Chronique politique. r Uii journal de Berlin publie une note de M. de Nesselrode M. de Meyendorff, ministre de Russie Vienne, pour expliquer le rejet des modifications demandées par la Porte. Ce n'est pas lui qui c< alors qu'il voit le {jouv même s'efforcer de tenir sa dépendance. C'est dan racheter celui de Vienne Glo^j^^H^H^ede cette opération, toutes les lignes, réception du chemin de fer du Nord, sont sa propriété, et celles qui sont en construction doivent lui appartenir. C'est d'une politique fort sage même en Autriche, plus forte raison en Belgique. Il n'est pas de manœuvres imaginables que les Jésuites n'emploient pour faire la chasse aux élèves et peupler leurs écoles. Ils se font, en ce moment, d'ardents racco- leurs, ils traquent le gibier partout où ils le trouvent. Ils s'adressent leurs fournisseurs et ceux de toutes les églises et de tous les châteaux, en un mol, tout ce qui leur est assujetti par les intérêts du commerce; et exerçant sur ces pères de famille un humiliant servage, il les con traignent envoyer leurs enfants dans les éta blissements cléricaux: la perle de la pratique et une guerre acharnée contre le commerce de ces personnes seraient au bout d'une désobéis sance, il faut plier, ces pères de famille vous le disent amèrement, en regrettant que les néces sités matérielles de l'existence ne laissent pas un libre choix au système d'éducation qu'ils vou draient donner leurs enfants. Celte pression lyrrannique prouve bien le de gré de confiance que les pères de famille accor dent l'enseignement obscurantiu, si cet ensei gnement était tel qu'on nous le représente, les Jésuites n'auraient pas besoin de se déguiser en commis-voyageurs. Éclaireur Du 25 Septembre au 28 luclus. Les dernières nouvelles de Constaiitinople sont du S septembre. Elles ont été apportées Marseille par le Leonidas, et confirment tout ce que nous savions déjà sur la fermentation des esprits Con- stantinople. Là, pour le moment, est ledangerde la question d'Orient, car d'une part, il est certain que l'empereur de fiussie s'en tenant l'acceptation pure et simple de la note de Vienne, est tout disposé attendre que la diplomatie ait réussi la faire ac cepter de même par la porte, et d'autre part, la mission de heeves le prouve, la diplomatie s'y em ploie activement. Si d'ici une quinzaine de jours, la tranquillité est maintenue Constantinople, et qu'Omer-Pacha ne prenne pas l'offensive contre les Russes, la paix sera assurée. Le gouvernement hollandais vient son tour de permettre la libre entrée des céréales, en réduisant le droit l'importation un simple droit de balance de 10 centimes par cent kilogrammes, pour le fro ment et autres céréales, et 5 centimes pour les pommes de terre. Un journal français évalues 34 millions de francs, la dépeuse que la ville de Paris devra faire pour inaintenir le paiu 4° centimes, si la hausse des blés se maintient aussi longtemps qu'en 1846— 1847- Notre correspondant l'avait évaluée t5 millions, Une nuit, pendant le sommeil des religieuses, le son des cloches retentit dans le couvent. Ces cloches annon çaient qu'une sœur était l'agonie; c'était la religieuse soignée par Christine quelques jours auparavant qui allait terminer sa courte existence. Si la vie dans un couvent diffère de toute vie ailleurs, la mort au couvent diffère plus encore de la mort en tout autre lieu. La vraie mort de la religieuse s'est accomplie le jour de sa profession; l'autre n'est plus que le moment du repos et de la récompense. Aussi, dans cette cellule qu'une âme allait quitter pour le ciel, il n'y avait ni san glots ni larmes; un grand recueillement régnait sur tous les visages, ils étaient graves et câlines. La (lainme des cierges apportés pour les dernières cérémonies de la re ligion éclairait en plein le front serein de la mourante; ses lèvres s'entr'ouvraient pour répondre aux prières de ses compagnes; ses mains touchaient encore les grains du rosaire qu'elle avait chaque jour porté son côté. Au pied du lit, la supérieure et les sœurs élaicut agenouillées; celles des religieuses qui n'avaient pu trouver place dans Vétroile cellule étaient genoux près de la porte, dans le corridor. Il n'y avait ni douleur, ni trouble, ni effroi; le silence régnait partout; des prières seules l'interrom paient. La mourante était tranquille; l'assistance était recueillie; la mort n'était plus le spectre affreux qui glace d'horreur, mais l'ange consolateur qui vient chercher les jjposant qu'elles s'arrêtât six mois plus tôt. Au d, et en proportion du temps, les