<le Montmorency M. de Haussy, répétées par
M. Maloti la Chambre, nous font croire que
cette affaire a été mi tonnée dans les concilia
bules de la réaction et que c'est aux intrigues
cléricales qu'on peut bon droit imputer le
détournement de cette libéralité.
Cliroiiiqsic locale.
Pendant la nuit du 20 au 21 de ce mois, des
malfaiteurs ont tenté de s'introduire dans la
chapelle dite Koi te-Keer, le long de la route de
Bds-Warnêton Comines. IVayant pu y par
venir, ils ont attiré eux la Vierge placée sur
l'autel, en passant une perche travers le gril
lage de la porte d'entrée et ont enlevé sa cou
ronne en argent ainsi que celle du Christ, d'une
valeur d'environ 50 fr.
TILLE D'IPRKS. Coxseil <O«M(\II.
Séance publique du Mardi, 24 Mai 1833, neuf heures
du matin.
Présents MM. le Baron Vanderstichele de
Maubus. bourgmestre, président; Alphonse
\andeu Peereboom, lweins-Fonteyne, échevins;
Théodore Vanden BogaerdeCharles Vande
Brouke, Boedt notaire,Martin Smaelen,Edouard
Cardinael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghe-
lynck, Boedt avocat, Charles Becuvve, con
seillers.
M. le président fait connaître que le conseil
est convoqué d'urgence pour ratifier, s'il y a
lieu, l'adjudication des travaux de raccordement
de la station la ville et la percée de nouvelles
rues facilitant l'accès de la gare du chemin de
fer. Le devis des ouvrages exécuter s'élevait
fr. 16,870-46. Cinq entrepreneurs ont déposé
leur soumission
Le sieur Frédéric Gerste, fr. 22,000-00
Le sieur Julien Gerste 21,000-00
Le sieur Pierre Vanden Broele. 21,000-00
Les sieurs Lapiere et Clinckemaillie 20,300-00
Le sieur Louis Vanden Broele. 19,500-00
En présence du résultat de cette adjudication,
dont la plus basse soumission dépasse de fr.
2,629-54 le devis des travaux, le conseil dé
cide, par sept voix contre quatre, qu'il n'y a
pas lieu d'approuver et ne décide d'adjuger les
travaux qu'à moins que le plus bas soumis
sionnaire fasse un rabais de mille francs. M.
Vanden Peereboom, chargé par le conseil de
faire connaître celte décision l'entrepreneur
Vaoden Broele, revient annoncer, après quel
ques pourparlers, que le prix de 18,500 fr. est
accepté et le sieur Vanden Broele est déclaré
adjudicataire des travaux pour faciliter l'accès
de la station.
La vente d'arbres tenue par l'administration
du bureau de bienfaisance, sur une petite pâture
sise sur le territoire d'Ypres, où se trouve placée
gêna jamais, pour tranquilliser sa conscience, il lui
suffisait de se faire absoudre du fait par l'intention; ce
fut ainsi qu'il accomplit sans remords les plus mauvaises
actions de sa vie.
Dès que le confesseur se fut retiré, le capitaine Rodri-
guez, qui avait été mandé, entra chez le roi; c'était la
première fois qu'il se voyait seul en faee de son souve
rain, et le rude hommede guerre, peu habitué aux façons
de la cour, était plus troublé que s'il se fût agi d'aller se
faire tuer la tête de sa compagnie.
Capitaine, lui dit le roi, je veux savoir de votre
bouche quels sont les prisonniers que vous avez faits
votre dernière expédition et quelle rançon vous en avez
tirée.
Sire, répondit le vieux reître d'un ton piteux; c'est
une capture qui, sur mon âme ne m'a pas enrichi je
n'ai pas touché un seul maravédis de ces quatre cavaliers.
Deux d'entre eux sont morts après avoir été soignés
mes dépens, et j'ai même fait dire quelques messes poul
ie repos de leur âme...
Quels étaient ces hommes interrompit le roi.
Sire, l'un s'appelait don Alvaro d'Acugna, et l'autre
don Christoval de Melo, deux vieux soldats qui avaient
fait la guerre en Afrique.
L'un de ceux qui ont survécu s'appelle don Juan de
Mathn; qu'en avez-vous lait
A cette question le capitaine Rodriguez se troubla et
répondit en balbutiant
C'est un personnage d'assez peu d'importance
j'ai cru pouvoir le laisser aller
la perche de la société Guillaume-Tell, est ap
prouvée elle a produit une somme de fr.
