SUPPLÉMENT Dll PROGRÈS.
PRONONCÉ PAR M. ALPHONSE VANDEN PEEREBOOM,
ÉCHEVIN DE LA A ILLE D'YPRES ET REPRÉSENTANT,
A LA SOCIÉTÉ DE L'UNION LIBÉRALE DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES,
Messieurs
EN ASSEMBLÉE GENERALE DU MERCREDI, 15 OCTOBRE 1851, SOLS LA PRESIDENCE DE AL CAR 1 ON, PERE.
Dans quelques moments vous allez procéder Ces dettes s'élèvent 58,000 fr.. et je pense,
l'élection provisoire de vos candidats pour
les prochaines élections communales. Permet
tez-moiavant que cette importante opération
soit commencée, de réclamer un instant votre
bienveillante attention.
Ée 28 de ce mois le corps électoral aura sept
conseillers élire; des sept conseillers sortants
lin seul, l'honorable M. Vandermeersch, décline
l'honneur d'une réélection, notre président vient
de vous dire pour quels motifs ce respectable
vieillard s est décidé quitter un fauteuil qu'il
a si dignement occupé durant cinquante et une
années consécutives.
Les six conseillers sortants qui briguent l'hon
neur d une réélection sont-ils «lignes d'obtenir
les suffrages du corps électoral Ont-ils bien
mérité de la ville? Voilà toute la question.
A l'œuvre on connaît l'artisan, on juge l'ad
ministrateur par ses actes.
Voyons donc quels sont les principaux actes
posés par l'autorité communale depuis 1836.
Je remonte cette date. Messieurs, parce que
c'est en 1836. que des hommes partageant les
principes qui sont encore les vôtres, se trouvè
rent en majorité au Conseil et prirent la direction
des affaires administratives Depuis lors, nous,
leurs successeurs, nous avons suivi la,voie qu'ils
nous avaient tracée, et continué le système que
1 administration libérale de 1836 avait inauguré.
Permettez-moi, Messieurs, une courte dis-
gression. Nos adversaires dépeignent le parti
libéral comme composé d hommes impies, haïs
sant avant tout la Religion et ses ministres, leur
taisant une guerre mortayant enfin constam
ment le blasphème la bouche, et ils ajoutent
qu'une administration libérale est une réunion
de pareils êtres
C'est là. Messieurs, une calomnie que je re
pousse de toutes mes forces.
Par administration libérale au contraire
nous entendons, nous, libéraux, une adminis
tration sage, ferme, cherchant sans cesse» réa
liser des améliorations, se préoccupant avant
tout des classes laborieuses si dignes d'intérêt,
sachant faire respecter ses droits et prérogati
ves, mais respectant aussi les devoirs que la loi
impose et les droits d autrui, une administra
tion enfin qui fonctionne au grand jour de la
publicité, régulièrement, sans ai rière-pensée
d'intérêt personnel, mais dans l'intérêt du plus
grand nombre.
Depuis 1836, une administration libérale de
celte espèce dirige nos affaires communales;
examinons brièvement les actes posés par elle.
A celle époque le chiffre total de nos dettes
s élevait 869,920 fr.^ savoir: Dette résultant
des indemnités payer du chef des pillages de
1831fr. 120,000-00
Dette ancienne749,920-00
La première de ces dettes était totalement
éteinte en 1841 la seconde le fut en 1848.
Il est vrai que quelques dettes nouvelles ont
été contractées, pour la construction de la route
de Neuve-Égliseen 1841, et en 1847 pourcouvrir
les dépenses résultant de la crise alimentaire.
Messieurs, que nul d entre vous ne contestera
la légitimité des motifs qui ont déterminé l'ad
ministration communale faire cet emprunt.
Ainsi, depuis 1836 la dette communale a été
diminuée de fr. 811 920.
Peu de villes du pays peuvent proclamer de
pareils résultats
Depuis 1836 la ville a aliéné des propriétés
communales pour une sommedefr. 31,000-00
F.t elle en a acquis pour 63 878-00
Différence en faveur de la ville, fr. 32,878-00
Depuis cette même époque une somme de
plus de 1,500,000 fr. a été consacrée l'exér
culion de travaux d'utilité publique La ville
s'est embellie, améliorée, et la classe ouvrière a
eu du travail.
L'ancien Palais épiscopal a été approprié
l'usage du Palais de justice digne de la magis
trature qui l'occupe.
Un parc a été créé.
