JOURNAL D'YPRES ET l)E L'ARRONDISSEMENT. W nehe, 27 Mars f 853. Vires acquint eunao. L'INFANTE. V 1,242* 12" Année. a réif'x Visschu-, 4'leur, né Ardoyf stère' 4'ues de' i j f 2 ^jelé donne d'Erbonut. d Êr.elv- ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50 c. Provinces,4 francs. J Le Progrés parait le Jeudi et le Dimanche. Tout cemui concerne le journal doit INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchie». 1 1 YPRES, ?6 itlairs. En traitant la question de la réforme électo rale, rêvée pait" le clergé et ses adhérents pour tyranniser encore plus facilement les électeurs campagnards, nousavonsdit que les arguments sur lesquels cette réforri^etail basée, menaient tout droit au suffrage universel. Or, le suffrage universel a fait ses preuves et nous avons tout lieu de douter qu'un peuple puisse sur celle pierre angulaire, établir son édifice politique, sans jouir de l'anarchie en permanence. M. Lebeau, membre de la Chambre des re présentants, est arrivé aux mêmes conclusions, et voici l'extrait de sa lettre par lequel il arrive démontrer que le parti clérical, sans le savoir peut-êtreplaide la cause socialiste le suffrage universel. Nous avons dit ne savoir encore au juste laquelle jLû^4iyerscs combinaisons mises en avant vont s'arrêter les prôneurs d'une nouvelle réforme électorale. Les variantes abondent le vote par district de 40,000 âmes, le vote par canton, le vote par commune D'autres systèmes beaucoup plus excentriques en core ont été proposés. Si le proverbe tel arbre, tel fruitest vrai, l'argu mentation sur laquelle reposent principalement les ré formes invoquées doit les rendre bien suspectes, car cette argumentation est, selon moi, révolutionnaire, anar- chiquc elle porte dans ses flancs le suffrage universel. Ceci est grave, n'est-ce pas Voyons Qu'a dit la Constitution Que le nombre des députés sera fixé, d'après la populationpar la loi électorale, que ce nombre ne peut excéder la proportion d'un député sur 40,000 habitants. (Art. 49.) S'emparan'. de cette disposition, les promoteurs de la réforme, par une logique fort étrange, en ont conclu qu'il devait y avoir aussi une porportion analogue entre la population et les électeurs. C'est ce qu'ils appellent l'égalité des citoyens devant la loi électorale. Je dis que c'est là une théorie anarcliique et révolu tionnaire, de laquelle découle directement et nécessaire ment la souveraineté du nombre, le suffrage universel. Chronique locale. Ypres, le 25 Mars 1853. Moniteur F éditeur, En vous écrivant, le 11 de ce mois, j'étais loin de m'altendre recevoir, en réponse, quinze jours après, du Propagateurun article en trois colonnes, plus une odeen l'honneur d'un avocat de celle ville. Je ne répondrai pas l'article en trois colonnes qui, après tout, ne fait que reproduire longuement et fastidieusement ce que le Propagateur imprime depuis quelque temps contre la régence, mais je dois deux mots de réponse en ce qui concerne l'avocat et l'estime dont jouit le Propagateur. Oe toutes les personnes qui ont lu ma lettre du il Mars, dans votre feuille du 17 pas une n'a pu en conclure que je déniais au citoyen-AVOCAT ta qualité (/'honnête homme; je ne pensais et ne faisais nulle allusion lui, quand je disais que le Propa gateur était bas tombé dans l'estime des honnêtes gens. Car,je savaisque les articles injurieux qui ont si souvent, et dernièrement surtout, sali les colonnes du saint journal, ne sortent pas de la plume de cet avocat qui, du reste, les a désavoués, eu déclarant des confrères qu'il n'en était pas l'auteur. Le Propagateur savait très-bien tout cela, et s'il a feint de l'ignorer, c'est qu'il a voulu profiter de l'occasion pour hisser un de ses coreligionnaires politiques sur un piédestal et l'exposer l'admira- lion publique. Je ne m'oppose nullement cette exhibition; qu'on admire! qu'on encense! qu'on proeiame un nouveau saint, qu'on canonise ni) nouveau martyr, je n'y trouve rien redire, car je ne m'occupe pas des personnes; mais que le Propa gateur, et I'Ypurling, sa PUANTE ÉMANATION, aient la prétention de mériter la sympathie et l'es time des honnêtes gens, c'est un peu trop-fort 1 Peut-on mériter la sympathie publique, quand on place l'intérêt de parti au-dessus de l'intérêt général? 