EXTÉRIEUR.
Chronique politique.
•t l'extrémité attachée Middelkerke. L'autre bout
est placé Forelaud, dans le même caveau que le fil,
électrique de France.
Une dépêche télégraphique a été envoyée de
Middelkerke Londres et la réponse était arrivée
tin quart d'heure après.
Samedi la Chambre des représentants a con
tinué la discussion du projet de loi relatif
l'organisation de l'armée.
MM. Van Groolvenle princç de Chimay,
Lebeau, A. Roussel, Van Overloop et de Tbeux
ont été entendus, et tous ont parlé en faveur
des propositions du gouvernement.
Cette séance permet d'augurer que le projet
sera volé une grande majorité.
On nous écrit d'Ostende, 6 mai
La flotille chargée de poser le fil électrique entre
l'Angleterre et la Belgique, est arritée en vue du
port, hier matin.
Elle se compose du steamer de la marine de S,
M. britannique Fioid,capitaineSmithet;du steamer
Lizard, cap. Rickets; du steamer Doeer harbur tug,
cap. Koy, et du steamer SirfVilliam Huit, cap. Was
hington, commandant de l'expédition. Ce vapeur
d'une capacité de 12 1S00 tonneaux, était porteur
du câble électrique, qui est long de 68 milles anglais
et qui pèse plus de 460,0011 kilogrammes.
La flottille n'a pas pu terminer l'opération hier
au soir cause de la forte brise du N.-E. Elle est
venue passer la nuit dans notre portl'exception
du sir William Huit qui est resté l'ancre devant
Middelkerke, peu près en face de l'endroit où sera
déposée l'extrémité du câble.
M. Mazui et quelques autres employés de l'ad-
xninistraliou des travaux publics, sont allés rejoin
dre la flottille, bord du Rubis, vapeur de la marine
royale belge, commandé par le capitaine Rooze.
Ou espère que l'extrémité du câble sera débar
quée ce soir avaul la nuit.
La chaloupe de pêche n° 78 vient de rentrer,
ayant bord une quantité considérable de pièces de
bois de sapin de la longueur de 2 3 pieds. Le patron
rapporte avoir péché la hauteur du Texel, ces bois
provenant indubitablement d'un navire naufragé
dans ces parages. 11 ajoute que, dans un rayon d'au
moins un mille, la mer était couverte de pareils
morceaux de bois desliués la fabrication de barils
beurre,et provenant, suivant touteapparence,d'un
navire allant d'un port de la Norwège Hambourg
ou Brème.
La Chambre des représentants n'a pas encore
terminée la discussion générale du projet de loi
concernant l'organisation de l'armée.
Elle a entendu lundi MM. Devaux, de Mérodc
et Verhaegen en faveur du projet; MM. Thiéfry,
Jacques et Moreau contre.
La discussion continuera aujourd'hui. Elle est
épuisée cependant, et il a fallu pour la rajeunir,
tout le talent de M. Devaux.
Du 8 IMai an 11 inclus.
La conduite du ministre anglais, dit la Preste,
est en désaccord avec la jurisprudence posée par
a amenée; mais votre alt<*ssc ignorait donc mon sort?
Oh 1 quelle terrible prison Ceux qui y vivent sont
comme de pauvres âmes déjà passées dans l'autre monde.
Dona Luisa s'appuya sur Isabelle et entra dans l'ora
toire. Elle s'assit; la jeune fille se mit ses genoux, et la
princesse, n'ayant point la force de parler, l'interrogea
d'un regard fixe et désolé, Isabelle leva les mains vers le
ciel, et dit avec l'élan d'une vive espérance, d'une joie
profonde Don Sébastien est vivant. Dieu, qui nous
l'a rendu, le sauvera de ses ennemis
Dona Luisa mit en pâlissant ses deux mains sur la
bouche d'Isabelle; et regardant avec frayeur le rideau de
soie dont les plis semblaient frôler sous une main furti
vement avancée, elle dit très-bas Tais-toi on nous
écoule Et laissant aller sa léte sur l'épaule de lu
jeune fille, elle pleura longtemps, en répétant dans son
cœur C'était lui il est vivant Mon Dieu soyez jamais
béni A votre voix les morts se lèvent Vous vous ma
nifestez aux peuples par un si grand miracle pour con
soler leur misère et pour soumettre l'orgueil des puissants
de la terre Gloire vous, thon Dieu qui venez au
secours du faible cl de l'opprimé
C'est ici comme chez les dames bénédictines, mur
mura Isabelle avec un soupir; jamais seule que pour prier
et dormir, c'est ta règle.
le tribunal de la Seine dans l'affaire des corres
pondants étrangers. Et elle ajoute ironiquement
Ce qu'il y a peut-être de plus étonnant, c'est que
la Chambre des communes a vivement applaudi la
déclaration de lord Palmerston.
L'internonce du saint-siége a procédé ces jours
derniers, dans les différents diocèses-du royaume
des Pays-Bas, l'installation des nouveaux évèques.
