Chronique politique.
35 pour la dispense accordée aux hommes qui
viennent d'une commune où il n'y a pas dej
garde civique.
Le Sénat a adopté le budget des voies et
moyens et discuté le budget de la justice.
La Chambre des représentants a été saisie
d'un projet de loi par lequel la dotation du duc
de Brabant sera portée de 200 mille fr. 400
mille, partir du jour de son mariage, et qui
ouvre un crédit de 200 mille francs pour l'a
meublement du palais Ducal et du palais de
Tervueren.
La Chambre a ensuite commencé la discus
sion du projet de loi relatif au chemin de
fer de Tubize aux Acren.
Jeudi le Sénat a volé définitivement par 24
voix contre 22, la loi sur la garde civique. Mais
avant ce vole, il est revenu sur celui de l'article
relatif aux douze exercices. La disposition
adoptée la veille a été rejetée celte fois éga
lité de voix, et l'article lui-même qui consacrait
six exercices a été rejeté pareillement.
Les autres amendements présentés par M. le
ministre de l'intérieur ont été adoptés.
Le Sénat a discuté la loi sur les distilleries et
la loi sur l'expropriation forcée. U a adopté les
neuf premiers articles de cette dernière.
La Chambre des représentants a continué,
sans la terminer, la discussion du projet de loi
relatif au chemin de fer de Tubize aux Acren.
A l'ouverture de la séance, M. te ministre de
l'intérieur a présenté un projet de loi ouvrant
un crédit de 5111 mille francs, répartir en
quatre années, pour l'achèvement du monu
ment élever au Congrès national.
Le projet a été renvoyé l'examen des sections.
Des fêtes brillantes auront lieu Bruxelles
l'occasion du mariage de S. A. R. le duc de
Brabant. Le gouvernement et la ville uniront
leurs efforts pour que les réjouissances soient
dignes de la capitale et de l'événement qu'elles
doivent consacrer. Ces fêtes seront toutes popu
laires: une grande cavalcade historique et un feu
d'artifice, digne cette fois de son nom, consli-
tueionl les principales parties du programme.
Un arrêté royal du 30 mai supprime la place
de commissaire de police Warnêton. (Flandre
Occidentale.)
Conr d'assises de la Flandre occidentale.
Audience du 30 Mai. La nommée Henriette La-
quointe, fille de François, âgée de 25 ans, servante, née
Mannekensvcre et domiciliée Bruges, convaincue
d'avoir commis des vols domestiques daus le courant de
1852, a été condamnée cinq années de réclusion sans
exposition.
Audience du 31 Mai. Le nommé Pierre Lambrecht,
fils de Joseph, âgé de 19 ans, meunier, né Lendelede
et domicilié Hollebeke convaincu d'avoir commis
plusieurs vols avec circonstances aggravantes, a été con
damné huit années de travaux forcés, l'exposition et
rester, après avoir subi sa peine, pendant huit ans sous
la surveillance de la police.
Audience du 1' Juin. La nommée Sophie-Rosalie
De Smet, fille de Jean, âgée dé 29 ans, dentellière, née
et domiciliée Locrc, convaincue d'infanticide, a été
condamnée la peine de mort, dont l'exécution se fera
sur une des places publiques de la ville de Bruges.
Audience du 2 Juin. La nommée Sérnphine De
Clercq, fille de François, âgée de 27 ans, servante, née
Bcerncmet domiciliée Zillcbeke, accusée d'iufanticiiiè.
a été acquittée, mais le ministère public a fait des réser
ves pour poursuivre correctionnellcment ladite Séraphine
De Clercq, du chef d'homicide involontaire.
Du 3 Jtulu an 4 inclus.
Nous avons des nouvelles de Yera-Cruz du 5 mai.
La plupart des journaux y avaient été supprimés.
Un décret du général Santa-Anna a destitué tous
les officiers qui s'étaient volontairement constitués
prisonniers de l'armée américaine du Nord, dans
la campagne de i847, lors de l'envahissement du
Mexique. Le général Arista a été condamné l'exil.
Il est la Havane.
La reine Isabelle a envoyé Santa-Anna la grand'
croix de Charles III d'Espagne.
La Bourse de Paris a continué hier 9on mouve
ment de baisse. On fait cependant de grands efforts
hors et dans les journaux pour rassurer les spécula
teurs. Outre les bourrades appliquées aux baissiers,
par les feuilles semi-officielles, la Presse publie
chaque jour un article sous ce titre La guerre est
impossible.
Aujourd'hui le Journal des Débats fait mieux que
cela. Il résume la marche des négociations suivies
Couslanliiiople par le prince Menschikoff, fait
connaître en substance la portée de la convention
que la Russie voulait obtenir de la Porte; il en trouve
les termes modérés et en conclut l'impossibilité
d'un conflit sérieux entre les deux puissances.
