JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquint eundo.
INTÉRIEUR.
ABONNEMENTS YpitEs'(lVanco), par trimestre, francs 50 c. Provinces, 4 francs.
INSERTIONS Annonces, !a ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes.
Le Proches paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Tpres, 97 Décembre.
La convention commerciale conclue avec la
Hollande est singulièrement accueillie par les
parties contractantes. En Belgique, une
dem
opposition assez forte, se basant sur les dom
mages qiy en seront le résultat pour l'agricul
ture et le commerce, s'est nettement dessinée
la Chambre, tandis qu'en Hollande, après un
rapport défavorable, le même traité n'a été
adopté qu'à une petite majorité. Singulière
destinée d'un traité soi-disant fait dans l intérét
des deux pays et qui n'en satisfait aucun. Ce
sera avec le temps un argument contre tous les
traités de commerce, qui doivent être une du
perie pour une des parties au moins.
Nous le constatons avec regret, la convention
sera acceptée, mais c'est notre province qui
en payera les frais. Le transit libre du bétail
hollandais, celui du poisson et l'entrée du pois
son frais de mer, sont des concessions qui frap
pent directement et spécialement la Flandre
occidentale. Jusqu'ici il n'a été guères fait des
sacrifices pour venir au secours de notre indus
trie et de notre agriculture. Nous désirons
que, dans les traités faire avec d'autres puis
sances, nos intérêts soient débattusavec le même
succès qu'ont obtenu les industries des autres
proviuces de la Belgique.
Dans la discussion sur le traité hollando-
belge, M. Alphonse Vanden Peereboom, notre
représentant, a prononcé un discours contre la
convention. Nous le donnerons, d'après les
Annales parlementairesdans notre prochain
numéro.
Mme la baronne De Vrière vient de prendre
l'initiative dune œuvçe de charité, pour l'exé
cution de laquelle elle s'est assuré le concours
de plusieurs dames de la vdle. Il s'agit d'une
exposition d'ouvrages de mains et autres objets,
avec tombola au béuéfice des pauvres. Celle
exposition sera ouverte le premier mars; les
dons seront reçus jusqu cette époque I hôtel
du gouvernement.
Nous ne pouvons assez engager les habitants
de notre ville participer cette œuvre de
bienfaisance, les dames surtout voudront enri
chir ce bazar du pauvre. (Journal de Bruges.)
ii y u
Au nom du peuple français,
Le Président de la République,
Considérant que le travail est l'origine de
toute valeur la source de tout bien-être et de
tout progrès;
Que le plus puissant stimulant du travail est
la certitude de pouvoir jouir du résultat de ses
efforts;
Qu'il est de toute justice de faciliter l'uni
versalité des citoyens, Pacçessibilité'à la posses
sion du fruit de ses labeurs;
Décrète:
Art. 1er. Tous les citoyens sont propriétaires
de leurs œuvres scientifiques, littéraires, artis
tiques et industrielles.
Art. 2. Les propriétés intellectuelles jouis
sent des mêmes droits et soal soumises aux
mêmes charges que les propriétés matérielles
Art. 3. Les étrangers sont admis aux béné
fices de la loi, en se soumettant aux règlements.
Art. 4. Des ordonnances du ministre du
commerce régleront l'exécution des présentes.
Fait au palais de l'Elysée le
La Commission administrative de l'Hospice
des Vieillards de Langemarcq. nous prie d'an
noncer que le tirage au sort des nombreux
objets, qui figurent l'exposition ouverte au
profit de cet établissement, est irrévocablement
fixé au 26 Janvier prochain. Depuis que nous
avons inséré une lettre concernant cette tom
bola, celle-ci a été enrichie de plusieurs dons
importants. II y a entre autre un joli meuble
en acajou donné par M. le représentant Van
Renynghe, deux beaux chandeliers platinés
donnés par M. Ch. Liebaertun charmant
dessin dû la générosité et au talent de M.
Aug. Bôhm nous aimons signaler cette action
de noire habile concitoyen. Le dessin que M.
Bôhm a donné celte exposition est un de ces
ravissants paysages comme il sait les faire; il
représente une vue des environs de notre ville,
et on y reconnait tout de suite la vigoureuse
végétation et la douceur du sîte de notre pro
vince ce que nous aimons dans ces légères
productions de l'art, c'est la vérité sans exagé
ration, simple et nue comme nous l'étalé la
nature; c'est ce que nous observons dans celte
charmante œuvre de M. Bôhm. Ce joli dessin
a déjà arrêté maint regard et excité mainte
envie; une action peut le faire gagner. Nous
engageons vivement les personnes qui n'ont pas
encore contribué cette bonne œuvre, ne pas
négliger une si belle occasion de faire du bien
eta tenter la chauce de quelques bons numéros.
