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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
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SI Juillet 1853. ';k
Vires acquint eundo.
LA FAMILLE HOLLANDAISE.
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AROiVNEMENTS Yi-nes (franco), par trimestre, 5 francs 50c. —Provinces,4francs. I Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS' Annonces, la ligne 5 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
ïrnFj, 30 Juillet.
Les travaux de notre station avancent rapi
dement; les terrains sont entièrement nivelés,
l'aqueduc, sons lu voie et l'écluse qui doit main
tenir les communications entre les divers bas-
sins contenant l'eau destinée» la consommation,
sont terminés, enfin la délimitation de la station
vient d être arrêtée.
D'un autre côté, les travaux Faire par la
ville se poursuivent avec activité. Le grand
kalardeau d une longueur de 60 mètres, et qui
Eqêt la cité en communication directe avec la
station, est presqu'acbevé, le mur capital de la
place est démoli en tout ou en partie, sur une
étendue de 70 mètre», les derniers vestiges de
l'ancien Tuchlkuis ont pour ainsi dire disparu
et déjà l'on aperçoit, par la rue des Bouchers,
la station et la campagne: tout fait donc espérer
que la ville d'Ypres sera bientôt dotée d'un
chemin de fer qu'elle a si longtemps réclamé.
En déblayant les terrains de l'ancienne maison
de correction connue sous le nom de Tucht-
Auw, on a découvert des fragments de squelettes
eo assez grand nombre.
Celle découverte a donné lieu divers com
mentaires: suivant les uns, c'étaient les restes
des défenseurs de la ville tués sur nos remparts
lors du siège de 1383; d'autres consentaient
donner ces ossements une date moins antique
et parlaient des sièges de 1648, 1638, 1678,
1744, voir même 1794. Un savant racontait
son auditoire vivement ému, qu'au bon temps
d'autrefois les seigneurs avaient le droit de faire
exécuter mort leurs vassaux secrètement et
sans procès; qu'ils usaient largemeut de celte
faculté et que les ossements retrouvés appar
tenaient sans doute des victimes de la tyran-
nie féodale.
Nous ne discuterons pas avec ces érudits, ils
sont trop savants pour nous, nous nous conten
terons de citer les faits suivants: en 1716, en
vertu du traité conclu la même année, sous le
nom de traité de la Barrière, la défense de la
place d'Ypres fut confiée une garnison hol
landaise. Les hommes composant celte garnison
étaient presque tous protestants, ils réclamèrent
de la ville des locaux pour y célébrer leur culte,
et le magistrat leur remit le bâtiment qui avait
servi au Tuchthuisalors supprimé et ce qui res
tait du Zaelhof, ancien palais des comtes de
Flandre! Le premier servit de temple aux
Calvinistes, le second aux Luthériens.
Les soldats qui mouraient Ypres étaient en
terrés dans les cimetières contigus ces temples.
Ces faits n'expliquent-ils pas, d'une mànière
très-simple, la présence des ossements que l'on
retrouve en ce moment?
(suite.)
M. Van Amberg avait continué marcher dans la
ehainbre; il s'arrêta et répondit froidement
tistine n'a que quinze ans, et j'accomplis un
dev ir en mettant un frein aux folles passions qui trop
tôt troublent sa raison. Quant ce que vous appelez mes
inégalités d'affection, vous avez pris soin vous-même de
les motiver par les inconvénients du caractère de Chris
tine. Mon frère, vous qui reprochez aux autres d'être des
juges impitoyables, prenez garde d'être vous-nicine un
juge trop sévère. Chacun agit selon ses lumières inté
rieures, et toutes les pensées ne sont pas bonnes dire.
Videz votre verre, Guillaume, et cette pipe finie, n'en
recommencez pas une autre. Je ne vous parferai pas
aujourd'hui de nos affaires; il se fait tard et je suis fatigué.
Les souveuirs «lu passé ne sont pas toujours bons a rame
ner. 11 faut laisser dormir derrière soi ce qui s'est écoulé.
Je veux être seul quelques instauts, quittez-moi et dites
madame Van Amberg de descendre me parier dans un
quart d'heure.
Pourquoi ne dis-tu pas: Dites Annunciata? Pour
quoi ce joli et bizarre nom ne sort-il plus de tes lèvres,
mon frère
Dites madame Van Amberg que je veux lui parler,
ét laissez-moi seulmon frère, reprit avec force M. Van
Amberg.
Guillaume, craignant d'avoir atteint les limites de ce
çn'il était possible de dire Karl Van Amberg, se leva et
Les bounes nouvelles que la députation du
conseil communal a rapporlées de Bruxelles,
out produit, sur la population de notre ville, le
meilleur effet. Tout le monde ici bénit le chef
de l'étal, on regarde l'avenir avec plus d espoir,
car on espère aujourd'hui que le Roi qui a si
bien compris la position et les besoins de notre
ville, consentira nous continuer sa bienveil
lante et puissante protecliou.
On parle aussi avec éloges et gratitude des
diverses personnes et autorités qui out fait de
généreux et persévérants efforts pour tirer la
ville d'Ypres de la déplorable position où les
événements l'avaient placée.
Nous croyons utile de rendre publique une
décision de l'administration de l'enregistrement,
du 9 Juillet 1833, en matière de timbre. Elle
est conçue comme suit
L'administration, la suite d'une correspondance
avec les départements de la justice et de l'intérieur,
a adopté pour doctrine, en celte matière, que les
affiches, émanant des autorités provinciales et com
munales, sont exemptes de timbre, par application
de l'exception prévue par l'art. 5t> de la loi du g
Veudemiaire an VI, aussi bien lorsqu'elles se rap
portent l'intérêt particulier des provinces et des
commuues, que lorsqu'elles ont un caractère d'in
térêt général.
