JOURiVAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Vires acquinteundo.
A
Chronique locale.
INTÉRIEUR.
ÎW".
BONNEMENTS YpnES,(franeo), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces, 4 francs.
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être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
ïfprès, 88 Mal.
LA RÉACTION.
Tandis que le parti catholique déroule la
Chambre son programtttè'cfe réaction et déclare
que le parti conservateur vfeut démolir tout ce
qui a été fait depuià éîx années, Ypres des
^'réactionnaires, déqroljsseurs d'autant plus ex-
travaganU qu'ils sont plus sottement fanatiques
ne l èvent eux aussi, que destruction et renver
sement. Véritable bande noire, ils aspirent
démolir tout ce qui a été créé depuis 1836 en
notre ville. Lisez le Propagateur et vous y verrez
que le collège doit disparaître, que l'école com
munale doit être désorganisée, la salle de spec
tacle fermée, la musique communale supprimée,
le musée et l'académie de dessin amoindris, etc.
La bibliothèque e,lle-même érigée et admi
nistrée sous la direction d'une commission dont
un prêtre fait partie, ne peut trouver grâce
devant'la bande noire, car tout ce qui est de
nature développer l'intelligence humaine, le
goût, les facultés nobles de l'homme, tout cela
est condamné; ce qu'il faut la réaction, ce sont
des congrégations des petits frères eu masse,
un système d'espionnage largement organisé
des couvents partout et parcouséqueut une
fourmillière de moines noirs, gris-, blancs et
bruns Pareil système de compression et d'a-
brulissement est le rêve final de la bande noire
beau rêve sans doute Mais qui s'il parvenait
quelque jour se réaliser même momentané
ment, serait suivi d'un terrible reveil La com
pression a pour conséquence nécessaire l'ex
pansion. Cette vérité est incontestable en
politique surtout l'histoire est là
Dans une des dernières séances de la Cham
bre, M. Van Renynghe a appelé l'attention de
M. le ministre de la guerre sur la position faite
la ville d'Ypres et même l'arrondissement,
par le retrait de la garnison.
Celle preuve d'intérêt tout naturel du reste,
que nous porte un des députés catholiques de
l'arrondissementarrache au Propagateur des
cris d'enthousiasme. Nous qui ne sommes pas
de ceux qui placent l'intérêt de parti au-dessus
de tout, et nous croyons pouvoir remercier M.
Van Reninghe, de ses bonnes intentions. En
agissant ainsi, nous prouvons une fois de plus
l'immense différence qui existe entre notre ma-
L'INFANTE.
(SUITE.)
VI.
Quelques heures plus tard, le capitaine Rodriguez fit
parvenir aux mains du roi un message ainsi conçu
Sire, le prisonnier, que j'ai sommé de me déclarer
son nom après lui avoir annoncé qu'il allait être mis
aux fers pour partir avec quelques malfaiteurs con-
damnés comme lui aux mines, a juré sur le Christ
qu'il était don Sébastien de Portugal. J'attends les
ordres de votre Majesté.
Philippe II était environné des grands de son conseil
quand le camarero-mayor lui remit cette lettre. Après
l'avoir lue sans le moindre signe d'émotion, il la posa sur
la table; et la couvrant de sa main, il dit Don Sancho,
achevez de nous lire vos dépêches.
Don Sancho d'Avila était arrivé de Lisbonne le matin
même, et l'importance des nouvelles qu'il apportait avait
paru telle, que le roi, après lui avoir donné audience,
venait de mander son conseil. Le drapeau espagnol
flottait sur la ville conquise; mais les habitants se dé
fendaient encore au milieu des ruines et de l'incendie
nière de faire, et celle du Propagateurqui n'a
d'autre guide que l'esprit de parti le plus aveu
gle et le plus constant.
Ce journal, en effet, a-t-il jamais fait la
moindre mention des actes nombreux posés
dans l'intérêt de la ville par le député libéral de
l'arrondissement P Loin de là, il l'a constam
ment poursuivi de sa haine et de ses sarcarmes.
C'est ainsi que dans son dernier n° encore, avant
de citer le discours de M. Van Reninghe, le
Propagateur reproche amèrement M. Vanden
Peereboom son absence inexplicable de la
Chambre, lors de la séance du 21, et par consé
quent son mutisme. Or, cette absence de l'un
des députés les plus assidus, est très-explicable
pour tous les hommes de bonne foi. Tout le
monde sait ici en effet, que des affaires locales
importantes ont amené M. l'échevin Vanden
Peereboom Ypres et qu'un triste devoir de
famille l'y a retenu quelques jours, car nul
n'ignore que les importants travaux de raccor
dements de la station devaient être adjugés,que
des actes de cession de terrain avec l'état et des
particuliers devaient être passés. Nous dirons,
en outre, que d'autres affaires- très-sérieuses
devaient encore être examinées. Mais qu'importe
au Propagateur les intérêts' de la ville, les
devoirs de famille remplir, pourvu qu'il
puisse donner un ennemi le coup de pied de
l'âne
En écrivant ces lignes, notre but n'est pas de
défendre M. Vanden Peereboom, cette défense
est pensons-nous inutile. t D'ailleurs d'ici au
mois de Juin 1854, le Propagateur frappera
sans relâche notre représentant qui refuse de
subir le joug clérical, et l'on comprendra fort
bien, que nous ne pourrons opposer un dé-
meuli chaque mensonge qui, dans la guerre
politique faite par 1« clergé, sont ses armes de
tous les jours.
