y INTÉRIEUR. Chronique itolltlqiic. fête aurait lieu dans le-salon nouvellement con- strtyt. Outre les prix indiqués ci-dessus, de nombreuses médailles seront décernées con formément aux programmes spéciaux des divers concours. Mercredijoutes et jeux sur l'eaufêtes po pulaires, etc., au canal. La distribution des prix aux élèves de l'aca démie de dessin aura lieu le Jeudi. Enfin le Dimanche, 14 Août, un tir la per che (arc-à-main) organisé par la Société Guillaume Tellsera offert toutes les sociétés du royaume et de l'étranger. Prix offerts par la ville, valeur 250 francs. Le Conseil autorise ensuite, sauf approbation ultérieure, le collège acquérir une parcelle de terrain hors la porte de Duukerke; celte parcelle est indispensable pour rectifier la roule et la raccorder convenablement au pavage de la place de la station. Le Conseil décide de demander, l'autorité supérieure, l'autorisation de vendre les terrains bâtir situés sur l'Esplanade ainsi que la caserne de l'An X; il ne sera toutefois procédéà la vente que d'après les lègles tracer par le conseil. D'après un mesurage approximatif, la ville sans parler des 6 ou 7 maisonnettes achetées pour être démolies, possède aujourd'hui aux abords de la station environ 2 hectares 50 cen tiares de terre qui lui ont coûté, y compris les 7 maisonnettes, 14,000 francs peu près, mais 50 ares environ seront occupés par des routes ou rues, de sorte que les dites propriétés de la ville n'ont qu'une étendue nette de 2 hectares soit 20,000 mètres carrés; 5 6,000 mètres carrés pourraient, dans un temps donné, être vendus pour bâtir. Sans prendre de résolution fornjelle, le conseil semble disposé aliéner publiquement avant l'hiver les parcelles de ter rain entre l'An X, le rempart et la nouvelle rue de la station. Ce terrain qui est le plus rappro ché de la station, a une étendue de 400 mètres carrés environ. Enfin, le Conseil approuve la location provi soire du jardin de l'ancien magasin d'habillement. La séance est levée midi. La ville est remplie de rumeurs affligeantes sur les circonstances qui ont accompagné le passage par Hasselt du 38 régiment des chas seurs pied, parti le 7 du camp de Beverloo pour venir Bruxelles. Voici les renseignements que nous avons recueillis et qui paraissent malheureusement trop vrais Le régiment habillé et équipé en tenue de marche ordinaire, était prêt quitter le camp 4 heures du matin; mais, l'on ne sait pourquoi, ce n'est qu'à 8 heures que l'ordre de partir a été donné. La première partie de la route a été faite assez bien, mais après quelques heures de marche, le régiment mal dirigé s'est écarté de la route directe et a fait dans les sables un détour de près de deux lieues qui l'a ra serait facile de fuir ensemble, d'aller unir nos destinées sur une terre étrangère et de vivre l'un pour l'autre, oubliés cl heureux Je vous mènerais dans de beaux pays où le soleil brille comme vous dites que vous le voyez briller dans vos rêves; je vous conduirais sur la cime des hautes montagnes d'où l'œil découvre un im mense horizon. Vous verriez de belles forêts aux mille teintes de verdure, un vent vif et frais vous frapperait au visage, et vous oblieriez ces brouillards, cette terre humide, ces plaines monotones Nous nous aimerions dans de belles contrées Tandis qu'Herbert parlait, la jeune fille s'animait; clic croyait voir ce qu'il racontait, son œil ardent regardait l'horizon comme pour le franchir, sa bouche s'ouvrait comme pour respirer l'air de la montagne; mais elle passa brusquement la main sur ses yeux, et, soupirant profondément Non, s'ccria-t-elle, non, il faut rester ici Herbert, c'est mon pays, pourquoi me fait-il souffrir? pourquoi est-ce qu'il m'oppresse de tant de tristesse? En rêve, je me souviens d'un autre ciel... d'une autre terre... mais ce n'est qu'un rêve Je suis née ici, et je n'ai pas franchi la clôture de la prairie. C'est ma mère qui a trop chanté auprès de mon berceau les bal- lades, les boléros de Séville, sa patrie; elle m'a trop raconté l'Espagne, cl j'aime ce pays inconnu comme on aime un ami absent que l'on voudrait revoir La jeune fille laissa tristement errer son regard sur le mené près clu camp; la chaleur était étouffante, la poussière et fa fatigue d'une marche dans les sables brûlantes des bruyères, avaient épuisé les soldats, et quand midi et demi on arriva Zolder, deux petites lieue9 de Hasselt, plus de ioo soldats déjà manquaient l'appel. Une lois qu'on eût dépassé Zolder, la débandade