JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquirit eundo.
Chronique locale.
a. v NNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, 3 francs 50 c. Provinces, 4 francs. J Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne i 5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
Ypres, 16 Avril.
est avec satisfaction que nous pouvons
oncer que la ville d'Ypres ne restera pas
temps sans garnison, car M. le ministre de
uerre a fait connaître notre représentant,
Alphonse Vanden Peereboom, que pour le
ingl de c mois, quatre compagnies du 7° de
igne, commandées par un major, viendront sé
journer en notre ville, jusqua la période du
camp. Alors nous n'aurons plus de troupes
jusque vers l'automne, parce que les forteresses,
>endant ta durée du camp, doivent conserver
'e garnison de surêté.
C est peu de chose que la garnison qu'on
nous promet, mais enfin dans les circonstances
préseules, mieux vaut quelque chose que rien.
Du reste, il paraît que le mouvement de trou
pes qui a eu lieu a été provoqué par des
(complications politiques dont nous n'avons pas
nous occuper.
11 faut admettre que l'effronterie et l'impu
dence sont de l'essence du journalisme reli
gieux, car il n'y a que ces pieux folliculaires
qui poussent l'impudeur jusqu'à endosser leurs
vices et leur infamie aux autres. Dans un
article intitulé La Calomnie réhabilitée, Bazile
qui vit de ce pain quotidien, le répudie, il
méprise ce qui lui donue l existence; bien plus,
il accuse les autres de calomnier dans un nu
méro, où il est obligé d'enregistrer sa propre
turpitude, dans lequel il doit avouer qu'il est
tiii menteur, non de bonne foi, car où diable la
bonne foi irait-elle se nicher mais de propos
délibéré, dans le but de commettre un meurtre
moral l'endroit de personnes dont la moralité
et l'honorabilité ne peuvent être suspectées que
par des insulteurs aux gages du clergé.
Tartufe qui accuse les autres de calomnier,
c'est drôle, mais c'est ainsi et dans cet acte
d'accusation, il commet son péché mignon
l'endroit de M. Verhaegen qui n'a eu que le seul
tort d'être un adversaire persévérant et coura
geux de l'oppression cléricale. M. Verhaegen a
osé dire ce que tout le inonde pense, que le
haut clergé et les faiseurs du parti clérical ont
été sur le point de vendre la Belgique la
France et qu'ils sont encore les ennemis intimes
de la Constitution de 1831 et des institutions
constitutionnelles. Ensuite M. Verhaegen a osé
offrir une médaille M. Eugène Sue, lauteur
du Juif errant, qui a si bieu décrit les mœurs
et intrigues des Jésuites.
Pour tous ces méfaits M. Verhaegen se
trouve injurié par les vertueux journalistes du
clergé et il leur semble impossible qu'on ait pu
trouver cent vingt-cinq souscripteurs pour la
médaille que les libéraux ont jugé convenable
de lui offrir, comme un témoignage de désinté
ressement et de courage civique. Les feuilles
.cléiicales ne pouvant méconnaître la portée de
cette manifestation, s'efforcent de l'amoindrir.
Aussi mettent-elles en doute le nombre des
souscripteurs et demandent-elles ce que les
noms soient publiés.
Nous n'y trouvons aucun inconvénient, mais
comme il n'est pas juste que la simple curiosité
des meneurs cléricaux soit satisfaite, sans que
le légitime désir du public de connaître l'usage
fait par l'argent provenant de la souscription en
faveur du collège épiscopa! ait été exaucé, nous
prenons l'engagement de publier les noms des
souscripteurs, quand le journal épiscopa! ju
gera convenable de donner, dans ses colonnes,
les noms des personnes qui donnent des secours
au collège clérical. Cette simple proposition
fait voir que non-seulement nous aimons la
publicité, mais encore que nous forçons indirec
tement nos adversairesà nous imiter, car souvent
il a été question de cette fameuse liste de sous
cription dans nos débats sur l'enseignement
moyen et jamais les champions de l'éducation
cléricale n'ont jugé convenable de la rendre
publique.
On a fourni le compte, avec pièces l'appui,
du produit de la collecte en faveur des Petit'4
Yproismais nous n'avons pas encore vu celui
du produit de la quête pour les Petits Chinois.
11 est vrai qu'en compensation, nous avons
eu les mensonges et les critiques du Propaga
teursans compter sou rire-fou homérique,
la vue des demandes que nous osions formuler
et les sifflets pour les honnêtes gens qui se per
mettaient de croire que le missionnaire, le prê
tre n'étaient pas déshonorés de renseigner l'usage
fait de l'argeut versé par la charité des fidèles.
