dea dévouements quand ■«■s'agit de recevoir le ruban
r i ouge il y eu a cette ioh y i qui L'ont obtenu, et le
Moniteur ne paraît pas avoir dit son dernier mol.
La revue du iâ a été magnifique, comme l'avait
été la revue de la Hotte anglaise Spilhead. Nous
n'avons pas ouï dire que l'empereur de Kussie ait
passé la moindre revue de sa Hotte ou de sou .armée}
mais il a obtenu tout ce qu'il voulait dans la question
d'Orient, ce qui vaut un peu mieux pour lui. La
Russie a le positif} la France et l'Angleterre out la
fumée des grandes revues.
Ilii journal bonapartiste, la Patries'amuse h
publier de fausses dépêches télégraphiques. Il en
contenait une datée de Trieste, le 12 de ce mois,
annonçant que la Turquie avait accepté les propo
sitions de la conférence de Vienne. En lisant celte
dépêche, nous nous demandâmes comment il pou
vait se taire que la Patrie lût seule ou la première
informée d'un fait de celle importance, et comment
le gouvernement français ne s'était pas réservé de
l'annoncer par le Moniteurcomme il avait fait de
la dépêche de S* Pélersbourg. Celle seule réflexion
nous convainquit de la fausseté de la dépêche et
nous n'eu limes aucune menliou. Nous voyous au
jourd'hui que nous avions deviné juste} pour avoir
publié cette nouvelle, la Patrie vient de se voir
infliger un avertissement.
M. Delamarre, propriétaire de la Patrie et de cinq
ou six journaux de province, a cru devoir aunoncer,
sous le coup de cet avertissement, qu'il avait donné
ordre son uotaire de veudre tous ses journaux.
C'est probablement pour se venger du gouvernement
et lui faire comprendre qu'il s'est exposé perdre
dans la presse, uu groupe de défenseurs officieux.
La seconde Chambre des états-généraux néerlan
dais a continué samedi, la discussion du projet de
loi sur la surveillance des cultes et a dû en repreudre
la suite mardi.
M. Gladeron de la Barca, représentant de l'Es-
pague Washington, a écrit qu'il acceptait le por
tefeuille des atlaires étrangères que la reine a daigné
lui coufier, après le relus de M. de la Torre Aylion.
D'après les nouvelles de Buenos-Ayres, dounées
par le Timesce n'est pas Urquiza qui se serait ven
du, ce serait sou escadre de blocus qui lui aurait fait
détection eu passant du côté du gouvernement pro
visoire. Un grand nombre d'officiers de sou armée
en aura.enl fait autant, en sorte que sa cause semble
perdue.
C'est le commandant de l'escadre, Col, et ses
officiers qui ont reçu les cent mille livres sterling
dont il avait été question. Col va venir en Angle
terre cuver sa trahison et sou or.
Les journaux français sont remplis de détails sur
les fêtes du i5 août, et s'accordent dire qu'elles
ont été fort brillaules. La chose est facile croire,
la carte payer s'élevaut 700 mille francs.
Louis-Napoléon a reçu le corps diplomatique et
les grands corps de l'Etat aux Tuileries. 11 n'y a pas
eu de discours, mais un simple défilé devaul le
trône. Quand l'ambassadeur d'Angleterre est passé
Louis-Napoléon lui a pris la main et lui a dit qu'il
se félicitait de voir fa paix assurée, sans qu'il eu
coûte rien la dignité et l'amour-propre d'aucune
nation.
Il serait très-facile de contester cette assertion.
Mais nous l'avons fait par avance, en faisant remar
quer que la Russie obtieut tout ce qu'elle a voulu,
et que la France et l'Auglelerre ont été obligées de
lui concéder en fin de compte, ce qu'elles avaient
comment ne comprenez-vous pas cela
Je comprends, murmura Anuunciata, mais si bas
qu'elle était sûre que sa fille ne pourrait l'entendre.
