INTERIEUR.
gens sans foi ni loi. des-libéra très, etc.
Quant nous, ne pouvons-nous pas répéter
0 que nous disions, il y-' a quelques mois,
savoir que par l'excentricité de sa polémique et
l'iuconvenance de ses attaques personnelles, le
Propagateur et son parti Ypres avaient perdu
l'estime des honnêtes gens; ajoutons que peut-
être même il a perdu celle de M. Follet, curé
Locre, qui attribuera en partie sans doute au
Propagateur notre acquittement!
Le Conseil de fabrique de l'église S1 Pierre
de notre ville, s'était adressé au Conseil provin
cial, l'effet d'obtenir un subside pour la con
struction, en style gothique, d'une sacristie
nouvelle.
Le Conseil communal avait voté un subside
pour cet objet et la commission du Conseil pro
vincial était favorable la demande.
Ën séance du 13 de ce mois, M. le conseiller
Mazeman a soutenu avec talent la demande du
conseil de fabrique et les conclusions du rapport
de la commission, mais ces conclusions favora
bles, combattues par M. le gouverneur, ont été
rejetëes par 26 voix contre 24.
Nous regrettons ce vote qui paraît avoir été
émis parceque au budget de la province il
n'existe aucun crédit sur lequel pareil subside
puisse être imputé. 11 est facile de répondre
cet argument en disant c'est justement parce
qu'aucun crédit n'existe au budget que la fa
brique s'est adressée au conseil, sans cela la
députalion eut pu allouer le subside demandé.
Quant l'insuffisance de ressources, on connaît
la valeur de cet argument quand il s'agit sur
tout de sommes minimes et une fois données.
Si les principes de la province en matière de
subsides donner aux fabriques d'églises étaient
maintenus longtemps eucore, la position des fa
briques d'églises wrini/ie# de viendrait fort diffici
le. car d'après les libellés du budget provincial,
ces fabriquesne peuvent espérer des subsides que
pour restaurations de monuments. Que devien
draient donc des églises de ville non reconnues
comme monuments, telles que les églises S'
Pierre S4 Jacques et S' Nicolas Ypres ces
églises ont besoin parfois de réparations, les
fabriques ont peu de ressources, la province et
par contre l'état leur refusent des subsides et la
ville seule ne peut faire face d'aussi grandes
dépenses; que deviendront donc ces édifices du
culte et leurs dépendances
Nous le répélous, nous regrettons le vote émis
par le Conseil provincial; nous eussions voulu
que cette assemblée qui s'est montrée bienveil
lante pour notre Collège communal, se raontiât
bienveillante aussi pour la fabrique de l'église
fit Pierre.
Un arrêté royal de la même date qui porte'par le Propagateur, dans l'affaire du cui
dans les communes où la force des com- 'Locre. Ces lettres conseil rient des allai
jWgîiies serait inférieure 60 hommes, il sera ----- I -j
procédé la réorganisation des compagnies
que les élections des officierssous-officiers et
caporaux auront lieu le 26 Juilletcelles pour
le major le 4 Août, et les listes pour les candi
dats aux places de lieutenant quartier-maître
et lieutenant adjudant-major serout formées
le 12 Août.
Au nombre des quatorze victimes de l'inex
plicable événement qui, le 7 courant, a si rude
ment éprouvé le 3e régiment de chasseursse
trouvent deux miliciens de notre arrondisse
ment les nommés DHondt, Aug.-Jos., de
Bas-Warnêton, et De Houck, Marc, de VVoesten,
Toute réflexion sur cette déplorable catas
trophe serait prématurée, aujourd'hui qu'une
enquête est ordonnée toutefois, il nous semble
difficile de croire, qu'en présence même des
circonstances atmosphériques les plus anor
males, il eut été impossible de prévenir, en
prenant quelques précautions et mesures hy
giéniques, l'événement funèbre qui jette le deuil
au sein de tant de familles.
Quoiqu'il en soit, nous attendons le résultat
de l'enquête, et nous espérons qu'il sera établi
que dans cette fatale journée on s'est préoccupé
tout au moins autant de la santé des fantassins
que de celle des chevaux de l'armée.