Mgr Belgrado s'est rendu cet effet, successivement
èBreda, Ruremonde, Bois-le-duc,Utrecht et Harlem.
Mgr Zwysen, archevêque d'Utrecht, résidera
Bois-le-Duc, où il a été institué en qualité d'admi
nistrateur ad intérim du diocèse. Mgr de Vrée, évê-
que de Harlem, a choisi le séminaire de Warmond
pour sa résidence provisoire.
Tout s'est passé avec beaucoup d'ordre et de tran
quillité, et comme si la question de la hiérarchie
u'avait fait naître aucune difficulté.
Une dépêche télégraphique portant la date de
Constanliuople 25 avril, nous apprend que ce jour-là
le Journal de Constantinople a publié un article ras
surant, où il dit que la question des Lieux-Saints
serait terminée; on aurait fait de grandes conces
sions la Russie. Les négociations relatives au
patriarche grec étaient seules encore pendantes. Il
est positii que tous les armements sont suspendus.
L'état de siège qui existait Milan depuis le 6
février, a été levé le 29 avril.
A Turin, dans la séance de la Chambre des dé
putés, du 3 mai, M. Berti a présenté le rapport de
la commission chargée d'examiner la loi qui auto
rise le prêt de 4oo,ooo fr. aux propriétaires dès
biens séquestrés par l'Autriche dans le Milanais. La
commission a proposé l'unanimité l'adoption pure
et simple du projet ministériel.
D'après les nouvelles de Lisbonne du 17 avril, le
duc deSaldanlia allait beaucoup mieux, et la santé
du vicomte de Sada Bandiera, frappé d'apoplexie
quelques jours auparavant, faisait espérer sa gué-
risou.
La reine de Grèce a dû quitter Athènes le 4 mai)
pour venir voir sa famille en Allemagne.
Ce n'est pas dans les journaux de Paris qu'il faut
chercher des nouvelles aujourd'hui. Ils sont encore
plus pâles et plus vides que de coutume. Eu revan
che, la correspondance particulière ne manque pas
d'intérêt. Le Corps-Législatil semble enfin rougir
quelque peu du rôle insignifiant qui lui est départi.
11 vient de se lâcher du sans façon avec lequel on lui
demande de voter des lois qu'il a eu peine le temps
de lire, et la commission laquelle avait été renvoyé
l'examen de la loi modificative du jury vient, assu-
re-t-on, d'en proposer le rejet.
Le gouvernement trouve que le jury est devenu
trop indulgent, et il a présenté un projet par lequel
désormais, la majorité absolue, 7 voix contre 5, suf
firait pour coudamuer l'accusé, sans quo la cour
eût déclarer qu'elle s'adjoint la majorité du jury.
C'est cette disposition que la commission du Corps-
Législatif refuse son assentiment.
Les discussions du Sénat espagnol sur les conces
sions des chemins de fer, ont porté leur fruit. La
Reine d'Espagne vient de décréter que toutes les
concessions des lignes dont les travaux ne sont pas
commencés, seront soumises un nouvel examen.
Un autre décret sera moins bien accueilli par les
créanciers de l'Espagne. Ce décret suspend pour
l'avenir, les effets de celui du 1" octobre 1862,
lequel avait ordonné la conversion de la dette diffé
rée en dette consolidée 3 p. c. Nous ne connaissons
encore que le texte du décret, et nous ignorons sur
1
Hélas oui, dit très-bas dona Luisa avec une ar
dente impatience; mais ce soir, ce soir, nous descendrons
dans le préau; la, nous serons encore sous les yeux de
ces femmes, mais elles ne pourront nous entendre.
Elle se tourna avec inquiétude vers le rideau, et dit
haute voix Allons, Isabelle, raconte-moi comment tu es
retombée aux mains du capitaiue Rodrigucz, et ce qui
s'est passé au siège de l'Atalayu.
Ah madame, répondit naïvement la jeune fille,
cela ferait une belle relation, et bien digne de figurer
dans les meilleurs livres de chevalerie. Il y a eu de beaux
faits d'armes; quelques braves chevaliers se sont défendus
contre cinq cents hommes, dans une place ouverte, la
plupart se sont fait tuer sur la brèche...
Et les autres
Les autres ont été fait prisonniers par le capitaine
Rodrigucz, qui les aura mis rançon, selon sa coutume.
Sans doute ils sont libres présent.
Quelle horrible incertitude murmura dona Luisa.
Achève, Isabelle, dis-moi comment toutes ces choses se
sont passées.
Vous vous souvenez, madame, de ce terrible pas
sage de l'Atalaya, et comment je restai au bas du chemin,
tandis que Don Sancho d'Avilla emmenait votre altesse.
II ne songeait guère moi en ce moment, et il ne se souciait
«li_____II. 0_.__ I
quels considérants il repose. Il faut .espérer qu'il ne
s'agit que d'une suspension roomwjLarrtie.
JL* bruit est répandu Madrid que la Reine-mère
va quitter l'Espagne.
