f.
Chronlcfiie politique.
'ociété et la garde, qui ont saisi cette occasion
de s'amuser en famille.
Avant-hier, après avoir été reçu par le Roi,
M. le prince de Chitmy a été reçu pâ^]e^duc
de Brabant.
S. A. R. Mm# la duchesse de Brabant s'adon
ne, comme on sait, avec succès la peinture de
fleurs. On assure que pour s'y perfectionner
encore, elle va prendre des leçons de M. Robbe,
l'un de nos meilleurs peintres en ce genre.
M. Louis Verhouslraeten, d'Anvers, chanoine
et inspecteur diocésain, vient d'être nommé
curé-primaire de l'église Ste-Gudule et doyen
de Bruxelles, en remplacement de feu M. De
Coninck.
Hier, avant de se rendre au Congrès, le Roi
a reçu M. le prince de Chimay, chargé d'aller
complimenter Louis-Napoléon Lille.
M. le prince de Chimay doit partir ce matin.
Du 22 Septembre an 24 inclus.
On n'a pas oublié la réponse du ministre des af
faires étrangères de France, la no e du comte de
Nesselrodè, qui avait prétendu établir le droit de la
Russie d'envahir les principautés. Celte réponse
conçue en termes fort vifs, a,vait une sœur jumelle
en Angleterre. Lord CUrendon avait opposé au
cabinet de Saint-Pélersbourg les mêmes arguments
que M. Drouyn de Lhuys. Toutefois, le texte même
de la note anglaise n'était pas connu jusqu'ici, le
ministère en ayant refusé la communicatiou au Par
lement. Les journaux de Londres s'en sont procuré
une copie et viennent de la publier, assez hors de
propos, car depuis le 16 juillet, date de la note, les
choses ont bien changé de face.
La France et l'Angleterre mettaient alors tous les
torts du côté de la Russie; elles disaient, ceci est
textuel que la Turquie avait le droit d'examiner
avec soin les demandes qu'on lui iaisait, et de re-
pousser celles qu'elle jugerait incompatibles avec
son .indépendance et sa dignité.
Aujourd'hui ou dit que laTurquie n'a que le droit
d'accepter aveuglément et sans raisonner les con
ditions qu'on lui fait, quoique ces conditions soient
celles qu'on l'engageait repousser il y a deux mois.
Pourquoi ce changement de langage? C'est qu'on
pensait alors faire reculer l'empereur de Russie.
Mais, comme au lieu de reculer il est entré sur te
territoire ottoman, tandis que les flottes n'ont pas
osé dépasser le mouillage de Besika, oùdetoul temps
elles ont le droit de stationner, la France et l'An
gleterre se sont ravisées et ont sacrifié le droit
qu'elles avaient eu dès l'abord l'intention de dé
fendre.
Pour justifier ce revirement, on dit la Turquie:
Vos alliés ont rédigé des propositions que l'em
pereur de Russie a acceptées et que vous ne deviez
pas rejeter. C'est une offense que vous leur faites.
Mais la Turquie peut dire et elle dit en effet qu'elle
n'a pas été consultée, qu'on a stipulé sans elle et
contre elle; qu'il n'est pas merveilleux que le Tzar
rêvant la liberté sous le beau ciel de l'Espagne; puis elle
appelait Herbert, lui parlait et pleurait. Après ces nuits
d'insomnie,elledesccndaitau chœur avec des yeux encore
mouillés de larmes, avec une pâleur mortelle répandue
sur son visage, et le regard de la supérieure s'arrêtait sur
elle, comme pour lui donner une affectueuse pitié et lui
faire de silencieux reproches.
Un jour, la supérieure la fit appeler et lui dit
Ma fille, je veux vous parler, je voudrais essayer
de vous faire du bien. Vos larmes continuelles attristent
mon cœur; je ne croyais pas qu'une créature humaine pût
autant pleurer. Les lois de ce couvent, que je relis chaque
jour, disent, en parlant de la supérieure Elle élèvera
avec un amour maternel les sœurs qui, comme les petits
enfantsseront encore faibles la dévotion, se ressou
venant de ce que dit Saint Bernard ceux qui servent les
dmes La charge des âmes n'est pas des âmes fortes,
mais des dmes infirmes. Voyons, ma fille malade, la
vie nous parait donc bien dure
Oui, répondit Christine, elle est au-delà de ce que
je puis supporter; je veux être libre.
Vous avez seize ans, vous dépendez de tous ceux
qui vous entourent; nulle part vous ne pouvez être libre.
Eh bien! alors, je suis malheureuse; qu'on me
laisse malheureuse et pleurer
Ma fille, répondit la supérieure, je savais bien tout
le prix du bonheur paisible dont j'ai joui; mais vous
m'apprenez tous les maux dont j'ai été préservée. Qu'y
ail adhérîrVdes propositions qui lui concèdent tout
ce qu'il demande, mais qu'il le serait vraiment de
voir la /furquie donner sou assentiment une con
vention où elle est complètement sacrifiée. Le Tirnet
/j5retend que la Turquie n'a jamais eu aucutie raison
décompter sur le concours et l'appui de la France et
de l'Angleterre, dans le cas où les hostilités éclate
raient. Qu'allaient donc faire les deux flottes
Besika? Le Times serait bien en peine de répondre
cette simple question.
