(ils sont.dcpuis plusieurs mois fixés h Genève), qu'après
avoir subi une partie de leur peine, et sur les démarches
nombreuses de plusieurs gouvernements, notamment la
sollicitation du roi de Prusse.
Plusicursjournauxanglaisjettenl feu et llammescontre
le gouvernement toscan. Le Times surtout est d'une
violence extrême.
Le grand-duc, dit ce journal, a sans doute calculé sa
faiblesse avant de s'aventurer dans"une£pareille mesure,
car ses espérances d'impunité ne peuvent s'appuyer que
sur son incapacité absolue de se défendre. Si les autorités
d'un pays qui compte pour quelque chose dans les conseils
de l'Europe s'étaient jetées dans une pareille affaire, l'An
gleterre n'eût pas appris lajnouvelle de cet outrage sans
prendre immédiatement des mesures pour mettre ses au
teurs la raison. Il semble en vérité que plus un État est
misérable et mendiant, plus grande aussi est son insolence
outrager cl insulter ces puissances qui n'auraient qu'à
recourir la plus faible partie de leurs forces pour écra
ser celui qui les offense et luitdicter les^conditions qu'il
leur plairait d'imposer.
Un autre journal anglais, le Spectateur, est plus raison
nable. Les voyageurs^étrangers, dit-il, sont obligés
d'obéir aux lois des pays qu'ils visitent. On ne doit pas
perdre de vue que l'étranger a toujours la faculté de se
tenir éloigné du pays dont les lois ne lui conviennent
pas. Par conséquent, s'il viole sciemment les lois de ce
pays, il ne peut pas prétendre la protection de son
gouvernement pour échapper la peine qu'il a en-
courue.
Ces principes sont élémentaires. Il est fort craindre
néanmoins, pour le grand-duede Toscane, que legouver-
nement britannique n'en tienne aucun compte, et que
celle affaire n'aboutisse pour lui une nouvelle humilia
tion. Son gouvernement eût été mieux avisé en expulsant
purement et simplement M"* Cuningham du territoire,
au lieu de la faire jeter en prison.
Il n'était bruit avant-hier en ville, que de la détermi
nation bien arrêtée du gouvernement turc de faire la
guerre. Les politiques impatients qui vont vite en besogne,
considéraient même les hostilités comme commencées.
Ces bruits venaient de quelques informations particulières
reçues de Londres et que nous explique le Times. Ce
journal annonce que lundi dernier, il y a eu conseil des
ministres présents Londres, pour conférer au sujet des
affaires d'Orient. Le motif de cette réunion était la nou
velle reçue d'une démarche faite par le grand|Conseii de
Turquie auprès ilu Sultan, le 26 septembre dernier, c'est-
à-dire huit jours plus tard que ne le portaient les dé
pêches précédentes, pour l'inviter faire une déclaration
de guerre. Le grand conseil de Turquie se compose de
140 personnages les plus importants de l'Empire.
Les renseignements arrivés par le télégraphe Mar
seille, annoncent en outre que le Sultan se disposait
céder aux exigences du grand conseil, malgré les obser
vations contraires de lord Straltford. Le Timestout en
reproduisant ces informations, déelare qu'il en attendra
de nouvelles pour y ajouter foi.
Les mêmes bruits ont couru la bourse de Paris, et y
ont causé une forte baisse sur les fonds publics.
S'il faut en croire une lettre de Malte du 27, tous les
vaisseaux de guerre disponibles en sont partis pour la
baie de Besika.
Les journaux anglais sont restés plusieurs jours sans
pouvoir se mettre d'accord sur la destination de la flotte
de la Manche, commandée par l'admirai Corry. fis disent
maintenant que six des vaisseaux dont elle se composait,
sont rentrés Piyinouth, et que les autres ont pris la
haute nier.
Les meetings anti-russes continuent en Angleterre. Il
s'en prépare un la Taverne de Londres, pour le 7,
auquel une commission préparatoire a préludé samedi
dernier, par des motions assez énergiques. Le président
a dit que le ministère n'a pas fidèlement représenté
l'Angleterre dans sa conduite envers la Turquie, et qu'il
fallait soutenir cette dernière tout risque.
L'armée autrichienne ne subira pas de réduction dans
les circonstances présentes.
Guillaume s'approcha d'elle, et prit une de ses mains.
