LE CLUB
DES LIONS APPRIVOISÉS.
Sartel, avl.
mwm réttrosip&btive.
A >a reprise de la séance, qui a été suspendue
pendant quelques minutes, M. le président fait
savoir que l'Association compte trois nouveaux
membres.
lutionnaires! Faul-ll s'étonner que le reproche de
n'être pas révolutionnaire soit adressé M, Carton,
par un parti qui aujourd'hui, les dernières
élections en sont la preuve, lend une main amie
aux démocrates et aux socialistes de Verviers et de
Bruxelles
En voilà Lien assez, j'espère, Monsieur, pour
augurer des résultats des iuiurpt élections.
Agréez, Monsieur l'éditeur, mes salutations
cordiales. X. Z.
Tout le monde Yprès connaît l'estaminet
ayant pour enseigne les Lions apprivoisés.
Quoiquau centre de la ville, cet endroit est
situé dans un quartier assez peu fréquenté le
soir, et offrant, par cela même, des chances
précieuses d'incognito quelques meneurs ti
mides qui, dans ces derniers temps, s'y livraient
presque quotidiennement au travail pénible et
ingrat de trouver dans la coterie dont ils sont
les agents, étoffe former un conseil de régence
selon leur cœur.
Là donc j'ai vu, fréquemment s'infiltrer une
douzaine d'ardétions bien connus, nonobstant
les soins qu'ils prenaient, pour dérober leurs
personnes au* yeux scrutateurs du public.
J'aurais voulu être mis un peu au courant
des manœuvres du club, aussi ai-je persisté
longtemps surveiller les clubistes, mais force
m a enfin été de quitter la partie, car j'ai acquis
la conviction que nul profane ne serait admis
lementpour un rédacteur de cette feuille
anti-Yproisede ce libelle jésuitique qui lia
d'autre missionque de jeter de la boue
tout ce qui est honnête, franc et ouvertement
libéral.
En présentant M Sarlel,comme un rédacteur
de la feuille en question, ce qu'il ne nie pas,
nous n'avons pas dit qu'il était l'auteur de ces
articles calomnieux, qui forment le fond de la
polémique de ce journal. Mais M. Sartel. en ne
repoussant pas une part de collaboration, ne
peut trouver étonnant que de ce chef, il lui
incombe une part de responsabilité.
Ancien élève du collège communal, nous
n'ignorons pas, que M. l'avocat Sartel est un
jeune homme qui a fait fausse roule. Du reste,
nous ne demandons pas mieux que île pouvoir
lui rendre justice, et nous verrons toujours
avec plaisir rentrer au bercail une brebis égarée,
A Monsieur l'éditeur du Progrès.
Monsieur,
Le supplément au N° 468 de votre journal con-
tient, ma charge, une imputation que je dois
repousser.
Je proteste que je ne n e suis jamais abaisse jus-
i\ii. jeter de la houe tout ce qui est honnête, franc et
ouvertement libéral. Mon caractère et mon
Nous apprenons avec plaisir que notre conci
toyen M. De Smits. violoniste distingué, don
nera Dimanche prochain, 26 c1, la Salle de
théâtre, un brillant concert suivi d un bal.
Déjà les listes se couvrent des plus honorables
signatures.
Dans notre prochain n», nous donnerons le
programme de cette fête musicale.
-jj«3s--—
SOCIÉTÉ OE L'UNION LIBÉRALE
de l'arrovdissemext d'itres.
Assemblée générale du Lundi, 20 Octobresous la
présidence de M. Carton père.
La séance est déclarée ouverte sept heures
et demie, en présence d'une assistance nom
breuse de membres de la société.
M. le président donne quelques explications
sur la situation faite au parti libéral dans les
prochaines élections. Il fait connaître que le
choix des candidats fait par la Société libérale
a été accueilli avec sympathie et satisfaction.
La majorité du corps électoral y a vu un gage
de modération et de dévouement aux intérêts
de la ville et de ses habitants.
M. le président engage eusuite MM. les mem
bres de l'Association de se tenir en garde con-
éducation s'opposent une conduite aussi bla- tre combinaisons que le parti adverse pour-
niable. ra'1 essayer pour éliminer quelques membres
Impartial et tolérant l'égard de tous, je re-j libéraux. Il prémunit les électeurs contre les
mercie ceux de mes concitoyens qui veulent bien suggestions de diverse nature qui pourraient
m'honorer de leur estime, e» je regrette qued'au-
1res persistent refuser de me rendre justice.