Nous ne voulons pas dire par là que l'Angleterre
et la France doivent faire la guerre pour la Turquie;
nous voulons établir seulement qu'elles se sont
imprudemment et maladroitement engagées dans
l'affaire et qu'elles portent aujourd'hui la peine de
leur imprévoyance.
La Russie a toujoui-9 su ce qu'elle voulait; elle
a marché droit son but, sans reculer d'un pouce,
ayant pourtant le droit contre elle, c'est notre avis.
La France et l'Angleterre ont voulu dès l'abord ce
qu'elles ne veulent plus aujourd'hui. On ne troiy-
verait pas dans l'histoire un exemple pareil de dé
faillance chez deux puissances d'un tel ordre. Il
faut désirer que la Turquie se soumette au plus
vite; autrement, nous pourrions voir d'ici peu de
temps, des événements désastreux, dont l'Europe
n'a nul besoin de se passer la fantaisie.
Les dernières correspondances de Constantinople
portent la date du i' septembre. Nous devons dire
qu'elles sont toujours extrêmement belliqueuses.
Les préparatifs ne discontinuent pas, et les Turcs
paraissent attacher une véritable importance aux
modifications demandées par le Divan.
La veille, dans la nuit, on avait placardé sur les
murs de Constantinople, des affiches lithographiées
dans lesquelles on appelait les musulmans la
guerre sainte contre les Russes, en reprochant aux
ministres actuels du Sultan, leur pusillanimité pour
n'avoir pas rejeté nettement la note de Vienne. La
police était parvenue enlever la plupart de ces
affiches; néanmoins, elles ivuienl été lues avec avi
dité par un grand nombre d'individus. Les ambas
sadeurs des quatre puissances avaient cru devoir
faire la Porte des représentations ce sujet.
Le Lloyd de Vienne annonce que M. Noguès, ré-
dacleureu chef du Journal de Constantinoplea reçu
de la Porte-Ottomane un avertissement qui lui
enjoint de ne plu» publier d'articles hostiles la
Russie; eu cas de contravention, il serait supprimé.
Les Turcs veulent mettre jusqu'au bout les bons
procédés de leur côté. Ce n'est pas trop mal pour
des barbares.
La Bourse de Paris s'est remise la hausse avant-
hier, quoique les faits qui avaient provoqué la baisse
de la veille fussent confirmés et même aggravés.
Le gouvernement impérial n'a pas voulu revenir,
en ce qui concerne le prix du pain, au système de
1847. Les journaux qui l'avaient annoncé, ainsi que
notre correspondant de Paris, étaient dans l'erreur.
On veut s'en tenir au système de compensation. Le
Moniteur français publie une décision prise ce
sujet par la commission municipale de Paris.
Une autre mesure très-importante vient d'être
prise par le gouvernement français c'est l'abaisse
ment dans une proportion énorme, du droit d'en
trée sur le bétail, ainsi que sur les viandes fraîches
et salées. Ce décret ne rencontre que des appro
bateurs.
a-t-il donc ici qui puisse paraître pire que les agitations
dont le reste de la terre a rempli votre cœur Avec les
rayons du jour, la cloche, la même depuis notre enfance,
nous éveille pour prier. Nous l'aimons; elle nous rappelle
les salutaires pensées qui doivent nous suivre en tous
lieux. Au chœur, quelques-unes d'entre nous chantent,
et leurs chants sont purs et doux. Les prières seraient
belles, lues seulement par les yeux; elles sont plus belles
encore, chantées par des voix jeunes un grand calme
descend dans nos cœurs, rien ne préoccupe nos pensées,
rien de mal ne peut survenir; nous ne pouvons rien
perdre, nul malheur ne peut nous atteindre. Les heures
ne seront ni longues ni courtes, elles seront occupées et
toujours semblables. Nous obéissons strictement aux
ordres du saint qui a tracé pour nous le chemin suivre
pour arriver au ciel. Notre travail est pour les pauvres ou
pour notre maison. 11 y a des heures d'un grand silence;
mais quand on a l'habitude du recueillement, on entend
Dieu parler quand tout se tait. Nous obéissons, ce n'est
pasaux puissances de la terre, c'est Dieu. Nulle autorité
ne dure iei. Dans trois ans je serai vos côtés. Nous
sommes pauvres, mais chaque jour apporte le pain néces
saire et le vêtement qui préserve du froid. Nous n'avons
aucun lien, mais nous sommes toutes sœurs, et c'est
parce que nous devons aimer tout le monde qu'on nous
défend une seule amitié. C'est pour que notre cœur s'ou
vre plus large pour tous nos frères qu'on n'y permet pas
le choix d'un seul. Si rien ne nous appartient, si nous ne
La Banque d'Ang^terre. vient d'élever de nour»
veau le taux de son escompte. Il éla»à L, elle ,1'ir
fixé 4 i/^.