305-80.
M. le président communique l'assemblée
que pour l'établissement de la nouvelle rue de
la station longeant le rempart entre la rue au
Beurre et la rue des Bouchers, des emprises de
terrain ne pouvaient être évitées. Il annonce
qu'on a pu traiter l'amiable avec deux pro
priétaires des prix favorables la propriété
appartenant aux héritiers de M. Jlse-Beharelle,
a été acquise pour 5,650 fr., et celle de la dame
Monney, v" Vandevyver, pour 3,500 fr. Il ne
restera donc qu'une expropriation pour cause
d'utilité publique poursuivre devant l'auto
rité compéteute.
Le conseil entend la lecture de la con
vention conclure avec M. Joris, receveur
de l'enregistrement et des domaines, agissant
au nom du gouvernement, et la ville, pour la
cession de certaines parties de terrain, le long
de la rue des Bouchers et le front fortifié faisant
face la station. Elles consistent en trois par
celles; la première le long de la rue des Bou
chers de 32 ares 85 centiares, la seconde faisant
partie du rempart depuis la pointe du bastion
derrière le magasin poudre jusqu'au bastion
derrière les Dames de Rousbrugghe, de un
hectare 15 ares 59 centiares, et enfin la partie
du chemin couvert entre la Wateringhe et le
Bolerplas, de 46 ares 84 centiares.
Ces terrains sont concédés charge de faire
démolir le mur d'enceinte sur une certaine
étendue, d'aplanir la crèle des remparts et
moyennant la somme de fr. 811-63. La valeur
vénale de ces parcelles est plus considérable
que cette somme, mais on a déduit du prix
d'acquisition le montant des travaux exécuter
sur les indications de la direction du génie
militaire.
L'autorisation de signer la convention au
nom de la ville est accordée au collège éche-
vinal, et après avoir discuté d'autres objets
huis-clos, la séance est levée onze heures et
demie.
Le receveur des contributions directes de la
ville prie les contribuables qui sont en retard
de payer les termes échus de leurs contribu
tions, de vouloir bien les acquitter dans la hui
taine; passé ce délai il sera obligé d'envoyer des
sommations officielles tous ceux qui n'auraient
pas eu égard celte invitation officieuse.
INTÉRIEUR.
Lundi la Chambre des représentants a com
mencé la discussion générale du budget des
voies et moyens.
Sans rançon interrompit encore le roi.
Non, sire; je n'aurais osé sans l'agrément de votre
majesté; c'est au contraire pour aller chercher sa rançon
et celle de son compagnon d'armes qu'il est parti en me
donnant sa parole de revenir dans quarante jours; demain
ce terme expire. D'ailleurs l'autre prisonnier, resté en
ôtage, me répond de don Juan de Mathu.
Quel homme est eelui-ci? Dites tout ce que vous savez.
Sire, c'est un jeune et brave cavalier assez mal ac
commodé de la fortune, ce que je soupçonne. Je l'ai
amené ici avec des blessures qui ne sont pas encore gué
ries, et longtemps j'ai cru que l'argent de sa rançon
servirait pour ses funérailles. Il a des façons d'homme de
grande condition, et pourtant il me paraît aussi dénué
que le bienheureux saint Jean-de-la-Croix. Je le laisse
libre sur sa parole qu'il ne sortira pas de l'Alcazar. Il ne
parle âme qui vive, et passe une bonne partie de son
temps composer des sonnets.
Quelque poète de cour dit le roi avec dédain; com
ment se nommc-t-il
Le capitaine Rodriguez hésita un moment avant de
répondre cette question toute simple, et le roi reprit
avec un regard sévère et déliant
Je vous demande son nom.
Sire, répondit le capitaine, je l'ignore. Lorsque,
selon l'usage, j'ai sommé mes prisonniers de me déclarer,
une main sur le Christ, leurs noms, litres et condition
véritables, celui-ci a refusé Je répondre; je n'ai pas
insisté dans la crainte qu'il se parjurât en prenant un
faux nom.
