m JOURNAL D'YPRES ET RE L'ARRONDISSEMENT. f° 1,298. 13e Année. Vires acquint eundo. Chronique locale. LA FAMILLE HOLLANDAISE. s/- I "•\v. -■ jur recevoir jOuis-Napoléi pagine de son ver ne ment de furent témoin plus curieux passés ooe ABONNEMENTS Ypres (franco), par trimestre, a francs 50c. Provinces,4 francs. 1SERT10NS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne. reçoit que les lettres affranchies. M -f Ypues, 8 Octobre. RAPPROCHEMENT. 1§4S-1I53. s Combien de fois, les feuilles de l'épiscopat n'ont-elles pas traité les libéraux d'anarchistes de démagoguesde socialistes, avant 1848! Pendant la lutte mémorable du libéralisme constitutionnel contre le parti clérical au pou voir, faussant la Constitution exploitant les libertés son profil particulier, les journaux soi-disant moraux et religieux n'ont-ils pas fait des efforts mouis pour dépeindre les libéraux comme des hommes de désordre, des révolu tionnaires au premier chef Malgré les héroïques moyens mis en œuvre pour conserver le pou voir, le cléricalisme battu aux élections dut se retirer sous sa lente en 1847, en exhalant des jérémiades sur le malheureux sort de la Belgique, condamnée être gouvernée par ces maudits libéraux. Mais des événements extraordinaires qui écla tèrent peu de temps après, vinrent démontrer l'évidence, que toutes les imputations inju rieuses des publicistes soudoyés par l'épiscopat, n'étaient inspirées que par l'esprit de parti. Une révolution aussi inattendue que peu motivée éclata dans un pays voisin et la république fut proclamée. C'était le moment eu jamais pour les libéraux, s'ils avaient été réellement des hommes de désordre, des anarchistes, des so cialistes de tendre la main au-delà de la fron tière et de modifier les institutions du pays. Mais il n'en fut pas ainsi. Les cléricaux^ abêtis par la peur, se cachaient derrière les* libéraux et étaient tombés dans l'impuissance. Une petite minorité fil bien quelques tentatives pour agiter et aigrir les esprits, mais les libéraux, autrefois si conspués par les feuilles dites catholiques, défendirent haut et ferme les institutions con stitutionnelles et, sous leur influence, la Bel gique seule resta tranquille et calme, au milieu des (évolutions qui agitèrent les autres états du continent et couvrirent l'Europe continentale de ruines. A trois années de distancé, un nouveau changement de gouvernement éclata dans un pays voisin. La licence et l'anarchie furent remplacées par le despotisme, et il est assez curieux de constater quelle fut la conduite des cléricaux qui après avoir simulé le mort pendant la tour mente, s'étaient remis intri guer et miner le pouvoir, derrière lequel ils s'étaient abrités. Mais bientôt ce bel amusement ne leur suffit plus et ils tendirent le cou au-delà de la frontière, pour trouver aide et secours, afin de trouver la force de battre en brèche les institutions constitutionnelles, qui avaient fait la gloire et le bonheur de la Belgique pendant des années de trouble et d'agitation révolution naire. Enivré par les émanations du despotisme, le parti clérical qui n'osait remuer en 1848, au jourd'hui lève sa bannière r éactionnaire et dé clare hautement, par la yoie de ses jouruaux, que la Belgique doit sacrifier, sur l'autel de la conciliationles libertés que les libéraux sont parvenus sauvegarder au milieu d'un cata clysme pour ainsi dire européen. Entretemps et pour continuer jouer le rôle de Baziles, les feuilles de l épiscopal ue se gênent pas pour attribuer a ii libéralisme des idées de démolition, mais ce n'est pas pour donner le change sur les allures de leurs patrons, car les véritables démolisseurs se trouvent dans le camp de ceux qui implorent le secours ds 1 étranger au mo ment des élections et essaient d intimider les électeurs pour les forcer voter en faveur de candidats véritables mannequins dont le haut clergé fait jouer les ficelles. En 1848, les libéraux ont maintenu la Con stitution et la liberté. Depuis 1851, les cléricaux blâment la Constitution et en désirent la modi fication, s'ils en avaient le pouvoir. De quel côté sont les Démolisseurs? M. Hochsteyn qui a rempli avec tant de dis tinction les fonctions de directeur du bureau des postes Ypres, a laissé des souvenirs trop durables parmi nous, pour que nos compatriotes n'apprennent pas, avec la plus vive satisfaction, la haute distinction dont il vient d'être l'objet. Un arrêté royal, en date du 3 Oetobre courant, nomme M. Hochsteyn, chevalier de l'ordre de (SU1TB.) Un peu d'espérance ramena Guillaume Van Amherg; il lui sembla qu'une fois le seuil du cloître franchi, Christine retrouverait sa nature d'autrefois, sa jeunesse et son amour. Il crut qu'il allait emmener pour toujours son enfant loin de ces sombres murs. Agité d'une impa tience douloureuse, il attendit. Bientôt un pas léger se fit entendre dans le corridor auprès du parloir; Guillaume se précipita vers la porte Christine était là, et nulle grille ne la séparait plus de son oncle. Ma bien-aimée Christine, s'écria Guillaume, enfin je puis donc Couvrir ines liras et te serrer sur mon cœur Viens, nous allons retourner dans notre pays et revoir la maison où nous avons tous vécu ensemble La sœur Marthe-Marie' était plus pâle encore qu'à sa première entrevue avec Guillaume s'il eût été possible de saisir une expression