deux chiffres Çorit peu près en concordance. Voici due autre version sur les motifs réels de la retraite du ministère du Grand-Duché de Luxeni'- hourg. Elle est donnée par la Gazette de Trêve*. D'un côté, la Hollande n'a pas renoncé faire sup porter au Çrand-Duclié une part de la dette retom bée sa charge, par suite de sa séparation d'avec la Belgique. D'uu autre côté, la Diète germanique veut obliger le Grand-Duché payer sa part des frais qu'a exigés, la suite de la révolution de i«48, l'oc cupation militaire de plusieurs Etats de la Confé dération. Ce sont les notes relatives ces deux af faires, que M. Willmar avait laissées sans réponse, ce qui a excité les plaintes dont nous avons parlé, la suite desquelles le Roi grand-duc ayant écrit une lettre sévère au gouvernement Luxembour geois, le cabinet a offert sa démission. Le i3 septembre sont arrivés Pestb, bord du vapeur l'Archiduc Albertla couronne, le glaive et le sceptre de Saint-Etienne. Ils y ont été reçus en grand cérémonial par l'archiduc gouverneur. Véri fication de l'identité en a été faite, et procès-verbal en a été dressé en présence des vice-présidents des cinq lieutenances impériales de Hongrie. Une salve de coups de canons tirés de la forteresse a annoncé l'événement au public. Ces ornements ont été exposés dans la chapelle du château. lis doivent ensuite être transportés Vieune par l'archiduc Albert, et l'Empereur les recevra au château impérial, entouré de toute sa Cour. Le prince Léopold de Saxe-Cobourg et tous les magnats hongrois présents Vienne, entre autres les comtes Apponyi, Bathyany, Esterhazy, Karoly et Josika, s'étaient rendus Bude, afin d'y assister la réception soleunelle de la couronne royale de Hongrie. On voit par ces détails quelle importance donne la cour de Vienne la reprise de possession de ces iusignes. L'apparition de la comète a produit Coustan- tinople autant d'effet que le chapeau du prince de Meuschikoff. L'apparition d'une comète pouvait seule faire diversion aux préoccupations de l'état dechoses, dit le Courrier de Conetantinople. Chaque soir, toutes les terrasses, tous les lieux élevés se couvrent de curieux qui, armés de lunettes ou l'œil nu, passent une heure contempler le point du ciel où resplendit l'astre. Puis viennent les com mentaires... et quels commentaires toutes les su perstitieuses croyances d'un autre âge. Aussi, que de suppositions n'a-t-on pas faites sur ce que ven dredi soirquand le dimanche des musulmans venait de finir et celui des juifs de commencer, et la veille de l'Assomption des Grecs, vers huit heures un quart, un nuage noir, en forme de bande, a passé par le milieu de la comète, et n'a laissé quelque temps visible que la tête et la queue Ce nuage noir en forme de bande doit, eu effet, donner beau coup penser aux osmanlis superstitieux. Cepen dant, dit la Gazette de France, cette comète, dont on aperçoit encore la tête et la queue, ne pouvait figurer cette malheureuse question d'Orient, qui n'a ui queue ni tête. L'Atsemblêe nationale en annonçant que le mémo randum de la Russie est entre les mains des grandes puissances, et qu'il constate la persistance du Tzar adhérer la note de Vienne, fait un raisonnement enfants dç Dieu pour les mener lui. Là les passions humaines, là tous les liens de la terre étaient oubliés ou vaincus. Nul regret n'attristait le dernier départ; l'hymne de la délivrance se faisait seule entendre. Tous les cœurs qui battaient désiraient le ciel, tous les yeux qui regar daient le voyaient s'entr'ouvrir pour recevoir l'épouse du Christ. L'une ne mourait pas en aimant la vie, les autres ne vivaient pas en craignant la mort c'était un solennel et imposant spectacle. Comme le voyageur fatigué, après avoir suivi lentement la route longue et droite l'extré mité de laquelle il entrevoyait un toit hospitalier, arrive le cœur plein d'allégresse au lieu du repos, ainsi la reli gieuse, après de longs jours tout semblables, arrive avec une sainte joie au jour de la mort qui donne le ciel pour demeure. Christine s'agenouilla, mais son cœur était plein des troubles de la terre. Elle aimait la vie, et c'était la vie et non au ciel qu'elle demandait des espérances et du bonheur. Au milieu d'une prière, l'âme de la religieuse s'envola elle mourut dans la paix du Seigneur, sans regret, sans crainte. Alors s'accomplirent les cérémonies qui suivent la mort d'une sœur de la Visitation. On fut chercher dans les armoires la couronne de roses blanches conservée avec soin depuis le jour où elle prononça ses vœux, et on la lui posa