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Chronique politique.
Celle union comble les vœux et assure le bonheur
d'un prince dont la Belgique est hère juste titre;
elle satisfait en même temps aux plus hautes conve
nances politiques.
Par sa naissance, la future duchesse de Brabant
appartient une maison souveraine qu'a illustrée
l'éclat de ses vertus non moins que la grandeur de
ses destinées. Par les dons de son heureuse nature,
par son caractère élevé, par toutes les qualités
érainentes qui (a distinguent, l'archiduchesse Marie
protueL de rendre la Belgique, avec leurs noms
vénérés, les belles et populaires images de Marie-
Thérèse et de Louise-Marie.
Les exemples qu'elle trouvera autour d'elle con
tinueront, en les complétant, ces traditions de
famille. Comme le roi et ses nobles enfants, elle
s'identifiera avec tous les sentiments d'un peuple
renommé pour sa loyauté, pour sa franchise, pour
son attachement ses mœurs, ses institutions,
son indépendance. Belge d'adoption, elle le sera par
le cceur; elle deviendra un gage de perpétuité et de
félicité pour la dynastie, comme elleest déjà un gage
de sécurité pour notre pays; celui-ci, eu effet, se
voit rattaché ainsi, par un nouveau lien, une an
tique monarchie essentiellement intéressée conso
lider la paix du monde et sauvegarder, de concert
avec lesautres puissances, les traités qui ont consacré
la nationalité belge.
On écrit de Paris23 maila Gazette
cTAugsbourg
11 y a quelques jours, M. de Kisselcff a eu une
conversation avec M. Drouyn de Lhuys sur la note
bien connue que le gouvernement français a fait
remettre au ministre belge il y a presque un mois.
L'ambassadeur russe a déclaré au ministre français
qu'il ne saurait voir pour la France dans la question
d'Orient aucun motif de toucher l'indépendance et
la neutralité de la Belgique, qui sout reconnues
par toutes les puissances européennes.
La Russie n'aurait nullement l'intention de de
mander la Turquie rien qui soit contraire aux
traités existants; elle aurait bien moins encore l'in
tention de forcer la Turquie lui faire de pareilles
concessions.
Mais quand même les circonstances viendraient
la contraindre regarder ces traités comme abolis
ou tombés en désuétude, la Russie n'en insisterait
pas moins de toutes ses forces sur le maintien de
l'indépendance belge. Il va de soi que je ne prétends
pas vous transmettre le texte exact, mais seulement
le sens et la portée de celle conversation.
Par arrêté royalle sieur Mulle, candidat notaire
et juge suppléant la justice de paix du canton de
Thielt, est nommé notaire la résidence de Thielt,
en remplacement de son père, démissionnaire.
Liste des jurés résidant dan* V arrondissement judi
ciaire qui sont appelés faire partie de la a* série
de la seconde session de i853.
1" Docliy, Emmanuel, bourgmestre, S'Jean.
2* De Codt, Henri, propriétaire, Ypres.
5*Delehaye, Charles, conseiller communal,
Hooglede.
4° Tack, Charles, receveur, Oostvleteren.
b° D'Hondt, Henri, rentier, Ypres.
6* Therry, J., notaire, Neuve-Église.
commisération hypocrite. Nous permettrons qu'un prêtre
l'assiste ses derniers moraeus. Son repentir pourra
trouver grâce devant le ciel, et plus heureux que nous,
pauvres pécheurs, il peut entrer demain dans la béatitude
éternelle. Allez, madame, ajouta-t-il, en congédiant du
geste dona Luisa, allez et priez Dieu pour l'âme de ce
malheureux
Elle hésita un moment, puis vaincue par son désespoir,
elle s'écria Eh bien, sire, que faut-il faire? Je con
sens tout ce qui peut sauver sa vie me voici soumise
qu'ordonnez-vous
Que vous ne vous laissiez pas abuser plus longtemps
par ce grossier mensonge; mais le salut de cet homme ne
dépend pas de vous seule; s'il persiste dans sa fourberie,
il sera pendu demain.
Ah que Dieu nous fasse miséricorde murmura
dona Luisa.
Les personnes qui s'intéressent au sort de ce mal
heureux pourraient aller lui dire que sa vie dépend de
cette déclaration, reprit le roi en se tournant vers Isabelle;
nous ne leur refuserons pas un ordre pour pénétrer
jusqu'à lui.
Sire, dit dona Luisa avec résolution, ainsi vous
accorderez la vie et la liberté au prisonnier, s'il déclare
que le nom et le titre qu'il a pris n'étaient pas véritables?
Nous lui accordons la vie et la liberté, sous con-,
Ou 29 Mal au 1" Juin luclus.
Le Moniteur français annonçait hier que la voie
des négociationsuCoustanlinople, n'était pas encore
lermée. On motive sur cette assertion la reprise en
hausse qui a eu lieu sur toutes les valeurs la Bquçse
de Pâl is d'avatil-hier.
