1 INTÉRIEUR. Chronique politique. m 2 VILLE Di PRES. Coxseil coMMO.ii.ftL. Séance publique du Vendredi, 14 Octobre 1855. (scite.) A cinq heures el demie, les mêmes membres sont présents et la séance est reprise. L'assemblée reprend la discussion des plans pour l'alignement et le percement des ruWati nouveau quartier de la station. Il est décidé que la rue aura une largeur de quatorze mètres, y compris les trottoirs, et l'ouverture de la grille qui doit clore l'entrée de la ville aura dix mètres au lieujde onze. Le Conseil, dans une précédente séance, avait décidé que plusieurs plans de façades seraient demandés divers architectes. MM Bûcher, Alleweireldl, Croquison, ont envoyé des mo dèles de façades, ainsi que M. Jules Boedl, qui a adressé au conseil un plan pour façade très- bien "'conçu. ♦Cessent vrages sont soumis l'ap préciation du conseil, qui décide que ces dessins seront mis la disposition des personnes qui voudront élever des constructions aux abords de la station. L'assemblée décide en outre qu'une première partie de terrain de 28 mètres de largeur sur 26 mètres de long sera divisée en cinq lots et mis eu vente publiquement. Les bâtiments élever sur cet emplacement devront être mis sec dans l'année. Les plans d'alignement el des façades seront approuvés par le Conseil. La vente aura lieu vers la fin du mois et on adju gera en même temps les travaux de démolition de la caserne de l'an X. Le Conseil termine cet article de l'ordre du jour, en approuvant le plan pour la construction de deux aubêtes pour l'octroi. M. le secrétaire donne lecture du budget du collège communal pour l'exercice 1854. Il offre en recette un total de fr. 18.730, dont 9,000 fr. de subside de l'état et fr. 7.900 alloués par la ville. Le collège communal et l'école moyenne comptent aujourd'hui 112 élèves inscrits et 17 pensionnaires. Le budget est approuvé et voté par le Conseil. Le budget de l'école communale gratuite est approuvé. Il offre en recette comme en dépense une somme de fr. 5,150. Le compte des travaux de restauration de l'église S1 Martin est soumis l'examen de l'as semblée par le conseil de fabrique de cette collégiale. Il présente en recette une somme de fr. 15,579-89 el en dépense celle de fr. 15,630-32. Il est arrêté avec un déficit de fr. 50-43. Le compte du 4e trimestre de l'école moyenne est lu le chapitre des recettes s'élève fr. 2.600, et celui des dépenses fr. 2,571; excédant fr. 29-00. Le budget de cette institution de l'état, pour 1854, est communiqué. Il présente en recelte la somme de fr. 8.452 el en dépense celle de fr. 9.400, déficit fr. 948-00. Le conseil approuve ce compte et ce budget qui seront envoyés la sanction de l'autorité supérieure. 4 Mi, le secrétaire donne lecture d'une récla mation, adressée la députalion permanente, des boulangers qui demandent le changement du j nSode de taxation du pain et émettent le vœu que j ri le prix varie d'après la mercuriale. Actuellement j le poids du pain se fixe d'après le prix du fro ment el le prix reste invariablement fixé ài trente centimes pour un pajn Le Conseil ren-| voie cette pétition au collège qui examinera la validité des plaintes des boulangers el l'oppor tunité d'apporter une modification un mode de taxation établi depuis longtemps et qui offre autant de garantie que celui par lequel on désire le remplacer. Le fournisseur du pain la Salle syphilitique s'est adressé au Conseil pour obtenir une aug mentation sur le prix de l'adjudication, par suite du renchérissement inopiné du froment. De l'avis du bureau de bienfaisance, on atteudra la fin de l'année et on calculera sur les mercu riales îles quatre derniers moisle montant de {indemnité qu'on est disposé lui accorde.r Le conseil de fabrique de l'église S' Pierre s'est adressé un membre du collège pour ob tenir quelques modifications au plan approuvé par le conseil, de la nouvelle sacristie con struire. Comme aucune pièce n explique quels sont les changements qu'on désire faire