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I. V
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quel pays de
inêine une heure. «Qui écn^^uême d(^^PçpauIe,
dit ce journal, au moment où nous écrivons, 4a
main du maréchal-prévôt autrichien M. Koyrth
ferait très-bien de méditer là-dessus. 11 y a encore
quelque chose qui pourrait lui donner matière
réfléchir. Qui est cause que les relations entre l'Au
triche et l'Angleterre sont aujourd'hui tellement
troublées, qu'un voyageur en Autriche est en hutte
des insultes et des vexations, s'il parte anglais?
N'est-ce pas la sûreté de M. Kossuth qui se rattache
i cette question De la part du gouvernement des
potique la vengeance duquel s'est dérobé M. Kos
suth, comme de celle de ce digue personnage, nous
sommes également exposés au reproche et l'ou
trage. Ce qu'il faut conclure évidemment de tout
cela, c'est que nous nous efforçons de remplir notre
devoir entre les deux parties, et qu'elles nous
insultent l'une et l'autre.
Nous apprenons aujourd'hui qu'une décision a
été prise dans l'affaire de la saisie des poudres, qui
vientde ramener l'attention sur Kossuth. MM. Haie,
père et fils,chez qui la saisie a été opérée, ont été
renvoyés devant la cour d'assises, comme accusés
de détention illégale de poudres.
Le Lloyd de Vienne annonce que l'empereur de
Russie doit venir Varsovie, de la Berlin dans les
premiers jours de mai, et que vers le milieu du
mois, il partira probablement pour Vienne avec le
roi de Prusse.
Ou écrit de Vienne que vers la même époquele
roi des Belges y est attendu avec le duc de Brabant,
et que déjà des préparatifs se font l'ambassade
belge pour les recevoir.
Si le fait se réalise, et que les rois de Prusse, de
Bavière et de Belgique se trouvent ensemble Vienne
avec l'empereur de Russie, les commentaires poli
tiques iront grand train.
Le numéro de la Gazette de Saint-Péterebourg
qui nous parvient aujourd'hui, contient un coup
d'œil rétrospectif sur les derniers événements poli
tiques. Il est intéressant de savoir en quels termes
cet organe semi-officiel du gouvernement russe
s'exprime sur la question d'Orient.
Le général Santa-Anna est arrivé le i" avril
Vera-Crbz. II y a été reçu très-froidement, dit le
Time*. 11 est parti aussitôt pour sa campagne
Encerra, près de Jalapa.
Les nouvelles de France continuent de n'offrir
aucun intérêt. La commission du budget du Corps-
Législatif a entendu, le 27, M. le comte de Monta-
lembert, qui a développé son amendement dont
l'adoption, peu vraisemblable malheureusement,
serait une condamnatioa éclatante mais juste, des
décrets de confiscation.
Au sein de la commission, l'amendement a été
rejeté. M. Gouin seul s'est levé pour l'appuyer. Un
autre membre, M. Monnier de la Sizeranne, s'est
abstenu.
Le discours de M. de Montalembert a été très-net,
très-énergique. Il est douteux, s'il le reproduisait
en séance publique, que le président, M. Billault,
qui prononça lui-même tant de discours violents
sous Louis-Philippe, et pour défendre de bien dé
testables principes, le laissât terminer.
Les Israélites n'entreront pas de sitôt au Parlement
d'Angleterre. La Chambre des lords a rejeté encore
une fois, dans sa séance d'avant-hier, le bill qui les
relevait de cette incapacité politique.
Le Time* publie une longue relation de l'audience
du tribunal de police de Bow-Slreet, qui a ordonné
le renvoi de MM. Haie, père et fils, devant les assises,
par suite de la saisie des poudres dans leur domicile.
Les témoins ont été entendus dans cette audience.
L'un d'eux, nommé Auguste Usener, ingénieur,
ancien officier d'artillerie en Prusse, et qui a servi
dans la guerre de Hongrie, a déclaré qu'il a été
placé chez MM. llale par Kossuth lui-même, pour
travailler la fabrication des obus, et que Kossuth
fixa le taux de son salaire 18 sh. par semaine.