Des interpellations ont été adressées au ministère
anglais dans les deux Chambres, sur la question de
savoir si. pour le cas où la Russie enverrait sa flotte
Conslantinople, et M. d'Israëli a calculé qu'elle
pourrait être le 9 juin dans les Dardanelles, le gou
vernement avait donné l'amiral Dundas des in
structions pour qu'il s'y rendit immédiatement de
son côté.
Lord Clarendon la Chambre des lords, et lord
John Russell la Chambre des communes, ont re
fusé de répondre.
Le Times annonce que le prince Menschikoff est
arrivé de Constantinople Odessa, le a3 mai au soir.
Le Moniteur prussien du 28 mai promulgue la loi
du 7 mai r853, relative la formation de la première
Chambre de Prusse. Les membres sont nommés par
ordonnances royales, héréditairement ou vie. La
constitution de la première Chambre ne peut être
modifiée que par des lois.
P. S. Une dépêche télégraphique de Trieste datée
de mardi soir, apporte l'Indépendance, des nou
velles de Constantinople du a3, d'après lesquelles,
en parlant, le prince Menschikoff aurait emmené
avec lui tout le personnel de la légation russe et
aurait mis ses nationaux sous la protection de la
légation d'Autriche. On craignait d'apprendre bien
tôt l'occupation des principautés danubiennes.
Une forte reprise en hausse a eu lieu la bourse
de Paris d'avant-hier. Elle est attribuée la convic
tion où l'on est maintenant que l'affaire d'Orient
s'arrangera l'amiable.
La Gazette de France fait une remarque assez pi
quante. On avait dit de toute part que si la France
et l'Angleterre marchaient d'accord dans la question
son front, traversé d'une large cicatrice, il dit
Vous m'auriez toujours reconnu cette marque,
n'est-ce pas
Et comme elle lui répondit vivement par un geste
affirmatif, il ajouta
Mes bons Portugais me reconnaîtront quand je me
montrerai eux. J'ai trop différé; j'ai trop écouté de pru
dents conseils... J'ai trop ménagé ce peu qui me reste de
vie.*. Que Dieu me garde de mourir ici Mais, quand
j'aurai chassé les Espagnols de mon royaume, quand
nous serons Lisbonne, quand vous aurez été couronnée
reine de Portugal... alors... dona Luisa, je le sens, ma
fin sera proche; car ma vie se sera épuisée dans l'accom
plissement de mes desseins. J'irai vous attendre près des
rois mes ancêtres, dans le royal monastère de Belem...
là-bas.
II s'arrêta, faible, anéanti, et montrant de la main,
travers la fenêtre, les montagnes de Portugal.
Sire, dit «iona Luisa, de toutes ces espérances que
vous me faites concevoir, je n'en veux qu'une, c'est celle
de partager votre sort pendant les années que vous res
terez sur la terre Dieu, qui vous a miraculeusement
sauvé, vous conservera. Mais savez-vous où vous êtes et
quels dangers vous environnent? Écoutez-moi, car nos
moments sont comptés. Sire, vous êtes au pouvoir de
votre plus cruel ennemi; il a résolu votre mort...
Il n'osera interrompit don Sébastien.
Hélas sire, avec lui l'effet suit toujours la menace.
Mais toute la chrétienté lui demanderait compte de
mon sang Sa puissance est grande, mais pourtant il
n'osera pas frapper si haut, vous dis-je 11 a fait tomber
d'illustres têtes, mais celle d'un roi Non, non, il aura
peur d'y toucher
Son abominable hypocrisie a trouvé le moyen de
justifier ce forfait inouï en vous accusant de mensonge et
de fourberie, répondit dona Luisa ah sire, vous ne
savez pas encore jusqu'où va sa duplicité
Alors elle raconta brièvement ce qui s'était passé, l'en
trevue qu'elle venait d'avoir avec Philippe II, et les con
ditions qu'il mettait sa clémence. Don Sébastien, que
ses paroles avaient d'abord ému d'élonnement et d'indi
gnation, l'écouta avec une attention triste et calme. Quand
elle eut achevé, il dit froidement
Je reconnais la politique cauteleuse et cruelle de
Philippe II. Cette déclaration le délivrerait plus sûrement
de moi que ma mort elle imposerait silence aux protes-
talionsdemes partisans. Alors il serait bien véritablement
roi de Portugal; moi vivant je lui aurais légué mon héri
tage. Jesuis son prisonnier, et pour rançon il me demande
mes droits, mon rang, mon nom, tout ce que je suis.....
d'Orient, la paix était assurée. Orj d'est du jour
précisément que cet accord a été affirmé en plein
Parlement, que les intérêts se joùt alarmés, que la
panique s'est faite Paris et qùeles fonds ont baissé
la Bourse defcondies. La Çatéfte en conclut que
c'est l'accord de l'Angleterre avec la Russie, l'Au
triche et la Crusse, qui Jipoïl là garantie du main
tien de la paix, dans l'étàractbel de l'Europe.