11 y a quelques années, quand ia garnison de cavalerie quitta nos belles et coûteuses casernes, le Propagateur, pour soutenir les hommes de sa couleur alors au pouvoir, vint déclarer que te retrait de ta garniton était un jatte châtiment infligé la ville d'Ypret, parce qu'elle ne voulait pat tubir le joug de M. De Theux et le régime du goupillon. Peut-on mériter la sympathie publique, quand on froisse l'intérêt de tous, pour défendre l'intérêt de quelques amis? 11 y a quelques mois, quand il s'agissait de déterminer l'emplacement de la sta tion, le Propagateur ne chercha- t-ii point la faire établir 2,000 mètres de ia ville, au grand préjudice de ia généralité des habitants? Peut-011 mériter la sympathie publique, quand ou a combattu sans vergogne, les hommes les plus ho norables et les plus sympathiques la population, et cela parcequ'iis refusaient d'abdiquer leur libre arbitre et de subir ia discipline cléricale? En 1837, le Propagateur et son parti, n'ont-ils pas empêché M. De Patin, procureur du Roi, d'ar- I. (suitb.) A cet aspect, un cri s'éleva parmi les assaillants, le feu cessa, et don Sancho regagna librement le chemin. Dona Luisa était comme ployée sous le bras de fer qui la tenait; elle sentait une odeur de sang et de poudre, elle apercevait, comme emportée dans un tourbillon, la terre qui semblait fuir sous ses pieds, Isabelle, les mains le vées au ciel, et ça et là des morts couchés dans la pous sière. Tout coup ceux qui avaient arrêté la troupe du capitaine Rodriguez, se montrèrent au bord du chemin, et parmi eux doua Luisa vit distinctement un cavalier vêtu la mode des Arabes, d'un burnous blanc, et la tête couverte d'un casque de fer. Il était jeune, beau de visage, et de longs cheveux d'un blond vif flottaient sur ses épaules-, une moustache épaisse tombait sur sa lèvre marquée d'une cicatrice profonde. A son aspect dona Luisa jeta un cri, étendit les bras et perdit connaissance c'était le fantôme du roi don Sébastien, c'était un mort relevé du tombeau, c'était une vision de l'autre monde qui venait de lui apparaître. En avant cria le capitaine Rodriguez, Castilla y Portugal por el rey En avant. Don Sancbo entoura l'infante de ses deux bras et la soutint sur sa poitrine, immobile, comme morte; la trou pe se serra autour de lui, et passa hardiment sous les yeux de l'ennemi, qui n'osa plus faire feu sur elle. II. Philippe II attendait Badajoz que le duc d'Albe eut conquis le royaume de Portugal; il avait voulu rester sur la frontière qu'il ne devait passer que pour aller se faire couronner Lisbonne; de celle position il dominait le théâtre de la guerre et commandait son armée. La reine, les infantes, toute la cour d'Espagne avaient quitté le somptueux palais du Bucn-Rcliro. les sombres magni ficences de l'Escurial, pour suivre le roi dans cette petite ville, devenue, pour un moment, le centre d'où parlaient les ordres souverains auxquels on obéissait jusqu'aux extrémités du monde. Philippe II eût pu habiter le vieil Alcazar qui commandait la ville haute; mais il préféra le couvent des bénédictines la forteresse mauresque au sommet de laquelle saint Ferdinand planta ia croix. Les religieuses avaient ouvert la porte de clôture pour rece voir cet hôte royal et sa suite; on pénétrait librement dans ce lieu dont jamais auparavant des regards profanes' n'avaient parcouru l'enceinte mais, scion l'usage établi la cour d'Espagne, nul autre homme que le roi ne dormait sous le même toit que la reine. Les portes du couvcut étaient cependant ouvertes tout le jour aux