Cessez donc, ma mère, d'attendre la fin de ce qui
ne finira qu'avec ma vie. Je ne puis rien ôlcr de mon
cœur.
Et Christine, rêveuse, appuyée sur la balustrade toute
mouillée, regarda le ciel noir, qui laissait tomber sur la
terre une pluie fine et continue.
Est-il donc sans exemple, mon Dieu, d'aimer jus
qu'à en mourir? Est-il donc sans exemple d'avoir, en
ouvrant les yeux, rencontré une image chérie sur laquelle
les regards restent fixés jusqu'au moment où ils se ferment
pour toujours Est-il donc sans exemple de conserver
dans son cœur un sentiment si grand que toutes les choses
de la terre viennent se briser contre lui sans l'ébranler?
Je ue sais rien de la vie, mais je m'écoule moi-même, et
une voix intérieure me crie: Tune peut cesser d'aimer!...
Ma mère, allez trouver mon père; appelez vous un cou
rage que vous n'avez pas pour ce qui vous est personnel
pariez-lui hardiment, dites-lui ce que je vous dis, récla
mez ma liberté, réclamez mon bonheur
Moi 111a fille, moi s'écria Anuunciata avec effroi,
moi oser braver M. Van Ambcrg aller attaquer sa
volonté
Non l'attaquer, mais la supplier, mais forcer son
cœur comprendre ce que le mien éprouve, le forcer
voulu lui refuser tout d'abord. Nous doutons fort en
outre, que la Turquie puisse trouver que sa dignité
et son amour-propre sont sortis sains el saufs de
cette affaire. Maïs la Turquie ne compte plus.
Le Parlement anglais terminera sa session, samedi
prochain. Lord John Russeil, pour teuirsa promesse,
a fait dans la séance d'avant-hier, un exposé de la
question d'Orient. 11 n'a pu rien apprendre de nou
veau sou auditoire, et tout l'intérêt de son exposé
repose sur celle affirmation que les propositions
delà conférence de Vienne, acceptées par la Russie
et par la Porte, ne seront ratifiées et misesen vigueur
qu'après l'évacuation des principautés, et que tant
qu'il y restera uu soldat russe, la flotte anglaise ne
quittera pas le voisinage des Dardanelles.
A la Chanïbre des lords, le 12, il y avait eu aussi
des interpellations} mais lord Clarendon avait refusé
de s'expliquer et de communiquer les documents,
parce que les négociations approchant d'une con
clusion que tout le monde désire, il était inutile de
les compromettre par des communications inop
portunes.
Là plusieurs membres avaient fait ressortir ce
qu'il y avait de dangereux dans la voie des conces
sions où l'on s'était engagé vis-à-vis de la Russie.
C'est poser uu principe latal et dangereux, avait
dit lord Beaumont, que délaisser voir qu'on peut
gagner quelque chose par la violence et l'infraction
des traités.
A coup sûr, lord Beaumont n'est pas de l'avis de
Louis-Na poléon, et ne pense pas que l'Angleterre ait
sauvegardé complètement sa dignité et sou amour-
propre.
Nous devons dire qu'à la Chambre des communes
aussi, un débat s'est engagé la suite de l'exposé
de lord John Russeil. Nous n'en connaissons pas
encore le résultatmais il est probable qu'il s'y
sera dit des choses analogues.
Nous apprenons que l'empereur d'Autriche s'est
enfin décidé décréter la levée de l'état de siège
Vienne, Prague et dans plusieurs autres villes de
la Bohême, dater du 1' septembre prochain.
Nous connaissons la fin du débat, s la Chambre
des communes, la suite de l'exposé de lord John
Russeil sur la question d'Orient.
La politique du cabinet y a été fort maltraitée.
Sir John Pakkington, le plus modéré des orateurs
qui ont pris la parole, a déclaré que le peuple an
glais ne serait satisfait que lorsqu'il lui serait dé
montré que l'honneur de l'Angleterre et l'indépen
dance de la Turquie ont été maintenus.
