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Vires acquinteunda.
LA FOLLE frORLÉANS.
Chronique locale.
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Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
i>n «les petits cours d'eau a fait
échouer la demande équitable de la reprise de
la Crande-Nèlhe et de l'Yser. C'est une iniquité
criante qui résulte non-seulement du fait de la
Chambre, mais de la mollesse du gouvernement.
)n s'est repué sut; la nécessité d'étudier la ques-
wn. ^hais il y a dix ans que les études sont
terminées et que divers ministres des travaux
publics ont reconnu Tâ parfaite é^qilé-dq la
reprise de l'Yser J
Qu'on examine la différence darts la manière
d'agir du gouvernement dans des questions
identiques Un cours d'eau est une source de
revenu pour la province, la reprise en est
décidée, sans prévenir même l'autorité, qui jus
qu'ici avait joui des revenus C'est ainsi que la
Lys donnait un produit de plus de quinze mille
francs en sus de l'entretien ordinaire. Sous pré
texte d'améliorer l'écoulement des eauxle
gouvernement s'en est emparé et la province a
perdu celte importante recette.
Le canal d'Ostende Gand offrait la pro
vince un bénéfice net d'environ cinq mille
francs, et cet appât a été suffisant pour engager
l'état s'approprier celle voie navigable.
Aujourd'hui, il y a une petite rivière qu'on
a canalisée non pas dans l'intérêt exclusif de la
m.
CAKITA.
[suite.]
0 mi fille c'est toi disait avec transport Hébert,
qui lui avait sauté au cou comme fait un enfant dans les
bras de sa mère. Rien ne manque plus notre bon
heur, puisque je vous ai revue, répondait Louise, qui ne
se défendit pas d'un certain orgueil de naissance, lequel
mêla quelque froideur ses caresses. Oh je ne te
quitte plus, mon enfant s'écria Hébert en sautant de
joie autour de Louise, qui lui souriait avec un air de
protection et de tolérance; viens, ne rcslons pas ici.
Pourquoi, ma bonne nourrice Parce qu'on nous
séparerait encore. Oh viens, ma fille que je te dérobe
ces méchants Je ne saurais m'écarler beaucoup,
car on va venir me prendre de la part du roi. De la
part du roi, Louise repartit la Folle avec plus de trouble
et de douleur; quoi le roi veut-il me priver éternelle
ment de ta tendresse quel pouvoir le roi a-t-il sur toi,
ma fille Le roi, vous ne savez pas, Javolle répliqua
Xouisc dont les yeux brillèrent de fierté. Si tu
m'aimes, suis-moi nous ne sommes pas seules dans cette
cour ouverte tous venants; d'ailleurs, on est ma pour
suite; on ne tarderait pas me prendre. Vous ne
savez pas, Javotte reprit Louise sans avoir égard aux
prières de Hébert et aux efforts qu'elle faisait pour l'en
traîner. Ah tu me veux conter cet infâme enlève
ment Ce misérable comte d'Aubigné. si je le rencontre,
je le poignarde de ma propre main. Pauvre Javotte!
mais Je toul 'e pays celle
ée dc r°P /A sa source en France, nous
s,i |es eaux je ce paySi Jé-
hp première, inonde une
la Flandre occidentale.
parcequ'il doit faire une
illion et demi, et quoique con-
pai faite équité de la reprise, refuse
ger du service de ce système de
(-ce de la justice distributive?
d'eau qui a été le sujet des plaisan-
ues journaux, cause tous les ans
riverains pour plus d'un million,
rîs teeifF compte que si cela continue, la cul-
de la partie la plus fertile de la Flandre
deviendra impossible. Elle retournera l étal
de marais, comme avant l invasion des domains.
Depuis le mois de Janvier 11155, le bassin de
l'Yser, peu ou beaucoup, a été inondé dix-neuf
fois. Nous savons bien que ces faits sont ignorés
Bruxelles, ou pour mieux dire qu'on veut les
ignorer, mais les dégâts n'en sont pas moins
commis et ils ne consistent pas toujours en
perles qu'on peut évaluer, mais aussi en aug
mentation de dépenses pour les fermiers rive-
réparer une grande iniquité et prévenir peut-
être des désastres qui sont imminents.
Dans un mandement l'occasion du Carême,
le cardinal-archevêque de Malines s'est occupé
de l'autorité spirituelle au point de vue clérical
et prétend que toutes les autorités laïques sont
subordonnées l'autorité divinelisez I'àcto-
ritê des éyêques et du prêtre. Mais il n'en est pas
resté là. L'autorité religieuse a le droit de con
traindre et de punir. Bien plus elle peut con-
traindreà lobé usa nue par des peinez extérieures.
Il serait convenable que le primat belge vou
lut expliquer, ses ouailles, ce qu'il entend par
des peines extérieures. Sonl-ce des coups de
bâtons, de fouet, ou la torture comme du temps
de la bienheureuse Inquisition? C'est un point
très-important connaître et nous saurions gré
au cardinal-archevêque s'il voulait catégori
quement exposer ses doctrines cet égard. Car
il serait avantageux d'être prévenu et de savoir
d avance le doux régime, auquel la théocratie
veut soumettre la Belgique.