quelconque sur ce calme visage, peut-être eût-on pu y' entrevoir un peu de tristesse. La novice se laissa prendre par la main et conduire vers la porte du couvent mais qOnnd ces portes se furent ouver tes, cl qu'elle en eut franchi le seuil, le jour, l'air, le vent, frappant son visage, elle chancela et s-'appuya contre le muj- extérieur Le soleil en ce moment déchirait les nuages et jetait des rayons d'or sur la plaine et sur la petite montagne l'air était transparent, et l'horizon, plat et monotone, recevait de la lumière une espèce de beauté. Regarde, ma fille, regarde!... dit Guillaume Christine, qui restait immobile dans une muette con- Léopold. Comme directeur du bureau dés^ap^tes de Bruxelles depuis plusieurs années, côf&me auteur du Dictionnaire postalvaste répertoire où se trouvent coordonnés les lois, arrêtés, dé crets, décisions en matière de postes, depuis 1789 jusqu'en 1845, M. Hochsteyn méritait doublement celte décoration laquelle applau dissent toutes les personnes qui le connaissent, et notamment les employés de cette adminis tration, dont il est une des sommités. C est avec une joie qui sera partagée par tous nos concitoyens, que nous pouvons donner des nouvelles satisfaisantes de l'étal de M. Chantrell, directeur du railway de la Flandre occidentale. Comme nous l'avons dit dans notre dernier n», la fracture de deux côtes a été constatée, et par I application d une forte saignée et de sangsues, 1 oppression et le crachement de sang, consé quence de la contusion d'une partie des pou mons, ont considérablement diminué. Hier, le malade a été placé sur un fauteuil et y est resté pendant quelque temps, sans être trop fatigué. Enfin la situation dans laquelle se trouve M. Chanlréll est assez favorable pour pouvoir espérer une prompte guérison. On nous prie de publier ^'»®is sui*,«"at- Le maire de la commune de Meteren (France) donne avis que le tirage de la loterie autorisée par M. le préfet du Nord, au profit do jeune De Couinck, peintre, et qui deVait avoir lieu le 2 Octobre, est ajourné an dimanche 6 Novem bre 1853, trois heures de relevée. (Signé) L. Leurs. lÀTÉKIEUR. On dit que, par une disposition ministérielle récente, les officiers qui se trouvaient dans la position de réserve avec les deux tiers de solde, sont rappelés en activité de service et placés sous les ordres des colonels qui leur assignent telle position qu'ils jugent et d'après l'âge et l'état de santé; de cette manière, la solde d'ac tivité leur est allouée. Les bataillons de réserveaussitôt qu'ils auront reçu les cadres, recevront une désigna- si un voile eût été baissé sur ses yeux, elle ne vit ni la tristesse du vieillard, ni le pays qu'elle traversait. Enfin, on atteignit la petite maison aux briques rouges la voi ture roula dans la cour que l'herbe envahissait déjà. templation, regarde comme la terre est belle! Que cet air Gothon vint au-devant d'eux est doux respirer qu'il est bon d'être libre et de pou voir avancer vers cet immense horizon 0 mon oncle, repondit la novice, que le ciel est beau Voyez comme le soleil brille au-dessus de nos têtes! c'est dans le ciel qu'il faut admirer ses rayons ils sont déjà ternes et affaiblis quand ils touchent la terre. Guillaumccntraîna Christine vers la voiture qui l'atten dait; il s'y plaça près d'elle, et les chevaux partirent. Les yeux de la novice restèrent longtemps fixés sur les Soyez La bienvenue, mademoiselle, murmura la vieille servante. Marthe-Marie, appuyée sur le bras de son oncle, entra dans le parloir où la famille Van Amberg s'était si sou vent réunie. Le salon était désert et froid ni livre nj ouvrage ne lui donnait l'apparence de l'habitation vide de ses derniers hôtes, il attendait les nouveaux. On di rait (jue les lieux ont une vie qu'ils prennent ou quittent, selon qu'on vient eux ou qu'on s'en éloigne. Christine murailles de son couvent puis, quand les détours de la traversa lentement cette salle bien connue, et vint route les cachèrent ses regards, elle ferma les yeux et s'asseoir sur la chaise restée près de la fenêtre qui don- scmbla s'endormir. Pendant ce voyage, Guillaume essaya 1 nait sur la prairie. C'était là que sa mère avait vécu vingt vainement de la faire causer; elle pensait, et ne savait ans, làquesonenfanccs'étaitécouldeauprèsd'Annunciata. plus dire ses pensées; une grande fatigue l'accablait! Guillaume ouvrit la fenêtre, lui montra la pelouse, et quand on la forçait répondre toute sa vie s'était ré- plus loin le fleuve et les saules. Christine regarda silen- fugiée au fond de son âine elle s'y entourait de mystère cieusement, la tête appuyée sursa main, les yeux fixés suj et de silence; elle n'avait plus rien dire au monde l'horizon. Guillaume resta longtemps près d'elle, il posa extérieur. Parfois seulement elle murmurait Comme sa inaln sur l'épaule de Christine, et l'appela doucement; la journée est longue! rien n'en marque les heures je elle se leva. 11 lui dit de le suivre, elle le suivit. Ils inon- n'ai pas entendu uné seule cloche d'aujourd'hui tèrent l'escalier de bois, traversèrent une petite galerie, Pâle, immobile,silencieuse,elle fit le voyage côté de et Guillaume ouvrit une porte. Guillaume, lui obéissant machinalement; mais, eomme La chambre de ta mère dit-il Christine.

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1