Plusiçurs orateurs ontpaêlé pour ,td'aut
contre le rétablissement (Ju timbre des journaiixV
INops ne craindrions pas pour, le Progrèsla
résurrec§k)n de cet impôt, mâîs'au point de vue
du")fl$ncipe, nipys nous en rions pour la
Relgiqiiequi doïl prouvé'r tous les peuples du
continent, qu'il est pçssibîe une nation de
vivre heureuse et tranquille avec les libertés les
plus larges. Or, onà-beau dire, le timbrées
une entrave mise liberté d'écrire et de
blier sa pensée. Su supprgssjpn fut un pij
son rétablissement serait un*pà* rétrog
pas, il ne faut pas qu'il «oit fait.
i-S» grf«1
On assure, dit Y Indépendance qu'un crédi
spécial va être dénia h dé aux Chambres pou
l'ameublement imulédiat du palais du duc de
Brabant.
Un journal de Huy annonce que M. Frère,
ex-ministre des financés, sera de retour, Liège,
dans les premiers jouçjj dû mois prochain de
son voyage en Italie. L'Association libérale se
propose de lui offrir un banquet.
Voyage du Roi.
Ee Château-Musée de Laxenbourg, situé sur
la frontière de Hongrie, 4 lieues de Vienne, a
été visité samedi par le Roi Léopold et le duc
de Brabant, accompagnés de la famille impériale.
Après cette excursion toute artistique, il y a
eu dîner Schœnbrunn; le soir, les augustes
voyageurs ont assisté au carrousel, donné
l'occasion de la piésence du roi des Belges et du
roi de Prusse.
Hier, le roi Léopold a reçu la visite de S. M.
Frédéric Guillaume.
Durant toute la journée ce n'a été qu'une
suite successive de fêles ofFerles aux hôtes
royaux de l'empereur. Déjeûner dansant au jar
din impérial, fêle ditedes Roses, dîner la cour,
voilà une partie du programme de la journée.
Le soir 9 heures, le roi et le duc de Bra
bant ont dû quitter Vienne pour se rendre
Dresde. Ils sont accompagnés de M. O'Sullivan
de Grass, ministre plénipotentiaire de Belgique
près la cour de Vienne.
S. M. François-Joseph a conféré le grand-
cordon de l'ordre de Saint-Etienne au duc de
Brabant.
M. le général de Liem a été honoré d'un
témoignage insigne de bienveillance de l'em
pereur qui lui a conféré le grand cordon de
l'Ordre de la Couronne de Fer.
Les autres officiers qui accompagnent S. M.
ont reçu la décoration de l'ordre Léopold
d'Autriche.
Le roi et le duc de Brabant qui arriveront
probablement Dresde ce soiry seront re
joints peu après par S. M. le roi de Prusse qui
Voilà qui est d'une charité fort prudente, dit le roi
avec ironie; ainsi vous auriez laissé aller cet homme sans
savoir qui il est Par le saint suaire si le fait était venu
notre connaissance, nous vous aurions sévèrement
traité, capitaine Rodriguez
Ah sire, s'éuria-t-il, prêt se jeter aux pieds du
roi, je vous demande grâce pour cette faute que je n'ai
pas commise
L'instinct de défiance et de jalousie qui avait porté
Philippe II ees minutieuses investigations ne s'arrêta
pas là. Il ne devait point pardonner aux malheureux
dont la liberté avait été sollicitée par les pleurs et les
prières de doua Luisa. Il était jaloux de ce vif intérêt, du
souvenir qu'elle gardait de ces hommes qu'elle avait
connus peut-être dans un autre temps plus heureux pour
elle aucun sentiment de générosité, de justice, n'arrêta
l'eff -t de ces vagues soupçons, de ce ressentiment mes
quin et cruel.
Capitaine Rodriguez, dit-il de cette voix impérieuse
laquelle nul n'avait jamais désobéi; ces prisonniers sont
des sujets rebelles, des ennemis de notre autorité; ils
ont été pris les arines la main dans un pays déjà sou
mis; la loi de la guerre ne peut plus leur être appliquée;
ils doivent être considérés comme traîtres au roi et
l'État. Nous leur faisons cependant grâce de la vie; mais
la liberté, ils ne l'auront jamais, jamais, entendez-vous?
Ils iront travailler aux galères de Ceuta ou aux mines du
Nouveau-Monde. Telle est notre volonté; nous vous char
geons de la faire exécuter sous un bref délai. Allez.
(La suite un prochain n°.)