Faite divers.
A peine l'échafaqd était-il enlevé que 'là musique
d'un bataillon d'infanterie qui se rendait l'exercée
commença aes joyeuses fanfares l'endroit même où
«vaitété placé l'instrument du supplice.
Le représentant de l'arrondissement de Leuze a cru
devoir remettre ses électeurs le mandat qu'ils lui
avaientconfiéavanl qu'un grand inallieureut frappé
sa famille.
Nous concevons cet le s usceptihili ié, nous ad mirons
même jusqu'aux exagérations de l'honneur. C'est
maintenant aux électeurs faire voir qu'ils ne
croient pas la solidarité d'une faute qu'ils ren
voient M. le comte de Bocartné 3 la chambre, où
l'opinion publique tout entière le rappelle, et ils
auront donné une grande infortune la seule cou-
solatiou possible.
M. le comte de Bocarmé sera réélu sans concur
rence, ce sera une juste protestation en faveur de ce
nom qu'il porte si bien.
Un fait digne de remarque et qui se produit dans
toutes les discussions propos de la Révision, c'est
la crainte qu'ont les légitimistes et les montagnards
de la popularité du président et de son influence
sur le paya.
Un autre fait non moins remarquable, c'est l'im
pudence avec laquelle les grands- prêtres du suf
frage universel et de la souveraineté populaire
viennent audacieusement déclarer la tribune et
dans leurs journaux (voir le Siècle d'hier), que si le
président est renommé, quel que soit le nombre de
ses électeurs, ils refuseront de s'incliner devant
l'expression de la volonté nationale!
11 se Irouveactuellement dans les bassins d'Anvers
84 navires étrangers, dont les équipages réunis
forment un personnel de652 hommes de différentes
nations, repartis ainsi qu'il suit 90 mec Idem bour
geois, 89 fiançais, 73 anglais, 70 norwégieris, 69
napolitains, 64 hollandais, 26 américains, ?5 russes,
espagnols, hanovrieus, 20 prussiens, 16 sué
dois, 14 danois, 12 hambuurgeois, 10 romains,
>6 siliciens, 8 holsteiuois, 6 brêmois.
NOMINATIONS DANS L'ORDRE DE LÊOPOLD.
Le Moniteur ne devait pas paraître hier à^cause de
la kermesse de Bruxelles; mais un numéro extraor
dinaire a été distribué. 11 contient les nominations
suivantes dans l'ordre de Léopold, datées du 17
Juillet
CommandeurM. le lieutenant-général De Liem;
Officiers, MM. les généraux-majors Dens, commandant
la 2" brigade de la 5' division d'infanterie Coussement,
commandant la 2* brigade de la division d'infanterie;
Ducorron, commandant la 1'* brigade de la 2* division de
cavalerie légère.
L'intendant en chef Servaes, directeur de la 9e division
au ministère de la guerre;
Les colonels Dupont, commandant le 1" régiment
d'artillerie; Raikcm, commandant le f,r de ligne; Ablay,
commandant le régiment des guides; baron Van £i-|i,
commandant le 2" de ligne; George d'Epinois, comman
dant le i" de cuirassiers; Raikem, commandant le 11* de
ligne; Lahure, commandant le 1" lanciers; Nerenburger,
directeur du dépôt de la guerre; le médecin principal
Gourée, attaché l'hôpital d'Anvers;
LeJieutenant-colonel Hallart, de l'état-major du génie;
ChevaliersMM. les majors Nypels, du 3* de ligne; Van
Je voulus me faire tuer au siège de Bcrwick et fus laissé
pour mort sur le terrain; des paysans me relevèrent, et
je passai en France, où ma vie s'est écoulée dans des tor
tures,que la naissanced'unûlsa pusculadoucir! hélas!...
0 destinée murmura Margaret.
