JOURNAL D'YPIIES ET DE L'AUROiYDlSSEMEiYT. H 1,201. 13vÉnée. y -.l;. 'V V r V* Jfeudl, 2 Juin 1853. cié: Vires acquirit eundo. ABONNEMENTST^YpnÈs (franco), par trimestre, 3 francs 50c. Provinces,4francs. NSEUT10NS: Annonces, fa ligne fa ccntiiocs. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 1 éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypkks, t" Juin. -• t Pendant que louteia Belgique s'apprête célé- rer un événement heureux qui doit consolider otrenationalité, le ptyrli clérical annonce, par l'organe de MJulé*Malon, qu'il ne sera tranquille et satisfait que lorsque toutes les mesures votées depuis 1(143seront supprimées, modifiées, faussées. La (mode noire, jalouse de voir notre pays jouir du calmemalgré la grande somme de libertés dont il est doté, veut faire de l'agi tation et provoquer le mécontentement. Comme tous les réactionnaires, en refusant d'admettre, :e bonne foi, les améliorations exigées par l'esprit du temps, ils fomentent les troubles po litiques qui, en un moment donné, produisent une révolution. Il n'y a pas fort longtemps, que MM. les con servateurs faisaient publier des homélies sur le danger qu'offrait l'inslabiTitéodes institutions politiques, et aujourd'hui ils veulent démolir tout ce qui a été fait depuis 1114(1 et, chose curieuse, avec leur concours sincère ce qu'ils disaient. Les lois électorales que le parti catho lique a votées avec empressement et qui lui sont plus favorables qu'au libéralisme, doivent cire réformées. Les dispositions légales sur les fondations charitables doivent être changées de façon ce que le clergé soit le dispensateur unique et sans contrôle du patrimoine de l'in digence. Enfin le monopole de l'instruction doit lui être assuré, mais en ayant soin de l'affubler du manteau de la liberté de l'enseignement. Telles sont les exigences de la bande noire, qui veut mettre notre pays en coupe réglée, le ruiner et l'asservir. Mais qu'elle se mette l'oeuvre et nous verrons si une opposition for midable ne viendra pas poser un obstacle invincible ces sinistres projets. Le libéralisme attend avec calme, mais avec résolution, les attaques du cléricalisme qui se prépare au combat avec trop de fanfaronnade, pour des gens qui n'aiment pas lutter au grand jour. Notre opinion ne doit pas agir maintenant, elle n'a qu'à surveiller les menées ultramonlaines, les dévoiler, et se préparer repousser, avec énergie, les atteintes qu'on pourrait porter ouvertement ou clandestinement L'INFANTE. VI. (suite.) Isabelle s'avança, tremblante, et raconta brièvement les faits qu'elle avait appris et ceux dont elle avait été témoin dans l'Atalaya; sa douleur, l'clfroi de sa situation donnaient ses paroles une éloquence vive et vraie. Le roi l'éeouta avec le même visage impassible, tandis que doua Luisa, dont ce récit ravivait la fois l'espérance et les craintes mortelles, étouffait ses larmes et priait en son cœur. Dieu seul a su quelle conviction entra en ce moment dans l'esprit de Philippe II; peut-être s'arran- gea-t-il avec sa conscience en restant dans ie doute. Quoi qu'il en soit, sa volonté était arrêtée, inébranlable rien ne devait la fléchir; car elle avait pour motif les plus violentes passions de son coeur, l'ambition et la jalousie. Lorsque Isabelle eut achevé son récit, il lui dit sévèrement Voilà, certes, un tissu de fourberies et de menson ges fort habilement arrangé; nous ne vous en ferons point complice, et nous voulons croire que vous avez été trompée, madame la duchesse. Ce misérable subira son châtiment, et nous ne pousserons pas plus loin les effets de notre justice, de crainte d'avoir punir des personnes qui nous sont chères... ces libertés, qui nous ont aidé traverser heureusement une époque révolutionnaire. Le libéralisme a pu maiuleoir notre pays dans un calme parfait, pendant que les Empires qui nous entouraient, croulaient. Ce sera uo éternel honneur pour lui, surtout en présence de la tactique actuelle de la bande noire, qui ne rêve que bouleversement et démolition. INTÉRIEUR. Samedi le Sénat a commencé la discussion du projet de loi relatif l'expropriation forcée. Il en a renvoyé la suite mardi. Il reprendra lundi la discussion des projets son ordre du jour. Nous avons omis de dire que dans la séance de vendredi, le Sénat avait adopté définitive ment le projet de Code forestier, la majorité de 31 voix contre 5. f, La Chambre des représentants a tenu une courte séance dans laquelle elle a adopté le pro jet qui proroge la loi sur les droits différentiels et celui qui alloue un crédit de fr. 16,921-34 au déparlement de la guerre. A l'ouverture de la séance elle s'était occupée d'un feuilleton de pétitions. La Chambre des représentants a prolongé ses travaux au-delà des prévisions qu'il était permis d'émettre il y a une dizaine de jours. Le mariage du prince rpyal, au sujet duquel des commu nications lui seront faites Lundi ou mardi, y est pour quelque chose. On annonce de plus maintenant, qu'avant la clôture de la session, la Chambre sera mise même de voter un