Chronique politique.
exposés par les peintres que la fille d'Ypres peut
revendiquer comme siens^et par leur naissance
et par la protection dont elle les a entourés.
Cest ainsi que nous pouvons constater qu'à
l'exposition de Paris, uqtre compatriote, M.
Auguste Bôhm, a brillé comme paysagiste dis
tingué. Élève de Coignet, M. Bôhm, chaque
exposition, se rapproche de la?perfeclion.
Le remarquable écrivain qui envoie hebdo-
mairement le Courrier de Paris l'Indépen
dance en rendant compte de l'exposition
s'énonce comme suit
La soirée d'automne et les bords du Kemmel-
beJte, de M. Auguste Bôhm, offrent un harmonieux
aspect, cette poésie un peu sévère des lieux qui
ont posé pour ce pinceau habile.
Le correspondant de l'Observateur constate
le succès obtenu par notre compatriote l'ex
position de Paris et s'exprime ainsi
M. Bôhm, votre compatriote a peint une soirée
dautomne et les borde de la Kemmelbeke ces
deux tableaux sont d'un beau sentiment de cou-
leur et ont du succès.
Le correspondant du Précurseur d'Anvers
en parlant des tableaux de M. Bôhm, dit qu'ils
sont peints avec une grande vérité d'observation
Enfin nous pouvons ajouter que M. Bôhm doit
être considéré et aimé de ses camarades français,
puisqu'il a été élu membre du comité de l'As
sociation des artistessous la présidence de M.
le baron Taylor. C'est une société de prévoyance
constituée depuis un douzaiae d'années,croyons-
nous, dans le but de venir au secours des artistes
malheureux. M. Bôhm, père, est correspondant
de cette institution philanthropique Ypres.
Mais ce n'est pas Paris seulement que les
artistes Yprois prennent part aux expositions;
nous voyons dans les journaux de Liège, que des
œuvres peintes par nos compatriotes ont figuré
l'exposition des beaux-arts de cette ville. MM.
Bôhm et Roffiaen sont cités comme ayant exposé
des tableaux remarquables. C'est pour nous uu
véritable plaisir de pouvoir attirer l'attention de
l'opinion publique sur les travaux des artistes
Yprois, et en constatant leurs succèsnous
croyons les encourager cueillir de nouvelles
palmes.
I s»e»8 IT II
Comme le jourual du parti clérical ne cesse
de déblatérer contre l'école primaire gratuite
de la ville d Ypres, nous saisissons l'occasion
qui se présente, de faire voir nos concitoyens,
que les efforts de nos magistrats sont mieux
appréciés ailleurs, et c'est ce litre que nous
reproduisons un article de {'Observateur
Beaux-Arts.
Parmi les musiques qui se sout le plus distinguées au
festival d'harmonie donné Garni, l'occasion de la
kermesse, l'on a remarqué celle des élèves des écoles
communales d'Ypres, composée de 58 exécutants de 8
14 ans, et portant un uniforme composé de képi, tunique
et pantalon bleu lisérés jaunes.
Depuis longtemps, l'enseignement public et gratuit
d'Ypres, organisé par M. Alphonse Vanden Peereboom,
échcvin et membre de la Chambre des représentants,
et confié la direction intelligente de M. Levasseur, est
cité parmi les plus complets et les mieux organisés du
pays. Ainsi, lorsque les élèves savent lire et écrire, on
Tu ne peux pas en rester là Pourquoi je vous
prie Qui m'oblige continuer un roman dont les pre
miers chapitres ont été si pénibles pour moi Laisse
là le roman, mais tu as uue injure venger; oublie la
comtesse, mais songe que le chevalier t'a insulté. Il faut
lui demander raison. C'est peut- être moi qui ai tort
avec lui; d'ailleurs il est capitaine de cavalerie et je ne
me suis jamais battu. Il y a commencement tout; ce
n'est pas si terrible qne tu le penses. En fait de duel, il
n'jr a que le premier pas qui coûte. Soit; mais encore
faut-il avoir de quoi payer ce que coûte ce premier pas,
et je ne suis pas en fonds. C'est ton dernier mot
Oui. Adieu nous ne le connaissons plus; nous rom
pons tout commerce avec un lâche
Léopold venait de faire, sans y penser, le premier pas
dans le chemin de la honte. Cela ne lui avait rien coûté,
tant il y avait mis de naturel et de candeur. Le sort en est
jeté; il n'avait plus qu'à courber le front et continuer sa
route... Mais chaque pas qu'il fit dans cette carrière lui
sembla plus rude et plus accablant. Rencontrer tout
instant le mépris, la raillerie, le sarcasme, l'insulte des
faibles qui veulent briller vos dépens... C'était trop
Léopold recula dans cette voie.
Un soir, après avoir bien dîné et bu deux bouteilles de
vin de Champagne, Léopold sentit monter son cerveau
leur permet, titre de récompense, d'apprendre la mu
sique aux frais de la ville. Les instruments sont fournis
par elle, mais l'uniforme et les frais de voyage sont sup
portés par les élèves, qui y pourvoient l'aide de légères
cotisaliolis et avec le produit des concerts qu'ils donnent.
