maison de roulage Direz cl C", rue du Ponccnu. so pré
sentait la barrière de Bercy. Sur ce camion, se trou
vaient un ballot et quelques caisses déclarées contenir du
café-chicorée l'adresse d'un épicier de Paris. Les
employés ayant procédé la visite d une de ces caisses,
il fut reconnu que sous un lit de paquets de chicorée se
trouvaient des pistolets deux, trois, quatre et même
six coups, et des fusils de chasse.
Ordre a été donné de conduire le camion au magasin
aux fourrages qui se trouve peu de distance de la
barrière et où il y a un poste militaire. Là il a été re
connu que toutes les caisses avaient toutes un contenu
analogue, et comme il ne s'agissait plus d'un simple délit
de contrebande, le commissaire de police a été prévenu.
On disait ce soir que les premières informations prises
tendaient établir que la politique est étrangère cette
affaire. (Constitutionnel.)
Un journal du soir a annoncé que par suite des
perquisitions et des arrestations qui ont eu lieu depuis
deux jours, des mandats d'amener avaient été lancés
contre des représentants du peuple, appartenant au parti
de la Montagne.
Cette nouvelle paraît jusqu'ici sans fondement. De
pareilles arrestations ne pourraient d'ailleurs être opérées
qu'après que l'assemblée aurait autorisé des poursuites.
Le nombre des arrestations s'élevait hier soir près de
200. Mais on sirppose qu'un grand nombre des individus
qui ont été arrêtés parce que leurs papiers n'étaient, pas
en règle, seront remis en liberté, après avoir subi les
premiers interrogatoires par devant les juges d'instruc
tion. Plus de la moitié des personnes compromises sont
des étrangers et.surtout des ouvriers allemands que la
police fera conduire hors du territoire, si les faits leur
charge ne sont pas assez graves pour motiver une accu
sation de complot.
On lit dans l'Assemblée Nationale:
On nous apprend uu incident d'une haute gravité
Pendant que la justice opérait une perquisition dans
les bureaux de la Voix du proscrit, M. Carré, membre de
la cour d'appel et beau-frère de M. dAnthoine, qu'on
venait d'arrêter, se présenta dans la chambre où le
commissaire de police procédait la mise sous scellés des
papiers saisis. Une lettre très-compromettante de M.
JLedru-Roliin venait d'être lue et posée sur une cheminée,
lorsque tout coup le commissaire de police dut consta
ter la disparition de celte pièce.
Ce magistrat fit immédiatement fouiller une troisième
personne qui était présente la perquisition mais
toutes les recherches pour retrouver la pièce soustraite
furent inutiles; devant le caractère du magistrat d'un
ordre plus élevé sur lequel se portaient naturellement ses
soupçons, M. le"commissaire n'osa ordonner des recher
ches corporelles l'égard de M. Carré qui sortit quelques
moments plus lard.
Nous devons ajouter qu'une autre circonstance est de
nature donner plus de consistance aux soupçons du
commissaire délégué; le magistrat instructeur ayant
demandé M. d'Anthoinc quel était son domicile, M.
Carré se bâta de répondre que son beau-frère était logé
chez lui.
Plus tard, des perquisitions ayant été faites chez M.
Carré, on apprit que M. d'Anthoinc n'habitait pas la mai
son de son beau-frère, et occupait un logement dans une
autre partie de la ville, où la justice découvrit des docu
ments fort importants pour l'instruction du pt-ocès.
Un procès-verbal de toutes les circonstances a été
adressé M. le garde des sceaux qui saisira probablement
la cour de cassation de l'examen de cette affaire.
On comprendra que nous ne faisons que répéter les
bruits qui nous sont parvenus. Nous devons cependant
ajouter que cette nouvelle avait pris dans la soirée un
degré de certitude.
ANGLETERRE. Ioxubks, 3 Septembre. Le
parlement a été prorogé hier par commission royale au
mardi, 4 novembre. Aucun changement n'a été fait dans
la chambre, pendant les vacances. Les communes étaient
représentées, comme d'usage, par le clerc de la chambre.
d'être vous, je quitterai l'église, emportant avec moi
ce livre d'Heures, où vous avez peint l'image de ma
douce patronne. Mais si, dans un fervente prière,
la volonté céleste me semble repousser me» vœux si,
dans ma pieuse méditation, notre union m'apparaît
encore comme un crime... ee livre, que j'abandonnerai
sur mon prie-dieu sera le signal de notre séparation
et le gage de nos éternels adieux Léonce, mon
a frère, vous, si bon, si noble, si généreux pour Marie,
accordez-lui sa demande... Si vous saviez tout ce que
son cœur éprouve encore de scrupules l'idée de cette
sainte épreuve, et de quelle affection pour vous, il a
besoin pour s'y soumettre
Léonce comprit que rien n'ébranlerait la volonté de
celte âme profondément religieuse. 11 consentit tout.