Enfant chérie, dit-il, nous te supplions de ne pas
nous quitter. Nous attendons de toi notre bonheur
reste avec nous, Christine.
La novice, une main dans les mains d'Herbert, l'autre
dans les mains de Guillaume, murmura lentement
Le corps qui repose dans la tombe n'eu soulève
pas la pierre pour rentrer dans le monde. L'âme qui a vu
le ciel n'en descend pas pour revenir sur la terre. La
créature laquelle Dieu a dit: Sois l'épouse du Christ,»
ne quitte pas le Christ pour s'unir un homme... et celle
qui va mourir doit se détourner des affections dé la vie.
Herbert, s'ccria Guillaume, taisez-vous taisons-
nous j'ai peur... Je sens peine son pouls battre sous
mes doigts Elle me semble plus pale encore que
lorsqu elle m'apparut pour la première fois derrière la
grille du couvent; nous lui faisons mal... Assez, Herbert,
assez Il vaut mieux encore la donner Dieu sur la
terre que de la lui envoyer dans le ciel...
Ma fille, ajouta Guillaume en posant sur son épaule
la têle presque inanimée de Marthe-Marie, ma fille,
reviens toi, ne ferme pas ainsi tes yeux.
Et le vieillard pressait la jeune fille sur son cœur
comme une mère embrasse son enfant.
Les réda^cursjdes journaux de Vienne ont élé invités
ne plus parler des. mouvements de troupes qui ont lieu
dans l'Empiré.
Une nouvelle et forte baisse la Bourse de Paris du
ti, nous avaitfait supposer que des informations de Con-
stanlinoplc d'une date plus récente que celles que nous
avions depuis vingt-quatre heuresannonçaient décidé
ment l'ouverture des hostilités. Il n'en est rien. Les
journaux français n'ont de notfvçlles de Constanlinople
que du 26 septembre. Il est vrai que le Morning Cliro-
uicte prétend avoir reçu, par Vienne, une dépêche
annonçant que le 27, le Sultan aurait signé la déclaration
de guerre. Mais celte date est discutée et plus ou moins
révoquée en doute par les autres journaux de Londres.
M. Granicr de Cassagnac a repris sa plume de guerre
au Constitutionnel, et c'est peut-être son article qui a
contribué la baisse. Il y représente la Turquie comme
parfaitement en état de se défendre contre la Russie, et
il en conclut que cela simplifie la question, parce que la
France et l'Angleterre auront la besogne plus facile.
Les obsèques de M. Ara go ont eu lieu avant-hier. Les
précautions prises par la police, pour empêcher toute
manifestation, ont élé par le fait inutiles. Tout s'est
passé dans le plus grand ordre.
La Banque de Varsovie vient de suivre l'exemple des
Banques de Londres, de Hambourg, de Lcipsick de
Francfort, de Berlin, et d'élever le taux de l'escompte.
Elle a annoncé le 29 septembre, qu'à partir du lr octobre,
l'intérêt serait porté de 5 6 p. c.
Le Times a prétendu que des lettres de Smyrnc du 23,
annonçaient que le jour même, le réfugié Hongrois Costa
aurait été embarqué pour les États-Unis bord du
navire américain Mimosa. Son départ aurait eu lieu du
consentement des deux parties intéressées dans l'affaire,
l'Autriche et les États-Unis.
Le chargé d'affaires d'Amérique, M. flrown, s'était
rendu Suiyrne le 21, puur assister la conclusion de
celte affaire.
Cette solution, si elle était vraie, donnerait par le fait
gain de cause aux États-Unis. Jusqu'à plusamplc informé,
nous douterons que l'Autriche ail fait une pareille con
cession.
Le gouvernement Péruvien n'aime pas plus que le
gouvernement français, d'être contrarié par la presse.
Un certain don Domingo Elias a été emprisonné Callao.
pour avoir osé écrire dans un journal, qu'il n'y avait pas
dans le pays autant de guano que le prétendait le gouver
nement. Les ministres avaient déclaré que les appro
visionnements actuels suffiraient pour 18 ans, don Élias
qu'ils ne suffiraient que pour 8 ans.
Nous avons eu raison de ne pas nous presser de croire
la déclaration de guerre de la part du Sultan. Rien n'est
encore venu confirmer depuis hier la nouvelle du Mor-
ning Chronicleet les journaux de Paris sont aujourd'hui
beaucoup plus pacifiques.