Un autre témoin nommé Carnacfc, allemand d'o
rigine, a fait une déposition analogue, et il a été
constaté que presque tous les ouvriers de MM. Haie
étaient des réfugiés politiques.
Un lait noter s'est passé au sein de la seconde
Chambre de Prusse, le 26 avril. Plusieurs députés
de la droite oui quitté la salle, parce que sans avoir
égard leur opposition, le président avait ordonné
la lecture d'une pétition signée de tous les députés
de Berlin et aussi par M. Alexandre de Humhoidl,
pour le maintien de l'art. 1 a de la Constitution qui
consacre le principe de l'égalité politique et reli
gieuse des citoyens et l'admissibilité des Israélites
aux fonctions publiques.
Les victimes de l'échauffourée de Fribourgont
été enterrées le avril. Plusieurs personnes ont
été arrêtées après l'événement, soupçonnées de l'a
voir provoqué. Ou cite entre autres, trois curés, le
frère de Carrart et le Irère du colonel Perrier. Ce
deruier a été conduit dans la maison de correction.
Les journaux suisses nous apprennent qu'un ci
toyen de Genève, M. Amberny, ayant voulu se ren
dre en France avec un passeport genevois visé par
le chancelier de la légation frauçaise Berne, a été
reconduit la frontière par ordre de M. le préfet de
l'Ain.
Les journaux de Londres annoncent que le fils
d'un négociant de Manchester, voyageant en Italie
pour affaires commerciales, a été arrêté àla frontière
de Lombardie et jeté dans les prisons de Milan, où
il se trouve encore. Lord Clarendoo a fait demander
des explications au cabinet de Vienne.
Deux journaux hollandais, le Grondwet (la Con
stitutioncréé il y a trois jours seulement, et la
Nouvelle Gazelle de Rotterdamaccusent ouverte
ment le baron d'André, miuistre de France, d'avoir
poussé au renversement du cabinet Thorebeke. M.
d'André est le seul membre du corps diplomatique
qui n'ait pas fait visiteaux ministres démissionnaires.
La correspondance ordinaire de Conslantinople
qui va jusqu'au i5 avril, constate définitivement la
fausseté de la dépêche télégraphique relative aux
troubles de Constanlinople et de Brousse. C'est
par Vienneque la dépêche était arrivée, et elle repo
sait, assure un journal de Berlin, sur un on dit du
capitaine d'un steamer de Galatz débarqué Pesth,
qui le tenait lui-même d'un capitaine d'un autre
steamer arrivé de Conslantinople Galatz.
Le New-York-Herald annonce que M. Quesne,
l'ancien rédacteur du Précurseur d'Anvert et de la
Gazelle de Maettrichiexporté Cayenne et qui a
eu le bonheur de s'évader, va fonder New-York
un nouveau journal français qui aura pour titre:
le Républicain.
Nous avons dit hier que M. le comte de Montalembert
avait développé, au sein de la commission du budget au
Corps-Législatif, son amendement relatif aux décrets de
confiscation. Un de uos confrères a dit que M. Gouiu seul
avait appuyé l'amendement, et que M. Monnier de la
Sizeranne s'était abstenu. Nuus ne saurions rien dire de
positif cet égard. L'amendement de M. de Montalembert
a été rejeté par 15 voix contre 1
La Presse se moque assez agréablement du Corps-Lé
gislatif et du Sénat, dans un article où elle énumère les
actes qui se trouvent dans la partie officielle du Moniteur
français du 50 avril.
Le Journal des Débats dit dans le résumé de ses cor-
salves de mousqueteric, et les canons de la forteresse
tiraient de minute en minute. De lointaines acclamations
dominaient le bruit de l'artillerie et le carillon de tous
les clochers de Badajoz.
Dona Luisa se souleva pâle et troublée
Qu'est-ce que ceci s'écria-t-clle; on se bat dans
la ville ou bien on tire le canon en signe de réjouissance;
entendez-vous, dona Barbara
J'entends, madame, répondit la duègne en venant
tirer les rideaux du lit.