grands qu'y appelait leur service; mais le soir, dès que le river la Chambre des représentants, parce qu'il était libéral? P 4 En 1841, Propagateur n'a-t-il pas combattu feu. M. Donny, candidat la représentation nationale pareequ'il refusait de subir le joug clérical? En 1847, le Propagateur n'a-t-il pas cherché faire éliminer du Sénat M. Edouard Malou-Ver- gauwen, frère du sénateur actuel, et cela pareequ'il ne voulait pas recevoir le mot d'ordre de l'évêque? En 1847, en 1848, en 18S0, le Propagateur n'a-t-il pas combattu la candidature, la Chambre, de M. Alph. Vanden Peereboom, soutenu par la population de la ville, contre la population de» campagnes, fanatisée par le clergé? En 1842, si MM. Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke, Martin Sinaeleti ont été nommés con seillers communaux, u'est-ce pas malgré le Propa gateur En 1845, M. Iweins-Fonteyne, candidat au conseil communal, n'a-t-il pas eu le Propagateur pour adversaire En i85i, M. Charles Becuwe, porté par le parti libéral, n'a-t-il pas été attaqué par le journal de la sacristie Quand des hommes aussi estimablesaussi aimé» que MM. Ch. De Patin, Donny-Vandaele, Malou- Vergauwen, Alph. Vanden Peereboom, Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Belce, Martin Smaelen, Ivveins-FoiiteyneBoedt, Ernest Merghelynck, Charles Becuwe, etc., ont été combattus par une camarilla et par une feuille publique, cette feuille prostituée l'intérêt de parti, peut-elle avoir la pré tention de mériter là sympathie publique Mais les honnêtes gens rie doivent-ils pas éprou ver même une espèce de répulsion pour cette feuille L'autorité doit être respectée, honorée, c'est une nécessité sociale, et le Propagateur qui prétend défendre le principe d'autorité, attaque successive ment. toutes les autorités constituées, du jour où elles refusent de iaire les affaires de son parti. Celte feuille n'a-t-elle pas même, dans des mo ments critiques et de révolution, attaqué le gouver nement du Roi et le gouverneur de ta province La régence de notre ville n'est-elle pas, depuisdixans, le point de mire des insultes du Propagateur7. M. Carton, commissaire de l'arrondissement, l'admi nistration des Hospices, M. Aug. Vanden Bogaerde, major de la Garde civique, ont—ils échappé aux injures de cette IGNOBLE GAZETTE? Non, car pour elle rien n'est respectable et rien ne doit être* respecté, honnis les valets de la sacristie. roi était couché, il congédiait ses chambellans, ses gen tilshommes et jusqu'à ses valets de chambre; il ne restait autour de lui que des dames de la maison de la reine. Il est vrai qu'au seuil du monastère veillaient la garde espagnole et la garde allemande, et que les gentilshommes de service avaient tous une clé pour entrer le lendemain mutin chez le roi. L'abbesse des bénédictines s'était retirée avec son troupeau dans un corps de logis séparé, et Philippe II habitait sa cellule. Là, comme l'Escuriel et Madrid, il vivait en moine couronné, au milieu de toutes les grandeurs et de toutes les austérités qui peu vent enorgueillir et mortifier la faiblesse humaine. Le cabinet où il dictait les ordres qui décidaient du sort des nations était un oratoire; on y voyait, côté du sceau royal et de l'épée de Charles-Quint, une tête de mort et un chapelet de chartreux. La troupe décimée du capitaine Rodriguez était arrivée vers le soir Badajoz. Don Sancho d'Avila, après avoir pris le devant pour rendre compte au roi de sa mission, attendait sa prisonnière la porte du couvent. Dona Luisa avait achevé cette pénible route, couchée dans une es pèce de litière, faite la hâte avec des branches d'arbres; un manteau de soldat, jeté sur elle, la couvrait comme un drap mortuaire; depuis le moment où don Sancho l'avait si hardiment enlevée sous les regards de ceux qui tentaient de la sauver, elle était tombée dans une sorte

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1