Nous signalons l'attention de nos lecteurs la
reproduction par le Moniteur français d'un article
du Morning-Post très-injurieux pour la Russie, que
l'on accuse de convoitise et de chercher tromper
les forts en menaçant les faibles.
Avant-hier la Cour d'appel de Paris a entendu
tous les avocats, dans la cause des correspondances
étrangères. La plaidoierie de M" Berryer a fait une
grande sensation.
Des journaux de Londres annoncent que Mazzini
y est de retour. S'il lui était permis, dit le Morning
Adeerliserd'écrire et d'imprimer de quelle façon
miraculeuse il s'est sauvé, les gouvernements eux-
mêmes çn seraient surpris.
Après la dernière insurrection de Fribourg, l'au
torité qui gouverne ce canton a créé une Cour mar
tiale qu'elle a chargée d'eu juger les auteurs et les
complices. Cette Cour a procédé son office et a
rendu son arrêt le ai de ce mois. La peine de la
réclusion a été prononcée contre tous; elle varie,
autant qu'on a pu le savoir, de un huit ou dix ans;
M. Delley, curé de Torny, a été condamné 3o ans
de réclusion, comme M. Perrier.
La Suisse dit propos de cet arrêt Nous n'avons
pas pris la parole pour les coupables. Nous condam
nons ceux du 3a avril, comme nous condamnerions
ceux qui ont sabré les électeurs Bulle, proclamé
une élection contestée sans avoir obéi la loi qui
veut qu'on compte les volants, et dévasté l'établis
sement d'un conservateur Vaulruz. Mais il est
évident qu'à Fribourg on ne condamne que les ad
versaires du régime et cela même par la voie d'un
tribunal inconstitutionnel
La Suisse a raison de dire qne la Cour martiale
est un tribunal inconstitutionnel. Cela résulte d'une
note que le gouvernement de Berne lui-même a
adressée au conseil fédéral le 18 de ce mois, sur
l'affaire de Fribourg. La même note constate aussi
que le gouvernement de Fribourg est un gouverne
ment irréguliet, contraire la Constitution fédérale,
ce qui explique suffisamment les tentatives faites
par une grande partie de la population pour se
soustraire son! juge.
Les nouvelles de Rome sont du ao mai. Depuis
quatre jours le Pape était parti pour Porto-d'Anzio,
où il devait rester jusqu'à la Fête-Dieu, Porto-d'An-
zio est un petit port de la Méditerranée (l'ancienne
Antiutn) 7 ou 8 lieues de Rome, qu'il est question
dé restaurer depuis quelque temps. La chambre
apostolique y a acheté de ia famille Albani un petit
palais, qu'elle a fait meubler convenablement; c'est
là que le Saint Père est logé. L'air est délicieux
Porto-d'Anzio, durant le printemps et une partie
de l'été; aussi le Pape passe une grande partie de
la journée hors de sou palais, et visite pied les
environset les bords de la mer. Dès le surlendemain
de son arrivée, il est allé visiter Nettuno, terre qui
appartient la famille Borghèse.
Une corvette française et un bateau vapeur de
la marine pontificale sont au port la disposition
de Sa Sainteté pour ses promenades sur mer.
Suivant VEpoca et la Heraldoon attend bientôt
en Espagne le roi de Bavière. Le bateau vapeur
dition qu'il sera banni du royaume, qu'il sera déporté
dans quelqu'une de nos possessions des Indes orientales,
d'où il ne pourra sortir sous peine de mort.
Et quel garant, sire, de votre promesse
Ma parole royale, je la donne, madame.
Elle alla vers le prie-Dieu, et dit en montrant un livre
ouvert -r-Sire, jurez-le aussi par les saints Evangiles.
Je le jure, répondit-il eu étendant la main. Madame
la duchesse d'Avero, approchez.
Il prit une feuille de papier et écrivit A l'alcade de
la forteresse de Badajoz, don Rodriguez Nuncz. Notre
bon plaisir est que la duchesse d'Avero puisse entrer
dans l'Alcazar et visiter les prisonniers commis votre
garde. Vous l'aurez pour entendu. Moi, le roi.
Tenez, »jouta-t-il; vous êtes libre d'user de cet
ordre. Si ee malheureux veut avouer son crime, des
témoins que nous allons désigner d'avance seront prêts
recevoir sa déclaration; s'il persiste, tout est fini; il n'y
a plus d'espoir pour lui que dans la miséricorde de Dieu.
Quant son compagnon, don Juan de Matha, voulant
user de clémence son égard, nous le bannissons per
pétuité de toute l'étendue de nos états, et nous ordonnons
la confiscation de ses biens au profit du couvent des
Bénédictines de Badajoz. L'arrêt en sera expédié aujour
d'hui même. Allez.
Dona Luisa ne pleurait pins; l'énergie d'une résolution
Pizarro, qui a été le chercher dans un des ports
d'Italie, doit le débarquer Barcelone/Valence ou
Malaga,
Les nouvelles d'Italie diAfenf:, au^pontraire, que le
roi de Bavière devait arriver de Naplés Rome le
ao, y assister la Fêle -Dieu àu Vatican, et regagner
Munich en passant par Florence.