subir au plan le Conseil manifeste le désir de traiter cette affaire d'une façon régulière el prie le collège de demander au conseil de fabrique un exposé par écrit. Le Conseil, ayant épuisé son ordre du jour public, se constitue en comité secret. Par une circulaire du 31 mars dernier, les chambres de commerce ont été consultées rela tivement au point de savoir s'il y avait lieu d'ouvrir en 1854 une exposition générale des produits de l'industrie belge. Cinq chambres de commerce se sont pro noncées pour l'aftiriaalive; quinze ont exprimé une opinion contraire, par le motif, surtout, de la proximité de l'exposition universelle de l'in dustrie, annoncée pour 1855 Paris. Le gouvernement se ralliant l'avis de la majorité, a décidé l'ajournement de l'exposition des produits de l'industrie nationale. (Moniteur.) Vienne, 16oetobre. La correspondance autrichienne publie un extrait du manifeste de guerre de la Turquie. Le prince de Gorlschakoff a répondu d'une manière négative la lettre d'Omer-Pacha, et a déclaré qu'il ne pouvait rien décider au sujet de l'évacuation des principautés. La Gazette de Cologne fait suivre celte dépê che de l'explication suivante: En d'autres mots: les hostilités ne commence ront pas encore immédiatement el le commandant en chef russe fait usage du délai qu'Omer-Paclia a posé pour le cas où le prince de Gorlschakoff aurait demander des instructions Saint-Pétersbourg. On nous écrit de Liège, dit l'In dépendance La nouvelle de la révofcalion du général- major Trumper du commandement de la pro vince de Limbourg vient d'être traukmise ici. On assure que cette mesure se râl ache des rapports'faits par cet officietv dit-on, seraient entachés d ir commandant de la place de HaTselt qûrest tem porairement chargé de le remplacer. Le général Trumper est placé provisoirement dans le cadre de réserve, et le ministre de la guerre lui a assigné la ville d'Anvers pour résidence. Le Roi et toute lu famille royale partiront jeudi prochain pour Ostende, où ils s'embarqueront pour l'Angleterre bord d'un bateau vapeur de la marine belge. Ce voyage de la famille royale a pour but de pré senter la duchesse de firahanl la reine Victoria. On croit que l'absence du Roi et de sa famille sera d'une quinzaine de jours. Les préparatifs de guerre en Turquie prennent un caractère gigantesque. A Constantiiiople, tous les g kaitjes non mariés el capables de porter les armes f: ont été désignés pour faire partie de la réserve, et i*. ceux qui avaient déjà servi uni été incorporés dans les rédifs. Il en sera de même partout. 17 batteries d'artillerie toutes neuves sont parties de Constan- linople pour Sophie. Juges d'instruction. En vertu d'un arrêté du 15 octobre, les juges dont les noms suivent, rempliront, pendant trois ans, partir du 15 du même mois, les fonctions de juges d'instruction auprès du tribunal dont ils font partie, savoir BruxellesMM. Spanoghe, Maus et Vautier; Louvain M. Leleux NivellesM. Radelet MonsM. Ruperl-Petil; TournayM. Heugbe- baert; CharleroyM. Baugniet; AnversM. Timmermans; DlalinesM. Vermylen; Turn- houtM. Donnez; GandMM. Fiers et Joos; Audenaerde, M. Liedls; Termonde, M. Dommer; Bruges M. Vercauteren CourlraiM. Joos; Yprès. M. De Gheus; Fumes, M. Roels; Liège, MM. Carluyvelset Beckers; Verviers, M. Dejaer; Huy, M. Debrun;/Vawiur, M. Delabare; Dina,nt% M. Lekeu; TongresM. Schaetzen; HasseltM. Mon ville; Arlon M. Kalin Neuf châteauM. Thonon; MarcheM. Geubel. On nous apprend, dit Y Écho du Luxem bourgque M. Berg, père, vivejnent sollicité par un grand nombre d'électeurs, a accepté la candidature au Sénat dans les arrondissements de Neufchâteau et de Virton. Ccsar ce qui appartenait Caroline, je trouvai la maison déserte. Le mari avait déménagé par terreur sans doute, et la femme avait négligé de me faire savoir sa nouvelle adresse. Sur ces entrefaites, des affaires de famille m'obli gèrent quitter Paris; mon absence se prolongea plus longtemps que je ne l'avais prévu. A mon