Jeudi, 30 Juin 1853.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
W 1,969. 13" Année.
Vires acquirit eundo.
Chronique locale.
«ÏNEMENTS Yms (franco), par trimestre, 5 francs 30 c. Provinces,4francs.
ERT10NS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes.
Le Progrés paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
ïprfj, 99 Jtnin.
Une manifestation sublime a eu lieu Liège
ur fêler le retour d'Italie de NI. Frère-Orban,
cien ministre des finances. Un banquet de
trois cent cinquante couverts avait été organisé
dans la vaste salle du Casino, et tous les nota-
les de la ville de Liège et de la province s'étaient
«pressés de souscrire et de coopérer cet acte
e gratitude nationale. M. Frère-Orban a été
ccueilli par des acclamations enthousiastes et a
prononcé un discours plein d ame et d'énergie,
.que nous sommes au regret de ne pouvoir re
produire, mais qui se résume en une magnifique
affirmation des principes libéraux et un appel
la fermeté du libéralisme.
Point de faiblesse point de découragement
point de défaillances, tels ont été les mots pleins
de chaleur que M, Frère a adressés au parti
libéral belge, ce parti qui n'ayant jamais abusé
de la liberté, peut, avec d'autant plus de force,
combattre cet esprit de réaction qui semble
donner le vertige tous les adorateurs de l'an-
cieu régime. Celte manifestation est tout un
événement pour le pays et elle exercera une
influence bienfaisante, en ce sens qu'elle démon
trera (jue le parti libéral n'a rien perdu de sa
vitalité.
La fête qui a eu lieu Liège, l'occasion du
retour dans ses foyers de M. Frère-Orban, a
considérablement chiffonné le parti clérical.
Aussi le besoin s'est-il fait sentir de hisser un
des siens sur un piédestal quelconque, et après
avoir bien discuté les titres de chaque com
parse, les hauts bonnets du cléricalisme ont
jugé que nul ne convenait mieux jouer cette
pasquinade que le sieur Coomans, député de
Turnhout et rédacteur du Journal de Brux
elles. L'enthousiasme campinois a donc été
chauffé et le susdit sieur Coomans est parti pour
la localité dont il est le mandataire, comme un
triomphateur romain, voyageant incognito dans i
une modeste diligence, en attendant que le
chemin de fer qu'il a fait voter pour relier
l'importante ville de Turohout au railway na
tional, soit construit.
Les notables de la ville de Turohout n'ont
pas jugé convenable d'organiser un banquet et
de faire des frais. Ils ont reçu leur estimable
député la fortune du pot. Mais par contre,
l'aimable sexe a concouru féliciter M. Coo
mans et lui donner une ovation qui a été
d'autant plus animée, que les journaux de la
Campine annoncent que les précieux restes des
vins de la récolte de l'année de la comète, dont
les caves de Turnhout étaient garnies, n'ont
pas été épargnées. Voilà qui est parfait, et il
ne nous reste qu'à féliciter M. Coomans sur son
heureuse fortune. Un pareil bonheur ne peut
écheoir du reste qu'à un député défenseur
acharné de l'ordre et de la famille, de la morale
et de la religion.
tenue a été remportée par nos jeunes Yprois.
Nous apprenons de divers côtés que la musique
de notre école a parfaitement exécuté et a été
vivement applaudie. Mandés 1 hôtel—de—ville,
les enfants d'Ypres ont reçu de la part des au
torités communales de Garid des témoignages
non équivoques de sympathie. Nous vous
remercions, leur a dit l'un des échevins, d être
venus Gandvotre présence est une leçon
pour nous, elle nous prouve qu'il nous reste
beaucoup faire encore dans l'intérêt de nos
écoles gratuites.
Tous les Yprois qui habitent Gand, ceux qui
se trouvaient accidentellement en cette ville, et
surtout les gardes civiques Yprois qui avaient
pris part au tir, se sont constamment groupés
autour des enfants d'Ypres, que la sympathie
générale a constamment aussi accompagnés.
A leur retour en ville, les enfants ont été
reçus par une foule de monde qui couvrait la
route de Menin plus d'une pauvre mère ver
sait des larmes de joie en voyant l'intérêt que
l'on témoignait son enfant.
Notre beau corps des Sapeurs-Pompiers,
précédé de son excellente musiqueescortait
les enfants d'Ypres, qui furent ainsi triompha
lement reconduits au local de l'Ecole où les
attendait notre vénérable bourgmestre, qui les
complimenta avec effusion.
Les enfants de l'École conserveront long
temps le souvenir de ce voyage et de celle
réception.
Le 27 Juin, huit heures du matin, est dé
cédé Warnêton, M. Godtschalck, juge de paix
de Messines, l'âge d'environ 60 ans. M. Godt
schalck était généralement estimé et aimé dans
le cantonoù il exerçait les fonctions de juge
de paix depuis longues années.