Une feuille semi-officielle annonce que l'ordre a élé
expédie aux flottes de se porter devant Constanlinople;
mais ce fait était prévu et n'a pas d'importance depuis
l'entrée des quatre frégates dans les Dardanelles.
La Gazette nationale de Berlin émet une assertion qui
nous parait très-vraisemblable c'est que le Sultan a
repoussé la déclaration de guerre que lui proposait son
conseil, en disant qu'il voulait attendre le résultat des
conférences d'Ollmutz.
Les journaux de Bayonne parlent de visites domici
liaires et d'arrestations politiques.
Nous disions le 2 octobre: La Patrie prétend que
l'empereur de Russie Ollmulz, a invité le général de
Goyon, aide de camp de Louis-Napoléon, se rendre avec
les officiers de sa suite aux manœuvres de Varsovie, et
qu'il a dû partir le 29. La formule que nous avions
prise en reproduisant celte nouvelle indiquait suffisam
ment que nous n'y croyions pas, et nous avions raison.
Elle est formellement démentie aujourd'hui parle Journal
de l'Empire.
Pendant huit ou dix jours, les journaux ont fait mille
et une conjectures sur le départ de la flotte anglaise de
l'amiral Corry. Le Morning Herald, qui avait le premier
annoncé son départ en termes tels qu'on la pouvait croire
Reviens toi, reprit-il; je te ramènerai dans la
maison de Dieu.
Marthe-Marie fixa sur son oncle un triste et doux
regard; sa main serra faiblement la main du vieillard,
et, se tournant vers Herbert
Vous, Herbert, dit-elle d'une voix qu'on entendait
peine, vous qui vivrez, ne le quittez pas.
Christine s'écria Herbert genoux devant sa
fiancée Christine allons-nous nous séparer pour
toujours
La novice leva les yeux vers le ciel.
Pas pour toujours répondit-elle.
Silence, Herbert, maintenant silence! s'écria
Guillaume. Laissons cette jeune fille en paix; que la
volonté de Dieu soit faite Inclinons nos tcles. O ma
chère Christine, tes courtes années ont élé cruellement
éprouvées On dirait que Dieu n'avait pas voulu que tu
vinsses sur celle terre, qu'il ne t'y avait pas marqué ta
place, et qu'il te rappelle k lui pour ne pas t'y laisser...
Quand tous nous l'abandonnions, Dieu seul est venu vers
toi; son amour n'est pas de ceux qui passent. Que Dieu
te garde donc 1... et fasse sa miséricorde qu'il ne te
veuille pas plus près de lui encore Adieu, Christine;
rentre en paix dans ta sainte demeureet prie pour
destinée se rendre droit Constanlinople, annonce
aujourd'hui que d'ici une quinzaine de jours, elle ren
trera Spitlicad. 11 ajoute L'euniraqlé lient garder
près de nos ports nos forces navales. V-
La Banque de France vient son tour de porta; le tçux
de son escompte 4 p. c. ->•
La seconde série des obligations de l'emprunt contracté
en Angleterre par le pacha d'Egypte t en novembre der
nier, pour payer d'avance son tribut au Sultan, est.échue
samedi, et le montant, en capital etjjnlérêls, a été payé
aux porteurs (fans les bureaux de la compagnie Pénin
sulaire-Orientale.
Le gouvernement anglais vient d'envoyer, di -on, un
vaisseau de guerre devant Livouigtepour appuyer ses
réclamations relatives M"0 Cuningham.
Le prince Henri des Pays-Bas a ouvert, le 4 de ce m
la session de rassemblée législative du Grand-Duché ae
Luxembourg. Son discours n'ayant trait qu'à des matières
d'administration intérieure, offre peu d'intérêt. 11 a
annoncé que les agents diplomatiques du gouvernement
néerlandais ont reçu l'ordre de proléger de nouveau les
citoyens du Luxembourg l'étranger. Cette protection
leur avait été retirée la suite du différent qui s'était
élevé entre la Hollande et le Grand-Duché.
Pour la constitution du bureau M. N. Metz, frère de
feu M. Ch. Metz, ancien président, a décliné la candida
ture que lui offrait l'opposition. Il a néanmoins réuni 23
suffrages contre 27, donnés M. Pescatore qui a été élu.