prit des proportions effrayantes; les soldats tom baient par dizaines le long du chemin, incapables de souleuir leurs armes. Force fut au colonel, M. le baron de Vicq de Contich, de donner l'ordre de laisser en arrière tous les hommes incapables de continuer leur marche. Cet ordre fut largement mis profit; et i5o soldats peine ont pu prendre le convoi de Hasselt 4 heures du soir pour venir Bruxelles. Les autres sont revenus le soir par un convoi spécial. Quandou fut arrivé Hasselt, des voilures furent envoyées pour recueillir les malades; les habitants de la ville se mirent la disposition de l'autorité avec le plus grand dévouement; des médecins et des prêtres parcouraient la chaussée toute semée de soldats agonisants; l'hôpital de Hasselt était iiisuffi- sarit pour les recevoir. Ou nous assure que 58 hommes manquent l'appel, et que le nombre des morts est de n. Nous ne voulons pour le moment accuser personne; il y a cependant ici de la faute de quelqu'un. El par exemple, puisque le régiment était prêt partir 4 heures du matin, pourquoi n'est-il parti qu'à 8 heures Des explications sont nécessaires. Elles seront données probablementcar de pareilles catas trophes sont trop affligeantes, p„ur que le gou vernement qui s'en sera certainement ému le premier, u'eu doive pas compte au pays. Étoile de Bruxellet.) -i a t'O-g-— M. le ministre de la guerre vient d'ordonner une enquête pour rechercher les causes réelles du mal heur arrivé au 3® régiment des chasseurs pied, pendant sa marche du camp de Beverloo Hasselt. Le lieutenant-général L'Olivier, commandant la 3e division territoriale Liège, est chargé de présider la commission d'euquêle. Voici en attendant, ce qu'on écrit de Hasselt Hasselt, 9 juillet, 10 h. du soir. Notre ville vient d'être témoin d'un spectacle bien dou loureux. L'enterrement des malheureux soldats qui ont péri par suite de la fatigue et de la chaleur dans le trajet du camp de Beverloo Hasselt, vient d'avoir lieu; c'est maintenant seulement que le chiffre exact des morts est connu il est.supérieur tout ce qu'qn avait dit jusqu'ici. Quatorze Cadavres ont été relevés, cl quatorze cercueils viennent de défiler lentement par les rues de notre ville au milieu d'un deuil général. Toute la ville de Hasselt suivait le cortège funèbre; la Société royale de musique, S" Cécile, avait envoyé partout des invitations et elle a rendu les derniers honneurs aux malheureux soldats. La plus grande émotion règne dans toute la ville; nom bre d'adresses ont été rédigées pour être envoyées au ministère de la guerre, propos de cet événement, pour provoquer une enquête sévère sur les circonstances de ce déplorable malheur. Les plus admirables dévouements se sont fait jour encore dans cette pénible circonstance; au nombre des personnes qui se sont plus particulièrement distinguées, M. Biclen, docteur e.n médecine et bourgmestre de Zon- hoven, mérite une mention spéciale; dès la première nouvelle des accidents, il s'est porté sur les lieux portant partout ses secours et ses consolations. fleuve, que commençait couvrir un épais brouillard. Quelques gouttes de pluie vinrent frapper le feuillage elle croisa sa mante sur sa poitriner et, atteinte par le froid, tout son corps frisonna. Quittez-moi, Christine, vous souffrez retournez votre demeure, et, puisque vous ne voulez accepter ni mon toit ni mon foyer, allez près de ceux qui peuvent vous abriter et vous réchauffer Un doux sourire effleura les lèvres de Christine. Mon ami, dit-elle, près de vous j'aime mieux la pluie qui mouille mes cheveux, j'aime mieux cette bran che d'arbre, raboteuse et dure, j'aime mieux ce vent qui me fait frisonner que d'être assise au logis, loin de vous, près du feu de la grande cheminée. Ali avec quel bon heur, avec quelle confiance, appuyée sur votre bras, je partirais pied pour traverser le monde, sans autre bien que votre amour, si... si... Qu'est-ce qui vous retient, Christine Est-ce l'af fection de votre père, la tendresse de vos sœurs, le bon heur de la maison paternelle La jeune fille pâlit. C'est mal, Herbert, c'est mal de parler ainsi Je sais i bien que mon père ne m'aime pas, que mes sœurs ne sont pas bonnes pour moi, que ma demeure est triste, je le sais, oh oui, je le sais... je sais surtout que je vous 1 aime, et je partirai... si ma mère veut y consentir. Le jeune homme regarda avec étounemeut son amie. I Ou 10 Jlulllet au 15 inclus. La Bourse de Pjuûs s'ejt montrée hésitante, et tous les cours ont été faibles. L« Prette constate qu'on y avait des dputes.comme celtique nous ex primions nous-mêmes sur la mission de M. Ozorotf Constanliuople. Du. reste, on n'en savait pas plu? que la veille sur la question d'Orient. La Prette publie un tableau comparatif de la va leur de9 fonds côtés la Bourse de Paris, rentes, banques, chemins de fer; etc., au 12 mars et au 2 juillet. 