TILLE D'APRES. Conseil communal.
Lundi soir les élèves de l'École communale
de musique, qui étaient allés, au nombre de
60, prendre part au festival qui a eu lieu
Gand, le Dimanche, 26, sont rentrés en ville.
Outre la médaille commémorative accordée
toutes les sociétés, une médaille spéciale de
Séance publique du Mardi28 Juin 1855.
Présents MM. le baron Yanderstichele de
Maubusbourgmestreprésident Alphonse
Yanden Peereboom et Iweins-Fonteyne éche
vins; Théodore Vanden Bogaerde, Pierre Beke,
Legraverand Martin Smaelen Edouard Car-
dmael, Auguste De Ghelcke, Ernest Merghe-
lynckBoedtavocatCharles Becuwecon
seillers.
La séance est déclarée ouverte et publique
neuf heures et demi.
M. le secrétaire donne lecture des procès-
verbaux du 28 Avril et du 24 Mai dernier; la
rédaction en est approuvée.
M. le président propose au Conseil de donner
suite la résolution prise déjà il y a quelque
temps, de se rendre en députation près de Sa
Majesté le Roi, pour lui exposer la triste situa
tion en laquelle se trouve placée la ville
d'Ypres, par suite de la perte de la garnison et
par la suppression du Cours dequilation der
nier coup que le département de la guerre put
lui porter, et auquel rien n'a pu nous faire
échapper. C'est le cas de faire connaître au Roi
les pertes immenses que vient de subir la cité
d'Ypres, autrefois séjour d'une garnison nom
breuse et depuis deux années bien mal par
tagée dans la répartition des troupes entre les
diverses places du pays. Ajoutez que la démo
lition des fortifications ne laissera pas que de
causer un tort considérable et d'exposer notre
ville, située l'extrême frontière, aux dépré
dations de l'ennemi, en cas de guerre.
Le conseil désigne pour faire partie de la
commission, premièrement les membres dn
collège MM. le baron Vanderstichele, Alphonse
Vanden Peereboom et Iweins-Fonteyne. et
ensuite parmi les conseillers MM. Théodore
Vanden Bogaerde, Pierre Beke, Charles Vande
Brouke Auguste De Ghelcke, Pierre Boedt et
Charles Becuwe.
Il est décidé qu'il sera écrit M. le ministre
delà maison du Roi pour demander une audi
ence royale, afin de représenter Sa Majesté tout
le tort que les ruineuses mesures du départe
ment de la guerre ont occasionné notre ville,
pour ainsi dire expropriée, pour cause de sûreté
générale, des avantages qu'elle possédait de
temps immémorial.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Delbeke
concernant le choix d'un sujet de tableau qu'il
se propose d'offrir la ville d'Ypres. M. l'éche-
vin Vanden Peereboom ouvrira avec lui une
correspondance cet égard.
M. le président soumet au conseil un plan de
redressement de quelques routes la sortie de
la ville. Les détours faits par quelques voies
pavées n'avaient d'autre raison d'être, que la
nécessité de rendre les abords de la place moins
faciles. Le projet de redressement présenté est
conçu de façon ne léser aucun intérêt. Le
conseil s'en occupera une prochaine séance.
M. le secrétaire donne lecture d'une requête
présentée au conseil par MM. les brasseurs,
tendant demander une nouvelle modification
au mode de perception du droit d'octroi sur les
bières. Cette réclamation est basée sur la dimi
nution de la consommation toutefois il est juste
de faire observer, que le relevé des quantités
brassées fait par les employés des accises et de
l'octroi, accuse uoe augmentation de cinq cents
hectolitres depuis le 1' Janvier 1853, sur le
chiffre d'hectolitres renseigné la même époque
en 1852. Le conseil renvoie cette pétition la
commission chargée de la révision du tarif de
l'octroi, composée de MM. le bourgmestre pré
sident BekeMerghelynck, Boedt et Becuwe.
Enfin une requête signée par quelques tail
leurs-marchands d habillements confectionnés
est communiquée au conseil. Elle tend de
mander que le conseil veuille réglementer le
déballage de quelques marchands forains qui
sur la Grand'Place, tiennent, sans autorisation,
une espèce de foired'habillements confection nés.
Cette pétition est renvoyée l'examen de la
commission désignée plus haut.
Le conseil s'occupe du deuxième article
l'ordre du jour et vote, par suite de l'insuffisance
de ressources de la caisse de retraite instituée
en faveur des employés communaux, un sub
side de 3,500 francs qui seront fournis par la
caisse de réserve. C'est le montant intégral des
deux pour cent des revenus communaux porté
au budget 1853.
La commission chargée de la révision du tarif
des taxes communales, a dû s'occuper incidem-
jment de la question desavoir, si les voitures de
maître devaient être soumises l'entrée en ville
la visite des employés de l'octroi. Une pre
mière fois, elle a été résolue affirmativement,