Des nouvelles de Lisbonne du 29 annoncent qu
la Cluynbre des^épute*adonné au ùiaréchal
danha un bill (Findàitnnilé,,pour tous les a
accomplis par lui pendant sa^ictature. Plus de de
cent cinquante décrets, dont beaucoup portent un
grave atteinte aux droits publics et la propriét
privée, se trouvent ain.si convertis en lois. Là quês
lion va maintenant être portée devant le Sénat, o
la lutte sera plus vive.
Le Journal de Rome du 2B avril a été autorisé
annoncer que le gouvernement pontifical (par su
de l'emprunt conclu ces jours derniers), se trouve
en mesure de retirer de la circulation, sans aucune
perte pour les porteurs, le papier-monnaie de toute
espèce qui a cours légal dans l'Etat. L'opération
pourra être terminée dans un au, sans incommoder
les porteurs du papier-monnaie.
L'empereur d'Autriche a donné le 29 avril, sa
première audience publique depuis son rétablisse
ment.
Il est de mode en France, dans le camp bonapar
tiste bien entendu, de inédite le plus qu'on peut du
gouvernement parlementaire, et même de le calom
nier un petit peu. Le rapporteur du budget au
Corps-Législatif, M. Schneider,avait cédé ce besoin
de tout impérialiste fervent, mais les autres mem
bres de la commission ont exigé qu'il fit disparaître
ces attaques de sou rapport.
Le gouvernement de Louis-Napoléon se dispose
rétablir la peine de mort en matière politique. Il
vient de saisir le Conseil d'Etat d'un projet de lui
ce sujet, et qui augineate eu même temps les péna
lités pour outrages envers l'Empereur et la iamille
impériale. Cette recrudescence de sévérité est dans
la nécessité de la situation. 11 faut que l'arbre porte
son fruit.
L'affaire de la saisie de fusées Rotherhithe s'est
représentée, le 5 mai, devant la Chambre des com
munes. M. Duncombe, M. Bright, lord Dudley
Smart, M. Cobden ont l'envi pris de nouveau la
défense de M. Kossuth, et répété leurs interpella
tions sur la surveillance dont les réfugiés étaient
l'objet de la part de la police anglaise. Lord Palmer
ston s'est borné reproduire ses précédentes expli
cations, et lord John Russell est venu confirmer les
paroles du secrétaire d'Etat de l'intérieur. Lord John
Russell a reconnu que la loi anglaise autorise tous
les réfugiés, sans distinction de cause ni de parti,
venir vivre en paix sur le sol de la Graude-firetagne.
Mais il s'est hâté d'ajouter que le droit des gens avait
aussi ses obligations, et que le gouvernement rie
pouvait permettre ces exilés de tramer des com
plots contre les puissances européennes alliées de
l'Angleterre, lia rappeléquec'était lord Palmerston
que M. Kossuth avait dû l'asile qu'il avait'lrouvé en
Turquie, plus tard sa délivrance, et, chose qui était
restée ignorée jusqu'ici, que lord Palmerston était
allé jusqu'à promettre la Turquie de la soutenir
même par les armes de l'Angleterre, dans le cas où
>elleauraitéléallaquée par une autre puissance, pour
avoir donné asile Kossuth. 11 en a conclu que ce
dernier se trouve engagé plus que tout autre rétugié
respecter les lois du pays dont il reçoit l'hospita
lité, et qu'après ses menées bien connues, après âes
dernières lettres la presse, il est tout naturel que la
police du royaume l'ait soupçonné de préparer quel
que entreprise contre la monarchie autrichienne.
pas de ce que je deviendrais. Dès que la troupe du capi
taine Rodriguez fut hors de vue, plusieurs cavaliers sor
tirent du ravin. Ils me trouvèrent au milieu du chemin,
où j'étais tombée de lassitude et de frayeur en voulant
courir après votre altesse, et ils me couduisircnt
l'Atalaya. On venait d'y transporter un homme blessé en
nous défendant.
Ce pauvre pâtre
Isabelle secoua la tète, et dit avec un grave sourire
Ce pauvre pâtre s'appelle don Juan de Matba il est la
fils d'un riche marchand de Lisbonne. Au temps du roi
don Sébastien il passa en Afrique pour gagner des lettres
de noblesse. Votre altesse sait que tout sujet portugais,
d'une famille honorable, les obtient en allant, avec un
certain nombre de soldats équipés ses frais, combattre
les infidèles, et que l'on appelle communément ces nou
veaux gentilshommes les Africains. Don Juan de Matha
commandait une compagnie de cinquante hommes la
journée d'Alcazar-Quivir, et il resta sur le champ de
bataille parmi les morts...
La grosse cloche du couvent interrompit brusquement
Isabelle, et la voix nasillarde de dona Barbara dit derrière
le rideau Madame, voilà le dernier coup de la messe qui
sonne; leurs altesses vont se rendre l'église, nous vous
attendons. (Lu suite ci un prochain