CONCITOYENS, W 1.084. - 11e Anilée. JOlIliVAL DYPRES ET RE L'ARR0.\D1SSEMEM. Vires acquint eunda. devant l'urne du Si7. Ne nous faisons point illusion, du vote qui va être émis peut dépendre notre repos, notre sécurité intérieure, l'existence même de notre nationalité. u nom de nos intérêts les plus chers, ne nous divisons pas pour une question étran gère la politique, dans un moment où l'Europe entière a les yeux fixés sur le volcan révolutionnaire qui mugit nos portes. Eh! pourquoi de fatales dissensions surgiraient-elles entre nous? Est-ce parce qu'il a plu la majorité d'une de nos Chambres d'essayer de détruire l'œuvre de sa sœur cadette? Est-ce parcequ'il a plu au Sénat de transformer une loi de finances en brandon politique, de s'en faire une arme de vengeance contre un ministère qui a osé demander quelques riches égoïstes et ambitieux de venir déposer, sur l'autel de la patrie, une part de ce patrimoine que leur a accordé la providence, une part proportionnelle l'aisance dont ils jouissent et dont ils ne pussent point, de par acte de bail, se décharger sur le cultivateur et sur le locataire comme ils font pour toutes les impositions foncières? Ne nous laissons point séduire par les déclamations de la presse anarchique, et quand celle-ci viendra nous proclamer que la petite fortune paiera 1,500,000 francs, alors que les grands propriétaires n'en paieront que 500,000, ne nous laissons point effrayer par ces chiffres, qui manquent d'exactitude et de conclusions rationnelles, puisqu'il est établi que le nombre des petits propriétaires est tel, que la moyenne, pour chacun d'eux, ne sera que de vingt francs, payable une fois tous les 30 ans, tandis que celle des contribuables dans les rangs desquels se recrutent les sénateurs, s'élèvera a 5,000. Electeurs indépendants! il n'y a point ici une lutte entre deux opinions politiques; n'est point un nom libéral que nous jetons en travers de la candidature de Monsieur ce Matou, dont le principal, sinon le seul titre vos suffrages a été jusqu'ici de père de l'évêque; ce que nous vous demandons, c'est d'accorder votre confiance un citoyen probe et désintéressé, qui saura faire noblement le sacrifice d'uue part de sa fortune, pour subvenir aux besoins de l'État, et empêcher, en votant l'impôt sur les successions en ligne directe, que le gouvernement ne soit forcé de recourir la base odieuse des addition nels. Iles travaux d'utilité publique et immédiate sont la veille de s'exécuter; empêcherez- vous, par votre vote, la réalisation des projets du gouvernement, lui lierez-vous les bras, alors que l'ouvrier, privé de travail, viendra peut-être, avec une énergie famé lique, vous demander en 18511 du pain? Non, vous ne démentirez pas ce point votre patriotisme, et dès lors, votre vote sera acquis Monsieur I'avocat BGEDT, qui l'encontre de son prédécesseur, n'adoptera pas pour devise, qu'il vaut mieux puiser dans la poebe de son voisin que dans la sienne propre. m Mercredi, 24 Septembre 1851, ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces. 4 francs. I Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. I être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. OtTÉIMELIfi. ïpbes, 23 Septembre. L'impôt «nr les snccessions jugé par les décès qui outeu lieu If près, eu ISâl. Les adversaires de la loi sur les successions en ligne directe, prétendent que la loi est sur tout mauvaise, parcequ'elle frappera tout spé cialement la bourgeoisie. La loi, disent-ils, rapportera deux millions; de cette somme 500,000 fr. seulement seront payés par les riches 1,500,000 fr. seront payés par la bourgeoisie. C'est là un mensonge odieux. En voici la preuve irréfutable Depuis le 1er Janvier jusqu'au 31 Août de celte année 1H51, il est mort Ypres 363 per sonnes dont 8-4 l'hôpital ou dans les hospices. Sur ces 363 personnes, 333 n'ont délaissé ni biens meubles ni immeubles. Trente personnes ont laissé des biens. Mais de ces 30 personnes, 14 n'avaient pas d'héritiers en ligne directe, la position de ces héritiers collatéraux ne serait donc nullement modifiée par la loi nouvelle. Seize personnes enfin ayant des enfants, ont laissé des biens, savoir; 9 des biens meubles et immeubles, 7 des biens meubles seulement. De ces 16 personnes 10 ont laissé chacun de leurs enfants ou petits-enfants une part nette, dé duction faite du passif de la succession, fie moins de 1.000 francs. Ces héritiers en ligne directe n'auraient donc, aux termes de la loi nouvelle, payé aucun droit. Six successions en tout auraient eu payer un droit de 75 centimes pour 100 francs; et une de ces six successions, celle d une daucie fortunée morte rue au Beurre, aurait payé au moins dix fois autant elle seule que les cinq autres successions réunies.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1