L'ccole de musique comprend le chant, l'harmonie et
la symphonie, et elle a déjà produit les résultats des plus
remarquables. En 1851, les élèves se sont rendus au
festival de Lille et l'enthousiasme qu'ils y ont excité a
été tel que le conseil municipal leur a voté spécialement
une médaille d'or de grand module. A Gnnd leur succès
a été le même, aussi comme témoignage de son estime,
le collège des bourgmestre et échevins les a-t-il invités
lui faire escorte pour se rendre de l'Hôtel—de—ville
l'estrade, lors de la distribution des médailles. Avant le
départ du cortège, le bourgmestre les a passés en revue,
leur adressant des paroles de bienveillance et d'encoura
gement et a complimenté M. Levasseur dans les termes
les plus flatteurs.
Nous croyons que l'exemple de la ville d'Ypres pourrait
être suivi avec honneur et profit par toutes les autres
villes de la Belgique, c'est pourquoi nous sommes entrés
dans ces détails.
Demain, Dimanche, si le temps le permet, la
musique du corps des Sa peurs-Pompiers se fera
entendre au Jardin public, de midi une heure.
Le même corps d'harmonie exécutera quelques
morceaux, six heures de relevée, au jardin de
la Société de la Concorde.
Dn30 Jlnin au 1 Juillet inclus.
La Bourse de Paris se rassure de plus en plus et
persiste interprêter la note de M. de Nesselrode
dans un sens pacifique. Tous les journaux d'ailleurs
l'interprètent maintenant dans le même sens, et
Y Assemblée nationale, qui la premièreavait parlé de
l'intervention officieuse de l'Autriche, assure que
celte intervention n'est plus 5 l'état de projet. Elle
est déjà, dit-elle, agréée au moins implicitement
par les deux parties contendantes, ela produit quel
ques résultats préliminaires.
Ce journal n'affirme pas cependant que la Rnssie
ne franchira pas le Prutii, mais elle ne croit pas que
la Turquieelle-même voiedans le fait un casus belli.
Elle se bornera protester, et sa protestation de
viendra la base de nouvelles négocia lions anxquelles
le bon accord de toutes les puissances donnera sans
aucun doute une heureuse issue.
Nous ne croyons pas, dit VAssemblée nationale
nous éloigner de la vérité en disant que c'est ainsi
que les choses sont envisagées par la diplomatie
européenne, et c'est ce qui nous donne plus que
jamais la cqnfiance que la paix nesera pas troublée.
La plupart des journaux allemands croient aussi
la paix, depuis la noie de M. de Nesselrode. Le
Journal allemand de Francfort dit de plus, sous la
date de Saint-Pétersbourg, i5 juin, que le cabinet
anglais ayant fait exprimer l'Empereur le désir
que ses prétentions soient soumises aux délibéra
tions des grandes puissances, celte ouverture a été
parfaitement accueillie, et l'on assure, ajoute la
feuille en question, que l'Empereur est disposé
suspendre les mesures militaires contre la Porte.
Les journaux anglais seuls continuent se dé
chaîner contre la circulaire de M. de Nesselrode;
acharnement, dit la Pressequi ne fait peut-être pas
honneur leur tact.
M. Bermudez de Castro, ministre des finances,
est décidément remplacé. Un décret de la reine
d'Espagne confie le portefeuille M. Pastor, et com-
d'béroïques inspirations. Il se rendit l'Opéra où il était
sûr de trouver le chevalier.
Monsieur, lui dit-il, en se plaçant fièrement devant
lui, les bras croisés sur la poitrine et le front levé, mon
sieur, me reconnaissez-vous?
Lu chevalier prit son lorgnon, examina un instant
Léopold avec un sourire ironique, et répondit avec son
sang-froid habituel
Maisoui monsieur, je crois vous avoir rencontré...
dans une armoire. C'est cela même, et ce sujet je
voudrais avoir avec vous une explication. Vous vous
y prenez un peu tard Vaut mieux tard que jamais.
Chacun a ses affaires, et j'ai réglé les miennes. Je ne
vous demanderai pas les mêmes délais; nous n'en finirions
pas. Me voici donc tout prêt vous entendre parlez.
Je vous dirai, monsieur, que dans la circonstance où
nous nous sommes vus... Vous voulez dire dans l'ar
moire Vous vous êtes conduit avec moi comme un...
N'achevez pas Comme un fat
Si le mot n'avait pas été si court, Léopold ne l'aurait
pas achevé, tant le chevalier fut prompt lui fermer la
bouche. C'était un soufflet mais le premier pas coûte
toujours quelque chose, et il fallait bien payer ce nou
veau début.
Tu as fait le plus difficile, lui dirent ses amis qui lui
plète le cabinet p»r_la nomination de M. Moyano/au
ministère de l'agriculture et du commerce,et de^M.