Le nombre des pétitions envoyées la Chatti-
rains qui, ne pouvant utiliser leurs prairies et bre par les soins du clergé, pour demander la
pâtures, n'en doivent pas moins nourrir leur réforme électorale, ne s'élèvent encore qu'à
bétail. 15° environ. Sur 2,700 communes de la Bel-
Et un ministre des finances, qui gère ce dé-(fï'c|ue i ce chiffre parait minime, surtout si
parlement, nous seinble-l-il, en amateur, s'op
pose toute reprise, parce que celte mesure se
râsyme en une augmentation de dépense Nous
pbarrions comprendre celte manière d'agir s'il
s'a^ssait de dépenses de luxe. Mais, nesommes-
nods'plus Belges, nous habitants de la Flandre
occidentale, et devons-nous attendre, pour ob
tenir justice, que la rupture d'une digne ait
noyé la partie basse de notre province, avant
que le pouvoir central daigne nous écouter? Si
la Chambre a été dominée par des intérêts
égoïstes, légouvernement, lui non plus, n'a pas^
rempli son devoir. Mieux que personne, il
connaît le danger et seul il peut appliquer le
l'on de va il'apprécier l'agitation électorale d'après
les boum boum de la presse cléricale. Tou
tefois nous désirons que le Moniteur nous
fasse connaître les noms des pétitionnaires et
alors nous dirons, comment, de quelle façon et
par quels arguments, le prêtre récolle des
signatures.
VILLE D'TPRES. Covseil commexu.
Séance publique du Lundi, 21 Février 1853.
Présents MM. le baron Vanderstichele de
remède; avec un peu plus de fermeté, il pouvait Maubus, bourgmestre président; Iweins-Fon-
vous ne comprendrez pas, dit Louise avec un accent de
pitié dérivant de l'idée <|u'cllc eut alors de l'état de la
Folle d'Orléans. Pauvre Javotte reprit Hébert éton
née c'est moi de dire plutôt: Pauvre Louise! Où
t'a-t-il menée hors du couvent, ce lâche, ce scélérat j
ravisseur? Oh ne lui donuez pas ces vilains noms
qu'il ne mérite pas, Javotte, repartit Louise d'un ton
piqué il est noble, généreux; il m'aime, il va m'épouser.
T'épouscr, ma fille s'écria Hébert arrêtant son œil
d'oiseau de proie sur Louise le comte d'Aubigné
Qui parle du comte d'Aubigné? dit Louise avec dédain:
le duc de Chartres. Le duc de Chartres s'écria
Hébert d'abord interdite; (mis aiguisant entre ses dents
un rire frénétique tu es folle Moi, folle reprit
Louise blessée de cette qualification qui de nous deux
est la Folle d'Orléans, Javotte? On t'a dit cela, et tu
rougiras de ta nourrice? répliqua d'un ton aigre Hébert
en lui serrant le poignet qui es-tu donc toi-même pour
rougir de moi Je suis la fille du roi, répondit Louise,
qui ne fut pas maîtresse de retenir son secret. Certes,
la fille du roi doit rougir de Javolt», dit Hébert avec un
rire sinistre. Rougir jamais. N'êtes-vous pas joyeuse,
Hébert, que j'épouse le due de Chartres Et moi, je
serai la Folle d'Orléans, et je ne te verrai plus, Louise
je ne te verrai plus, ma fille Vous me verrez quel
quefois; je logerai Versailles, et vous y logerez aussi.
Et vous aurez honte quand je te nommerai ma fille.
Ne pleurez pas, ma chère Javotte vous ne doutez pas
que je vous aime aujourd'hui comme naguère? Et
moipourrai-je l'aimer comme je faisais et te serrer
dans mes bras, et te dire mille tendres propos de mère ?i
Adieu, Javotte il me semble qu'on m'appelle; je
vous ferai avertir lorsque nous pourrons nous réunir. Ne
me retenez pas, ma bonne nourrice,': c'est le roi qui me
mande. Le roi toujours le roi Non, Louise, ne nous
séparons plus; quittons la cour, quittons la France je
serai contente, pourvu que je te possède; car, vois-tu,
je n'ai pas d'autre richesse que toi, et je reprends un bien
dont je m'étais si follement dépouillée. Hcbert, dit
Louise d'une voix qu'elle essayait de rendre imperative,
je vous prie de me laisser il faut que j'aille vers mon
père. Il faut que tu suives ta mère, cria Hébert indi
gnée de cet abandon. Ma mère? reprit Louise saisie
«l'un frisson glacial. Oui, ta mère, repartit la Folle
d'Orléans, qui était imposante dans ce moment où la
maternité se dévoilait sur son visage comme dans ses
paroles je suis ta mère, Louise, et tu n'es pas la fille du
roi
Louise poussa un cri de douleur, et, atterrée par cet
aveu imprévu qui renversait l'édifice de son bonheur en
écrasant sous les ruines l'amour du duc de Chartres, elle
n'opposa pas de résistance une mère impérieuse qui
l'attirait dans un lieu plus solitaire Hébert se dirigea
vers les jardins par la route de la Chapelle, et Louise,
voilée et silencieuse comme un fantôme, marchait ses
côtes. Louise n'avait pas encore relevé son esprit et son
courage, après le coup que la Folle d'Orléans venait de
lui porter; mais elle se laissait aller au doute, en hésitant
passer subitement de l'extrême prospérité la plus pro
fonde infortune, et en rapprochant le secret révélé par
Tancrède delà démence habituelle de cette vieille qui se
disait sa mère. Elles s'enfoncèrent toutes deux dans les