sur la téle pour la dernière fois. Cette cou- A qui ne manque pas de portée. Elle dit que paf.la'la" Russie est entrée dans le concert européeji, çùis- qu'elle veut ce que les quatre puissances put déjà décidé Vienne. Dès lors, ajoùle-t-elle, admettre encore quelque doute sur la coùservation de la paix, équivaudrait dire que l'Europe .voplant la paix- unanimement et par les mêprest'Woyens. ne rait pas se l'assurer elle-iuêjjiôï Cela est très-spécieux, cè» taL' toujours une difficulté. Si lï Tur^ mée russe et que celle-ci^ victorieuse Constantinople, la prise de pussessior proie ne jetterait-elle aucune dissoinfal concert européen .Y L'Assemblée nationale n'admet pas cette lité. Elle assure qu'en cas de guerre, la Kussl profilerait pas de cette circonstance pour demair! un accroissement de territoire, et que les gouvel neinents européens ont obtenu sur ce point, il garanties les plus positives de cette puissaucc. Le plus sûr est de ne pas s'y fier. Les nouvelles de France sont encore aujourd'hui sans intérêt. Nous en pouvons dire autant de celles des autres pays de l'Europe. La question d'Orient seule préoccupe le monde politique. Ce document nous apprend une chose impôt tante: c'est que la noie de Vienne avait été présentée la Russie comme un ultimatum. Celle-ci l'avait qua lifiée d'expédient, et voici en quels termes elle l'avait acceptée. Nous copions la note même de M. de Nesselrode m Je considère comme superflu de faire observer V. Exe. qu'en acceptant l'expédient arrêté Vienne dans un but de conciliation cl l'envoi d'un envoyé turc, nous présupposons que nous n'aurons pas examiner et discuter de nouvelles propositions et de nouveaux changements qui pourraient être préparés Vienne sous l'empire des inspirations guerrières qui, cette heure, paraissent animer le Sultan et la majorité de ses a ministres, et que, dans le cas où le gouvernement ottoman croirait encore devoir repousser ce dernier arrangement, nous ne nous croirions plus liés par l'ac- quiescement que nous lui donnons aujourd'hui. M. de Nesselrode ajoute avec raison qu'après une acceptation pareille, il était difficile de ne pas voir clair dans les intentions de la Russie. 11 en conclut que le Tzar devait repousser les nouvelles proposi tions de la Porte, et il en donne deux raisons. Voici la première L'Empereur après avoir renoncé pour lui-même au droit de changer un seul mot dans un prqjet de note arrêté sans sa participation, ne peut consentir que la n Porte-Ottomane se réserve ce droit pour elle seule; il ne peut souffrir que la Russie soit placée de cette façon a dans une position d'infériorité vis-à-vis de la Porte. Voici la seconde raison Des deux choses une seule est possible ou les a changements que la Porte demande sont importants, a et alors il est tout simple que nous refusions d'y donner il notre acquiescement; ou ils sont insignifiants, auquel a cas il y a lieu de se demander pourquoi, sans néces- a silé, la Porte en fait dépendre son acceptation, a Il nous semble que ces deux raisons n'ont pas la moindre portée et sous ce rapport, la note de >1. de Nesselrode nous paraît d'une faiblesse extrême. La Russie serait dans une position d'infériorité vis-à- vis de la Porte, paice qu'on montrerait quelque condescendance pour cette dernière? C'est une ronne blanche, une religieuse la porte quelques heures le jour de sa profession, puis elle la quitte en sachant que ces fleurs ne loucheront plus son front que lorsqu'il sera glacé par la mort. La religieusela couronne sur la tète, est exposée dans sa bière ouverte au milieu du chœur du couvent. On noinina deux sœurs pour veiller et prier. Christine Van Amberg fut une de celles qui restèrent agenouillées près de la religieuse qui venait de mourir. La nuit fut longue et solennelle: d'un côté, une femme qui n'était plus; près d'elle, une femme agitée de toutes les passions de la terre; entre elles deux, une religieuse vivante comme l'une, calme comme l'autre. Avec le jour, la supérieure vint prier près de la morte; puis elle s'éloigna, laissant d'autres sœurs pour veiller comme Christine avait veillé. Ma fille, dit-elle doucement Christine, cette nuit a dû avoir pour vous de salutaires enseignements. Si notre vie vous parait triste, notre mort doit vous paraître douce. Ma mcrc, répondit Christine, je veux bien mourir Mou enfant, Dieu vous laissera vivre, reprit la supérieure; votre âme n'est pas prête; tâchez qu'elle prie et fasse silence. (La suite au prochain n 1 Mil <j|l

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 2