Et savez-vous pourquoi tout ce tumulte
Non, en vérité, madame.
Ceci n'est point un mystère, un secret d'État, je
pense. Un peuple entier pousse des cris de joie là dehors;
je crois qu'on pourrait, sans se compromettre, me dire
pourquoi
La duègne fit un geste négatif et s'agenouilla en disant:
Voilà l'angélus qui sonne Ave Maria...
Dona Luisa s'était levée, on l'habilla; quand elle fut
prête, au lieu d aller son prie-Dieu pour dire ses orai
sons du matin, elle marcha vers la porte.
Madame, où voulez-vous aller? s'écrièrent ses
femmes en lui barrant le passage d'un air effaré.
rdpondanccs de Conslantinople du f V, que le Times a eu t
raison contre tout le monde,en sétftenqg} avec persistance
que le prince Mensehikolf n'a sai^î là Porte quedelajhj
question des Lieux-Saints,"
Il dit aussi qu'il y avait quelque ch&se de vrai dans le
bruit relatif aux désordr#» dç Brousse. Mais les faits
avaient été très-exagéi^s, Aq fotjd, il s'agissait d'une
rixe entre des chrétiens et des éluifrants turcs, où le sang
avait coulé. Plusieurs chrétiens avaient succombé aux
suites de leurs blessures.. Mais l'ôrdre avait été rétabli L
sans difficulté.
11 paraît que le colonelOhdley-Mann était Paris de/1
nièrcuient, et que c'est là qu'il a appris sa nominatif-
poste de sous-secrélairé d'Etat adjoint, par le Prés
des Etats-Unis. 11 s'est empressé de- s'embarquer t
l'Amérique.
Depuis deux ans, il est question d'une insurrectio
formidable dirigée contre la dynastie tartare qui règne
sur le Céleste-Empire. Jusqu'à ees derniers temps, on
n'avait sur celte insurrection que des données très-
incertaines; on avait bien dit diverses reprises, que les
généraux envoyés successivement contre les rebelles
avaient été vaincus; mais qn considérait ces faits comme
douteux et l'on n'y attachait d'ailleurs qu'une médiocre
importance. Le dernier courrier de l'Inde a apporté des
nouvelles plus graves et qui semblent pfus positives. Les
insurgés ont fait des progrès considérables; ils se sont
emparés de la ville de Nankin, et menacent sérieusement
l'Empereur régnant. Un édit de ce souverain, qui prescrit
des mesures extraordinaires de défense, ne laisse aucun
doute cet égard. BB
Le dernier courrier des états-Unis annonce, et la nou
velle. a été accueillie comme probable Londres, que le
président Pierce a donné l'ordre une forte escadre de
se rendre en Chine pour protéger l'Empereur. Les Anglais
n'ont en ce moment qu'une force peu considérable eu
Chine, mais au langage tenu par le Times, il est facile
de comprendre que celte force sera augmentée,
si les Américains donnent suite leur projet (fin
lion. L'Angleterre ne peut consentir remplir 1
secondaire dans le Céleste-Empire, dont elle a ouve
portes la civilisation occidentale.
Le Moniteur françuis annonce officiellement l'accident.,
arrivé I impératrice connu depuis plusieurs jours. Il le
reporte toutefois une date différente.
Le noble marquis de la Roehejaquelein a fait son début
au Sénat, vendredi dernier, dans une causcqu'ila perdue,
chose surprenante, car il s'agissait de porter un nouveau
coup la famille d'Orléans.
Les journaux torys sont enchantés du rejet par la
Chambre des lords du bill conccruant les Israélites.
LcMorniny-Heraldysrle danslesensmémeà peu près,
et s'écrie: Dieu merci! nous avons une chambre de
lords! Le Standard se livre une sortie violente. Il
appelle le bill, l'odieux bill des Juifset fait remarquer
qu'il a été repoussé une majorité bien plus considéra-
ble que celle qui l'avait repoussé précédemment
lorsqu'on lit leurs seigneuries l'affront de ne leur
propeser.