Oui, ma fille, les secrets du ciel sont impénétrables,
et votre mère nous donne aujourd'hui l'exemple du cou
rage s'incliner sous la main du mailrc des mondes. Cette
lettre ne devait èfre ouverte qu'après ma mort, et c'est
moi qui vous l'ai lue. Je me suis efforcé de vous chasser
du cœur de mon fils, de mon malheureux enfant. Oh
pardon, pardon. El le fier vieillard, ployant les genoux
devant mademoiselle de Rosières, joignit les mains et
courba le front. Margaret se pencha vers lui, l'entoura de
(es deux bras, et lui dit travers ses sanglots
Mon père mon père ne l'avons-nous pas perdu
tous les deux mon chevalier n'était-il pas votre ouvrage?
Oh pleurons-le, pleurons-le plutôt ensemble; je suis
moins malheureuse que ne fut ma mère, car bientôt je
serai près de lui.
On vient, s'écria la marquise, j'ai entendu marcher
dans le jardin.
Ah sauvez-moi sauvez-moi s'écria Margaret
avec terreur. Mon père ma sœur ne m'abandonnez
pas c'est lui c'est lui
Qui craignez-vous demanda le comte.
Le meurtrier L'heure est venue... Clarcnce
Clarence répéta le comte; et il saisit son poignard.
Au même instant le duc écartant les portières fit un pas
dans la ehambre.
Voilà grande compagnie, madame, et un peu tard,
dit le prince.
den Bogaerde et Janiscn, du 7*; Von Brochowski, du 1"
lanciers; Clooten, du 4" cuirassiers; Dusart, de l'état-
major du génie; le sous-intendant de 2* classe, Roun-
herg, attaché au ministère de la guerre
Les capitaines quartier-maîtres, Gilon, du 2" chasseurs
cheval; Buffet, du corps de la gendarmerie; le médecin
de bataillon de 1'* classe, Van Dam, du régiment des
guides;
Les capitaines De Borst, du 6* de ligne; De l'Escaille,
du 2"; Vielle, du 3°; Noulet, du 12*; Storm, adjudant-
major au 8*; Van Massenhove, du 5e; Renier, adjudant-
major au 11e; Falize, du 12*; Sarrazin, du 2e, aide-de-
camp du lieutenant-général Deys;
Les capitaines commandants Honorez, du 2* chasseurs
cheval; Florkin et Maréchal, du régiment des guides;
Feycrick, du 1" chasseurs cheval; Mulle, instructeur au
4* d'artillerie;
Le capitaine en second Huyghe, instructeur au 1** lan
ciers
Le capitaine en premier Massart, adjoint au comman
dant du génie Anvers;
Les lieutenants Geelen, du 2* cuirassiers; George, du 4*
d'artillerie; Motte, de la gendarmerie
Les sous-lieutenants Wydoogc, de la 3* compagnie sé
dentaire; Urbain, du corps de la gendarmerie
Le sergent Van Laerc, des carabiniers.
L'adjudanl-sous-oflkier, Mavignon, du 2* chasseurs
pied
Les sergents Mathieu, du 3* chasseurs pied; Waseige,
du 1er de ligne; Gillcns, du 2*; Grilnaie, du 5e; Lecocq, du
4'; Istas, chef de musique du 5'; l'adjudant-sous-officier
Pinelle, du 6*; le sergent Callebaut, du 7*; le sergent De
Kersgieter, du 8°; l'adjudant-sous-officier De Pauw, du
9*; le sergent Ros, du 10e; le chef de musique Heimbur-
ger, du 11*; l'adjudant-sous-officier Willen, du 12°; le
sergent Latour, du régiment de grenadiers; le sous-officier
De Wispelaere, de la compagnie sédentaire des sous-
officiers
Les maréchaux-des-logis Descléc, du 1" chasseurs
cheval; Maertcns, du 2* idem; Van R.oosebekc, du 2*
lanciers; Vande Bergh, des guides; Vrcven, du 1er cuiras
siers Wissocq, du 2e idem; Dykersdu 1er d'artillerie;
Coniau, de la gendarmerie;
Les adjudants-sous-officiers Janssens, du 1er lanciers;
Janssens, du 3e d'artillerie; Constans, de la compagnie
d'ouvriers d'artillerie; le conducteur d'artillerie de 1"
classe Ockerman
Le brigadier Van den Bossche, de la gendarmerie, pour
l'énergie qu'il a montrée dans une rébellion des ouvriers
terrassiers S' Laurent, où, par sa conduite ferme et cou
rageuse, il parvint rétablir l'ordre séricusemcut menacé.
