GOEBEREjV.
C^ERMEESGH,
Le» légitimistes modérés, prudents, comprenant que la
restauration de la monarchie légitime est aujourd'hui
radicalement impossible, se laissent aller sagement au
courant populaire; ils acceptent la révision ostensible
ment et la prorogation tacitement.
Soyez-en bien persuadés, au dernier moment, lorsque
la prolongation de la présidence de Louis-Napoléon sor
tira des événements, des circonstances et du vœu natio
nal, cette fraction sérieuse et pratique du parti légitimiste
adhérera, acquiescera et laissera faire, tout au plus en
sauvant l'honneur du drapeau par une vague réservée de
l'avenir; ce sera la majorité de ce parti.
Depuis 1848, elle a toujours agi de même, elle con
tinuera de penser aux intérêts du pays avant de penser
Henri V.
On a parlé, il y a quelques temps déjàdu projet
qu'avait M. Ledru-Rollin de venir purger sa contumace
en se constituant prisonnier avant le mois de mai 1852,
afin de pouvoir, cette époque, accepter une candidature
dans des conditions qui la rendraient constilutionnclle-
ment possible. On a répondu cela que si M. Ledru-
Rollin venait purger sa contumace, il pouvait se faire qu'il
fut condamné et que par suite il ne fut pas alors plus
éligible qu'il ne l'est aujourd'hui. Voici, ce qu'on assure,
comment celte difficulté sera éludée.
M. Ledru-Rollin n'arriveraiten France, pour y réclamer
des juges, qu'alors qu'il serait matériellement et légale
ment impossible que la haute-cour fut constituée et put
procéder son jugement avant le deuxième dimanche de
mai. Le jugement qui l'a frappé se trouvant annulé par la
constitution, et aucun autre jugement n'étant encore venu
lui faire perdre sa qualité de prévenu, qui ne suffirait pas
le rendre inéligible, rien ne s'opposerait ce que les
voix de ses partisans se porfassent constitutionnellempnt
sur lui. S'il était nommé, le pays lui-même aurait déchiré
l'acte d'accusation rédigé contre lui, s'il en était autre
ment, l'affaire suivrait son cours, ses conséquences n'en
seraient pas très-redoutables, car il est plus que probable
qu'une amnistie générale suivra de près les élections de
<852.
Tandis qu'une fraction du parti légitimiste représentée
3 l'assemblée par Sl. Berryer et dans la presse par l'U
nion, cherche entraîner tout le parti voler pour la
révision, un mouvement opposé paraît faire des progrès
dans la réunion de la rue de Rivoli. Cette réunion semble
convaincue que dans les circonstances actuelles, voter
pour la révision c'est faire acte d'adhésion la prorogation
des pouvoirs, et comme les instructions de Frohsdorff
sont formellement hostiles toute concession de ce genre
on est convaincu dès présent que la majorité du parti
légitimiste émettra un vote contraire la révision.
On assure qu'aussitôt après le vote sur la question de
la révision, le président de la république adressera une
proclamation au peuple.
Saisie d'une presse clandestine. Comité central de
résistance.
Une saisie importante a eu lieu hier au n" 18 de la rue
Madame. Un commissaire de police accompagné d'agens
a mis sous le séqeestrc une presse clandestine qui servait
dans le même moment imprimer le 12* bulletin du
comité central de résistance.
Quinze individus ont été arrêtés et misé la disposition
de l'autorité.
PRUSSE. Iti.iti.iv, 2 Juillet. Sur la proposi
tion de l'empereur de Russie, le roi. a accepté le rôie de
médiateur entre la maison royale de Dancmarcket les fa
milles princièresd'Oldenbourg, Augustenbourg et Glucks-
bourg pour régler par un pacte de famille la question de
la succession au trône.