M. I.ayard a dit que la pusillanimité du ministère
avait abaissé d'Angleterre aux yeux de l'Europe.
Lord Dudley Sluart a dit que l'exposé de lord
John Russeil n'avait rien appris qui ne fût connu,
et qu'il craignait bien qu'il n'y eût l'arrière plan,
quelque chose que le ministère rougit ou craint de
publier.
Un autre orateur, M. Munlz, a soutenu que si
l'Angleterre avait eu un autre ministère, la Russie
n'eût pas osé marcher sur la Turquie. Le pays sent,
a-t-ilajoulé, que tout honneur national est perdu et
qu'il est gouverné par livres, scheitiugs et deniers.
M. Cobden, peu près seul, a soutenu le ministère.
11 a dit que le gouvernement ottoman ne valait pas
la peine qu'on s'inquiétât de son indépendance,
parce qu'il est évident que les Turcs doivent être
refoulés en Asie. 11 a prétendu que sous le rapport
commercial, l'Angleterre a plus gagner avec la
Russie qu'arec la Turquie.
voir, entendre Qui peut le faire, si ce n'est vous Moi,
je suis enfermée mes sœurs ignorent, mon oncle Guil
laume n'a jamais aimé. 11 faut les paroles d'une femme
pour bien dire ce qu'une femme éprouve.
0 mon enfant, ma fille tu ne sais pas ce que tu me
demandes L'effroi est au-dessus de mes forces.
Je demande ma mère une preuve de son amour,
et je ne sais qu'elle me la donnera.
Oui, mais j'en mourrai peut-être M. Van Ambcrg
peut me tuer par ses paroles
Christine tressaillit.
Alors, ma mère, n'allez pas le trouver. Pardonnez-
moi, je ne songeais qu'à inoi. Si mon père a sur vous une
si horrible puissance, n'approchez pas de sa colère, atten
dons, et ne prions que Dieu.
Il y eut un instant de silence.
Ma fille, reprit madame Van Amberg, puisque je
suis ta seule espérance, ton seul appui, puisque tu m'as
appelée, ton secours, eh bien j'irai et je lui parlerai. Le
ciel décidera de notre sort tous.
En ce moment, Annunciata jeta un cri d'effroi une
main avait saisi avec force son bras, et M. Van Amberg,
sans dire une parole, entraîna sa femme vers la porte de
la maison, la fit entrer, enleva la clé de la serrure, et,
ouvrant le parloir, fit passer devant lui madame Van
Amberg.
Une lampe brûlait encore, mais l'huile épuisée e lui
Lord Palmerstiyi a combattu cefte double asser
tion. Il a soutenu que la Turquie hlélait pa« én;dé-
cadence, mai» en pf-ogrès, et que le systèiiftefcOnJ-
mercial rùssè, très-restrictif, ne vîfràit pas celui de
la Tuiquie, très-libéral pour toôlesles nations.
La «discussion s'est terminée là.' On'voitque Jofd
Palinei'stou lui-ûiême, quoique faisant' partie du
cabinet, p'est pas syinpalhiqqe 11 poétique qui a
prévalu. 11 ne l'a pas dit satis.chiule, et*il ne pouvait
le dire. Mais manière doiit.il parlé de la Tur
quie et de la Russie permet de deviner sa pensée.
Ajoutons que lord John Russeil a déclaré qu'il
avait tout lieu de penser que l'empereur de Russie
avait déjà donné l'ordrq a son a ratée de repasser le
Pruth. L'Assemblée Nationale croit que lord John
Russeil n'a pas pu dire cela, et que les journaux
qui lui font tenir ce langage se sont trompés.
Le commencement de ce débat connu le 17 la
Bourse de Paris, y a causé la baisse sur tous les fonds
publics.
Ou s'attendait Londres, ce que dans leur
assemblée du jeudi, les régents de la Banque d'An
gleterre décideraient que le taux dè l'escompte
serait élevé.