Nous adresserons, en terminaht, une toute
petite question au Propagateurqui se gardera
bien d'y répondre: Vous reprochez dirons-
nous, M. Vanden Peereboom, qui avait des
motifs légitimes d'absence de u'avoir pas
appuyé M. Van Reninghe. mais que pensez-
vous de M. JULES MALOU, qui était présent
la séance et qui, pour nous servir de ses ex-
pressions, na témoigné de son appui aux justes
observations de son collègue autrement que
par un solennel mutisme? »Que pensez vous
de cela? Répondez donc.
allumé par eux. Les moines exhortaient le peuple cette
résistance désespérée en accréditant le bruit étrange de
la résurrection du roi don Sébastien. Cette nouvelle
propagée dans les provinces pouvait produire un soulè
vement général au seul nom de don Sébastien, l'armée
portugaise était près de se rallier, et il était craindre
que quelque imposteur, profitant de cette disposition des
esprits, fit naître une révolte. Don Antonio, blessé pen
dant la bataille et sauvé par les siens, avait gagné Oporto
et proclamait lui-même le prochain retour du roi son
neveu.
Le conseil jugea que ceci était une ruse de guerre pour
exciter les Portugais la révolte. Chaque membre pro
posa son tour les mesures qu'il croyait propres
déjouer ce grossier artifice. Les avis divers dans les
moyens et l'application étaient unanimes dans leur cruelle
rigueur le roi se taisait; mais travers son masque im
passible perçait une morne satisfaction. Après que chacun
eut parlé, il remit don Sancho d'Avila le message du
capitaine Rodriguez en lui commandant de le lire haute
voix. Après cette communication, il dit avec l'accent bref
et rapide qu'il prenait toujours pour annoncer ses volon
tés Nous devons rendre grâce Dieu qui a mis en
Le 25 Mai courant, vers 8 heures du matin,
un attroupement d'environ cent ouvriers ter
rassiers armés de pelles, pioches et bâtons, et
conduit par le nommé Allemeersch, chef d'ate
lier, s'est opposé la reprise du travail au che-
miu de fer en construction, de Courlray
Ypres, au lieu dit Moulin-Brulé, sous Zillebeke;
de là il s'est dirigé le long du tracé, vers Co
nfines en forçant les travailleurs cesser et se
grossissant du plus grand nombre d'entr'eux.
La gendarmerie de cette résidences'est
immédiatement mise leur poursuite sous le
commandement du sous-lieutenant De Coster
les a atteints près de Confines, dispersé et
arrêté quatre des principaux instigateurs, qui
ont été livrés la justice.
Le principal coupable, Allemeersch, n'a pu
être arrêté.
Vers midi l'ordre était rétabli et la majeure
partie des ouvriers, a repris ses travaux.
On assigne comme origine de cette coalition,
un relard dans le paiement de la 15® échue
samedi dernier ce qui a causé des rassemble-
menls de terrassiers dans les cabarets.
Le receveur des contributions directes de la
ville prie les contribuables qui sont en retard
de payer les termes échus de leurs contribu
tions, de vouloir bien les acquitter dans la hui
taine passé ce délai il sera obligé d'envoyer des
sommations officielles tous ceux qui n'auraient
pas eu égard celte invitation officieuse.
Mercredi leSénat a entendu plusieurs rapports
et continué la discussion du Code forestier.
11 en a renvoyé la suite Vendredi.
La Chambre des représentants a discuté et
voté les articles du projet prorogeant la loi du
24 Mai 1848, qui permet la libre entrée des
machines.
nos mains cet imposteur; son châtiment ne se fera pas
attendre. La nouvelle de sa mort publiée en Portugal
mettra fin toutes ces trames. Depuis le commencement
de la guerre, les rebelles ont préparé cet artifice. Le
gouverneur de Tavira nous avait signalé l'apparition de
cet homme qui a tenté de se faire reconnaître dans
l'AIentejo et dont la trace s'est ensuite perdue. Depuis
trois mois sa sentence est prononcée, elle sera exécutée,
demain. Nous laissons ainsi au coupable le temps de
préparer sa dernière confession. Que Dieu lui fasse misé
ricorde
L'approbation du conseil fut unanime; chacun vit la
main de Dieu dans cet événement. Parmi ces personnages
éminens, il y en avait plusieurs qui étaient allés la cour
de Portugal et qui connaissaient le roi don Sébastien.
Nul ne demanda cependant constater par son témoi
gnage la non-identité du prisonnier avec le roi défunt
nul ne parut douter de son audacieuse fourberie. Don
Sancho d'Avila fut le seul qui osa faire une observation,
non dans l'intérêt de la vérité, mais par l'effet d'une
prudente prévision.
Sire, dit-il, sans doute cet aventurier a quelque
trait de ressemblance avec don Sébastien; les ennemis de