On nous assure que les commandants de
plusieurs compagnies de pompiers ont fait con
naître notre administration communale que
les corps, sous leur commandement, viendront,
le 7 Aoûtprendre part au tir la cible offert
par la ville.
Les élections pour les cadres de la Garde ci
vique, élections qui ont eu lieu pour tout le
royaume, ont empêché sans doute jusqu'ici
divers corps de la milice citoyenne d'envoyer
leur adhésion On espère toutefois que des
gardes civiques de Bruges, de Menin, de Cour-
tray et de plusieurs autres villes, assisteront,
le 7 Août, au tir la cible.
sortit. Au bas du petit escalier de bois qui menait aux
chambres d'eu haut, Guillaume hésita quelques instants
sur le chemin qu'il allait prendre, puis il se décida
monter, et, pour trouver Annunciata, il se dirigea vers
la chambre de Christine. C'était une petite demeure bien
étroite, bien propre, avec quelques fleurs dans des verres,
des chapelets suspendus un christ en bois, un lit tout
blanc; une guitare (celle de sa mère) était accrochée au
inur. De la fenêtre, celte hauteur, on dominait la prai
rie, on voyait le fleuve et les saules. Christine était assise
sur le pied de son lit; elle pleurait encore;'sa inère était
auprès d'elle, et lui présentait un peu de lait et du pain
sur lesquels Christine laissait tomber ses pleurs. Annun
ciata baisait les yeux de sa fille, puis, en cachette,
essuyait ses propres larmes.
Guillaume entra; il s'arrêta quelques instants sur le
seuil de la porte, et regarda avec «motion le tableau qui
s'offrait ses yeux.
Ces deux femmesl'une déjà bellel'autre belle
encore, toutes deux si semblables de visage, que l'une
paraissait être le passé, la jeunesse de l'autre; l'une
pleurant comme il avait vu pleurer l'autre, la. fille qui
semblait recommencer les douleurs de la mère, et lui,
témoin des larmes, mais non confident de la souffrance,
il s'attendrissait, cherchant vainement le remède tant
de maux.
Oh s'écria Guillaume en portant sa main ses
yeux, si je m'étais marié, moi, j'aurais voulu voir près
de moi des visages heureux, j'aurais voulu voir ma femme
joyeuse et parée, avec un beau diadème d'or et de perles
On attend tous les jours Ypres, le capitaine
commandant l'Ecole des enfants de troupe. Cet
officier est chargé de venir reprendre une partie
du matériel qui a servi l'Ecole d'équitation et
dé s'entendre avec les autorités compétentes sur
le choix et l'appropriation des locaux nécessaires
celte institution.
Le bruit court en ville que deux escadrons
cfu régiment de cavalerie légère, dont l'état-
majoret quatre escadrons resteraient Bruges,
viendront tenir garnison en notre ville. Nous
croyons toutefois qu'aucune nouvelle officielle
cet égard n'est arrivée.
Vendredi dernier a eu lieu l'adjudication des
travaux de redressement des roules aux portes
de Menin, de Dixmudeet de Lille. M. Lapierre,
de cette ville, a été déclaré adjudicataire, au
prix de 34,000 fr.; le devis était de 30,000 fr.
Par suite de la décision prise de démanteler
la place d'Ypres, une première adjudication a
été faite pour l'aplanissement des ouvrages en
terrassement des demi-lunes noa 20 et 24, et da
la lunette n*37. Mais incessamment une entre
prise plus considérable sera adjugée, les tra
vaux sont évalués au devis une somme de
72,000 francs. Il s'agit de démolir le rempart
capital depuis et y compris le flauc gauche dit
sur le front, partir pour les kermesses; j'aurais voulu
entendre ma fille chanter tout le long du jour; j'aurais
voulu que la maison fût une demeure pleine de joie et de
rires. Oh mes pauvres et chers enfants, voyons, prenez
courage; je viens de travailler pour vous, j'ai parié lon
guement de vous mon frère je n'ai guère obtenu de
réponse, mais une bonne parole qui arrive jusqu'au cœur
y germe comme le grain dans la terre. Demain sera peut-
être meilleur qu'aujourd'hui, il faut savoir attendre sa
destinée.
Mon frère, mon bon frère, parlez mon enfant
répondit Annunciata, elle ne sait plus ni prier, ni obéir;
son cœur n'est plus soumis, et ses larmes seront sans
fruit, car elle menace et murmure. Demandez-lui, mon
frère, qui lui a dit que la vie ressemblait au bonheur,
que nous ne vivions que pour être heureux Enseignez-
lui le devoir et donnez-lui la force qui sait l'accomplir.
Votre mari vous demande, ma sœur; moi, je vais
rester près de Christine, je lui parlerai.
Je descends, mon frère, répondit Annunciata, et
elle s'approcha du miroir de la cheminée, mouilla ses
yeux pour que les traces de ses larmes disparussent,
posa sa main sur son cœur pour en arrêter l'agitation,
et, quand son visage n'exprima plus que calme et silence,
elle descendit pas lents.
La servante Gothon était assise sur les marches de
l'escalier.
Vous la gâtez madame, dit-elle brusquement sa
maîtresse; de folies oreilles ont besoin d'entendre de
rudes paroles; vous la gâtez 1