Le Morning Clironiclele Morning Advertiser et le
Daily-News tonnent au contraire contre le rejet du bill.
Comme le dit fort bien le Journal des Débats, l'ad
mission des Israélites dans la législature, si juste qu'elle
soit en principe, ne constitue pas une question populaire,
comme an Ire fois celle des dissidents et elle ne deviendra
une loi en Angleterre que lorsque l'esprit de liberté re
ligieuse y sera descendu dans toutes les classes de la
nation. Il a été rappelé dans le cours de cette discussion,
que, il y a exactement cent ans, en 1755, les deux
Chambres du Parlement avaient volé un bill de celte
nature, qui avait été sanctionné par la Couronne, mais
que cette mesure avait provoqué un tel mécontentement
populaire qu'on avait été obligé de l'annuler la même année.
C'est parce que la Chambre des lords sait bien que ce sen
timent n'est pas encore entièrement éteint dans la masse
du peuple qu'elle rejette avec persévérance le bill que
lui envoie l'autre Chambre. C'est une question de temps
et non de principe.
Le ministère espagnol, formé le 14 avril, n'a encore
posé aucun acte important, ou capable de dessiner sa
Chez le roi, répondit-elle en les écartant d'un geste
impérieux; suivez-moi, dona Barbara.
il était alors environ six heures du malin, personne
ne passait par les longues galeries encore toutes pleines
d'ombre et de fraîcheur; le soleil commençait luire sur
les grands arbres du préau. Le silenec profond qui ré
gnait dans le monastère étonna dona Luisa; tandis que
la joie publique éclatait au dehors, tout semblait muet et
désolé dans cette sombre demeure. Les pages du roi et
quelques gentilshommes étaient déjà la porte de la salle
qui précédait le cabinet; tous se rangèrent devant dona
Luisa. Elle passa sans obstacle et entra seule chez le roi.
11 n'y avait personne dans le cabinet, elle resta debout
en face de la table, et ses yeux s'arrêtèrent sur un qua
trième portrait placé la suite des autres; c'était celui de
la feue reine. A l'aspect de cette morne série, dona Luisa
fut saisie d'une sorte d'effroi; il lui sembla que les regards
de ces jeunes femmes étaient fixés sur elle et qu'elles lui
disaient Prends garde de devenir reine d'Espagne
Dona Luisa murmura une voix derrière elle; et
quelqu'un laissa retomber sur la porte le lourd rideau de
soie qui la fermait c'était le roi qui venait d'entrer sans
bruit. A l'aspect de la princesse, il n'avait pu dissimuler désespoir
entièrement un mouvement de surprise et de satisfaction.
C'est vous, madame, reprit-il; nous vous remercions
de cette visite. Ce doit être une heureuse journée que
celle-ci, puisque je la commence avec vous.
Ces paroles, d'une galanterie empressée, étaient fort
étranges dans la bouche de Philippe II. Dona Luisa,
étonnée, n'y répondit que par un geste plein de tristesse;
elle se sentait troublée d'une crainte vague. En ce mo
ment la colère du roi lui eut causé moins de frayeur qua
ces marques d'une bienveillance singulière; mais l'intérêt
puissant qui l'avait amenée devant lui domina bientôt
toutes ses autres impressions.
Sire, dit-elle, la plupart de vos jours sont marqués
par de nouvelles prospérités; si Dieu vous frappe, il vous
console. Prenez pitié de ceux que sa colère laisse dans
l'affliction. Hélas je viens vous pour savoir mon sort.
Qu'annoncent ces salves d'artillerie, ces acclamations qui
m'ont éveillée Ah sire, quel nouveau malheur dois-je
déplorer
Dieu qui vous afflige, vous consolera. Espérez en lui
et en ma bonne volonté pour vous, dona Luisa.
Bire, vous ne ine répondez pas, s'écria-t-elle avec
(La suite un prochain n*.)