Il serait difficile d'évaluer la portée d'un tel
décret qui vaut lui seul toute une constitu
tion puisqu'il établit la propriété intellectuelle
sur les bases de la propriété matérielle, et
ajoute ainsi un nouvel étage au monument de
la civilisation actuelle.
En effet, de quoi se plaint-on notre épo
que, si ce n'est de l'insuffisance des moyens
d existence qtii ne peuvent s'accroître aussi vite
que la population, et du manque de travail
rémunérateur pour ceux qui viennent s'asseoir
trop lard au festin de la vie, disent les malthu
siens, comme si le créateur n était pas aussi
fort en économie politique que Monsieur
Malthus.
Il est cependant incontestable que le travail
est le fonds qui manque le moins. II est égale
ment incontestable que plus la société possède
de travailleurs, moin's la vie est pénible et le
travail est productif.
A quoi peutron donc attribuer ce point
d'arrêt contre nature dans la marche normale
et logique du bien-être universel si ce n'est
un vice ou plutôt un défaut complet d'orga-
nisalioo dans le travail.
N est-ce pas ce même défaut qui entretient
daus l'indigence, les peuplades barbaresques
répandues sur des terrains immenses qu'elles ne
cultivent point parce que ces terraius restent
livré» au communisme
Or, quand tout est organisé tant bieu que
mal autour de uous, comme l'armée, l'instruc
tion, la religion,, la justice, etc., a'est-il pas
étonnant et regrettable que l'industrie et le
commerce qui compoient aujourd'hui les trois
quarts de la vitalité des nations modernes, res
tent privés de toute organisation et abandonnés
sans règles au libre parcours, c'est-à-dire au
communisme universel, comme le territoire
des contrées sauvages
Or, puisque le défaut d'appropriation de la
terre s'oppose sa culture, le défaut de l'ap
propriation de l'industrie ne doit-il pas pro
duire le même effet négatif?
Tout le monde sait qu il existe encore dans
les pays les mieux cultivés de l'Europe, une
grande quantité de terres qui demeurent in
cultes, précisément parce qu'elles restent dans
le communisme.
Eh bien, tout le domaine industriel étant
encore livré au même état d adandon est
fourragé, mais non cultivé par les patriarches
de I industrie, précisément comme les terres
appartenant aux communes.
Il doit élie évident pour tout le monde que
si ces terres étaient divisées, encloses, et appro
priées, elles produiraient tout'ce qu'elles peu
vent produire, comme l'industrie appropriée et
spécialisée donnerait toulce qu'elle peutdoaner.
Le décret qui va mettre un terme cet état
sauvage a donc une portée tout aussi grande
que les premières conventions qui ont présidé
la fondation de la propriété territoriale sur
les bases rationnelles, nécessaires et justes de
la priorité d'occupation.
Ainsi tout citoyen qui, inventant ou impor
tant une industrie non exploitée dans le pays,
en demandera le premier la propriété, pourra
l'obtenir en payant un impôt légermais
progressif. S'il ne l'exploite pas après un cer
tain temps, le premier qui l'exploitera acquier-
rera par ce seul fait, la licence gratuite pour
toute sa vie, sans autorisation préalable du
titulaire attardé.
Cette propriété nouvelle étant soumise
comme les autres, l'expi opriation pour cause
d'utilité publique, après indemnité, toutes les
objections contre le danger du mouopole ou
privilège industriel, disparaissent l'instant et
ferment la bouche tous les opposants.
Les taxes sur la propriété intellectuelle
ouvriront une source nouvelle de revenus qui
viendront en décharge aux impots de la pro
priété foncière, une source incessante de travail
pour les bras et les intelligences inoccupés, une
source d'emploi pout les capitaux qui ne
demandent que la sécurité pour se livrer la
production inépuisable de tous les objets
utiles ou agréables qui accroissent les jouissan
ces des populations du monde entier.
Tel est le rapide aperçu des résultats du
décret qui précède et qu'on aurait longtemps
attendu de l'initative d'une assemblée délibé
rante quelconque.
On lit dans I Observer
Au moment où les maux de la révolution
et les horreurs de la guerre civile ébranlent
jusque dans sa base un état voisin, et quand
I avenir de celte grande puissance européenne
est obscurci par le doute ek I incertitude, il est
doux de se reporter sur les progrès pacifiques
d^un royaume moins important, mais fort in
téressant néanmoins, et plus près que nous du