derniers sons s'étaient-ils perdus dans les airs qu'un bruyant enthousiasme succédait ce grave silence, on ne pouvait se résigner une séparation on de mandait ii grands cris une prolongation de délices et, quoique fatiguée, la musique s'est rendue avec la meilleure grâce aux désirs des curieux.elleaexéculé un troisième morèeau. Il est impossible de rendre l'expression d'admiration et de reconnaissancedecetto foule si vivement impressionnée 11 fallait se trouver au pied de l'estrade pour se faire une idée de l'effet produit. Là étaient groupés tous les amateurs des sociétés de musique, on se félicitait. 011 se serrait la main, on s'embrassait C'était enivrant d'assister cette sincère expression d'un hommage rendu au talent. M. Clément, le chef de la musique, ne pou vait se soustraire aux félicitations qu'on lui-prodi- guait. Il a dû être heureux. Il a pu comprendre que le talent excite partout l'admiration. Nous connaissions la musique du 11* régiment, nous l'avons souvent entendu Gand; déjà elle avait une belle réputation, mais aujourd'hui elle surpasse toute attente, nous ne pou vous l'attribuer qu'au talent de M. Clément qu'il reçoive donc publiquement nos sincères félicitations. Une médaille commémorative en vermeil et une de remerciaient en or ont été décernées, avant leur départ, aux artistes du 1 2* régiment, qui ont reçu un compliment très-flatteur. Un arrêté royal du 7 Juillet i85i, approuve le plan de la direction générale de la route projetée de Wervicq la ruute d'Ypres Menin, l'endroit dit Cruys-Eecke. La route sera construite anx frais de la commune de Wervicq avec leconcours des communes d'Ypres et de Becelaere et moyennant des subsides de la province et de l'Eiat. Il pourra être procédé, au besoin, h l'expropriation pour cause d'utilité publi que des terrains compris dans le tracé. Un arrêté royal de la même date accorde un subside de cinq cent soixante quinze francs, l'administration communale de Kemmel pour l'empierrement de deux chemins vicinaux. Programme des morceaux de musique qui se ront exécutés par la musique de l École com munaleDimanche13 Juillet 1851, demidi une heureau Jardin public. 1° Ouverture des Puritains, (Bellini). 2° Pot pourri d'Othello, Kuffner 5*Pot pourri de Lucie de Laminerinoor, Donizetti 4" La Duchesse, polka, arrangée par M. Keyzcr. Par l'harmonie du 12e régiment de ligneau Jardin de la Société de la Concorde6 heures du soir. 4» pas redoublé sur Jérusalem, [Verdi). 2* Grande fantaisie de la Favorite, arrangée par Vun Calck, (Donizetli). 5° Pot pourri de la Fée aux Roses, arrangé par M. Clément, Halévy 4* Grand pot pourri sur les Monténégrins, arrangé par M. Vanderbiest, (Limnander). 5° Pot-pourri du Brasseur de Preston, arrangé par Van Calck, [Adam). Immédiatement après le Concert, Bal champêtre. Le jour nous fait ses adieux. Dieu te protège, pe tite sœur, car il t'a tout donné aujourd'hui, il a mis la nature en fêle pour toi Ce n'est pas encore comme cela que je veux te voir sourire, il y a trop d'amertume sur tes lèvres Regarde ces jolis oiseaux qui se pusent deux deux sous les feuilles, ne te disent-ils pas que tu es la plus heureuse des femmes. La mort doit être affreuse lorsqu'elle nous surprend dans l'un de ces jours magnifiques, quand le ciel est bleu, quand la terre est fleurie. L'âme doit alors regretter le n^ondc, et pleurer quelque espérance subitement flétrie. Assez, dit la marquise, ces paroles sont impies, ma sœur, et Dieu te punira si tu continues. Je ne veux pas te gronder plus longtemps, belle affligée, approchez-vous de moi, plus près encore... là... Donnez-moi ces deux mains blanches, et au lieu d'inventer des sujets sinistres, racontez-moi ce que vous savez... Ce secret fameux dont je n'ai pas le dernier mot... Vraiment, hier, j'ai failli le trahir. Ouije ne pouvais résister aux dédains de M. de Lamorge; ses soupçons m'épouvantaient, et j'étais prête lui dire tout ce que lu m'as déjà confié, lorsqu'il a dis paru toul-à-coup. Malheureuse tu pouvais nous perdre J'étais sure de mon confident comme de moi-même. Mais voici le moment de me tout raconter. Nous sommes seules, nous avons le temps nécessaire... Quelle heure cst-il demanda vivement Margaret. Jt fait nuit huit heures. Huit heures 0 mon Dieu, mon Dieu Jeanne, si tu m'as jamais donné autant