Je vous prie d'insérer cette lettre dans le plus
assister aux graves délibérations de l'assem
blée, En effet, un suisse qui gardait les abords, - m, n -
- i prochain iM'dii rroqreset d agréer 1 assurance
du lieu de réunion avait reçu la consigne de I de ma coriaidératio„:
faire prendre le large quiconque eût été assez 28 ooloL-re 1845.
osé. pour tenter d'approcher.
Cette circonstance m'a d'autant plus contra
rié. que je m'étais promis de tenir mes conci
toyens au courant de ce qui se passait dans
l'antre des lions.
Je ne sais donc que ce que vous savez vous-
même, savoir, qu'on y a arrêté le choix de
deux conseillers nouveaux
Bourgeois de la cité, vous qui êtes mus par
la détestable opinion que, puisqu'il s'agit de
votre intérêt tous, vous devriez au moins être
appelés apporter votre part de lumières dans
les choix qui ont lieu. Erreur; vous avez vous
conformer la décision des douze, les quels
douze ont la bonté de vous choisir des manda
taires, et de vous éviter la peine de scruter leur
mérite personnel.
N etes-vous pas dattes de voir une impercep
tible minorité délibérer chez vous, pour vous
et sans vous Communiqué
M. Sartel nous adresse une lettre pour
réfuter une assertion émise dans le Supplément
du N" 468 du Progrès. Avant de présenter
quelques observations, nous devons insérer lit
téralement la phrase qui a motivé l'envoi de
celle missive.
Après avoir parlé de la candidature de M
Sarlel, aux élections communales, nous ajou
tions qu'on le connaît pour ce qu'il est réel-
se pressaient briser sa poitrine; il sentait les tressaille
ments inconnus jusque dans ceux de ses membres que la
paralysie avait IVappés d'une mort anticipée.
«i Elle n'est pas là, dit-il, mais elle est venue, j'en suis
sûr, et elle a prononcé les mots que j'ai entendus L'uni
vers entier ine dirait que je me trompe, que je ne le
croirais- pas... Cette brise que je respire est encore
embaumée du passage de son haleine ces pierres sur
lesquelles je rampe gardent la brûlante empreinte de ses
pas adorés et bénis je ne la retrouve pas ici; mais trou
vons-nous toujours dans la foret ou dans le vallon l'oiseau
dont le chant nous a ravi, ou la fleur dont le parfum nous
a charme Je ne la retrouve pas, mais elle a passé comme
1 ange de la consolation qui ne révèle sa présence que par
la dcucc paix qu'il laisse dans les cœurs je ne la retrouve
pas... mais la pensée de nies douleurs l'avait amenée
jusqu ici Sirvan, olunde n'est point ingrate, a-t-clle
dit. 0 chère demeure avec quelle joie je vais te quitter,
quoique je t'aime plus que jamais tu m'as servi lui
faire connaître l'amour qui, sans toi, aurait vécu ignoré
dans mon pauvre coeurChère demeure, que Dieu te
protège tu l'as vue compatissante ma douleur, misé
ricordieuse mon amourchère demeure, je n'ai plus
rien te demander tu vas recevoir de nouveaux liâtes;
li près, le 1er Novembre 1845.
Monsieur l'éditeur du Progrès,
Aux approches des élections, vous avez mis
mon nom en avant et m'avez proposé pour le
conseil communal; un ami, au nom de plusieurs
électeurs, m'a offert celle candidat ure deux re
prises cédant aux instances, je l'ai acceptée en
cas de nomination, j'aurais prouvé que je sais
comprendre et remplir mon devoir.
Au même instant, je quittai la-ville; pendant
mon absence, le Propagateur me mit en scène; des
électeurs, par des motifs que je ne cherche pas
pénétrer, se sont efforcés faire croire que j'ac
ceptais deux candidatures la fois ont crié
la trahison; la liste des candidats du Propagateur
les a servis merveille; une partie de ces faits, ou
plutôt de ces intrigues sont venus ma'connais
sance lors de ma rentrée en ville, seulement la
veille des élections, alors qu'il n'était plus temps
d'éclairer le public; le même Jour encore, je reçus
une mission commerciale qui m'a de nouveau
éloigné pendant plusieurs jours, et ce n'est qu'au-
jourd'hui même que j'ai connu tout ce qui s'est
passé au sujet de cette dernière candidature, que
je n'aurais pas accepté si j'avais été consulté.