EXTÉRIEUR.
ANGLETERRE. Londres, 48 juillet. La
chambre 'les lords a rejeté la 2* lecture du bill d'admis
sion des israélites dans le parlement: On croit que ce
bill sera représenté dans la prochaine session et qu'il finira
par passer.
Le cardinal de Wiseman a donné, la commission de
la chambre des communes, des explications sur divers
points relatifs anx biens de main-morte.
PRUSSE. Berlin, 16 Juillet. L'établissement
d'une communication entre les chemins de fer'de l'Alle
magne et ceux des Pays-Bas, peut être considéré comme
résolu. Déjà le gouvernement a donné son assentiment
la construction d'un chemin jusqu'à la frontière des Pays-
Bas, Arnheiin.
On croit que M. de Flotlwell, président supérieur de
la province de Posen, sera révoqué de ses fonctions.
ITALIE. Rome, 9 juillet. La crise imminente,
en France, est une source de sérieuses inquiétudes pour
Margaret se leva, se mit face face avec le duc, et lui
demanda
Où est le chevalier de Kcrven, monseigneur?
Il s'est embarqué sue la Tamise, et a perdu déjà les
côtes d'Angleterre, sans doute.
Margaret se retourna vers le comte, les yeux animés,
les joues colorées, le front haut, le sein palpitant elle
n'avait jamais paru si belle, sa taille élégante semblait
dominer tout son entourage, sa voix était émue mais tière
et superbe, son maintien avait une dignité royale, elle
ajouta
Lâche et menteur, traître et félon,séducteurodieux,
vous venez réclamer le prix de vos crimes, le prix du
sang que vous avez versé. Vous n'avez pas craint de mar
chander la vertu d'une pauvre femme, vous lui avez ravi
son seul bien, et vous prétendiez gagner ce cœur qui s'indi
gne du vôtre! infâme! vous avez fait mourir un innocent,
et vous avez médité d'outrager ma mémoire En venant
me parler d'amour, moi, la fiancée du chevalier de
Kerven... et vous avez choisi le jour de la inort de votre
victime pour accomplir vosodieux desseins.Retirez-vous;
mais sachez que ce poison préparé par mes mains devait
me délivrer de vos lâches import unités, si mon fiancé eût
trouvé grâce devant ses bourreaux.
Vraiment,je ne sais, belle comtesse, d'où vous vient
cette charmante colère, répliqua le duc; le chevalier de
Kerven a reçu sa grâce, ainsi que le sire de Lamorge, son
page, que vous avez vu ce soir même.
Tu mens s'écria le comte, qui s'avança brusque
ment vers le duc. Celui-ci recula d'un pas et voulut
s'armer, mais Pierre de Lamorge avait saisi son épée, et
l'ayant repoussé au milieu de l'appartemeut, il était allé
le gouvernement papal; aussi la visite du roi de Naples
S. S. n'avait d'autre but que de s'entendre sur les res
sources auxquelles on pourrait avoir recours en cas de
nécessité. Plus nous rapprocherons de 4852, plus le parti
prêtre envisage avec effroi ses rapports forcés avec la
France, car il est certain que si lc3 libéraux l'emportent
dans ce pays on ne peut compter qu'ils soutiendront les
principes auxquels Rome est en ce moment soumise. Quoi
qu'il en soit, le général Gémeau était Castcl Gondolfo
en même temps que le roi de Naples, et il est probable
qu'il a été admis donner son avis sur les hautes ques
tions que l'on y a discutées. Quant la conduite des trou
pes françaises, on«nc peut dire, après tout, qu'elle soit
mauvaise, il est vrai que ces soldats sont quelquefois plus
fiers et plus querelleurs que les allemands par exemple
néanmoins, depuis que je suis ici, je n'ai eu qu'une seule
fois l'occasion de remarquer quelque chose qui ressemblât
une provocation, cl encore s'agissait-il seulement d'un
soldat ivre qui frappa les chevaux d'une voiture qui ne se
dérangeait pas devant lui. Le but du voyage de Pie IX
Castel Gondolfo ayant été atteint, on espère que S. S.
reviendra bientôt au Vatican. [Mom. Clironicle, du 19).
