X 1.101. 11e Année. Jeudi, 20 Novembre 1S5Ï, JOURNAL D'YPBES ET DE L'A H ROiY DISSEAIE YT Vires acquint eundo. INTÉRIEUR. MADAME DE MIREMONT. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 19 Novembre. Dimanche dernier, midi a eu lieu, la grande salle de la Halle de cette ville, la remise solennelle de la décoration de la légion d'hon neur accordée par M. le président de la Répu blique française, M. J.-F. Mieroo, ancien militaire dans les armées de l'empire et aujour d'hui officier au corps des Sapeurs-Pompiers de cette ville. La Société des anciens frères d'armes de l'empire fi ançais rangée en bataille et drapeaux déployés occupait la droite le corps des Sa peurs-Pompiers, la gauche, une foule immense de monde encombrait le vaste bâtiment de la Halle. M. Alph. Vanden Peereboom, échevin de la ville, après avoir retracé, au milieu d uo profond silence, les titres de M. Mieroo l'obtention de la distinction que M. le prince Louis-Napoléon Bonaparte venait d'accorder notre compa triote donna lecture des arrêtés du président de la République accordant la décoration et du roi des Belges autorisant le sieur Mieroo porter cet ordre étranger. Des lemereiments furent ensuite adressés l'administration communale et notre échevin- représeulant par M. Van Doorne, membre de la commission des Frères d'armes de l'empire. Enfin M. le bourgmestre au milieu des accla mations générales et aux sous joyeux de la musique, remit au sieur Mieroo la décoration de chevalier de la légion d honneur. La cérémonie se termina par une allocution vive et touchante adressée ses frères d'armes par M. Legraverand, qui, lui aussi, servit du temps de l'empire. Celle allocution qui arracha bien des larmes, fut accueillie aux cris de: vive Mieroo. Enfin le nouveau chevalier fut reconduit son domicile par ses anciens frères d'armes et la compagnie des Pompiers de notre ville. L'administration communale d Y pi es vient de verser la caisse générale de retraite une somme de fr. 166-58 pour la constitution d'une reute annuelle de fr. 120 prenant cours 55 ans, au profil du sieur Borryemployé depuis (suite}. XVIII. A l'exception de Raoul et de Valérie, toutes les per- souucs qui se trouvaient là étaient visiblement embar rassées ou contraintes, on le comprendra facilement. M. de Brantigny se voyait en présence d'un homme dont il était l'obligé, mais qui lui rappelait les plus dou loureux souvenirs de sa vie, sans compter qu'il le consi dérait comme une menace pour sou avenir. Quanta Sirvauon peut se représenter tout ce qui devait se passer dans son cœur, et nous plaindrions sincèrement ceux de nos lecteurs où celles de nos lectrices qui il serait nécessaire de l'expliquer. La vicomtesse, toujours appuyée sur le bras du marquis, s était avancée jusqu auprès de l'escabeau du paralytique, qui s était hâté de cacher ses mains eu la voyant s'ap procher. Elle souriait doucement, mais sans effort, et son beau regard, toujours calme, brillait d'un paisible éclat sous ses longs cils, au bord desquels tremblait, comme une goutte Je roscc, une larme de reconnaissance. M. de Brantigny qui avait, eu entrant, prononcé quel- cinq ans dans ses bureaux comme surnuméraire, titre de récompense pour le zèle avec lequel il remplit ses fondions, et pour sou application constante l'élude. En agissant ainsi, dit. l'administration communale d'Ypres, elle a cru seconder les vues bienveillantes du gouvernement, et elle est heureuse de donner une preuve de la vive sympathie que lui inspirent les hommes qui, pendant leur séjour au pouvoir, ne cessent pas de s'oc cuper du sort des classes laborieuses, et ont su créer des institutions qui peuvent assurer le bien-être de cette partie intéressante de nos populations. VILLE D'YPRES. Conseil cohiiiul. s" Séance publique fixée au Jeudi20 Novembre 1851 deux heureet demie de relevée. ORDRE BU JOUR: Communication de pièces. 2» Émettre un avis sur un projet d'échange de pro priétés entre l'administration des Hospices et les frères Vcrschaeve, cultivateurs, LanghemarcL. 3* Délibérer sur la proposition faire au gouver nement pour l'exécution de la route directe d'Y'près Baille ul. 4» Entendre le rapport de la commission qui a été chargée de se concerter avec l'autorité supérieure pour l'organisation de renseignement* moyen. 5* Fixer, sur la proposition du conseil de recensement, le taux de l'indemnité payer par les familles aisces qui, aux termes de l'art. 73, n'ont point dans leur sein des personnes en activité de service dans lu Garde civique, et j catholiques, soitmais non pas opposés nprp.lpr omvisoireineiit l'élut «le réoai'tilinn de, ceLLc in- Liste det personne* résidant dans l'arrondissement judiciaire dé Ypresqui sont appelées faire partie du jury pour la deuxième série du quatrième tri mestre i«5i. t Billiau, Louis, conseiller communal, Popcringhe. 2° De Bocy, Louis,chirurgien-accoucheur, Ghctuwe. 5° Vanhille, Louis, brasseur, Poperingbe. 4" Struye-Provoost, brasseur, Ypres. 