JOUMAL D'YPitES ET OE L'ARRONDISSEMENT.
Dimanche. 24 Août 1851.
Vires acquint eundo.
INTÉRIEUR.
UNE CHAMBRE A COUCHER.
Théâtre d'Ypres.
m» i An 11e Année
ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, a francs 50 c. —Provinces, 4 francs. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne la centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 93 Août.
Enfin la nouvelle convention conclue entre le
gouvernement et la compagnie du chemin de
fer de la Flandre occidentale a subi une pre
mière épreuve Elle a été adoptée la Chambre
par soixante-huit voix contre trois et trois ab
stentions. Nous devons surtout ce résultat favo
rable notre député d'Ypres, M. Alphonse
Vanden Peei eboom sans sa persévérance et son
influence, il est croire que l'espoir d'avoir un
chemin de fer sur Ypres serait bien plus éloigné.
Le député Van Reninghe s'est beaucoup remué,
mais l'affaire bien emmanchée, marchait toute
seule. Il a donc joué le rôle de la mouche du
coche.
Quant M. Jules Malou, si nous avions dû
obtenir le chemin de fer par ses soins, il est
croire que la construction en eut été remise
aux calendes grecques, car s'il, votait pour, il
parlait contre, et tout en accordant un mini
mum d intérêt, il avait volé contre les lois
établissant des nouveaux impôts, pour faire face
aux dépenses exigées par la réalisation de ces
grands travaux d'utilité publique.
Distribnf ion des prix aux élèves du Collège
épisropal d'ïpres.
Mercredi a eu lieu la distribution des prix aux
jeunes gens du Collège de S' Vincent de Paul.
L'évêque Malou présidait cette solennité
une pièce en trois actes a été jouée ayant pour
sujet le Siège d'Ypres; des chœurs ont été
chantés: on y a fait de la musique et l'évêque
a prononcé une allocution aux jeunes élèves.
Telles sont les principales parties des exercices
qui ont précédé la remise des récompenses aux
élèves.
Il y avait beaucoup de prêtres, pas d'autorités
civiles et quelques autorités militaires.
Voici les noms des élèves qui ont remporté
le plus de prix
MM. J. Beesau, J. De Ilouck, Paret, Ch. Ler-
rould, F. Verhaeglie, Ch. Verleure, Nolf, A.
Behague, L. Vaudeti Peereboum Alph. Vande
Caaltlle, J. Billiueu, E. Leclerc, E. Vuylsteke, L.
Verhaeglie, B. Van Aerde, Bergliman, J. De
Chièvre, E. De Satgher, J. Mieroo, C. Beesau, Ch.
Slruye, B. Feys, Ch. Verhaeglie, E. Desiere, J. Vau-
dermeersch, G. Van Eecke, D. Seghers, D. Plaete-
voet, A. Lafonieyne, J. Ignon, C. Lifonteyne, G.
111.
(cuite.)
M"' de Verneuil s'était approchée d'une petite armoire
en bois de rose, d'un goût suranné, mais toujours joli.
Elle prit dans son sac une clé presque imperceptible pour
ouvrir cette armoire.
J y suis, dit Frédéric, elle veut surprendre les se
crets de son amant.
Comme Mm* de Verneuil ouvrit l'armoire, le nouveau
venu, qui se tenait la porte de la chambre, entra bruyam
ment. Frédéric reconnut alors le cavalier qui avait battu
son lévrier la veille.
C'était un hominc de belle taille et de bonne tournure.
Ce qui frappait en lui de prime abord, c'était un certain
air franc et décidé, qui ne présageait rien de bon pour les
situations extrêmes.
Il s'avança tout droit vers M"»* de Verneuil. Elle se
retourna avec épouvante.
Madame...
Ciel s'écria-t-elle en tombant agenouillée.
Godderis, E. Ghys, A. Vanden Bogaerde, A. Van
Gheluwe, A. Nuytten, J. De Waele, B. Cuvelie,
G. Coppielers, Ch. Berghman, A. De Coninck, C.h.
Begerem, H. Frysou, J. Donck, G. De Houck, C.
Berghman, G. Vuylsteke, Ch. Clinckemaillie, E.
Gerste, E. Vandermeersch,E. Mieroo,E. Verhaeglie,
A. De Gryze, A. Parein, I. Paret, A. Hannefstingels,
H. Pombreu, J. Van VVaesberghe, A. Berglunan,
J Lambin, E. Paret, J. Gerste, H. Mortier, L. Mou
liez, J. Coppielers, A. Donck, A. Van Waesberghe,
Th. Loncke, Ch. Van Acker, A. Behague, Ch. Van
Wonterghem, A. Parein, A. Leroy,Ch. Van Kemrael.
Nous ne nous étions pas trompés en annon
çant l'avance le succès des Orphelins du Pont
IV.-D. M. Ponnet, comme toujours, a été re
marquable; il a su, d'un bout l'autre,soutenir
la dignité du personnage de Vincent de Paul,
ce véritable type de la charité chrétienne. Rap
pelé la chute du rideau, M. Ponnet est venu
recevoir de nouveaux applaudissements.
Les autres personnages ont été également bien
remplis. Nous citerons particulièrement MM.
Alardin et Tisle, Mmes Aymard, Leblanc et
Legaigneur.
Nous sommes certain qu'une seconde re
présentation attirerait encore plus de monde
que la première en cela nous sommes l'inter
prète d un grand nombre de familles
Galuchard qui a eu le tort de venir un peu
lard, (il était près de minuit) est un vaudeville
sans conséquence, mais assez original, M. Ay
mard et M®8 Leblanc ont été fort amusants.
