III f îjm h c 'Util. 24 Févi'L iS3.- 1 ,'A IlilOV DISS E3IEi\T. Vires acquinteunda. LA FOLLE frORLÉANS. Chronique locale. i inissi -Os» v\"^= Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. i>n «les petits cours d'eau a fait échouer la demande équitable de la reprise de la Crande-Nèlhe et de l'Yser. C'est une iniquité criante qui résulte non-seulement du fait de la Chambre, mais de la mollesse du gouvernement. )n s'est repué sut; la nécessité d'étudier la ques- wn. ^hais il y a dix ans que les études sont terminées et que divers ministres des travaux publics ont reconnu Tâ parfaite é^qilé-dq la reprise de l'Yser J Qu'on examine la différence darts la manière d'agir du gouvernement dans des questions identiques Un cours d'eau est une source de revenu pour la province, la reprise en est décidée, sans prévenir même l'autorité, qui jus qu'ici avait joui des revenus C'est ainsi que la Lys donnait un produit de plus de quinze mille francs en sus de l'entretien ordinaire. Sous pré texte d'améliorer l'écoulement des eauxle gouvernement s'en est emparé et la province a perdu celte importante recette. Le canal d'Ostende Gand offrait la pro vince un bénéfice net d'environ cinq mille francs, et cet appât a été suffisant pour engager l'état s'approprier celle voie navigable. Aujourd'hui, il y a une petite rivière qu'on a canalisée non pas dans l'intérêt exclusif de la m. CAKITA. [suite.] 0 mi fille c'est toi disait avec transport Hébert, qui lui avait sauté au cou comme fait un enfant dans les bras de sa mère. Rien ne manque plus notre bon heur, puisque je vous ai revue, répondait Louise, qui ne se défendit pas d'un certain orgueil de naissance, lequel mêla quelque froideur ses caresses. Oh je ne te quitte plus, mon enfant s'écria Hébert en sautant de joie autour de Louise, qui lui souriait avec un air de protection et de tolérance; viens, ne rcslons pas ici. Pourquoi, ma bonne nourrice Parce qu'on nous séparerait encore. Oh viens, ma fille que je te dérobe ces méchants Je ne saurais m'écarler beaucoup, car on va venir me prendre de la part du roi. De la part du roi, Louise repartit la Folle avec plus de trouble et de douleur; quoi le roi veut-il me priver éternelle ment de ta tendresse quel pouvoir le roi a-t-il sur toi, ma fille Le roi, vous ne savez pas, Javolle répliqua Xouisc dont les yeux brillèrent de fierté. Si tu m'aimes, suis-moi nous ne sommes pas seules dans cette cour ouverte tous venants; d'ailleurs, on est ma pour suite; on ne tarderait pas me prendre. Vous ne savez pas, Javotte reprit Louise sans avoir égard aux prières de Hébert et aux efforts qu'elle faisait pour l'en traîner. Ah tu me veux conter cet infâme enlève ment Ce misérable comte d'Aubigné. si je le rencontre, je le poignarde de ma propre main. Pauvre Javotte! mais Je toul 'e pays celle ée dc r°P /A sa source en France, nous s,i |es eaux je ce paySi Jé- hp première, inonde une la Flandre occidentale. parcequ'il doit faire une illion et demi, et quoique con- pai faite équité de la reprise, refuse ger du service de ce système de (-ce de la justice distributive? d'eau qui a été le sujet des plaisan- ues journaux, cause tous les ans riverains pour plus d'un million, rîs teeifF compte que si cela continue, la cul- de la partie la plus fertile de la Flandre deviendra impossible. Elle retournera l étal de marais, comme avant l invasion des domains. Depuis le mois de Janvier 11155, le bassin de l'Yser, peu ou beaucoup, a été inondé dix-neuf fois. Nous savons bien que ces faits sont ignorés Bruxelles, ou pour mieux dire qu'on veut les ignorer, mais les dégâts n'en sont pas moins commis et ils ne consistent pas toujours en perles qu'on peut évaluer, mais aussi en aug mentation de dépenses pour les fermiers rive- réparer une grande iniquité et prévenir peut- être des désastres qui sont imminents. Dans un mandement l'occasion du Carême, le cardinal-archevêque de Malines s'est occupé de l'autorité spirituelle au point de vue clérical et prétend que toutes les autorités laïques sont subordonnées l'autorité divinelisez I'àcto- ritê des éyêques et du prêtre. Mais il n'en est pas resté là. L'autorité religieuse a le droit de con traindre et de punir. Bien plus elle peut con- traindreà lobé usa nue par des peinez extérieures. Il serait convenable que le primat belge vou lut expliquer, ses ouailles, ce qu'il entend par des peines extérieures. Sonl-ce des coups de bâtons, de fouet, ou la torture comme du temps de la bienheureuse Inquisition? C'est un point très-important connaître et nous saurions gré au cardinal-archevêque s'il voulait catégori quement exposer ses doctrines cet égard. Car il serait avantageux d'être prévenu et de savoir d avance le doux régime, auquel la théocratie veut soumettre la Belgique. Le nombre des pétitions envoyées la Chatti- rains qui, ne pouvant utiliser leurs prairies et bre par les soins du clergé, pour demander la pâtures, n'en doivent pas moins nourrir leur réforme électorale, ne s'élèvent encore qu'à bétail. 