On signale depuis quelques jours la mise en
circulation de nombreuses pièces de 5 francs, frap
pées a différens millésimes et argentées par le
procédé Ruolz, avec une telle perfection, qu'il en a
été reçu jusque dans les caisses publiques. Ce n'est
guère qu'au poids qu'il est facile de reconnaître la
fausse monnaie d'avec la véritable. L'autorité recher
che ceux qui les ont émises; mais, jusqu'à présent,
les personnes qui ont été surprise au moment où
elles en présentaient, notamment au bureau de
dégagement du mont-de-piété, ont pu établir leur
boiiuefui et n'ont pas eu conséquence été inquiétées.
Un avocat racontait l'autre jour, qu'il fut chargé,
il y a une vingtaine d'années, de détendre, en cour
d'assises, un mari accusé d'avoir empoisonné sa
femme. Les charges étaient accablantes; il était
difficile de recourir autre chose qu'à l'incocation
du bénéfice des circonstances atténuantes, l'avocat
11e s'en tint pas là; il avait dressé toutes ses batteries
contre le témoignage de la médecine légale. Au
moment où un médecin de village, qui avait fait
l'autopsie de la détuule, quinze jours après son
inhumation, se présenta pour déposer, l'avocat se
leva et dit: J'adjure le docteur de nous dire s'il est
bien sûr qu'au moment de l'autopsie, la défunte fût
morte. Comme le médecin, surpris ou indigné de
celle iiilerpellalion inattendue, ne savait que balbu
tier, l'avocat l'adjure encore de répondre. Troublé
de plus eu plus, il ne put soutenir la discussiou de
son rapport le doute se glissa dans l'esprit du jury,
et le coupable fut acquitté.
Oixhvbe. Marché aux grains du 24 Juillet 4854.
SORTE
de grains.
NOMBRE
PRIX
d'hectolitres
PAR HECTOLITRE
ru.
C-
PB
c.
46
45
50
16
75
45
41
75
13
25
90
9
65
11
04
48
7
89
9
25
10
13
50
14
50
5
9
00
10
00
se placer la porte qu'il garda.
N'élève pas la voix, dit sourdement le comte, ou tu
meurs comme un chien, sans avoir un moment pour re
commander ton âme Dieu.
Vous ne m'assassinerez pas, murmura le prince avec
frayeur, mes gens m'attendent ici près, et vous ne pour
riez leur échapper.
Toutes les troupes de ton frère ne te protégeront
pas contre ma vengeance. Ne cherche pas d'ailleurs m'en
imposer. Tu n'es suivi de personne; tu t'es bravement
glissédans l'ombre jusqu'ici, et sous ce costume efféminé,
n'ayant pour sauvegarde, qu'une épée aussi lâche que toi,
lu es venu triompher de mes hontes et déshonorer une
faible femme. Duc, tu m'as rencontré; sais-tu qui je suis.'
Je ne vous connais pas.
Je suis le comte de Kerven, je suis le père du noble
chevalier dont lu as fait tomber la tète; il me faut tout
ton sang; ine comprcnds-tu
J'ai vainement imploré sa grâce.
Tti mens voilà plus d'une année que je te suis
dans ce dédale de crimes et de trahisons ou ta nature
peut seule ne pas s'égarer. Je te connais, moi, si tu as
peu de mémoire. Rends-moi mon enfant, infâme Oh
le beau sang de prince oli le vaillant guerrier voyez-
le, regardez-le tous, tremblant et presque agenouillé
devant deux femmes et deux vieillards, appellc-donc le»
valets si tu l'oses. Va, lu es désarmé, lu es abandonné!
Pour accomplir on toute sécurité ton ignoble forfait, tu
eu le soin de congédier tout le monde ici; tu devais
être seul avec ta victime, et tu es seul avec moi; mate
regarde-moi donc, Georges d York, regarde-moi.
{La suite au prochain n*.J