I.e*mêmejiinirnal signale de qu'il y a de singulier
voir toutes les puissaucëjcfg.'6fiennes répéter da^
leurs manifestes et dahs leurs protocoles qu'$,
veulent la conservaliotùlçsi'èmpire ottoman.
parole des rois trèa-cnréfieiis, dit-elle, aur
bondir nos chevaliers dbùronnés d'autre!
aurait appelé rénégat ceux qui àuraie
un si beau zèle pour les/Turcs. a Of
Le duc de Gênes a quitté Pari'mardi matin. I
est arrivé Londres le sojr même, et a été reçu pa
la reine Victoria le lendemain, 3 heures de l'après-
midi. *1
Le Sénat piémontais a voté; sans discussion, le
projet de loi relatif aux 400 mille francs destinés
en prêt aux réfugiés lombards naturalisés.
La Chambre des députés a «*)té après une dis*
cussion de plusieurs jours,'la loi sur le recrutement
militaire. La majorité, propos dé l'art. 98 de celle
loi, a eu le tort d'émettre un Voie de nature ame
ner de nouvelles difficultés entre le;gouvernement
et l'épiscopat.
Un membre de la gauche, M. Brofferio,invoquant
la disposition du statut constitutionnel, d'après
laquelle tous les citoyens sont égaux devant la loi,
voulait que les séminaristes fussent soumis la
conscription. L'extrême gauche l'a appuyé, et défi
nitivement,après de vifs débats, la majorité a décidé
qu'à l'approche du tirage au sort le gouvernement
déclarera le nombre des séminaristes qui sont néces
saires au sacerdoce, et que ce nombre sera exempté
sur la désignation des évêques. 11 est plus que pro
bable que le Sénat rejettera cet article. On a fait
remarquer dans la discussion, qu'en 1848, lors de U
guerre de Lombardie, on avait grand besoin de sol
dats, cequi n'empêcha pas lesChambresde repousser
un projet de loi qui appelait les clercs au tirage de la
conscription.
Le projet qui vient d'être adopté dispose de plus,
quant au clergé régulier, que nul ne pourra faire
des vœux monastiques qu'après avoir satisfait la
loi du recrutemeut.
Le conseil fédéral suisse a pris le 28 mai, un
arrêté par lequel tous les cantons sont invités
mettre immédiatement leurs contingents militaires
en état de répondre au premier appel. Le président
de la confédération, M. Naeff, a notifié aux cantons
cet arrêté, rendu,dit-il, pour sauvegarder l'intégrité
de la patrie.
Nous ne voyons pas dans cette mesure un présage
de guerre. La Suisse se lient sur ses gardes et fait
bien; mais elle n'attaquera pas l'Autriche, coup
sûr, et l'Autriche ne l'attaquera pas davantage; tout
au plus aura-t-eile recours h un blocus. 11 en est
question, et l'on dit que la solution du différend dé
pendra beaucoup dt lu loi sur les étrangers dont
s'occupe eu ce moment le grand conseil du Tessin.
Un journal de Vienne dit que le Wurtemberg et la
Bavière s'associeront au blocus, et l'on ajoute ,mais
tous ces faits sont douteux, que le roi de Prusse
profitera de l'occasion pour revendiquer plus haut
que jamais la principauté de Neuchâtel.
La présence du roi des Belges dans notre ca
pitale, dit une lettre de Vieuue, a douiié lieu, quant
ces rapports politiques, de différentes, et pour
Par le Christ mort sur la croix, je ne me rachèterai pas
ce prix Que mon sang retombe sur lui
Dona Luisa se tourna avec effroi vers la porte, et leva
ses mains jointes au ciel comme pour lui demander encore
un instant. Puis elle se jeta aux genuux de don Sébastien
et lui dit avec véhémence
Sire, je n'ai qu'un moment pour vous parler, pour
vous persuader... Voyez, je suis vos pieds, je vous
demande grâce pour votre vie, pour la mienne Ne les
condamnez pas toutes deux par votre refus Eh qu'im
porte ce litre, ces grandeurs, dont vous avez vu de près
le néant Ah sire, les plus humbles ici-bas sont les plus
heureux Autrefois, il m'en souvient, vous aviez souvent
envié le repos d'une vie sans ambition, exempte des
cruels soucis du pouvoir. Alors vous me disiez que l'or
gueil de ce rang suprême ne valait pas le bonheur que
vousdonnait mon amour. Eh bien si je vous suis toujours
chère, vivez pour moi... Je vous suivrai dans votre pau
vreté, dans votre exil... Nous irons nous cacher dans
quelque contrée solitaire du Nouveau-Monde nous
oublierons ce que nous avons été. Le roi de Portugal sera
véritablement mort; mais don Sébastien vivra, il vivra
pour moi seule Ah .'je bénirai alors les volontés de Dieu
(Lu suite au prochain