"Tài Q
Les pertes que subit notre bourgeoisie, par
contre M. Lambin-Mortier -•propriétaire—éditeur
du Propagateur. Jiien que^ journal ait dirigé
contre notreȎditeur des attaques toutes per
sonnelles, nous réfusons d'insqj^.r les lettres qui
nous ont été communiquées,, pour le motif
M. Lambin-Mortier est le frère de notre édilei
nous ne sommes pas de ceux qui placent le
intérêts de la politique,au-dessus des liens de
famille, nous laissons ce triste privilège nos
adversaires, libre eux de île rien respecter,
mais libre aussi au public de comparer la ma
nière d'agir de notre rédaction celle des scri
bes sans cœur du Moniteur clérical.
La nuit dernière un grand nombre de pla
cards séditieux en lettres rouges, ont été ap
posés sur les murs en divers endroits de la ville.
Ces placards ont été arrachés dès le maliu.
On prétend que les ouvriers qui travaill
sur la ligne du chemin de fer, ont en leur p
session des affiches et écrits de la même nal
Chacun sait que plus des deux tiers de
ouvriers travaillent en France, qu'ils on
nombreux rapports avec les classes ouviiè
de ce pays et ne se font malheureusement qu
trop facilement les instruments de certains p
pagandistes ou l'écho de certaines opinions
nationales.
Si le temps le permet, il y aura demain
I C UUUI HCUI3ICIJuI i\ r»
j .-j i i i i I Dimanche, a midi, musique au l'arc,
suitedu departde la garnison,sont incalculables. Jn
Un de nos amis qui a bien voulu faire le dénom
brement des maisons et quartiers inoccupés
depuis le départ des troupes et la suppression
de l'Ecole d'équitation, nous assure qu'il y a
maintenant 32 maisons et 94 quartiers louer.
On peut sans exagération évaluer en
moyenne le prix de location des maisons 400
fr. par an, et celui des quartiers meublés 300
fr., soit 25 fr. par mois. Ainsi, de ce seul chef
la privation de tout garnison occasionne la
bourgeoisie une pjerle annuelle de 41,000 francs.
Aussi plusieurs de uos concitoyens ont-ils été
déjà forcés de vendre leurs meubles
C'est là une triste chose, et nous avons peine
comprendre la satisfaction qu'éprouve le petit
pamphlet catholique XYperling et l'admiration
qu'il professe pour le département de la guerre
qui doit être peu flatté du reste de pareil
patronage.
Le 12 de ce mois, on a retiré de la Lys,
Ploegsleert, le eadavre du nommé De Smedt,
Léonard, journalier, Pitthem, âgé de22 ans;
il y était tombé accidentellement, dans la ma
tinée du même jour, en traversant celle rivière
en barquette.
Conseil provincial de la Flandre occidentale.
fin de la séance du 1 2 juillet.
Discussion du rapport de la t" commission con
cernant la demande de t'administration locale
tf YpresVeffet d'obtenir un subside provincial
de 1,000 francs, pour la création de bourses
auprès du collège communal de cette ville.
La ■"commission, considérant que des bourses
sont créées, non en faveur des jeunes gens de la ville
de Bruges, mais pour ceux des autres localités de la
province; considérant que si elle accueillit la deman-
rpres, et
budget de la province, puisque i
Le moniteur du 15 courant publie la loi
modifiée sur la Garde civique.
Un arrêté royal du 13 fixe les localités où la
garde est active notre ville est de ce nombre.
s'envole; puis le silence revient. Herbert pleurait.
Huit heures sonnaient l'horloge de la maison aux
briques rouges. Dans le parloir, qui servait de salon, la
famille du négociant Van Amberg se trouvait réunie
pour le déjeuner. Une seule personne manquait. Chis-
tine n'était pas de retour. Près de la cheminée, le chef
de la famille, Karl Van Amberg, se tenait debout, ayant
ses eûtes son frère, qui, quoique plus âgé que lui, lui
avait cédé les prérogatives du droit d'aîuesse et le laissait
maître delà communauté. Madame Van Amberg travail
lait près d'une fenêtre et ses deux filles aînées, blan
ches et blondes Hollandaises, faisaient les apprêts du
déjeuner.
Karl Van Amberg, le chef redouté de toute cette fa
mille, était d'une haute stature; il y avait de la raideur
dans sa démarche, de l'impassibilité dans sa physionomie.
Son visage, dont les traits paraissaient d'abord insigni
fiants, exprimait le besoin de dominer. Ses manières
étaient froides. Il parlait peu, jamais pour louer, quel
quefois pour blâmer en termes secs et impérieux. Son
regard précédait ses paroles, et les rendait peu près
inutiles, tant cet œil, d'un bleu pâle, enfoncé et petit,
pouvait, par moment, se faire énergiquement entendre.