AUTRICHE. Viemxe, 4 juillet. On dit que
M. de Bruck, ex-ministre du commerce, qui est parti pour
Londres sous prétexte de voir l'exposition, est chargé d'uue
mission auprès du cabinet, anglais. Il doit, paraît-il, faire
entendre lord Palmerston que l'Autriche vient de rom
pre les barrières du système prohibitif et marche par
degré vers la liberté du commerce. Cette missiou de M.
de Bruck a pour but de produire dans les questions com
merciales un rapprochement comme celui qui s'est opéré
entre l'Angleterre et l'Autriche sous le rapport politique.
RUSSIE. Des nouvelles arrivées de la Circassie
annoncent que Mohammed Emin, lieutenant de Schamil,
a battu les Russes plates coutures. Ceux-ci aufeient
perdu 5,000 hommes tués ou blessés. Schamil de son côté
aurait battu le général Nestcroff et se serait emparé de
deux forts.
9.
État-civil b'ïphes, du 6 Juillet an 12 inclus.
Naissances sexe masculin, 4; idem féminin, 5; total,
Un mort-né du sexe masculin.
Maiiiages: Lenore, Henri-Émilc, âgé de 25 ans, barbier,
et Van Dromme, Anne-Thérèse-Clémence, âgée de 24
ans, dentellière.
Décès BuseyneJeannette-Joséphine-Anne, âgée de
49 ans,' particulière, célibataire, rue des Chiens.
Vandermeerscli, Sophie-Cathérine-Françoise, âgée de 74
ai.s, dentellière, veuve d'Élie Delobel, rue de Lille.
Hennaert, Caroline-Suzanne, âgée de 65 an», sans pro
fession, épouse d'Eugène-Placide Buseyne, rue de l'Étoile.
LaheireMarie-Sophie, âgée de 57 ans, journalière,
célibataire, ,rue de Tourhout. Schram, Pierre-Joseph,
âgé de 27 ans, soldat au 10' régiment d'infanterie, céli
bataire, rue des Bouchers. Clément, Julie-Marie-Caro.
line, âgée de 43 ans, dentellière, célibataire, rue de
Kauwekind.
Enfants au-dessous de 7 ans sexe féminin, 4.
Marché d'Vpbes du 12 Juillet 1831.
11 y a eu 40 centimes de hausse sur les péix du froment
vendp au marché de ccjour. 433 hectolitres se sont vendus
aux prix de fr. 9-25 9-50; en moyenne fr. 9-37 l'hecto
litre.
Une baisse de fr, 1-07 l'hectolitre s'est produite sur
les prix du seigle; 50 hectolitres ont été vendus de fr.
ll-20à 12-67} prix moyen fr. 11-93 l'hectolitre.
Les prix de l'avoine ont monté de 25 centimes l'hec
tolitre. 16 hectolitres se sont écoulés aux prix de fr. 9-25
3-50; en moyenne fr. 9-37 l'hectolitre.
Il y a eu 80 centimes de hausse sur les prix des fèves
qui se sont vendues en moyenne fr. 14-60 l'hectolitre;
23 hectolitres ont été exposés en vente.
Les prix des pommes de terre n'ont pas changé. 600
kilogrammes ont été vendus 9 fr. les 100 kilogrammes.
Kantoor van Al" CHRIST1AEN,
KoTABia, te Passchendaele.
VERKOOP I N G
ÎISiiKlDIE
1° Op Dingsdag naest, 15° July 1851,
ton 4 uren namiddag, te Zonnebeke, in de
BnpoDSEi.nde, OVERSLAG van een HOF-
STEDEKEN, groot in crve, 94 arcn 82
centiaren, op Zonnebeke.
Staet op 2,025 francs.
Woensdag, 1G° July 1851, ten 4
uren namiddag, te Zonnebeke, ter herberg
denKoeroek, INSTEL vaneene I10FSTEDE,
groot in crve, n. 6-14-56, op Zonnebeke,
acn het limiet Yperen.
3"' Woensdag, 23° July 1851, ten 3
uren namiddag, te Weslroozebeketer
herberg der kinderen Haghedooren,OVER
SLAG zonder uitstel van verscheide
onrocrende Gocderen, gelegen op West-
roozebeke, wacronder zich bevind
A. Eenen schoonen
STEENEN KOORN- en
O L1E-WI-N D M 0 LEN,
met Huis, Magazynenen
verdere gerieven, als-
mede 14 arcn 54 cen
tiaren Erve, gelegen in
de dorpplaets te Weslroozebeke.