5° Liebaert, Jean-Henri, brasseur, Ypres. 6° Godlschalck, Thomas, marchand, Warnèton. 7° Pietci's, Léonard, notaire, Rcninghc. 8° Baert, Ernest, brasseur,Neuve-Eglise, tù Demcy, Joseph-Ignace, secrétaire, Hooghlcdc. Les journaux de l'opposition, et ce n'est pas une des scènes les moins curieuses de la tragi- comédie qu'ils jouent depuis bientôt deux mois, les journaux catholiques, disons-nous, ont puisé dans les dernières élections, la certitude que le corps électoral s'est prononcé contre la politique du cabinet, et ce qu il y a de plus foi l c'est qu'ils ont voulu convaincre de celte soi-disant vérité le corps électoral lui-même. Puis.senl les chiffres qu ils ont accumulés et torturés dans ce but, leur être légers. Toujoui s est-il que d'après ces Messieurs, l'impôt est tombé devant le pays avec une minorité de 20,000 voix contre 27,000. Et voici comme Vous avez volé pour MM. Spitaels et Dor lodol, qui tous deux élaientdescaodidals catholiques, disent-ils aux électeurs de Charleroy. Can- arréter provisoirement l'état de répartition de cette in demnilé pour 1851 6° Entendre le rapport de la commission des finances, sur le compte de 1850 et sur le projet de budget pour 1852 de l'administration du Bureau de Bienfaisance. Nous trouvons dans l'Emancipation la nou velle suivante, que uous reproduisons sous tou tes réserves On assure qu'une transaction s'est opérée entre le cabinet et la majorité du sénat. Si les termes de celte transaction nous ont été fidèlement rapportés, voici par quel accord se terminerait le dissentiment m Le ministère renoncerait au droit sur les successions en ligne directe tel qu'il est inscrit au 1' article de la loi. Le sénat accorderait un droit de demi pour cent sur les immeubles transmis en ligne directe, litre de droit de mutation. ques-unes de ces bienveillantes paroles que les hommes de son rang adressent ordinairement l'inférieur qu'ils croient honorer par une visite, M. de Brantigny, disons- nous, se sentit tout-à-coup saisi d'une émotion si profonde la vue du spectacle qui s'offrait lui, qu'il resta immo bile et silencieux deux pas de Sirvan. M"" de Mireiuonl comprit bien vite ce qui se passait dans lame de sou vieil aiui, et elle se hâta de lui venir en aide. Sirvan, lui dit-elle avec un léger tremblement dans la voix, vous avez un trop noble cœur pour vous étonner de voir chez vous M. de Brantigny; il a des rcmercîments vous adresser. Je devrais peut-être y joindre les miens, ajouta la vicomtesse avec hésitation. Sirvan arrêta sur M™* de Miremont un regard d'une intraduisible éloquence, puis il inclina la tète avec respect. J'ai fait un grand sacrifice, répondit-il lentement, mais je ne le regrette pas. Ne 111e meltrez-vous jamais même de vous té moigner ma reconnaissance autrement que par des paroles? murmura le marquis de plus eu plus ému et embarrasse. Nous n'avons besoin de rien, répartit Sirvan avec douceur et dignité. Ce que j'aurais vous offrir, reprit M. de Brantigny au projet C est la même chose. Qui dit catholique dit adversaire systématique. Mats MM. Dorlodot et Spitaels ont volé l'amendement Qu'importe, ils reviendront sur leuis voles. Et sur ce, voilà les deux honorables sénateurs de Charleroy bien et dûment convaincus d'être les adversaires de limpôt, et les électeurs du même arrondissement sont inscrits sur la liste des bons pour être assis la droite de MDumon- Dumorlier. Il en est de même dans une foule de localités où les anciens sénateurs ont été réélus. Mais S' Nicolasmais Philippeville où des noms nouveaux sont sortis de l'urne électorale, il y a tout au moins doute, et par conséquent les Barcuie de l'opposition devraient s'abstenir. Bah, qui semblait sous l'influence de sentiments dont il n'était pas maître, n'a rien d'offensant pour votre fièreté, Sirvan: il s'agit tout simplement de l'affection d'un vieillard dont vous avez comblé le plus cher désir et la plus longue espérance... celte affection, voulez-vous l'accepter pour vous et vos enfants ajouta le marquis en posant sa main crispée par son émotion toujours croissante sur l cpaule de Sirvan. M""1 de Miremont, qui n'avait pas quitté le liras de M. de BrauLigny, pressa involontairement ce bras contre son cœur, et leva ses beaux yeux humides de larmes sur le visage ému du vieillard. César et Roger échangèrent un rapide regard, après lequel l'expression hautaine et farouche de leur physio nomie parut s'adoucir. Refusez-vous donc mon amitié demanda M. de Brantigny Sirvan qui avait gardé le silence. Au lieu de répondre par des paroles, le pauvre infirme dégagea brusquement ses mains qu'il avait cachées en se croisant |ps bras, et saisissant celle du marquis toujours posée sur sou épaule, il la porta ses lèvres; au incine iustaDt uu cri étouffé de douloureuse tendresse s'échappa des profondeurs de son cœur. Mes enfants mes enfants s'éeria-t-il.

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Le Progrès (1841-1914) | 1851 | | pagina 1