-delà. Les
revenus de moinsde 5oo fr.sorit exempts de l'impôt;
ceux de 5oc. i,ooofr. paient une taxe fixe de lo
francs; ceux de 1,000 2,000 fr. paient 5o lr. et
ainsi de suite.
On lit dans la Gazelle d'Aix-la-Chapelle Nous
recevons de Garid une pétition aux chambres belges,
dans laquelle on demande, dans l'intérêt de la civi-
entra dans le cachot suivi de l'aumônier Green et de plu
sieurs soldats parmi lesquels se trouvait l'archer Kilderkin.
L'arrêt de la cour martiale, dit l'officiel' de justice,
qui vous condamne la peine de mort, va recevoir sur-
le-champ son exécution. La piété de vosjugcsvousa laissé
tout le temps que réclame la religion. L heure est venue.
Marchez devant nous, dit le chevalier.
Au même instant Burn s'approcha des prisonniers et
les dégagea de leurs chaînes; le justicier sortit du cachot
le premieret Kilderkin dit voix basse au page en lui
touchant la main
La reine Marguerite vous envoie ce chapelet, mon
enfant, et vous engage prier pour elle.
Rapportez-lui, mon ami, que je la remercie et que
je meurs heureux de l'avoir servie, répondit le page.
Le prêtre se plaça entre le chevalier et Ange qui, ap
puyés aux bras de leurs pères, marchèrent tète haute,
d'un pas ferme et résolu. En franchissant le seuil du
cachot, Henri s'arrêta devant le geôlier quile bonnet
la main, n'osait lever ses yeux mouillés de pleurs, et lui
donnant le magnifique rubis de Margarct, il lui dit
Je voudrais récompenser beaucoup mieux votre hu
manité, camarade, mais, vous le savez, les prisonniers
sont pauvres et ne peuvent donner selon leurs désirs...
prenez cette pierre précieuse et qu elle vous serve au nom
du chevalier de Kcrven.
Burn baisa la main d'Henri, et la mouilla de ses larmes:
il remercia son gcncreux prisonnier par un geste qui
lisatiou, l'abolition des droits d'entrée sur les livres
venant de la Hollande en Belgique. Si les Flamands
veulent réellement favoriser la civilisation, qu'ils
demandent l'abolition des droits d'entrée sur les
livres en général. Ce droit, partout où il existe, est
une honte pour notre époque; car il impose une
charge la propagation de l'instruction etdesscien
ces. Dans le Zollverein, ce droit n'est pour ainsi dire
que nominal, tandis qu'en Belgique il s'élève envi
ron 20 fr. par quintal, ce qui fait une élévation de
prix considérable pour les écrits bon marché des
tinés l'instruction générale. Ce droit est, partout où
ilexiste, tout fait indigne de notre temps, cariln'a
pas un but raisonnable, il 11e peut avoir pour but de
protéger une industrie indigène saine. Il faudrait
donc, demander l'abolition de ce droit en général,
et non pas simplement une prime pour les livres
hollandais. Au reste, cela ne nous regarde pas; mais
nous demanderons, et notre gouvernement, s'il re
nouvelle un traité de commerce avec la Belgique, de
veiller aussi ce que nos livres ne soient pas plus
imposés en Bllgique que les livres belges chez nous.
FRANCE. Paris, 4 juillet. On annonce une
reprise considérable dans les transactions commerciales et
industrielles de la place de Paris. De grandes maisons qui
jusqu'ici avaient gardé une réserve inquiétante viennent
de faire de fortes commandes en fabrique, lien est résulté
aussitôt une hausse sensible sur les matières premières.
Cette hausse n'a pas été de moins de 8 p. °/0 sur la soie.
Une des maisons les plus importantes pour les losages
vient de donner ses opérations, un instant ralenties, une
extension considérable.
La bourse est livrée depuis deux jours une vive émo
tion. Il s'agit d'un agent de change qui a disparu cet
agent avait fait, dit-on, de fortes opérations la baisse
pour son propre compte. Un semblable sinistre ne s'était
pas produit la bourse de Paris depuis le mois de novem
bre 1845.
La hausse de 4 francs qui vient de se produire sur les
fonds publics pendant le mois de juin n'a pas eu seule
ment pour résultat la déconfiture d'un agent de change,
mais on lui doit aussi la mort de M. X..., dont on a
annoncé le suicide, il y a deux jours.
Le Suffrage Universeldu 1' juillet, publie la lettre
suivante adressée par M. Aristide Ollivier son père, et
datée du samedi 21 juin, onze heures du malin
Mon cher père,
Je pars' pour me battre en duel avec M. Ferdinand
Ginestons.
J'y vais parce que j'ai été gravement insulté, et que
suppléa ce que sa bouche ne put exprimer, et se rangea
devant le cortège en faisant le signe de la croix.
En arrivant dans la cour carrée, Henri leva les yeux
sur les marches d'honneuret dit au comte, d'une voix
douce quoique ferme
C'est ici que mes regards l'ont jamais perdue
Qu'elle était belle, courageuse et pure alors Comment
l'ange a-t-il pu déchoir en si peu de temps... Que je
souffre que je souffre mon père.
Le démon pour séduire revêt souvent la forme de
l'ange, répondit le sire de Kerven, et lorsqu'il a commis
son crime, il retourne sa nature...
Oubliez vos douleurs, mon fils, ajouta le prêtre, et
ne pensez qu'à la vie éternelle.
Le comte et le chevalier baissèrent la tète et marchèrent
silencieusement.
Les exécutions capitales étaient trop fréquentes cette
époque pour émouvoir les habitants du quartier de la
Tour; cependant, la jeunesse et la réputation des deux
chevaliers français avaient excité la curiosité du peuple,
et longtemps avant le montent réservé, la place de Black-
Friars, et les rues qui conduisaient du monastère la for
teresse étaient encombrées de curieux.
Ange s'arrêtait souvent, et portant les mains de son
père ses lèvres, il les couvrait de baisers, le peuple ému
admirait ces témoignages de tendresse, en les attribuant
la piété du patient. On entendait de tous côtés des excla
mations de surprise et de douleur, qui traduisaient le*