projet de loi ayant pour but l'établissement d'un service de navigation vapeur entre Anvers et New-York. Lundi la Chambre des représentants et le Sénat ont reçu communication officielle du mariage du duc de Brabanl. Cette communication a été accueillie aux ap plaudissements des deux Chambres, qui ont décidé qu'elles iraient en corps présenter leurs félicitations au Roi. Après celte communication, le ministre des affaires étrangères a présenté la Chambre des Sire, interrompit dona Luisa, point de grâce pour moi Mais suspendez ce terrible arrêt Si quelque jour vous aviez uu remords... Ce sang serait versé... Dieu ne pardonnerait pas Ilélas que peut maintenant votre prisonnier? Laissez-lui la vie, la vie que nul regret ne peut racheter... Voiis m'accorderiez celle du plus grand criminel, si je vous la demandais genoux... Ceci est un crime d'état, de lèse-majesté; nous ne pouvons le pardonner, dit le roi, avec une inexorable décision. Sire, dit dona Luisa, en se relevant avec l'énergie d'une douleur sans espoir, prenez garde, il faudra me condamner aussi, car toute ma vie je rendrai témoignage contre vous... je dénoncerai devant toute la chrétienté le crime que vous aurez commis. Don Sébastien a été re connu... On l'a vu... D'autres voix s'uniront la mienne pour proclamer la vérité... En vain vous le traînerez un infâme gibet, et vous y attacherez la sentence qui le déclarera un traître et un imposteur; quand il sera mort, les peuples diront que c'était le roi don Sébastien, et que vous l'avez assassiné Elle s'arrêta brisée, étouffée par les sanglots. Philippe II se taisait. Ces paroles audacieuses le frappaient la fois de colère et d'inquiétude. Il savait quel parti ses ennemis pouvaient tirer d'une telle accusation; il crai gnait les doutes de la multitude, et peut-être la vengeance représentants, un projet de loi destiné ratifier une convention conclue avec la maisou Notte- boom d'Anvers, pour l'établissement d'unservice de navigation vapeur entre Anvers et New- York. La Chambre a ensuite discuté un projet in terprétatif de l'art. 112 de la loi sur la milice, mais elle ne s'est plus trouvée en nombre au moment du vote. Le Sénat a discuté la loi des péages, le budget de la dette publique et commencé la discussion du projet de loi relatif la garde civique. Lundi dernier, le Roi est revenu en ville 11 heures et demie. A midi, S. M. a reçu en audience solennelle, M. le comte de Chreptowitcb, envoyé extraor dinaire et ministre plénipotentiaire de Russie près notre cour. M. le comte de Chreptowilch était arrivé la veille et était descendu l'hôtel de Belle-Vue. Des voitures de la cour, en grand gala, dans l'une desquelles se trouvait M. le général Cruquembourg, sont allées l'y prendre et l'ont conduit l'audience de S. M., qui il a remis ses lettres de créance. M. H. de Brouckere, ministre des affaires étrangères, et tous les officiers de la maison du Roi, assistaient cette audience. M. le comte de Chreptowitch a été reconduit l'hôtel de Belle-Vue avec le même cérémonial. Le Roi est retourné Laeken aussitôt après. Avant l'audience solennelle, S. M. avait reçu lord Howard de Walden, ministre d'Angleterre, en audience particulière. mm> 9 - Mariage du duc de Brabant. COMMUNICATION OFFICIELLE. Dans la séance d'hier M. le ministre des affai res étrangères a fait au Sénat et la Chambre des représentants, l'importante communication que voici Messieurs, Le Roi nous a chargés de vous annoncer un fait important pour l'avenir de notre patrie, le prochain mariage de S. A. R. Mgr le duc de Rrabant avec S. A. I. cl R. Madame l'archiduchesse Marie-Henriette- Anne d'Autriche. de quelque fanatique; il craignait surtout les derniers momens de celui qu'il avait condamné. Il fallait que sa (in fut publique, et peut-être quelqu'une de ses dernières paroles retentirait-clle parmi la foule. Philippe II se rappelait quels ennemis lui avait suscites la mort du comte d'Egniont; un sentiment de prudence l'arrêta; il calcula rapidement qu'un autre moyen pouvait le délivrer de don Sébastien. Dona Luisa comprit l'hésitation du roi, elle crut qu'un mouvement de justice et de miséricorde s'élevait en lui et elle tomba derechef ses genoux, n'ayant plus la force de le supplier que par ses larmes. Il se pencha comme pour la relever, et retint dans sa main pâle et décharnée les deux mains qu'elle étendait vers lui. Madame, dit-il, c'est votre obstination soutenir la fourberie de cet homme qui l'envoie la mort. Si vous ne persistiez pas dans une erreur si étrange, s'il confes sait hautement son crime, s'il déclarait qu'il a pris faus sement le titre et le nom de don Sébastien de Portugal, nous pourrions lui faire grâce de la vie. Quoi, sire, s'écria dona Luisa épouvantée, il devrait se renier lui-même, et moi je soutiendrais par mon témoignage cet affreux mensonge qui le rayerait sans retour de son rang ici-bas?... Jamais, jamais! 11 ne voudra pas sauver sa vie ce prix Que Dieu sauve alors son Ame dit le roi avec une

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