Jeudi nous avons vu Arthur, ou seize ans
après, ouvrage charmant. Mme Aymard a joué
le rôle de Marie, de manière faire répandre
bien des larmes; il est impossible de rendre
avec plus de sensibilité, plus d âme et de vérité,
les émotions d'un cœur de mère M. Alardin a
joué avec chaleur et sentiment le rôle d'Arthur.
M. Tisle a dit avec beaucoup de noblesse le
rôle difficile de lord Metvil. Quanta M. Aymard,
il a rempli le rôle du bonhomme Duflot avec
une franchise et un naturel qui lui ont valu de
chaleureux applaudissements.
Rien n'est plus drôle que celte bouffonnerie
des Trois épiciers. On doit rire malgré soi du
commencement la fin.
Dimanche il y a bal au théâtre. Nous appre
nons l'instant que Lundi, 25 c*, aura lieu la
2e représentation, généralement demandée, de
Madame priez Dieu qu'il ine donne la force de vous
tuer.
Me tuer que dites-vous? me tuer? Ah mon Dieu
Elle leva les bras avec une expression de douleur pro
fonde.
Que pouvez-vous espérerde mieux pour vous comme
pour moi
Mais, Monsieur, on vous a trompé.
Osez-vous dire cela tout haut Plût Dieu que je me
fusse trompé D'abord je n'en voulais pas croire mes
yeux; hier, je vous ai suivie; hier, vous êtes venue dans
cette chambre... Aujourd'hui...
Monsieur, j'aurai la dignité de ne pas me défendre;
tuez-moi, si vous me eroyez eoupalile
Coupable j'imagine que vous vous moquez de moi.
Quoi je vous surprends dans la chambre de votre amant,
ouvrant ses armoires, déposant votre chapeau sur son lit.
Frédéric, tout brave et tout décidé qu'il lût, tressaillit
vivement.
Ah Madame Madame poursuivit M. de Verneuil
avec rage et d'un air de inépris.
JJonsieur, ne me jugez pas de gricepas un mot
Vincent de Paulou les Orphelins du Pont-
7V.-ZJ., J'ai mangé mon ami; si la pièce est
aussi drôle que le titre est bizarre, nous rirons
probablement.
On nous annonce au premier jour, une repré
sentation extraordinaire, au bénéfice de M. et
Mme Aymard.
Les bénéficiaires se recommandent assez par
leur mérite et nous sommes persuadé d'avance
que le public s'empressera de se rendre leur
appel. Jamais faveurn'aura été mieux placée.
Le sénat a entendu hier le rapport de M. Cogels
sur la loi des successions. Ainsi qu'on s'y attendait,
la commission a proposé le rejet des articles relatifs
l'impôt sur la ligne directe et l'ajournement du
reste du projet de loi.
M. le ministre des finances a réclamé contre cette
manière de procéder et demandé que ta commission
complétât son travail, en le fesanl porter sur le pro
jet tout entier. La commission a déféré ceito
demande. 1
Le sénat a ensuite adopté le projet de loi- sur
l'impôt des bierres et des vinaigres.
On lit dans VObterauteur:
Afin de couper court tout commentaire inexact
auquel ou pourrait se livrer sur la mesure qui vient,
d'atteindre M. le lieutenant-colonel Hallart, nous
croyons utile de porter la connaissance du pays les
renseignements qui nous sont parvenus, et que nous
avons lieu de croire vrais.
On sait qu'après la démission de M. le général
Brialmont, M. Rogier, chargé ad intérim du porte-
fueille de la guerre, crut avoir besoin d'un chef de
cabinet pour ce déparlement, et qu'il appela ce
poste M. Weyler, lieutenant-colonel du génie.
Nommé ministre de la guerre, M. le général Anoul
jugea i ii u t i le a ii ministère la présence de M. YVeyler,
mais avant de le renvoyer son corps, M. Rogier le
fit nommer colonel. M. le lieutenant-colonel du
génie Hallart se crut, tort ou raison, lésé daii9
ses droits par celle promotion.
Cependant le nouveau ministre de la guerre ayant
compris M. Hallart au nombre des officiers qu'il
proposa au Roi pour l'avancement dans l'ordre
Léopold, Sa Majesté le nomma officier de l'ordre par
arrêté royal du i5 juillet. M. le lieutenant-colonel.
Hallart ne vit dans cette distinction qu'une vaine
compensation de ce qu'il considérait comme un
passe droit; il refusa de l'accepter, et c'est par suite
de ce refus qu'il a été mis en non-activité.
Après cet exposé impartial des faits qui ont précé
dé la mesure prise contre M. Hallart, nous deman
dions si l'officier, qui est attaché la personne du
de plus; si vous saviez pourquoi....
M. de Verneuil, car c'était lui, repoussa rudement la
comtesse, qui se tordait les mains.
Pas un mot de plus, je le veux bien, dit-il en so
baissant pour regarder dans l'armoire; mais voilà sans
doute ici de quoi vous condamner.
Me condamner
M. de Verneuil avait vu des lettres dans l'armoire; il
prit la première venue avec avidité. Avant de l'ouvrir il
reconnut que ce n'était pas une lettre écrite par la com
tesse; mais comme c'était une écriture de femme il voulut
savoir qui pouvait s'adresser cette lettre. L'enveloppe
n'existait plus. C'était un de ces mille billets qui sont
écrits chaque jour par ces folles beautés qui dissipent si
gaiment leur jeunesse sans souci du lendemain, billet
charmant, mais où souvent il n'y a pas plus de cœur ni
de vérité que d'orthographe.
M. de A erneuil jeta celte lettre ses pieds; la comtesse,
altérée, défaillante, éperdue, nosait plus faire uu inou-i
veinent.
oyez, Madame voyez cette lettre vous y-reeon«
iiaitrcz les sentiments d une rivale digne de vous, cax
i