Pour la guerre immédiate on a l'autorité d'une dépêche
de' Marseille dont noos parlait hier notre correspondance
particulière. Celte dépêche ne mérite pas de confiance,
car si la guerre immédiate avait été résolue, l'ordre de
marcher en avant FauraiPàccoinpagnéc et nous en saurions
déjà quelque chfise.,
Il faut convenir d'un autre côtéque la déclaration de
guerre, en aji^rnant les hostilités quarante jours, est
q u c I q u^irnJi b i repuisque alors la guerre sera peu
uième version. D'après lui, Omer-
Pacna aura..eu loutre de dénoncer la guerre au général
commandant l'armée russe et de commencer les hostilités
onze jours après.
Le Siècle dit quelque chose d'approchant. Omer-Pacha
sommerait le général Gortschakoff d'évacuer les princi
pautés, et sur son refus il déclarerait l'ouverture des
hostilités, mais il ne passerait pas le Danube et se bor
nerait inquiéter l'ennemi.
Suivant une lettre de Constantinople adressée la
Gazette de Triesle, la Porte-Ottomane ne voudrait pas
sérieusement la guerre. Elle ne s'y serait décidée que
sous la pression du fanatisme dés populations, et pour
afsir de deux maux le moindre. Reste savoir si la
i guerre serait le moindre.
Au milieu de ces nouvelles contradictoires la Bourse
de Paris d'avant-hier s'est faite en baisse.
Le retour Besika des quatre frégates détachées
Constantinople est formellement démenti. Nous nous y
attendions.
Avant-hier au soir une dépêche télégraphique de Lon
dres est arrivée Bruxelles, annonçant que le ministère
anglais avait expédié Dublin l'ordre de tenir six régi—
menls prêts partir pour la Méditerranée. Cette nouvelle
nous avait paru tellement invraisemblable que nous
avions cru devoir la passer sous silence. Cependant, et
comme le Times la reproduit sans la contredire, nous
devons en faire mention. Ce ne sera pas sans ajouter que
nous n'y croyons pas plus aujourd'hui qu'avant-hier.
Le Wanderer de Vienne assure que les Autrichiens et
les Prussiens résidant Constantinople, ont quitté cette
capitale, et se sont embarqués sur deux bâtiments de
guerre vapeur.
Une grande revue a eu lieu, le 8 Postdam, en l'hon
neur de l'empereur de Russie, et en présence des princes
de Prusse et du grand-duc de Mecklembourg-Schwerin.
Le 9, l'empereur est parti pour Kœningsberg, retour
nant en Russie. Le grand-duc héréditaire n'était pas venu
Berlin, il était reparti directement de Varsovie pour
Saint-Pétersbourg.
L'empereur d'Autriche a dû partir le 8 pour Munich,
au dire de la Presse de Vienne.
A partir du 21 septembre, le roi de Naples a défendu
l'exportation des châtaignes du royaume des Dcux-Siciles.
On a baptisé, le 4, au château de Heubach, le fils nou-
veau-né de don Miguel. La cérémonie a été célébrée par
l'évêque portugais de Guarda. Le parrain, l'infant d'Es
pagne don Carlos, s'était fait représenter par le prince
Charles-Henri de l.owcnstein Wcrtheim-Roscnherg. L'en
fant a reçu le nom Miguel comme nom principal. Un bal
a terminé la fête.
Nous n'avons pas de nouvelles plus décisives qu'hier
sur la question d'Orient. Nous savons seulement qu'à la
date du 29, le Sultan a approuvé l'avis de son conseil et
que par conséquent la guerre est irrévocablement décidée.
Mais il se confirme qu'Omer-Pacha ne quittera pas ses
positions pour aller attaquer l'armée russe au-delà du
Danube.
Si, de son côté, l'armée russe se maintient dans les
siennes, les hostilités necommenceront pas de sitôt. Cette
dernière supposition n'est pas dénuée de vraisemblance.