d'affection que j'en ai pour A aucune époque depuis 1839, il n'y aura eu au camp de Beverloo, pour la période des manœuvres, une réunion aussi nombreuse de troupes que cette année. On y comptera dix-neuf bataillons d'infanterie, seize escadrons de cavalerie, sept batteries d'artille rie et une compagnie du génie. L'infanterie se composera du régiment de carabi niers (un bataillon), 3* régiment de chasseurs pied, et 1", 2' ,4*, 8* et 1 u* de ligne, la cavalerie du i,r ré giment de chasseurs cheval, du 2* régiment de lanciers et du i«' cuirassiers. Les manœuvres auront lieu, dit-on, sous le com mandement du générai L'Olivier. Elles commence ront vers le 20 de ce mois. D'autres manœuvres non moins intéressantes seront commandées vers la même époque Brux elles, Giuid et a Mons, respectivement par les lieu tenant-généraux Chazal, Deys et Brialmont. A Bruxelles, le 4* régiment de ligne désigné pour le camp de Beverloo sera remplacé cet effet par le 5* de la a.énie arme. A la garnison de Mons viendront s'adjoindre un bataillon de carabiniers, deux balaillonsdeclias.seurs pied, un bataillon du H* de ligne, quatre escadrons de chasseurs cheval et une batterie d'artillerie. La garnison de Gand sera renforcée par un batail lon de carabiniers, un bataillon du 0° de ligne, le 2' régiment de cuirassiers et une batterie d'artillerie. Par arrêté royal, il est établi une école moyenne de l'état dans chacune des villes de Cuurlray et de Fûmes, en remplacement de l'école primaire supé rieure. C'est lundi que commencera la discussion du budget de i intérieur, laquelle se rattache la question de renseignement moyeu et des négo ciations qui ont eu lieu entre le gouvernement et MM. les évêques, en vertu de l'art. 8 de la loi- Cette correspondance présente un haut intérêt. C'est la première fois que l'épiscopal dessine nettement sâ position, et formule publi quement, officiellement, complètement ses pré tentions en matière d'enseignement. Les assises de la province de la Flandre occi dentale. pour la troisième session de la présente année, s'ouvriront Bruges le 28 du courant, sous la présidence de M. le conseillerVandevelde mjm o b u Le rapport de M. de Tocquevilleest, àçeque l'on nous écrit, le sujet de toutes les conversa tions, et chacun le commente selon le parti au quel il appartient. Mais chose assez curieuse, personne n'en e.-<t complètement satisfait. Un aulresujetdecommenlairesdu monde politique c'est l'attitude nouvelle qu'a prise M. Odilon- Barrot dans le sein de la commission de révision. L'honorable représentant n'a pas craint de déclarer que si le président était réélu, il serait pour le fait contre le droit. On a découvert la nuit dernière, dansla maison n° 18, rue Madame, Paris, une presse clandes tine où ont été atrêté quinze individus, par les soins de M. Nus, commissaire (le police. toi, ne me refuse pas une grâce. Parle vile, je le promets tout d'avance; mais tu me fais trembler, que te faut-il Jeanne, il me faut... Je voudrais d'abord avoir un prêtre. Un prêtre s'écria la marquise... Et pourquoi Après tant de tortures, tant d'angoisses, tant de vicissitudes, je sens que mon âme a besoin de l'absolution divine, et mon corps de la pénitence si je venais mou rir subitement, par hasard... je serais indigne, sans doute, de paraître devant Dieu, et c'est cette pensée qui me rend rêveuse et qui m'attriste. Tu te trompes, Margaret... mais saches que je ne te perdrai pas de vue, et que tu seras obligée de m ouvrir ton cœur, malgré toi. Et quelle est la seconde faveur que tu implores Elle est moins grande que la première; je te char gerai de faire parvenir une lettre que j'écrirai après avoir vu le prêtre. Et ces deux conditions remplies, tu m'apprendras tout? Je te dirai tout... Mais je t'en supplie, amie, hâte-toi. Jcaunc se leva, et, jetant un regard dans le jardin, elle poussa un cri de surprise qui tira Margaret de son abatte ment. Décidément, ma chérie, tu n'as qu'à exprimer un désir pour être obeie, je crois reconnaître sous ce platane, en dehors de la grille, les deux bons pèlerins d'Amboisc. Est-ce vrai s'écria la comtesse. 