15° environ. Sur 2,700 communes de la Bel- Et un ministre des finances, qui gère ce dé-(fï'c|ue i ce chiffre parait minime, surtout si parlement, nous seinble-l-il, en amateur, s'op pose toute reprise, parce que celte mesure se râsyme en une augmentation de dépense Nous pbarrions comprendre celte manière d'agir s'il s'a^ssait de dépenses de luxe. Mais, nesommes- nods'plus Belges, nous habitants de la Flandre occidentale, et devons-nous attendre, pour ob tenir justice, que la rupture d'une digne ait noyé la partie basse de notre province, avant que le pouvoir central daigne nous écouter? Si la Chambre a été dominée par des intérêts égoïstes, légouvernement, lui non plus, n'a pas^ rempli son devoir. Mieux que personne, il connaît le danger et seul il peut appliquer le l'on de va il'apprécier l'agitation électorale d'après les boum boum de la presse cléricale. Tou tefois nous désirons que le Moniteur nous fasse connaître les noms des pétitionnaires et alors nous dirons, comment, de quelle façon et par quels arguments, le prêtre récolle des signatures. VILLE D'TPRES. Covseil commexu. Séance publique du Lundi, 21 Février 1853. Présents MM. le baron Vanderstichele de remède; avec un peu plus de fermeté, il pouvait Maubus, bourgmestre président; Iweins-Fon- vous ne comprendrez pas, dit Louise avec un accent de pitié dérivant de l'idée <|u'cllc eut alors de l'état de la Folle d'Orléans. Pauvre Javotte reprit Hébert éton née c'est moi de dire plutôt: Pauvre Louise! Où t'a-t-il menée hors du couvent, ce lâche, ce scélérat j ravisseur? Oh ne lui donuez pas ces vilains noms qu'il ne mérite pas, Javotte, repartit Louise d'un ton piqué il est noble, généreux; il m'aime, il va m'épouser. T'épouscr, ma fille s'écria Hébert arrêtant son œil d'oiseau de proie sur Louise le comte d'Aubigné Qui parle du comte d'Aubigné? dit Louise avec dédain: le duc de Chartres. Le duc de Chartres s'écria Hébert d'abord interdite; (mis aiguisant entre ses dents un rire frénétique tu es folle Moi, folle reprit Louise blessée de cette qualification qui de nous deux est la Folle d'Orléans, Javotte? On t'a dit cela, et tu rougiras de ta nourrice? répliqua d'un ton aigre Hébert en lui serrant le poignet qui es-tu donc toi-même pour rougir de moi Je suis la fille du roi, répondit Louise, qui ne fut pas maîtresse de retenir son secret. Certes, la fille du roi doit rougir de Javolt», dit Hébert avec un rire sinistre. Rougir jamais. N'êtes-vous pas joyeuse, Hébert, que j'épouse le due de Chartres Et moi, je serai la Folle d'Orléans, et je ne te verrai plus, Louise je ne te verrai plus, ma fille Vous me verrez quel quefois; je logerai Versailles, et vous y logerez aussi. Et vous aurez honte quand je te nommerai ma fille. Ne pleurez pas, ma chère Javotte vous ne doutez pas que je vous aime aujourd'hui comme naguère? Et moipourrai-je l'aimer comme je faisais et te serrer dans mes bras, et te dire mille tendres propos de mère ?i Adieu, Javotte il me semble qu'on m'appelle; je vous ferai avertir lorsque nous pourrons nous réunir. Ne me retenez pas, ma bonne nourrice,': c'est le roi qui me mande. Le roi toujours le roi Non, Louise, ne nous séparons plus; quittons la cour, quittons la France je serai contente, pourvu que je te possède; car, vois-tu, je n'ai pas d'autre richesse que toi, et je reprends un bien dont je m'étais si follement dépouillée. Hcbert, dit Louise d'une voix qu'elle essayait de rendre imperative, je vous prie de me laisser il faut que j'aille vers mon père. Il faut que tu suives ta mère, cria Hébert indi gnée de cet abandon. Ma mère? reprit Louise saisie «l'un frisson glacial. Oui, ta mère, repartit la Folle d'Orléans, qui était imposante dans ce moment où la maternité se dévoilait sur son visage comme dans ses paroles je suis ta mère, Louise, et tu n'es pas la fille du roi Louise poussa un cri de douleur, et, atterrée par cet aveu imprévu qui renversait l'édifice de son bonheur en écrasant sous les ruines l'amour du duc de Chartres, elle n'opposa pas de résistance une mère impérieuse qui l'attirait dans un lieu plus solitaire Hébert se dirigea vers les jardins par la route de la Chapelle, et Louise, voilée et silencieuse comme un fantôme, marchait ses côtes. Louise n'avait pas encore relevé son esprit et son courage, après le coup que la Folle d'Orléans venait de lui porter; mais elle se laissait aller au doute, en hésitant passer subitement de l'extrême prospérité la plus pro fonde infortune, et en rapprochant le secret révélé par Tancrède delà démence habituelle de cette vieille qui se disait sa mère. Elles s'enfoncèrent toutes deux dans les

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1