Les nouvelles de LishopVie du 10 anr
solution d'un bataillon corrynercial (i
signation) qui aurait ipsûllé le Roi
funérailles la princesse Âmalia.
La session du Corps-Législatif
close samedi 38.
Le procès des correspondaM
terminé le même jout? par un* jfqùi t je 1
jugement de première instance, avec quelques mo
difications de détail.
Le fameux complot de Marseille avec sa machi
infernale est complètement avorté. La cour impé
riale d'Aix a rendu un arrêt de non lieu.
Le prince Menschikoff est décidément parti de
Constantinople, et les négociations qu'il était char
gé de mener fin sont rompues. On ne croit pas
la guerre pour cela. On suppose que l'empereur de
Russie accréditera un autre diplomate Constanti
nople, et qu'on finira par s'enfeiidre.
Lord Malmesbury dans la Chambre des lords et
M. Disraeli dans la Chambre dès Communes, ont
adressé le 37 aux ministres de la Reine, les interpel
lations qu'ils avaient annoncées sur les affaires de
Constantinople. Lord John Russell a répondu que
les ambassadeurs de Frànce et d'Angleterre Con
stantinople ont apprécié la situation et les exigen
ces du prince Menschikoff de la même manière, que
les dernières instructions envoyées lord Redcliffe
lui réservent une très-grande liberté d'action, et
enfin que l'esprit de ces instructions est de déieudre
l'intégrité et l'indépendance de l'empire ottoman.
C'est une assurance que de son côté le comte de
Clarendon a donnée la Chambre des lords.
U y a eu des troubles Smyrne l'occasion de»
fêtes de Pâques, grâce la calomnie qui a déjà
fait de nombreuses victimes parmi les Juifs et qui
les accuse de mêler du sang de chrétien leurs pains
azymes. Il a fallu pour comprimer ces troubles des
mesures très-sévères. Le gouvernement a publié
une ordonnance suivant laquelle tout Grec au-des
sous de dix-huit ans qui commettrait des voies de
fait envers un Juil recevrait vingt-cinq coups de hâ-
ton sur la plante des pieds,et chaque Grec âgé de plus
de dix-huit ans en recevrait cinquante. Cette ordon
nance a été lue dans les rues et dans les églises. On
a vu encore plusieurs attentats, mais la peine ayant
été sévèrement appliquée, la peur des coups de bâ
ton a rétabli la tranquillité. Mais le peuple est en
core en émoi, car il est convaincu que les Russes
viendront bientôt pour rendre aux Turcs ce qu'ils
auront fait aux grecs.
Le 10 mai au soir, le gouvernement a fait arrêter
un avocat grec qui prêchait publiquement dans les
cafés la révolte contre le gouvernement. Il avait pris
pour prétexte les Juifs, et disait qu'il possédait des
livres prouvant que les Juifs offrent le sang des
chrétiens leur Dieu, l'occasion de la Pàque.
L'avocat étant un Grec non sujet de la Porte, le gou
verneur n'a pu le punir, mais il a averti le consul de
la Grèce en le priant de le faire puuir d'après les
lois grecques.
Les nouvelles de France n'ont pas d'intérêt au
jourd'hui. La Bourse de Paris continue d'être livrée
généreuse éclatait dans son regard; elle était calme,
résignée, prête tout. Dans les situations extrêmes et
inévitables, le sang-froid s'accroît toujours ainsi en
proportion du péril, il y a un sens profoud dans ce vieux
proverbe espagnol qui dit Dieu nous garde des douleurs
que nous pourrions supporter sans mourir.
Dona Barbara attendait la porte du cabinet. La prin
cesse ne put échanger un seul mot avec Isabelle, ses
dames l'environnèrent dès qu'elle fut rentrée dans sou
appartement, et, pouréchapper du moins leurs regards,
elle se réfugia dans l'oratoire d'Isabelle, l'ordre du roi
la main, et dit dona Barbara de tout disposer pour
qu'elle put se rendre l'Alcazar sur l'heure même.
Aussil ôt une des duègnes fit avertir le gra nd-écuyer qu'une
dame de la maison des infantes allait sortir, afin qu'il
envoyât l'équipage et la suite convenable. La jeune
duchesse revêtit le costume que les femmes de cette
époque portaient pour sortir pied ou en litière. C'était
une ample mante noire, assez semblable un domino,
qui couvrait tout l'habillement, et dont les manches
ouvertes traînaient jusqu'à terre; un voile de taffetas
cachait leurs cheveux, et elles déguisaient leurs traits
sous une espèce de masque noir et camard, pareil ceux
qu'on appelait alors en France touret de nez. Quand cette
toilette fut achevée, Isabelle entra dans l'oratoire. Dona
Luisa priait agenouillée. [La suit» au prothain