ÉLECTEURS! CONCITOYENS! JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H'1.085. -11e A««ce. g?6 *5epfeBil»re 1^51, Vues squinteuDil». La majorité du Sénat vient de faire surgir une crise dont le plus perspicace ne peut actuellement démêler les consé quences inévitables. La première chambré, celle qui représente les intérêts fonciers, la fortune immobilière, a refusé d'accueillir un projet qui devait frapper en premier lieu la richesse acquise et la forcer contribuer de combler le déficit creusé par l'impré- vovancè et Uimpéritie des ministères qui se sont succédé depuis I841. Le projet de loi sur la succession en ligne directe, juste en principe, puisque ce n'est qu'un droit de mutation une fois pavé tous les vingt-cinq trente ans, était nécessaire, car on ne pouvait frapper la consommation seulement pour solder l'arriéré. Nous disons l'arriéré, car en 1847, l'avènement du ministère libéral, il y avait un déficit de QUARANTE MILLIONS de francs, que le cabinet des six-Malous avait oublié de régler. En outre, les approches de l'échéance de 1852, faisaient un devoir au gouvernement d'activer, d'alimenter le travail. Ne valait-il pas mieux de dépenser tranquillement de l'argent des travaux d'utilité générale, que de devoir en dépenser en aumônes ou en préparatifs guerriers Ne valait-il pas mieux exécuter des larges communications pavées, des chemins de fer, des canaux qui, en facilitant les relations, augmentent l'activité du commerce et de l'industrie N'était-il pas d'une bonne politique de maintenir l'ordre et la stabilité de nos institutions en mettant des salaires la portée de tous les ouvriers, ou était-il préférable d'attendre 1852, au milieu de la stagnation du travail et du chômage? Ce plan d'ensemble, amélioration de la situation financière et alimentation du travail, vient dêtre entravé par l'aveu glement de la majorité du Sénat, son égoïsme et son inintelligence politique. Le Sénat n'a pas voulu de la loi sur la succession en ligne directe, après avoir voté avec un laisser-aller inqualifiable tous les impôts de consommation. Limpôt sur la bière, celui sur le genièvre et le droit de débit sur le tabac sont payés par la généralité des citoyens. Un impôt qui devait frapper les grandes fortunes, peu chargées aujourd'hui, et les frapper seulement une fois en vingt cinq ou trente années, a été repoussé par les éligibles payant mille florins d'impôts. Une^conséquence k tirer de ce refus est celle-ci les privilégiés de la fortune n'aiment pas contribuer dans le payement des frais généraux de la société. Quand ils en ont l'occasion, ils rejettent ce fardeau sur autrui. Ils aiment puiser dans la poche du voisin, comme l'a dit un sénateur. La question ne sera-t-elle pas placée, au bout de peu de temps, sur le terrain de l'antagonisme du riche et du pauvre et ce texte ne pourra-t-il pas servir diviser le pays en deux camps composés de ceux qui possèdent et de ceux qui n'ont rien? Électeurs! Concitoyens par le temps qui court ces questions sont brûlantes et il eut été de la plus haute prudence de ne point fournir le moindre prétexte qui puisse les faire surgir. Il dépend de vous de ne pas laisser accroître ces germes de haine entre la classe privilégiée et la classe des déshérités de la fortune. Qu'on repousse énergiqueraent du Sénat ces égoïstes vieillards pour les remplacer par des hommes qui ont des idées plus jeunes, qui sont de leur époque et qui ont des sentiments plus nobles et plus justes. Arrière les passions fanatiques et rancuneuses qui se sont servies de la loi sur la succession en ligne directe pour agiter le pays et peut-être attirer sur nos têtes des malheurs dont nul ne peut calculer la portée. Il dépend de vous de repousser ces êtres malheureux dont l'intelligence est aussi faible que le corps est infirme, pour choisir des hommes qui ne voudront pas exposer, de gaité de cœur, la Belgique des secousses révolutionnaires. Electeurs Concitoyens le seul moyen de faire cesser toute espèce de conflitc'est de répudier, par vos votesles proneurs des centimes additionnels, pour vouloir des candidats qui préfèrent un impôt payé une fois en vingt-cinq ans. ceux qui se perçoivent tous les ans. Industriels, fermiers, propriétaires, commerçants, négociants, tous vous êtes intéressés ce que la question se vide en faveur du ministère qui ne peut être remplacé de l'aveu même de ceux qui, en cachette, veulent le renverser. Vous voterez donc en faveur du candidat libéral contre cet homme qui est asservi un parti qui ne veut que l'exploitation de la bourgeoisie au dépens des hautes positions sociales. Électeurs, Concitoyens! l'heure du jugement suprême aura sonné Samedi. Votre verdict nous apprendra si la Belgique pourra espérer de conserver sa nationalité et compter sur la stabilité de ses institutions, ou si elle entrera dans la carrière des aventures. ABONNEMENTS Ypres {franco) par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces, 4 francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne 1e journail doit 1NS ETIONS: Annonces,la ligneHb centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. I être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. —On ne reçoit que les lettres «ffranohms. frites, 3S Septembre. y i

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