Le nommé Renaud, l'auteur des lettres adressées
au prince de Joinville, où il se disait décidé assas
siner Louis-'Napoléon, a comparu devant le jury.'
Les journaux de Londres annoncent qu'il a été ac
quitté après une courte délibération (20 minutes),
parce qu il a paru au jury qu'il n'avait écrit ces
lett l'es que pour extorquer de l'argent au prince de
Joinville.
Des correspondances de Berne, en date du 10 août,
annoncent que le* gouvernement du Tessin vient de
déclarer au conseil fédéral qu'il ne veut pas faire
de concessions ultérieures l'Autriche.
Les nouvelles d'Alexandrie sont du 5 courant. A
cette date, les préparatils de guerre se continuaient,
et le jour même, le reste de la flotte avait mis la
voile pour Constautinople. On comptait deux vais
seaux, deux bricks, deux corvettes, deux bateaux
vapeur, et plusieurs transports avec 4,boo hommes
de troupes formant le complément des i5,000 de
mandés par la Porte.
Le Nil étant très-haut, l'eau a été introduite avant
l'époque ordinaire dans le canal Haleth, qui traversa
le Caire et parcourt toute la province de Sclarkie,
pour aller rejoindre le Nil, près de Dainielte. S. A.
le vice-roi a assisté la cérémonie de la coupure de
la digue avec S. A. Saïd-Pacha, et cette preuve pu
blique de leur reconciliation a produit la meilleure
impression sur les esprits.
La grande nouvelle du moment est la découverte
d'une uiine de charbon de terreau mont Sinaï.
VAssemblée nationale avait raison; le Sun avait
rendu inexactement le discours de lord John Rus
seil. D'après la relation du Times, ce dernier n'a
pas dit que l'empereur de Russie avait déjà donné
l'ordre d'évacuer les principautés. 11 a dit seule
ment, et la différence est grande, que l'évacuation
était la conséquence naturelle de l'acceptation des
propositions de la conférence de Vienne.
Lord Jôhii Russeil n'a pas annoncé non plus l'ac
ceptation de la note par luTurquie, dont la nouvelle
n'est pas encore arrivée.
Les partisans de la paix doivent remercier le ciel
de ce que l'état des partis en Angleterre, a amené, il
y a quelques mois, La composition d'un ministère
dont ïord Palmersloti fait partie, sans y occuper uu
poste qui lui donne une influence prépondérante
laissait plus jeter qu'une clarté incertaine; elle projetait,
par moment, une lueur brillante, puis s obscurcissait tout
coup. Les angles de la chambre restaient constamment
obscurs, les portes et les fenêtres étaient closes, un pro
fond silence régnait partout la lampe n'éclairait com
plètement que la figure tle M. Van Amberg. Il était
calme, froid, impassible. Sa grande taille, le regard per
çant de ses yeux d'un bleu pâle, la régularité austère de
ses traits, tout cet ensemble faisait de lui, cette nuit-là,
un juge évidemment implacable.
Vous vouliez me parler, madame, dit-il Annun
ciata, me voici, parlez.
Annunciata, en entrant dans le parloir, s'était laissé
tomber sur une chaise; l'eau ruisselait sur ses vêtements;
ses cheveux, alourdis par la pluie, se dénouaient sur ses
épaules, cl la pâleur répandue sur son visage lui donnait
l'apparence moins d'une vivanteque d une ombre. L'effroi
lui avait fait perdre la conscience de ce qui s'était passé,
ses idées se troublaient, elle sentait seulement qu'elle
souffrait horriblement.
La voix de M. Van Amberg fit tressaillir Annunciata;
les paroles qu'il prononça renouèrent le fil de ses idées
cette faible femme songea son enfant, fit un effort
violent, rassembla toutes ses forces, et, se levant
Eh bien murmura-t-elle, maintenant donc, puis
qu'il le faut
(La suite au prochain