Plus de 130.000 fr. de subsides ont été ac
cordés aux ministres du culte et aux fabriques
d'église, grâces cette intervention efficace
toutes nos églises ont été convenablement entre
tenues; l'église 8l Nicolas a été construite, et
notre ancienne cathédrale, dégagée des construc
tions parasytes qui l'entouraient, nous montre
déjà ses tourelles élancées et ses ogives majes
tueuses que le temps avait détruit. Ces chiffres,
ces faits ne sont-ils pas la réfutation victorieuse
de celle accusation injuste et si souvent répétée:
L'administration communale de notre ville est
l'ennemie de la religion et de ses ministres
La Halle, preuve de la puissance de la ville
d'Ypres au moyen-âge, le beffroi symbole de la
liberté communale, ont reçu leur réhabilitation
artistique et monumentale.
Le commerce réclamait de nouvelles voies de
communication vers la France; les subsides ac
cordés par la ville ont permis de construire les
roules de Neuve-Eglise et de Cassel grâces
celle même coopération, des chaussées nouvelles
ne larderont pas être exécutées.
La bibliothèque publique et le Musée ont été
créés avec le concours bienveillant de quelques
personnes éclairées, l'académie de dessin a été
améliorée, une école de musique érigée enfin
nos jeuues artistes encouragés.
L'administration communale n"a-t-elle pas
fait tout ce qui était en elle pour améliorer la
situation hygiénique de la ville et la position
des classes laborieuses?
LTperlée a été voulé et curé en partie.
Presque partout les puits publics ont été
fermés et remplacés par des pompes.
Plus de 3,000 mètres d egouls ont été con
struits.
L étang de Zillebelte a été en partie dévasé.
Enfin 1 École communale a été fondée. Dans
celle institution utile 500 enfants pauvres vien
nent recevoir l'instruction, qui pour eux comme
pour tous est le plus grand des bienfaits. De
celle école sortiront des ouvriers intelligents et
probes, des citoyens dévoués leur patrie et
l'ordre.
Et durant les années de disette qui précédè
rent la crise politique, sociale et industrielle
de 1848, l'administration communale ne prit-
elle pas les mesures les plus efficaces, les plus
énergiques pour améliorer la situation des
classes souffrantes aussi, tandis que dans d'au
tres localités il y avait agitation, désordre,
Ypres la population était calmel'autorité
était respectée, aimée enfin, la bourgeoisie
d'Ypres donnait ses magistrats un témoignage
non équivoque de sa sympathie et de sa gra
titude.
Je pourrais, Messieurs, citer encore une foule
d auli es actes posés par I administration com
munale, mais je ne veux pas abuser de vos'
instants, j ajouterai néanmoins, que pour amor
tir une dette énorme, pour exécuter d'immenses
travaux, l'administration ne dut créer aucun
nouvel impôt et qu'elle put même diminuer les
droits d'octroi sur des objets spécialement con
sommés par les classes pauvres.
A pres est peut-être la seule commune de la
province où depuis quinze ans les charges
communales n'ont pas été aggravées.
Messieurs, j'ai eu l'honneur de vous citer des
faits, ceux qui les ont posés sont-ils dignes de
votre confiance? Méritent-ils I honneur d'une
réélection? Le corps électoral est appelé ré
soudre celte question et j'espère que »a réponse
sera affirmative.
En exécution du règlement, votre comité
vous propose un candidat nouveau eu rempla
cement de M. Gérard Vandermeerschdémis
sionnaire; ce candidat est M. Charles Becuwe.
Je crois pouvoir appuyer vivement celte
candidature. Je ne ferai pas ici l'éloge du carac
tère et de I intelligence de M. Charles Becuwe,
vous le connaissez tous, tous vous avez pu
l'apprécier, mais je dois vous faire remarquer
(et c'est là un point important), que M. Charles
Becuwe réunit toutes les conditions que l'opi
nion semble eiiger.
En effet, un grand nombre de nos honorables
concitoyens u ont-ils pas désiré que la bour
geoisie et le commerce fussent largement re
présentés au sein du Conseil communal? La
candidature de M. Ch. Becuwe fait droit ce
désir, car M. Ch. Becuwe appartient une des
familles les plus honorables de la bourgeoisie
d Ypres; de plu», il est négociant et membre
de la chambre de commerce; j'ajouterai que
M. Becuwe est un chimiste distingué et que les
'connaissances spéciales qu il possède seront
souvent très-utiles.
Messieurs, des membres de l assemblée de
manderont p eql -être si les candidats proposés
par le comité adhèreut tous aux principes de
l'association je préviendrai celte interpellation
en vous faisant connaîlie que je suis autorisé
déclarer, au nom de tousque nos principes
soul les vôtres et que tous nous accepterions
la candidature que I Union libérale voudrait
nous offrir.
11 me reste, Messieurs, vous faire une décla
ration en mon nom personnel, je sais qu'ette