Le paquebot des Etats-Unis, le Balticy arrivé
jeudi à*Liverpool, a apporté des nouvelles impor
tantes de la Plata. Le (3 juillet, ffPgénçfal Urqu iza
abandonné par ses troupes, s'est réfugié bord d'un
steamer des Etats-Unis et s'est.dirigé vo s l'Enlre-
Rios. Ainsi le siège de Buéoos-A^Ves ^'est trouvé
complètement levé. Les derniers soldais d'Urquiza
ont jeté leurs armes et se sont dikpersé* dans toutes
les directions.
A la date du 3 août, la province de Buénos-Avres
était très-tranquille, et les affaires commençaient
reprendre. Ou était sans nouvelles d'Urquiza et de
son congrès constituant de Sarttâ-Fé.
Depuis la chute de Rosas la ville de Montevideo
était tranquille, et les affaires y prospéraient. 11 ré
sulte des nouvelles apportées par le Baltiemais
qui ne sont encore connues que par une dépêche
télégraphique, que là aussi les troubles ont recom
mencé. A la date du 18 juillet, il y avait eu une
collision, dans laquelle un grand nombre de per
sonnes auraient péri et un changement de miuislèr
aurait été imposé au président. Orfbe s'était diri0
vers le pays intérieur et l'on craignait une guerre
civile. Les affaires étaient dans un étal de stagnation
complète.
la Gazette de Guatemala donne des détails sur la
poursuite des troupes du Honduras qui avaient
envahi le Guatemala; les envahisseurs avaient été
poursuivis par le général Vicenle Rena, le 8 juillet.
Plusieurs engagements avaient eu lieu, où l'avan
tage était resté aux Guatémaliens qui se préparaient
une action décisive.
La Bourse de Paris reste fidèle ses précédents.
Hausse aujourd'hui, baisse demain. Les fluctuations
s'opèrent depuis quelques jours, selon le vent qui
vient de Londres. Avant-hier seulement, on a appris
l'élévation du taux de l'escompte par la Banque
d'Angleterre, et les fonds en ont été déprimés; ils
avaient haussé la veille, pareequ'on croyait que cette
mesure ne serait pas prise.
Le conseil de la Banque de France, qui s'est réuni
avant-hier, a laissé l'escompte en l'état et ne s'est
même pas occupé de la question.
Deux statues de l'Empereur et de l'Impératrice,
qui figuraient l'entrée du camp de Satory, ont été
décapitées pendant la nuit. Ou rechercheactivement
les auteurs de ce méfait.
Le Morning-Post annonce qu'après avoir appris
le refus de l'empereur de Russie, la conférence de
Vienne a expédié Constantinople, un courrier
chargé de dépêches, pour faire un nouvel effort en
faveur de l'acceptation pure et simple.
Tous les regards du inonde politique se tournent
maintenant vers le camp d'Olmulz, où l'on assure
toujours que l'empereur de Russie arrivera le 31,
avec une suite de deux cents personues, dit une
lettre de Vienne.
La Gazette de Cologne annonce que le prince
Menschikoff est arrivé le i3 Vienne, porteur du
nouveau manifeste de la Russie. L'Indépendance
reproduit cette nouvelle sans la contredire. Nous ne
la croyons pas fondée. Il est arrivé des dépêches de
Saint-Pélersbourg M. de Meyendorff, ministre de
Russieà Vienne; mais elles ont été apportées par le
colonel Sziwitsch.
faisons que passer dans nos cellules, si nous quittons nos
livres, nos rosaires, pour en prendre d'autres inconnus
qui ne nous ont pas encore vues prier, c'est que nous
sommes des âmes heureuses cherchant le ciel, et il faut,
pour être prêtes au moment du départ, couper d'avaiice
tous les liens qui touchent la terre. Nous sommes cloî
trées, mais qu'importe l'immensité d'un monde que nous
ignorons ?Nos âmes savent bien franchir les murs de ce
couvent; elles ne cherchent pas suivre les chemins de
la terre, elles s'élèvent, elles volent, et vont au ciel
trouver et adorer Dieu. Enfin nous sommes calmes, et
chaque brebis égarée qui arrive de loin pour entrer sous
noire toit dit que le repos n'existe qu'ici, et qu'on ne le
trouve en nul lieu parmi les hommes. Toutes nos sœurs
sont de bonnes et simples personnes, promptes au tra
vail, douces d'esprit, qui savent sourire après avoir prié,
qui sauront vous parler pour vous instruire et vous parler,
encore pour vous égayer. Allons, sœur Van Amberg ne.
roidissez pas votre àme contre l'atmosphère de paix qui
règne l'ombre du cloître; ne demandez pas impérieu
sement au Tout-Puissant, qui vous a créée pour le bon
heur éternel, de vous prodiguer encore les terrestres
bonheurs d'une vie qui, pour lui, fuit comme une mi
nute. Ouvrez votre âme la foi. La foi est une belle aube
qui, commençant ti poindre, va continuellement croissant
en clarté jusques au plein jour.
(La suite au prochain n°.)
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