Le lendemain, 1 Angélus sonnait encore aux approches
de la nuit, comme au début de cette histoire; mais une
teinte de deuil semblait répandue sur les coteaux de Saint-
Arieix... On aurait dit qu'un crêpe funèbre entourait ce
magnifique paysage; des brumes épaisses s'élançaieul en
colonnes fragiles des humides prairies de la vallée, se
jouant dans l'air comme des ombres légères.
Fuis, du sein de ce brouillard, sortit lentement une jeune
femme, pâle et recueillie, son voile abaissé sur ses yeux.
Un grand nombre de dames assistaient la cérémonie.
Le trône, les sièges du prince Albert et du prince de
Galles étaient couverts.
DANERiRCK. La diète de l'Islande a été ouverte
le 5 juillet, Reikiavik. Trois projets de lois lui sont
soumis le premier sur la position constitutionnelle de
l'Islande dans le pays et les élections de la diète islan
daise; le second sur les élections dans l'AIking, et le troi
sième sur quelques modifications dans la législation de
commerce et de navigation de ce pays. Suivant cc dernier
projet, les bâtiments étrangers auraient, partir du Ier
juin 1832, le droit de pénétrer dans le port de Reikiavik
sans passeport islandais, lors même qu'ils n'y seraient pas
forcés par un accident, et d'y être traités comme les bâ
timents danois, sauf toutefois le droit d'y faire la pêche.
Faits divers.
Un marchand qui tient une petite boutique de
friperie près de la barrière des Trois Couronnes, sur
le boulevard extérieur, poursuivait hier, en criant
Au voleur! plusieurs individus qui fuyaient devant
lui.
Un certain nombre de passants barrèrent le che
min aux fuyards. Le boutiquier arrivant tout
essoufflé, voulut s'emparer du chapeau que l'un
d'eux avait sur la tête. Celui-ci refusa de céder
l'objet.
Le boutiquier expliquait comme quoi, pendant
que les camarades du voleur détournaient aon atten
tion en marchandant divers objets, le chapeau qui
faisait partie de son étalage lui avait été enlevé, ce
dont il s'était aperçu aussitôt.
Le voleur prétendait que le chapeau était bien
lui, attendu qu'il n'avait pas d'autre couvre-chef et
qu'il n'avait jamais eu l'habitude de sortir tête nue.
Lequel disait vrai? Il ne fallait rien moins que la
sagacité d'un hou gendarme pour éclaireir l'affaire.
Justi «nent le gendarme arrivait. Après avoir ouï
les deux parties, il prit gravement l'objet en litige.
D'où venez-vous dit-il celui qui était accusé
d'avoir pris le chapeau.
De Bercy, dit celui-ci.
Si vous veniez de Bercy avec ce chapeau,
répondit sentencieusement le gendarmepar le
tempsqu'il fait, il porterait la trace de la transpira
tion; et il est parfaitement sec. Et quelle marque
y a-t-il au fond du chapeau?-
Le nom du chapelier, parbleu! dit l'individu.
Erreur fit le bon gendarme triomphant.
11 n'y a qu'une étoile dorée, je le sais bien moi
reprit le boutiquier.
Là dessus, le malin gendarme, rendant lechapeau
son véritable propriétaire, mit la main sur l'autre,
en lui disant Et comme maintenant vous êtes
nu-tête et que vous vous eu t'humeriez, je vais vous
mettre l'ombre.
On a signalé Vlarlyjez Valenciennes la présence
d'un chien enragé qui, en parcourant la commune, a
mordu tous les chiens qui se trouvaient sur son pas
sage. Poursuivi par les habitants, il a pris le chemin
de traverse près de Romainville où il a étéabaltu par
un préposédesdouanes. Depuis ce temps on a détruit
tous les chiens qui avaient été plus ou inoins blessés
par l'animal furieux.
Hier, dans l'après-midi, les eaux de la Tamise se
sont élevées une hauteur inaccoutumée, couvrant
entièrement leurs limites naturelles, inondant tous
les quais et pénétrant par les égouts jusque dans les
maisons. On a de grandes craintes pour la marée de
ce matin et des précaulipns minutieuses ont été
prises pour prévenir les accidents.
Elle'Semblait glisser doucement dans le creux sentier
qui conduisait l'église, tant sa marche était légère. Par
une avenue du parc, un jeune homme s'acheminait égale
ment vers le temple... Il s'arrêta dès qu'il aperçut la
comtesse prête franchir le seuil de la vieille église...
Tout son sang reilua vers son cœur... c'est qu'il allait
pénétrer dans le saint tribunal où Dieu lui-même devait
rendre sou arrêt. Marie entra. Léonce la suivit...
Mais, comme il traversait le portail gothique... une pauvre
femme l'arrêta, lui tendant la main d'un air suppliant.
Léonce lui remit une pièce d'or et fit quelques pas pour
s'éloigner; mais revenant la pauvresse: Ma bonne mère,
lui dit-il avec une vive émotion, demandez Dieu qu'il
m'accorde cc que je désire le plus au inonde.