retour, il me fut impossible de retrouver les traces de Caroline... Aujourd'hui, celte femme, dont l'amour m'a été fatal, est morte; voilà pourquoi je vous donne ces détai's qu'une discrétion, héroïque peut-être, m'a empèchédedivulgiior la justice, quand ou m'a fait un crime de cette ruse imaginée pour détourner les soupçons d'un mari. J'ai réglé ce compte-là avec un autre, deux ans plus tard. Nous voici ma dernière aventure, et celte fois comme toujours, l'amour m'a poussé ma perte. Fatale passion J'avais passé la saison des eaux Vichy où m'appelaient l'étal de ma santé et le besoin de distractions nouvelles. Là je devins éperdument amoureux d'une femme qui gagnait tous les cœurs par sa beauté, sa grâce et son esprit. La baronne de B... avait accueilli mes hommages et eneouragé mes espérances mais, hélas la saison des eaux touchait son terme et le baron allait se renfermer avec sa femme dans un vieux château qu'il habitait toute l'année. Un autre que moi se serait décou ragé, aurait renoncé un bonheur fugitif. Heureuses natures qui peuvent ainsi se rendre maîtresses d'elles- mêmes Je n'ai pas cette force moi il faut que je cède toujours la passion qui m'aveugle et m'emporte. Je résolus d'enlever la baronne. A Vichy, c'était impossible. Il n'y avait chance de suc cès que sur In grande route. Deux amis confidcns de mon ainour, m'offrirent leurs services. J'acceptai. Nous nous plaçons en embuscade au coin d'un bois, par une nuit obscure. La calèche de voyage passe; le postillon menacé s'arrête; la baronne et sa femme de chambre s'évanouissent; le baron me jette sa bourse. Ce n'est pas cela que nous voulons, m'écriai-je. Persistant dans son erreur el croyant que notre inten tion est de le dévaliser complètementle baron vide les coffres de sa voiture, puis, sur son ordre, le postillon, revenu de sa frayeur, fouette les chevaux et part au grand galop, nous laissant tout interdits de la méprise. Jugez de mon désespoir .Mais ce n'était rien encore. Des gendarmes arrivent cl font mine de s'einparer de nous. Forts de notre innocence, nous résistons; mes deux compagnons sont tués sur la place et moi je suis pris. Les apparences, j'en conviens, étaient accablantes. Une circonstance fortuite avait appris la justice que j'étais le héros de l'aventure nocturne dont je vous parlais tout l'heure. J'ai vainement lutté contre ces charges trompeuses; j'ai courbé la léte sous le poids de mes malheurs, et soutenu par ma conscience, je subis en philosophe l'arrêt qui m'enchaine perpétuité. Le condamne avilit fini son histoire; le romancier et le Du 16 Octobre au 19 iucluw. La Turquie a-t-cllc déclare la guerre immédiate ou après un délai de quarante jours? La question est débattue dans la presse parisienne. mariu s'éloignèrent en silence. Lorsqu'ils furent hors de la salle, l'officier dit son mari Eh bien vous n'avez pas eu le drame palpitant el le terrible héros que vous attendiez. Mais c'est affreux reprit l'écrivain; cet homme mérite le plus vif intérêt Vous croyez donc ce qu'il nous a dit Vous qui faites des romans, vous devriez vous y mieux connaître. Pourquoi mentirait-il, puisque tout espoir lui est interdit Laissez-donc L'espérance ne s'éteint jamais dans le cœur do ces homines-là. Il peut faire des dupes avec son histoire, et peut-être qu'en ce moment il compte sur vous. Vous avez beau dire, il y avait dans ses paroles un accent de vérité. Ils ont tous des contes semblables. Si vous les écoutez, vous apprendrez qu'ils sont ici pour avoir été arrêtés sur des grandes routes par des diligences, ou frappés par des assassins; nous n'avons ici que des victinjes... Mais, si vous voulez, nous reprendrons cet entretien table, car il est, je crois, l'heure du dîner. Le romancier voulut consulter sa montre il ne l'avait plus. C'est encore un gage d'amour que notre héros aura voulu conserver, reprit l'officier. Allons faire notre dé position. Eugène CU1N0T. H i

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 2