0 mon Dieu que vous êtes bon vous m'avez vraiment comblée. Jeanne, Ces individus s'occupaient de composer Iel2# bulletin au peuple Comité de résistance) revê tu du cachet du comité centrai, avec un bonnet phrygien en encre rouge au milieu. M. le président de la République est traité, dit -on, de la manière la plus injurieuse dans celte pièce odieuse. L'affaire de M. Lemullier contre MM. Carlier et Forcade a été encore renvoyée huitaine. Il y a décidément scission dans le parti légi timiste. L Union déclare ce malin qu'il faut reviser la constitution YOpinion publique se prononce contre toute révision. Le président de l'assemblée a donné hier soir un grand dîner auquel ont assisté les membres du bureau et plusieurs comités politiques. Quarante six lettres d'invitation ont été adressées pour ee dîner. Ou écrit de Bruges Notre ville vient d'être le théâtre d'une double et sanglante exécution; les auteurs du triple assassina-t de Zuyenkerke, Van Troyen et Van Keirshilck, ont été exécutés ce matin, 8 heures, près de la Vieille- Porte de Gand. Hier,5 heures, on a notifié aux condamnés le rejet de leur demande en grâce, eu présence de M. le pro cureur du roi, du directeur de la maison de sûreté et de toute l'administration. En entendant la lecture, Van Troyen tremblait et s'est même affaissé, Vun Keirshilck était très-résigné. Après, 011 leur a mis la camisole de force, Vuu Keirshilck riait quauu on la lui mettait. Puis ils sont entrés dans leurs cellules respectives avec leur confesseur. Van Keirshilck a bien soupé hier soir et a même fumé un cigare vers ioheures,ila bien déjeuné ce matin. Van Troyen n'a rien voulu prendre, ni hier au soir ni ce malin. 11 a constamment protesté de son innocence. Les deux condamnés ont communié dans leur cellule. M. De Corlea fait un sermon en préseuce de tous les détenus; Quelques minutes avant 8 heures, les coindumnés ont été extraits de la prison et transportés dans deux charrettes au lieu du supplice, Van Keirshilck que tout sentiment paraissait avoir abandonné, avait d côté de lui son confesseur, deux prêtres accompa gnaient Vuu Troyen et l'ont exhorté jusques- sur l'échufaud. A huit heures juste, Van Keirshilck montait les marelles de l'échafaud, Van Troyen l'a suivi de prêt et au bout de quelques minutes tons deux étaient tancés dans l'éternité. La justice humaine était satisfaite. Qui pourra nous dire si la justice divine l'est également Terrible doute EXTÉKIKlïï. FRANCE. Paris, 8 juillet. La situation du parti légitimiste mérite quelque attention dans ces cir constances. On continue de signaler une division profonde dans ce parti, au sujet de fa révision de la constitution. Les légi timistes ardents, les impatients, les absolus, les pointus, comme 011 les appelle dans l'assembléecraignent et repoussent la révision comme un moyen pour arriver la prorogation des pouvoirs du président de la République. mon amie, fais-les appeler, vite, ne perds pas un instant, ils pourraient s'éloigner, dis qu'on les introduise aussitôt. Non, fais mieux; va leur ouvrir la grille toi-même, fais-les passer par le petit escalier; je préfère qu'on ne les voie pas entrer; cours, je t'attends. La marquise sortit sans répondre, et pendant qu'elle introduisait le comte et le sire de Lamorge dans le jardin, Margaret essuya des larmes qu'elle s'était efforcée de con tenir devant sa sœur. Jeanne entra suivie de deux vièil- lards; Pierre de Lamorge resta près de la portière, le comte s'avauça d'un pas ferme au milieu de la chambre, Margaret se leva de son fauteuil, pendantquela marquise, un peu l'écart, portait alternativement ses regards sur les trois personnages; sans s'expliquer les baltehients violents de son propre cœur. Mon père, dit Margaret, la Providence vous a con duit par la main jusqu'à moi au moment où tous mes vœux vous appelaient. J'ai l ame chargée de péchés; voulez-vous m'entendre et in'assister La Providence est toujours admirable en ses arrêts... je suis votre disposition. Pendant que vous me prêterez votre attention et me donnerez vos pieux conseils, la marquise de Çourtenay, qui est ma meilleure amieet que vous connaissez, se tiendra dans le salon voisin avec le révérend père qui vous accompagne. Le comte fit signe son vieil écuyer de sortir; Jeanne le suivi'/: après avoir allumé une lampe d'argent une veilleuse qui servait aux parfums, Margaret ferma la fe nêtre, abattit les rideaux, et lorsqu'elle se retourna vers

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 2