Ce dernier, du reste, fait aussi partie de l'opposition.
Les espérances pacifiques que nous avons cru devoir
continuer d'exprimer, malgré les nouvelles alarmants de
ces derniers jours, sont aujourd'hui confirmées par des
assurances positives des journaux anglais.
Ces journaux affirmentévidemment d'après des
communications authentiques, que l'empereur de Russie
a exprimé, pendant sou séjour Ollmtitz, non-seulement
son vif désir de maintenir la paix, mais aussi sa dispo
sition accepter de nouvelles conditions.
Les lignes qui précèdent sont extraites du Journal des
Débals. 11 les fait suivre d'un article du Timesoù il est
dit en ternies exprès, que le Tzar aurait offert d'accepter
une déclaration qui enlèverait la note de Vienne, le
sens dont la Porte avait cru devoir se plaindre, et qui
serait conforme aux vues des gouvernements de France
et d'Angleterre..
Le Journal (français) de Francfort public un article de
fond (chose rare), où il dit aussi qu'à Ollmutz, M. de
Nesselrode a donné les assurances les plus positives que
la Russie n'a pas d'arrière-pensées, qu'elle ne songe pas
compromettre l'intégrité de la Turquie, qu'elle n'a pas
surtout l'intention de déduire jamais de l'acceptation pure
et simple du projet de Vienne, des conclusions qui ne
seraient pas d'accord avec la souveraineté du Sultan.
Ce journal affirme d'ailleurs que le Sultan et ses mi
nistres sont décidés maintenirla paix. Le Divan, dit-il,
peut prendre une résolution funeste, mais le Sultan et
le cabinet n'y adhéreront pas.
On voit que les apparences deviennent de plus en plus
pacifiques.
Le paquebot arrivé avant-hier Marseille, apporte des
nouvelles belliqueuses; mais il a quitté Constanlinople le
23 septembre, et cette date, il n'y avait encore que la
proposition du grand conseil pour la guerre. Il faudrait
avoir des nouvelles du 27 pour savoir Je sort qu'elle aura
subi.
Elle aurait été agréée par le Sultan si l'on en croyait
une dépêche publiée par le Handelsblad d'Amsterdam, et
les nouvelles télégraphiques de Vienne. La dépêche du
premier dit qu'à la date du 29, Ahdul-Medjid aurait signé
la déclaration de guerre. Les nouvelles de Vienne d'à vani
llier en disent autant, sans préciser la date du 29 mais
elles ajoutent, une restriction très-rassurante, notre
avis: c'est que les hostilités ne seront ouverteS'que si dans
un délai déterminé (on parle de quatre semaines), les
Russes n'avaient pas évacué les principautés. Si c'est là
tout ce qu'on savait Vienne, le 7, nous ne comprenons
pas la panique qui y a fait baisser les fonds de 2 p. c.
D'ici quatre semaines, la guerre sera bien difficile sinon
impossible, et jusque-là, il faudrait que la diplomatie se
nous, ma fille...
Quelquesjoursaprès, les portes du couvent s'ouvraient
pour recevoir la sœur Marthe-Marie, et celte fois elles
devaient se refermer sur elle pour toujours.
La novice se soutenait peine en traversant les gale
ries du cloître; elle alla se prosterner sur les marches de
l'autel. La supérieure vint encore auprès delle ce mo
ment suprême.
0 ina mère s'écria Christine, qui retrouvait des
larmes et pleurait comme aux jours de son enfance, je l'ai
revu et je l'ai quitté!... Me voici! Seigneur, ine
voici Fidèle mes promesses, j'attends la couronne qui
me consacrera comme votre épouse. Votre voix mainte
nant est la seule qui frappera mes oreilles; je viens
chanter vos louanges, prier et vous servir jusqu'à la
fin de. ma vie... Ma inère, faites préparer la rube de
bure, la couronne blanche, la croix d'argent que le prê
tre doit me donner au nom du Christ, je suis prête.
Ma fille, répondit la supérieure, vous êtes bien
malade, bien épuisée de tant de secousses; ne voulez-vous
pas retarder la cérémonie de votre profession
Non, ma mère non, ne retardez pas, car je veux
mourir l'épouse du Seigneur!... et le temps presse-
répondit la sœur Marthe-Marie. X