Staet nog maer op 5,200 francs.
En B. Een HUIS van twee stagien en
13 aren 16centiarencrve, ook in bel dorp.
Staet maer op 2,500 francs.
4° Donderdag, 24° July 1851, ten 3
uren namiddag, te Passchendaele, ter her
berg van Sr DuthoyOVERSLAG van ee
nen KOORN-W IN D MO LENen h.6-50-10c
Boomgaerd CnZaeiland, voordeelig gelegen
op Passchendaele, in en by het dorp, ver-
deeld in 14 koopen.
Ingesteld 21,000 francs.
Voorts twee partien ZAEILAND, ook op
Passchendaele.
Ingesteld 625 francs.
Étude du Notaire RENTY,
ïpres.
Le dit Notaire RENTY, adjugera défi
nitivement, Samedi, 19 Juillet 1851, 5
heures de relevée, l'Hôtel-de-villc
Yprès
Une MAISON élont une Boutique, située
Ypres, Petite Place, numéro 59.
L'acquéreur en aura la jouissance immé
diatc.
Mise prix 2,600 francs.
Les MEUBLES se trouvant dans la dite
Maison, y seront vendus publiquement le
Lundi,21 Juillet 1851,lOheuresdu matin,
par le ministère du même Notaire.
Pour tous renseignements, s'adresser en
l'étude de M" RENTY, Notaire, Ypres, rue
d'Elvcrdinghe, n° 2.
Le Samedi, 19 Juillet 1851six heures
de relevée, I'estaminet d'Anvers, il sera
procédé par le dit Notaire, l'ADJUDlCA^
TION d'une MAISON située Ypres, rue
dite Weniiig-slraet, n° 6, occupée par le
sieur Soetaert, moyennant 250 francs par
an outre les contributions.
Mise prix 5,800 francs.
Le dit Notaire procédera aux VentC9
des FRUITS SUR PIED et USTENSILES
ARATOIRES, savoir
1° Le 22 Juillet 1851deux heures
de relevée, la ferme-occupée par les enfants
Cnockaert, Gheluvelt.
2° Le 24 Juillet 1851, une heure de
relevée, la ferme occupée en dernier lieu
par la veuve du sieur Martin-Ignace
D'Hondt, Dickebusct.
Et 3° Le 28 Juillet 1851, une heure
de relevée, la ferme occupée en dernier
lieu par la veuve de Charles-Louis Odent,
Voormczcele, derrière le hameau S'-Éloi.
Qu'en se le dise.
BLEEK.ER, TOT YPEREN,
Maekt aen het publiek kcnbaer dat hy
mclk-blcck, halven melk-bleek en water-
bleck bleekt, algegarandcert en ter trouwe,
volgens oude gewoonte.
lly verhoopt, door den goeden blcek en
dengenadigen prys, de gunst van een ieder
te verdienen.
son confesseur, elle se sentit fascinée par son regard fixe
et sévère. Le comte avait rejeté derrière lui son capuce;
ses cheveux blancs et sa barbe vénérable rendaient sa
physionomie toute la mâle expression que nous lui avons
connue. Son corps était droit et immobile, son front pa
raissait voilé; toute sa personne était revêtue d'une appa
rence de froideur et d'insensibilité inexprimables, les
paroles se glacèrent sur les lèvres de Margarct, elle baissa
les yeux d'abord... puis, rappelant son courage, elle mur
mura voix basse
Avant tout, mon père, parlez-moi de lui... vous
l'avez sans doute vu
Le comte porta la main sa poitrine, présenta la lettre
et la bague de son fils mademoiselle de Rosières et lui
dit
Je suis chargé de vous remettre cela, prenez et lisez.
Une lettre! oh bonheur! bonheur! une lettre!