(".'est la première fois que je dois occuper le
public de moi-même; je souhaite aussi que ce
a soit la dernière fois.
Agréez, je vous prie, Monsieur, l'assurance de
ma considération.
J> J.-F. VANDEN DRIESSCHE.
être tentées. Enfin il fait connaître qu'une pro
position a été faite par un membre du comilé
tendant resserrer encore davantage les lien»
d'union et d'amitié qui unissent les membres de
la société. Celle communication est accueillie
par des applaudissements unanimes.
M. Vanden Peereboom demande la parole
pour appuyer les propositions faites, car tout
ce qui tend unir davanlage les membres de
la société entre eux, ne peut qu'être avan
tageux. Revenant sur la prochaine lutte élec
torale, il insiste sur le caractère qu'elle doit
avoir. Elle doit être franche, ouverte, loyale, et
comme nous avons la raison, le bon sens pour
nous, on ne doit faire agir que des moyen»
honorables, laissant d'autres l'intrigue et la
calomnie. Applaudissements.
La motion de se réunir plus souvent est
adoptée l'unanimité et après avoir fixé le
jour et engagé le comilé prendre les dispo
sitions nécessaires, l'assemblée se sépare vers
huit heures et demie.
d'autres mains que les miennes te rajeuniront, niais lu.
n'abriterasjumais plus de bonheur que n'en éprouve celui
qui te quitte; tu ne verras jamais joie plus grande que
celle qui vient d'inonder mon âme Murs qui avez donné
asile mes rêves si longtemps douloureux; échos qui avez
répété mes plaintes; voûtes obscures qui me faisiez des
rcfug"s dans vos ombres, adieu Vous étiez mon orgueil,
mon espoir, ma vie, et cependant c'est sans regrets que
je me sépare de vous pour toujours; c'est sans envie que
j'apprendrai que vous êtes l'orgueil, l'espoir et la vie d'un
autre maître... adieu adieu
Les échos des ruines répétèrent plusieurs reprises
Adieu adieu et le vent emporta dans l'espace ces fan
tômes sonores que la voix de Sirvan avait passagèrement
évoqués.
En cet instant, le hruit d'un char retentit dans l'éloi-
gneiuent c'était la voiture de la vicomtesse qui arrivait
sur le pavé de la grande roule, après avoir traversé len
tement l'arène, sablonneuse de la bruyère des Fantômes.
Sirvan l'entendit avec un calme radieux sa conviction
était si profonde, que ce nouveau témoignage n'y ajouta
rien.
Il devait bientôt se recueillir un plus,précieux encore
comme il descendait le sentier que Mmt de Mircmont avait
Dixmi de. Marché aux grains du 20 Octobre 18"j 1
sorte
NOMBRE
prix
d K GRAllS.
d'hectolitres
PAR I1KCTOLITRK.
EB. C
FR C.
189
1 D 50
17 00
52
12 25
13 50
Orge d'hiver
185
10 86
11 25
Avoine
159
6 26
7 55
10
15 00
14 00
h
M 50
12 50
gravi lorsqu'elle s'était mise la poursuite des enfants,
ses mains sur lesquelles il se traînait comme de coutume,
ses pauvres mains durcies par le douloureux labeur auquel
elles étaient condamnées, frémirent délicieusement au
contact d'un objet que l'épiderme délicat d'un enfant
n'eût peut-être pas senti.
C'était une légère écharpc de gaze que Mm" de Mire-
mont avait perdue sans s'en apercevoir pendant sa course
rapide. Sirvan la porta respectueusement ses lèvres,
puis il la cacha dans son sein.
Peu de moments après, il entrait dans sa chaumière
Courcenav. Marguerite, qui l'attendait, fut frappée du
rayonnement de sa physionomie habituellement si sombre.
Elle crut pendant quelques instants que la douleur causée
par son sacrifice avait égaré sa raison.
Eh bien Marguerite, dit-il avec une douce jovialité,
vous êtes contente, n'est-ce pas, d'être revenue au vil
lage
Oui, répondit-elle; mais les enfants ont beaucoup
pleuré avant de s'endormir.
Sirvan sourit; il n'avait pas entendu le féroce et
sublime égoïsme de l'amour heureux était entré dons son
cœur. [La suite au prochain A'".)