1 Y™ 2 Uoeteuille qn principes, qui injurie ses adv pjs leur* arguments; qui n'a (Ta' suite personnelle, qui va touiller jusque daifs la vu privée, une pareille feuille mérite le mépius des honnêtes gens. Mais tout honnête homme doit éprouver surtout une répulsion, pour ainsi dire instinctive pour une presse qui a organisé un système d'espionnage et de délation inconnu jusqu'ici en notre ville. Lisez V Tperling, émanation du Propagateurquia paru il y a huit jours, et vous verrez que ce journal a des espions au Café d* l'Unionsur la Place, t'et tu mi net d'Anvers, au cabaret le Sabot et eu d'autres lieux, vous pourrez vous convaincre que ces sbires (congreganistes sans doute) ont les y eu x ou verts sur le» personnes qui vont se délasser dans les estaminets honnêtes, que les oreilles de ces espions ne perdent pas un mot; vous comprendrez que ces mouchards viennent s'asseoir côté de vous, votre table, qu'ils cherchent capter votre confiance, a f vire la police, enfin! que pour eux, rien n'est perdu et que, policiers fidèles, ils inscrivent sur le rapport qu'ils font au père, vos paroles, vos gestes, vos actions et jusqu'à la pensée intime qu'ils croyant lire sur votre front. Eh bien! Monsieur l'éditeur, je dis qu'un journal qui s'est montré souvent hostile aux intérêts géné raux de la ville,qui a toujours combattu les hommes honorables que la sympathie publique portait au pouvoir, qui cherche sans cesse ravaler le prin cipe d'autorité et qui a organisé enfin un système d'espionnage et de délation, je dis et je soutiens qu'une pareille presse ne peut avoir nulle préten tion mériter l'estime des honnêtes gens, j'ajoute que l'immense majorité de mes conciloyeus esl de mon avis et je les en félicite. Agréez, etc. un yprois de bonne foi. NB. Si le Propagateur conteste les faits que j'avance, je me fais tort de les prouver en citant les articles qu'il a publiés dans le temps. Quand on frappe sans cesse et sans savoir qù ni qui, on s'expose frapper souvent faux et parfois sur ses amis Le Propagateur fait un crime l'administration communale actuelle d'avoir bâti les casernes de cavalerie aujourd'hui presque vides, d'avoir aidé la construction des routes de Neuve-Église et de l'Abeele. Or, la construction des casernes a été décrétée en 1835, alors que MM. De Neckere-De Coninck et D Houdl étaient échevins MM. Mulle, Lambin, Van Doorne, etc., conseillers. Les routes de Neuve-Église et de l'Abeele ont été décrétées vers 1841; alors les deux tiers des membres actuels du conseil ne faisaient pas partie de cette assemblée, et si elles le furent, c'est grâces aux efForls persévérants de MM. De Patin et Donnv, membres du conseil pro vincialaidés par M. Jean-Baptiste Vanden Peereboom, président de la Chambre de com merce, qui fut tellement fière du succès de ses démarches, que le plan approuvé d'une de ces routes esl pendu aujourd'hui encore comme un trophée dans la salle de séance de la Chambre. Nous sommes bien loin de blâmer ces actes, nous les approuvons hautement au contraire. Le Propagateur qui a cru frapper l'adminis tration communale actuelle et qui a frappé M—il Rien car il a critiqué; Liiii son but est rempli. La ville il Ypn s, si patriotique si dévouée nos institutions et son Roi, ne laissera pas passer l'époque de la majorité de l'héritier de la couronne, sans célébrer, par des fêtes, le jour de cet heureux événement. Oubliée, négligée, maltraitée par le pouvoir, la ville d Ypres est assez patriotique pour crier comme les anciens Vendéens Vive le Roi quand même Voici le programme des fêles annoncées Samedi, 9 Avril. A midi, parade de la garnison. A trois heures, grande fêle équestre donnée par le colonel Ablay, commandant l'école d'é- quilation et les officiers attachés celle insti tution. Après la fête, banquet pour les officiers, banquet pour les sous-officiers, banquet pour les cavaliers. Dan» l'après-midi, distribution générale de pain et de viande aux frais de la ville, et des administrations des Hospices et de Bienfaisance. A 8 heures du soir grande retraite aux flambeaux, organisée par la Garde civique et les Pompiers, et laquelle prendront part, dit- on, le Cours d équitalion et le bataillon d'in fanterie. Le soir, illumination générale. Dimanche. 