Alors trois voix ferventes montèrent au ciel
La comtesse priait, agenouillée près du mailre-autcl,
immobile comme une statue de marbre sur uu tombeau.
Léonce, caché derrière un pilier de l'église, les yeux
fixés sur Marie, articulait avec peine une prière distraite
et fiévreuse.
Puis sous le porche de l'église, la mendiante invoquait
Dieu pour le bienfaiteur qui venait d'assurer son pain de
quelques jours.
Une heure s'écoula ainsi.
La musique de la pièce flamande, les Belges
en 1846, qui sera représentée au théâtre du Cirque,
le a6 septembre prochain, est l'oeuvre d'un compo
siteur anversois, M. Grégoire. Le même jour, un
autre compositeur de talent. M. W. Palmers. fera
exécuter l'ouverture d'un oj a inédit le Siège de
Maestricht.
Une femme, en fourrageant le long d'un ravin,
près de Bru mal h, a fait la découverte d'une oenla "e
vie pièces de monnaie d'argent l'effigiede Henri III,
empereur d'Allemagne, couronné Rome eu io-|b,
et mort Bothfeld, au Harz, en 1 o56, avec la légende:
HenrietteImp. aug. Sur le revers, dans le champ
Argenlina.
Ces médailles, curieuses tant sous le rapport de
leur belle conservation, que sous celui de leur anti
quité numismatique, ont pour la plupart été acquises
par deux amateurs d'antiquités de Brumath.
Gand. Le barreau de notre ville vient de pro
céder la reconstitution de son conseil de discipline.
M' Meldepenriitigeti a été réélu bâtonnier la pres
que unanimité; tous les autres membresdu barreau
ont été également maintenus.
Ou écrit d'Anvers
Un fort ouragan a éclaté hier soir sur notre ville.
Un veut violent, accompagné d'une pluie torrenti
elle s'est toul-à-coup fait sentir sans qu'on eut pu
prévoir la ternpêie. C'est surtout au port que l'oura
gan a sévi avec violence. Les tables et les'cluises qui
se trouvaient aux abords des estaminets ont été ren
versées et une poussière intense s'est levée tout le
long des quais. Nous n'avons heureusement pas d'ac
cident grave mentionner soil en ville, soit sur la
rade.
Le navire belge Jamais Pensé, capitaineSmit h, se
rendanld'Osleude Bergen, a été abandonné parson
équipage le ibcourant, coulant bas d'eau. Le Jamais
Penséjaugeant 70 tonneaux, est la propriété du
capitaine qui le commandait, et appartient au port
d'Osteu'je, où il a été construit eu 1840.
Il règne une si grande sécheresse Constant ino-
ple que l'eau potable s'y vend au prix de 100 francs
la charge d'un cheval.
L'ordinaire de l'évêché catholique de Spire a pro
testé contre 1'ordouiiâuce qui autorise la rentrée
des jésuites en Bavière et contre une nouvelle for
mule de sermeul qui vient d'être imposé au clergé.
Un décret de la reine dona Maria de Portugal
révoque de ses fonctions le ministre des finances,
accusé de vénalité par la clameur publique ce
ministre sera traduit devant le tribunal suprême de
justice dont il était membre.
Les troubles de Cuba sont très-sérieux. Que
pourra l'Espagne contre le souffle de la liberté et
i exemple de la prospérité qu'offrent aux habitants
de celle île leurs voisins des États-Unis
Uixmiuk.Marché aux grains du 8 Septembre 1831
sorte
NOMBRE
prix
de cb1ixi.
d'hectolitres
PAR UKCTOLITRK.
FR. C.
FR. C.
90
10 00
17 23
14
1G 30
17 30
80
9 83
10 18
134
6 33
8 03
12
15 00
14 00
5
7 30
8 00
Quelques exclamations religieuses troublaient seules le
silence de cette sccne. L'ombre environnait le vieux
temple; la dernière lueur du jour se. projetait dans la nef,
par la porte entr ouverte, et venait s'éteindre autour de la
comtesse comme la pâle aurore d'une sainte martyre.
Tout-à-coup, elle se redressa lentement. Léonce devint
tremblant. La pieuse femme s'agenouilla de nouveau.
Ses regards se tournèrent vers le Christ de l'autel.
Sa main s'appuya sur son front, comme pour en contenir
les battements. Un soupir étouffé s'échappa de sa poi
trine. Elle se leva pour sortir.
Léonce jeta les yeux sur le prie-dieu de la comtesse.
Le livre d'Heures y était resté
Un fer aigu lui traversa le cœur. II se sentit mourir!
Marie allait franchir le portail de l'église; Léonce, im
mobile de douleur, n'entendait déjà [dus ses pas légers...
lorsque la pauvresse courut elle eu lui disant
Madame I Madame votre livre d'Heures que vous
oubliez
Ah s écria la comtesse hors d'elle-même, saisissant
le livre que lui présentait la bonne femme, et tendant sa
main au jeune homme Léonce! mon ami! mon époux!..
C'est Dieu lui-même qui l'a vouiu
H. DE SAINT-GEORGES.