Calderou de la Baroa^hejin des affaires étrangères.
L'Assemb^efédérale sdisse est convoquée en ses
sion ordinaire ijpur lë.4 juillet piWhain.
La seconde GhambAî des états-gWraux hollan
dais a commeucé avant-hier vendredj, la discussion
de l'adresse. Elle a adopté, la majorée de 3o voix
contre 27, un amendement'au deuxième paragraphe
favorable au ministère.
Le ministre du culte catholique, M. de bâçhten-
veldt, a dû partir pour Roque hier, avec. une nKçsion
diplomatique. C'est du mdiiia ce qu'affirme I'çc/jo
universel de La Haye. v.--..,
Le Moniteur prussien du ai juin publie l'ordos-
nance municipale pour les-/provinces-de Prusse,
Brandebourg, Poméranie, Silês'ié, Posen et Saxe.
La Bourse de Paris qui'avâif débuté en hausse
avant-hier, a fini par un inôiiveotienl contraire, peu
marqué cependant, sur le bruit d*Urejet de l'ultima
tum par la Porie. Quoique le Journal des Débuts
annonce ce rejet, d'après une dépêche de Vienne du
a4. on peut croire que la nouvelle est tout au moin
prématurée.
On s'est préoccupé beaucoup Paris, de l'état des
récoltes compromises par des orages et les pluies
qui sévissent sur une partie de la France et dans le
Midi notamment.
Le tableau comparatif du produit des douanes
françaises pendaut les cinq premiers mois de l'an
née constate une diminution de 4 millions 226,424
sur 2852.
Jamais au contraire, le commerce anglais n'a v
réalisé d'aussi rapides progrès que durant les qua
tre premiers mois de cette année. Le tableau du
Board trade donne pour celte période une exporta
tion de près de 700 millions, contre 546 en i85v;
c'est donc un accroissement de 154 millions ou 28
p. c., et, pour le seul mois d'avril l'augmentation
ressort 44 p- c.
Pourquoi ce progrès au-delà de la Manche et ce
mouvement en arrière, en deçà? La situation politi
que des deux pays l'explique. Confiance d'un côté,
défiance de l'autre. Voila le mot de l'énigme.
La seconde Chambre des Ëiats-Généraux a ter
miné avant-hier vendredi, la discussion de l'adresse.
Le projet a été adopté la majerilé de 45 voix contre
i3, avec l'amendement voté la veille. Voici en quoi
cet amendement a consisté
Le projet disait dans son second paragraphe,
propos des motifs qui avaient engagé le Roi dis
soudre la Chambre: Quoique n'ayant pas exa
miner l'usage de cette prérogative, nous voyons dans
ces motifs une preuve éclatante de la sollicitude de
Votre Majesté pour les libertés et les droits de tous
ses sujets.
Un membre a proposé et la Ghambre a adopté la
suppression des mots soulignés, afin de donner la
phrase un ton d'approbation plus explicite.
Le départ pour Rome de M. Lichlerveldt, ministre
du culte catholique, avait été annoncé prématuré
ment. Il ne doit quitter La Haye que dans quelques
jours.
Le roi de Prusse vient de rendre un ordre du ca
binet, aux ternies duquel tout officier protestant,
qui jurerait devaut un prêtre catholique de faire
élever ses enfants dans celle religion, commettrait
un acte indigne d'un officier et cesserait d'être em
ployé. Cet ordre a produit une vive sensation.
Tandis que le roi de Hanovre est en Angleterre,
son ministère vient de subir un échec la deuxième
avaient rendu leur estime. Vous croyez reprit
Léopold, qui ne se sentait pas le cœur trop solide.
Oui ta démarche auprès du capitaine, la réparation de
mandée, c'était le premier pas tu t'en es bien tiré, le
reste ira tout seul. Demain matin tu te rendras Vin-
cennes leste et pimpant, le cœur léger, le regard ferme,
le bras dispos... Tu te battras comme un petit lion l
Malgré la flatteuse confiance que ses amis lui témoi
gnaient, Léopold se trouva beaucoup moins brave au
second pas qu'il ne l'avait été au premier. Le vin de
Champagne ne fit que redoubler sa fièvre. A peine se
soutenait-il sur ses jambes, lorsqu'on le plaça en face de
son adversaire. Le dernier pas était fait. Celui-là coûta la
vie Léopold. Une balle dans la tête l'étendit raide mort
sur le gazon.
Quel que soit le prix du premier pas et l'effort ou le
sacrifice qu'il nous coûte, il ne faut pas croire que tout est
dit quand on l'a fait. Le proverbe a tort. 11 y a bien cer
taines circonstances où l'on paye au début une fois pour
toutes, comme au théâtre où l'on commence par prendre
son billet mais, dans la plupart des choses de la vie et
dans presque tous les sentiers semés de fleurs ou bordés
de ronces, les derniers coûtent ordinairement beaucoup
plus cher que le premier.
EUGÈNE GUINOT.