10 Avril. Ail heures, Te Deum, auquel le bataillon de la Garde civique sera invité assister. A midi, grande parade de la Garde civique et des Pompiers. Après la parade, grand banquet. L'après-midi, nouvelle fête équestre. Le soir, bal offert par la Société de la Con corde; ce bal qui réunira toute I élite de la ville, promet de rappeler les beaux jours de la Concorde. Lundi, 11 Avril. Distribution de pain aux pauvres, par le Cours d'équitatiop. Le soir, banquet des membres de la société philantropique, établie l'estaminet de S1 An dré, sous la présidence de M. Van Hollebeke vérificateur des poids et mesures. En adoptant ce jour, celte société a prouvé que le patrio tisme de ses membres est la hauteur de leur pbilantropie. Mardi, 12 Avril. Distribution de pain par la dite société aux indigents. Dimanche, 17 Avril. Grand tir la cible, pour la Garde civique et les Pompiers. Le même soir, grand bal offert par les offi ciers de la Garde civique et du corps des Pom piers, aux sous-officiers et gardes, la Salle du théâtre. Voilà, cerleS, un beau programme La batterie d'artillerie, en garnison en notre ville, a quitté ce matin notre place et ne sera pas remplacée. Ce'départ est pour nous i™e preuva nouvelle que le gouvernement, oubliqy tous'^s principes de justice ilislributive.nir montre de plQ* eu plus dispose tout d^v 5" aux uns et rien aux ew'reS. de 6 Mais s n'entenda merci Cependant la ville ti'Ypres, se fiant aux pn. messes du miriistre <1e la guerre, a fait d'in* menses sacrifices pour avoir une garnison cor. venable, ses habitants payent leur part charges publiques, et rien pour eux. On ivre1 peut-être en haut lieu Ce ne sont que le, Flamands qu'il* se plaignent qu'impoi pourvu o Is payent! de c ''Flamands ont prouvé jadis qu'?- t être ni laiIlabiés ni corvéables nous aimons croire qu'aujourd'hui encore ce sentiment existe et que lors de la discussion du budget de la guerre, nos re présentants vu l'abandon qir'( l'on fait des pdres, sauront résister au g(^étenlions ex ilantes do ministre de la guerre, qui veut préleverMtsur leu[ contribuables un impôt annuellfle 32 soumettre la partie la plus vivaee de notre population une ser vitude militaire pendant dix ans, et avoir enfin une armée de 100,000 hommes.... Dieu sait pourquoi Noirs avons encore un infanticide enregis trer. La nommée Séraphine De Clerck, âgée de 22 ans, née Beernem, et domestique chez le sieur Pierre Boudry, cultivateur Zillebeke, a tué son enfant, dont elle était accouchée dans le verger de la ferme, en le noyant dans un fossé rempli de boue. Elle esl en aveu et a été écrouée eu la maison d'arrêt de celle ville. d'anéantissement. Elle n'avait pas proféré une seule parole, et la pâleur, l'immobilité de. ses traits, pouvaient faire douter qu'elle fût vivante. Cependant, quand les portes s'ouvrirent devant elle, quand sa litière s'arrêta au pied du grand escalier, où deux dames de la maison de la reine étaient venues l'attendre, elle se souleva en frisonnant, et jeta autour d'elle un regard morne et rapide; puis, passant ses mains sur son front, elle lâcha de prendre une plus ferme contenance et descendit seule de sa litière. Don Sancho s'inclina devant elle, avec res pect, avant de la remettre aux dames qui s'étaient avan cées pour la recevoir. Madame, dit-il, ma mission est finie, daignez me pardonner ce qu'elle a eu de rigoureux pour vous. Don Sancho, répondit fièrement la princesse, vous avez osé mettre la main sur moi, dona Luisa, infante de Portugal. C'est un crime que vous paierez de votre tête si le sort des armes vous livrait notre justice; mais je vous pardonne cet outrage que ne devait pas craindre, d'un homme tel que vous, une femme, une princesse. Allez, et que Dieu vous garde. Ceci se passait dans le cloître, la lueur des flambeaux que portaient deux hommes vêtus de la livrée royale, liona Luisa suivit lentement les dames qui semblaient destinées k refiler sur elle. C'étaient deux vénérables per ■ATimiXK. Coup