Soyez Léni, mon père. Mais pourquoi cette bague je
tremble... expliquez-moi...
Lisez, répondit le comte, en accompagnant ce mot
«l'un sourire ironique qui fit reculer Margaret.
Le visage de la malheureuse fille, que la surprise avait
d'abord légèrçment animé, se décolora peu peu et reprit
cette blanche pâleur que donnent la souffrance et l'effroi.
Elle demeura sous le poids d'un horrible pressentiment;
sa pensée unie son corps s'affaissa, sa belle âme et sa tête
ravissante semblèrent s'incliner la fois; mais l'âme était
trop pure pour ne pas se relever la première. Prenant des
forces dans son innocence, dans sa vertu, la comtesse
Kerven, qui leur opposa son calme glacial. Mademoiselle
de Rosières interrogeait avec angoisse et terreur; avec
prière et ferveur le comte, immobile et muet, sévère et
inébranlable, repoussait toute prière, refusait toute ré
ponse. C'était le désespoir agenouillé près d'un tombeau
Après un court silence qui succéda au dernier mot du
comte, Margaret s'approcha de la lampe, baisa tendrement
la bague du chevalier, et ouvrit la lettre. Le comte fit un
pas en avant, et un sourire amer glissa sur ses lèvres. A
la lecture des premiers mots, les mains de mademoiselle
de Rosières tremblèrent violemment, les battements de
son cœur se trahirent aux mouvements précipités de sa
gorge,,ses yeux s'obscurcirent, et deux sillons de larmes
traversèrent ses joues qu'ils inondèrent. Elle répétait tout
haut, d'une voix étouffée, les reproches les plus san
glants qui lui étaient adressés; elle offrait Dieu, comme
un martyr, les offenses qui la frappaient au cœur.
C'est moi qui te pardonne, Henri, s'écria-t-elle après
avoir lu la dernière pensée du chevalier; car lu as pu dou
ter de ma gloire. C'est moi qui te pardonne, ami qui m'as
outragée.
Puis, se tournant vers le comte avec dignité, clic pré
senta la lettre au feu de la lampe, et ajouta
Mon père, je brûle ces ligues cruelles autant qu'in
justes, parce qu'elles sont indignes de mon seigneur et
maître de Kerven. Je ne veux pas qu'il reste vestige de sa
première action coupable. Les hommes, si grands, si
généreux qu'ils soient, n'ont pas notrff délicatesse infinie,
notre résignation surtout; ils affrontent la mort avec au-
ouvrit les yeux et fixa leurs rajons ardents sur le sire de </ace et n'ont pas le courage l'attendre sans blasphémer.
En écrivant ce billet, quelques heures avant de marcher
l'échafaud, le chevalier a blasphémé contre le plus saint
amour, il a méconnu sa fiancée Je vous charge d'adoucir
ses remords, en lui rapportant que non-seulement je lui
pardonne son erreur, mais que je l'aime de ce même cœur
qui fut et sera sans reproche.
Le comte fit un mouvement de surprise et d'impatience,
puis ses traits redevinrent froids et impassibles.
Quant cette bague, reprit Margaret, puisqu'il n'a
pas su la garder jusqu'à la mort, ma main lui sera plus
fidèle, et ce sera moi qui la porterai jusqu'à mon dernier
soupir.
Le comte tressaillit de nouveau, regarda fixement ma
demoiselle de Rosières, et baissa les yeux devant son
noble maintien.
A quelle heure du jour avez-vous quitté les prison
niers demanda Margaret.
A six heures.
A six heures, et où vous êtes-vous sépares
Sur l'échafaud
Et où est allé le chevalier
Au oiel.
Margaret saisit le comte par le bras avec frayeur et le
regarda, lesyeux hagards, sans pouvoir articuler un seul
mot.
Je dis, reprit le comte, en la repoussant violemment,
que le chevalier de Kerven est mort, et qu'avant de poser
sa tête sur le billot, il .in'a remis cette bague pour vous,
femme sans cœur et sans âme
(La suite au prochain AT°.)