La feuille cléricale, qui a débité quelques
gaudrioles en forme de réponse, avait soidisant
découvert que toutes les parties du costume
des jeunes musiciens de l'École communale
n'avaient pas été exécutées Ypres. En le for
çant insérer le compte avec pièces l'appui,
elle a dû se démentir elle-même et elle l'a fait
de mauvaise grâce, car ce n'est pas seulement
comme Moniteur de la Régence qu'elle a été priée
de rendre ce compte publicmais pareequ'il
détruit les misérables diatribes qu'elle a insé
rées dans ses colonnes.
Toutefois comme un journal religieux ne
peut jamais avouer naïvement sa méchanceté,
le Propagateur a jugé convenable d'ajouter
que les képis devaient être confectionnés par
un commerçant patenté et non par un simple
ouvrier, ajoutant que celui-ci travaillait pour
un fabricant étranger. Nous avons cru jusqu'ici
que les ouvriers avaient aussi le droit d'exister
et de gagner de l'argentet d'ailleurs quand il
travaille seul, la loi du 22 Janvier 1849 le dispen
se de prendre patente. Depuis quelque temps le
Journal des Baziles joue de malheur, il attrape
des camouflets si rudes, que le public est d'avis
qu'il doit changer de titre et prendre uu nom
ayant la même terminaison que celui qui figure
eu tête de ses colonnes mais plus approprié
ses allures, celui de MENTEUR CLÉBICAL.
Une affaire qui est d'une grande importance
pour les médecins, sera plaidée, Jeudi prochain,
devant le tribunal de première instance de cette
ville. Elle résume deux questions, celles de
savoir 1° si les personnes tenues de faire la
déclaration de naissance prescrite par les art.
53 et 56 du Code civil, sont passibles des peines
portées par l'art. 346 du Code pénal, si leur
déclaration ne contient pas les indications énu-
mérées dans l'art. 57 du Code civil sur lequel
la loi pénale garde le silence le plus complet;
2° Sien admettant l'affirmative v l'accoucheur
qui, défaut du père, est appelé faire lui-
même cette déclarationne peut pas invoquer
l'inviolabilité du secret, prescrit par l'art. 378
du Code pénal, pour se taire sur des faits et des
indications qui tendraient révéler la mère du
nouveau-né, et dévoiler ainsi un secret dont
il est devenu dépositaire raison de ses fonc
tions. Un médecin de Poperinghe, s'étant trouvé
dans cette alternative, l'occasion d'un accou
chement d'une jeune fille qui réclamait de lui
la discrétion la plus absolue, s'est cru fondé
soutenir ce dernier système, et a refusé d'indi
quer, dans sa déclaration, le nom de la mère
plutôt que de trahir ses devoirs en révélant le
secret que la loi lui impose. C'est une question
qui jusqu'ici a été diversement jugée par les
hautes cours de justice, et qui, par son impor
tance et sa gravité, acquiert un nouvel intérêt
chaque fois que les tribunaux sont appelés la
résoudre.
Nous recevons de tous côtés des détails sur
les fêles qui ont eu lieu dans les villes et com-
Imunes rurales de cet arrondissement, propos
de l'anniversaire de notre bien-aimé Prince
héréditaire; malbeureusement le cadre de notre
publication ne nous permet pas de les repro
duire tous. Il nous suffit de dire que partout,
autorités et populations ont rivalisé de zèle et
d'enthousiasme pour célébrer dignement un
événement qui vient de plus en plus consolider
notre indépendance et notre nationalité. A
Wervicq, Walou, Becelaere, Warnéton, Rous-
brugge, Messines Wytschaete etc., partout
l'on avait organisé des banquets, des illumina-
lions, des jeux populaires, partout aussi les
fêtes étaient relevées par la présence des sociétés
de musique disons aussi que nulle part les
pauvres u'ont été oubliés.
L'inspecteur de l'enseignement moyen, M.
Vinçotte, est venu Ypres, pour inspecter les
classes de l'École moyenne du gouvernement
établie en celle ville.
Au moment de mettre sous presse, nous re
cevons la nouvelle que la section du chemin de
fer de Courtrai Menin et Wervicq, vient d'être
mise eu relation directe avec les principales
stations de l'État. De la sorte nous pourrons
prendre directement, Menin et Wervicq,
des bulletins pour Gand, Bruxelles, Liège et
tous les autres points de la province. Nous
sommes autorisés croire que les démarches
de notre représentant, M. Alph. Vanden Pee
reboom, u'ont pas peu contribué activer cette
solution.
-i <g~»
On nous apprend un acte destitutionnel,
comme dirait M. De Merode dont vient
d'être victime un curé qui a refusé de par
tager les passions politiques de ses confrères
et de l'évêque Malou. Yoici le fait M. Scher-
pereel, curé de la paroisse de Ste Walburge,
Furues, a jugé équitable de décerner le pre
mier prix de catéchisme un élève de l'École
moyenne du gouvernementétablie en cette
ville. Là-dessus grand scandale dans le camp
des dévots et rapports faits l'évêcb.é contre ce
curé qui a trouvé juste et opportun de couron
ner un élève qui le méritait, mais qui a le tort