d'assises de la fffaudre-ocetdentaie. PnÉSIDENCE DE M. VuYLSTEKE. Audience du 18 Mars. Affaire de David Van Poucke, curé d Ghysélbrechteghemaccusé d'avoir prêté un faux serment en matière civile. Celle affaire avait attiré dans l'enceinte de la cour d'assises un grand concours de monde. Là position sociale de l'accusé, la nature du crime qui lui éiait imputé, les antécédents du plaignant, tout excitait dans cette affaire la curiosité au plus haut point. L'audience commence neuf heures du malin. Le siège du ministère public est occupé par M. Maertens, procu reur du roi. Au banc de la défense se trouve M" De Schryver, aîné, avocat du barreau de Bruges. Le ministère, poulie et. la défense épuisent leur droit de récusation. Le jury reste composé de MM. Bernaert- Debbaudt, président; Van Wasscnhove, Jean, notaire, Wacken; De Grave, J.-B.,cultivateur, Stuvekenskerke; De Coninck, Ferdinand, négociant, Harelbeke; Dcl- campe, Joseph, propriétaire, Ostende Versehacve- Ledure, marchand, Y;>res; Houlsager, Louis, cultiva teur, Furnes; De Nieulandt, Edouard, bourgmestre, S'-André; Dul'ort, Ed., notaire, Winkel-Saint-Éloi Nevejan, Louis, notaire, Messines; Forge, Ch., notaire, Doltignies, et De Ruysscher, Florimond, propriétaire, Alveringbein. Les 7 témoins charge sont 1" Constantin Steverlinck, ex-greffier de la justice de paix, Meulebeke; 2° Charles Deronglie, boutiquier, id.; 5° Désiré Delbaere, huissier, Ardoye; 4« Jean Brans; 5' Pierre Collignon 6° David De Puydt, expert en écritures, Bruges; 7° Désiré Hul- staert, secrétaire communal, Anseghem. sonnes habillées de noir et coiffées comme des nonnes avec de grands voiles raides et flottants. Tout était sombre et silencieux dans le vaste édifice; on eût du que les religieuses seules l'habitaient. Des femmes enrobes: traînantes, des cavaliers couverts du chapeau, qu'ils! avaient le droit de garder sur la tête, même en présence du roi, passaient comme des ombres dans le cloître, le long des corridors mal éclairés par quelques lampes attachées devant les images des saints; ces grands sei gneurs, ces grandes daines, se saluaient sans parler et poursuivaient leur chemin, sous ces voûtes profondes, dont le pas le plus léger réveillait les éclios. Dona Luisa, habituée aux splendides magnificences de la cour de Portugal, pensa que don Sancho l'avait trompée en lui disant qu'elle allait voir le roi d'Espagne; un moment, elle se crut dans quelque couvent trans formé en prison d'État; mais elle reconnut la demeure d'un souverain en entrant dans l'appartement qui lui était destiné. Une tenture de Flandre cachait les murs de la cellule au pied du Christ d'ivoire debout près du lit, il y avait un bénitier formé d'une grande coquille nacrée, et sur la toilette, parée comme un autel, une glace de Venise brillait enchâssée dans un de ces cadres dont le merveilleux travail avait souvent occupé toute une vie d'artiste. Dona Louisa était brisée corps et âme par la fatigue et les émotions terribles de celle journée; mais une ferme volonté la soutenait; la grandeur même de son infortune relevait son courage. Ses yeux noirs avaient une indicible expression de sérénité souffrante; une fugitive rougeur animait ses joues pâles; elle était d'une beauté singulière sous ce long vêtement dont les sombres plis marquaient sa taille élevée. Il y avait la majesté d'une reine et la fierté timide d'une jeune fille dans son attitude, dans son regard plein de douceur et de tristesse. Cependant une des deux dames avait déployé une robe de soie; l'autre, qui venait d'avancer un siège devant la toilette, dit en faisant une profonde révérence dona Luisa Madame, vous plait-il de changer d'habits Vous n'avez qu'un moment; le roi vous mande sur l'heure. Elle frissonna et répondit d'une voix lente Je suis prête; c'est ainsi que je veux paraître devant lui. Les deux duègnes se regardèrent d'un air stupéfait. Dona Luisa releva sa mante et rejeta en arrière ses longs cheveux. Je suis prèle, répéta-t-elle d'un ton qui prévenait toute observation. {La mtiit au prochain

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 2