L'ambition et la patience avaient amené Karl Van
Amberg faire seul sa fortune. Ses vaisseaux sillonnaient
les mers. Jamais aimé, toujours honoré, il avait partout
un grand crédit. Maître absolu ebez lui, l'idée ne venait
personne d'hésiter devant une de tes volontés. Tout
Nous apprenons avec regret que, d'ici peu P'o;'«ce; cons aeran.que s.eiie accueuwt ta deniau-
rr, r i- oe de la ville d I près, ce serait admettre un principe
de jours le gouvernement fera adjuger le» glèveiait le budgex de ,a province, puisque t«u-
travaux de rediessement des routes aux portes j jes jes villes possédant des collèges adr esteraient des
de Lille, Dixmude et Menin, aiusi que la démo- j demandes de l'espèce; la t" commission, par 6 voix
liliou des ouvrages extérieurs qui défendaient contre 5 et une abstention, contrairement l'avis de
ces entrées de ville. la députalion permanente,conclutde ne pasaccueil-
lir la demande de la ville d'Ypres.
M. Tytgat, secrétaire, lit le rapport de la dépu
talion permanente sur cet objet.
Nous recevons plusieurs lettres en réponse
l'article publié contre nous, il y a quelques jours,
se taisait et s'inclinait sur son passage. En ce moment il remarquable qu'un grand sens et un bon cœur. 11 était
se tenait appuyé contre la cheminée. Ses vêtements noirs le type primitif de sa famille; son frère en était le der-
élaient fort simples, mais non dénués d'une austère nier échelon, l'exemple du changement apporté par la
élégance. fortune nouvellement acquise.
Guillaume Van Amberg, son frère, avait une nature Madame Vau Amberg, assise près d'une fenêtre, tra-
en tous points opposée celle de Karl; ii serait resté vaillait en silence. Son visage gardait encore lus traces
pauvre avec le inincc héritage de ses pères, si Karl d'une grande beauté. Elle paraissait faible et soutirante,
n'avait voulu être riche. Il remit entre les mains de son Un regard jeté sur elle suffisait pour faire voir qu'elle
frère sa modique fortune, en lui disant Fais pour moi était uéc loin de la Hollande. Ses cheveux noirs et son
comme pour toi Attaché au coin de terre qui l'avait teint un peu brun révélaient une origine méridionale,
vu naître, il vivait en paix, fumant, souriant, apprenant Silencieusement soumise son mari, le caractère de fer
de temps autre que quelques centaines de mille francs de Karl Van Amberg avait sans contrainte pesé sur cette
lui étaient arrivées. Un jour, on lui fit savoir qu'il pos- faible créature. Elle n'avait jamais murmuré peut-être
sédait un million, et il écrivit simplement Merci, Karl, mourait-elle, mais elle mourait sans se plaindre. Soo<
ce sera pour tes enfants.
Puis il oublia qu'il était riche et ne changea rien sa
manière de vivre. 11 garda la l'orme commune et l'étoile
grossière des habits d'un campagnard qui redoute le
voisinage des villes. Quelques cours de théologie avaient
été les seules études de sa jeunesse. Son père, catholique
fervent, l'avait destiné au service de Dieu; mais il advint
que, par suite de l'indécision de son caractère, Guillaume
n'entra pas dans les ordres, ne se maria pas, et vécut
regard était profondément triste; cette femme semblait
avoir souffert et du malheur évident de sa destinée, et de
malheurs inconnus dont elle gardait le souvenir.
Christine, sa troisième fille, lui ressemblait. Brune
comme elle, elle formait un contraste frappant avec les
visages rosés de ses sœurs. M. Van Amberg n'aimait pas
Christine. Déjà froid et rude quand son cœur cachait de
la tendresse, il était sévère jusqu'à la cruauté alors qu'il
n'aiinait pas. Christine n'avait jamais reçu un seul baiser
tranquillement dans la famille de son frère. La lecture de lui. Elle ne connaissait que les caresses de sa mère,
réitérée des livres de religion, unique éducation qu'il eût encore les recevait-elle en secret et mêlées de larmes,
reçue, avait donné son langage une forme mystique qui Ces deux pauvres femmes se cachaient pour s'aimer.
contrastait avec la simplicité campagnarde de sa personne.
C'était la seule originalité de Guillaume, qui n'avait de
(Lu suite au prochain