11 résulte de la comparaison, que la baisse produite par i'euvoi Cbusjàutinople du prince Menschikoff, sur l'ensemble des valeurs considé rées, s'élevait le ujuillet, la sodium de 3i6,.^4,029 fr.,en laissant l'écart Içs actions non libérées. Si le même travail était fait pour les bourses de Londres, de Vienne, de Berlin, il en sortiiait la conclusion que les menaces de la Russie ont causé une dépréciation et une perturbation de plus d'un demi milliard. C'est hier que devaient être faites aux deux chambres du Parlement anglaisles interpellations de lord Clanricarde et de M. Layurd, sur la questio d'Orient. Si elles avaient eu lieu nous saurions très probablement aujourd'hui ce qu'il faut penser d dissentiment dont il a été parlé, et s'il y a quelq apparence que lord Aberdeen doive céder la place lord Palmerston. Mais il est probable que les interpellations auront étéajournéesà la Chambre des communes. La veille, la Chambre des pairs, le comte d'Eilenborongjy appuyé par lord Grey et par lord Derby, avait fait observer au marquis de Clanricarde. qu'en l'étal des choses, il ferait sagement d'ajourner sa motion jus qu'au jour où le gouvernement se déclarerait prêt donner sur sa conduite, des explications plus com plètes que celles qu'il pourrait fournir aujourd'hui. Lord Clanricarde s'était rendu cette observation. En même temps lord Malmesbury ayant exprimé l'espoir que la discussion n'aurait pas lieu dans l'autre Chambre, lord Aberdeen avait répondu: Le gouvernement 11'a pas le pouvoir d'arrêter le débat sur une question dans l'autre Chambre, mais il fera tous ses efforts pour l'empêcher demain. 11 aura été d'autant plus facile au ministère d'ob tenir un ajournement, que lord John Russell, très- sérieusement indisposé, ne pourra pas se rendre au Parlement avant plusieurs jours. Les journaux anglais attaquent avec une violence extrême le raanileste de l'empereur de Russie. Ils reconnaissent .néanmoins que dans le monde des affaires on l'a interprété dans le sens de la paix. Une dépêche de Madrid, en date du 3 juillet, annonce que la Cour est partie pour la Grauja et la reine Christine pour Paris. L'affaire de l'Opéra-Comique a eu ses suites na turelles. Elle a provoqué dans Paris et hors Paris, un grand nombre d'arrestations. Nous renvoyons pour les détails, au reste peu nombreux, notre correspondance particulière. Cette correspondance est en accord parfait avec celle que nous trouvons dans VIndépendance. Seu lement, celle-ci prétend qu'au nombre des personnes arrêtées se trouvent un médecin et plusieurs ecclé siastiques. La nouvelle mission de M. d'Ozeroff Constan- tinople, dont nous avons douté, est niée formelle ment aujourd'hui par plusieurs journaux français, Enfant lui dit-il, jamais un pareil consentement ne sortira de la bouche de votre mère; ce sont de ces choses dont il faut avoir la volonté et la force dans son cœur... cl sur lesquelles il ne faut pas écouter le jugement des autres; votre mère ne dira jamais oui. Peut-être répondit Christine d'une voix grave et lente; ma mère m'aime, je lui ressemble, moj, et son cœur connaît bien le mien. Ma mère sait que l'Évangile dit que la femme quittera son père et sa mère pour suivre son mari; elle sait mon amour, et, depuis que la porte ne s'ouvre plus pour vous, je n'ai pas versé une larme que ma mère ne l'ait surprise, et qu'une larme bien vile n'ait brillé dans ses yeux, en réponse la mienne. Vous ne connaissez pas 111a mère, Herbert Quelque chose me dit qu'elle a souffert, qu'elle sait qu'il faut un peu de bonheur dans la vie, comme il faut de l'air pour respirer. Non, en vérité, je ne serais pas étonnée qu'un jour, en baisant mes cheveux, comme elle fait chaque soir quand nous sommes seules, elle ne mç dise Pars, ma pauvre enfant Je ne le puis croire, Christine, elle vous dira d'obéir, de vous consoler, d'oublier, et j'en mourrai D'oublier, Herbert ma mère n'oublie pas, elle se souvient toute sa vie. L'oubli, c'est la ressource des cœurs lâches. Non, personne ne me dira, moi, d'oublier. (La suite ait prochain tf.) 1t \4

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 2