On écrit de Berlin au Journal (allemand) de Francfort
que durant son dernier séjour Potsdam, l'empereur
Nicolas a de nouveau manifesté les dispositions les plus
pacifiques, cl déclaré que la Russie n'attaquerait point la
Turquie. Il aurait ajouté que dans le cas même où les
Russes seraient attaqués, ils ne franchiraient pas le
Danube, mais se borneraient conserver comme gage
de créance, les principautés.
Nous avons eu raison de révoquer en doute la nouvelle
annonçant l'envoi de six régiments anglais en Orient.
Aujourd'hui, le fait est expliqué. Il se réduit tout sim
plement l'envoi de cinq ou six régiments Gibraltar et
Malte, au printemps prochain, pour y relever ceux qui
y sont actuellement et qui iront leur tour au Canada et
aux Indes-Occidentales. On sait que les régiments anglais
suivent cc qu'on appelle le système de rotation, et vont
servir alternativement dans toutes les possessions britan
niques.
Les journaux anglais annoncent les résultats du relevé
trimestriel des recettes du trésor, dont la publication a
eu lieu le 10 au soir. Il y a augmentation comparative
ment au trimestre correspondant de 1852; cette augmen
tation se répartit peu près également sur toutes les
branches de recettes, l'exception des postes qui pré
sentent une diminution d'environ 70,000 livres sterling.
Il restera, dit l'Observer, un solde important, malgré
les réductions d'impôts qui ont eu lieu et les dépenses
extraordinaires pour la défense du pays.
Une dépêche télégraphique privée de Turin en date du
42 octobre, annonce que le gouvernement pontifical a
décrété la libre importation des céréales jusqu'au mois
de février 1854.
I C'est le 8 juillet que l'escadre des États-Unis fecrait
I arrivée au Japon, si l'on en croit les dernières nouvelles
de l'Inde. Elle en serait repartie le 17, après avoir""|éié
bien reçue, et obtenu la promesse de l'ouverture 'des
ports, au printemps de 1854.
Les journaux anglais assurent que l'affaire de miss
Cunningham est terminée, et que sur la démarche réitérée
de la légation britannique Florence, le grand-duc de
Toscane l'a rendue la liberté en ordonnant qu'elle eût
sortir immédiatement de ses Étals.
P. S. Une dépêche télégraphique de Vienne, en date
de mercredi, annonce que le manifeste de guerre a été
publié Constantinople le 5 octobre, et que l'ordre a été
envoyé Schumla, Omer-Pacha. de signifier au général
Gortschakoff la sommation d'évacuer, dans la quinzaine,
les Principautés danubiennes, en le prévenant que s'il ne
les a pas évacuées dans ce délai, les hostilités seront
ouvertes.
Les journaux français ne publient aucune nouvelle
d'Orient. Leurs articles ne portent que sur des faits con
nus depuis plusieurs jours.
Les feuilles du gouvernement paraissent avoir reçu
pour mot d'ordre, de soutenir qu'en cas de guerre, la
Prusse et l'Autriche marcheront d'accord avec la France.
Cette proposition est l'objet d'affirmations réitérées dans
la Patrie, le Pays et le Constitutionnelet cc dernier a
fait une vive sortie contre la feuille légitimiste, l'Union,
qui s'était permis d'énoncer une opinion contraire.
Une dépêche de Vienne publiée par l'Indépendance,
dit qu'en cas de conflit entre la Turquie et la Russie,
l'Autriche restera neutre. Nous le croyons sans peine.
L'Autriche ne prendra certainement pas parti pour le
Sultan, et elle doitêtreconvaincue, commctout le monde,
que la Russie vaincra bien sans elle. Dire que l'Autriche
restera neutre, la guerre demeurant circonscrite entre le
Tzar et le Sultan, c'est donc ne rien dire. La nouvelle
aurait au contraire une grande portée, si l'on pouvait
promettre la neutralité de l'Autriche, quand même l'An
gleterre et la France prendraient part la lutte contre la
Russie.
Du reste, il ne paraît pas que le gouvernement autri
chien se préoccupe d'éventualités belliqueuses. On assure
de nouveau qu'il vient de donner des ordres pour ren
voyer en congé un grand nombre de soldats.
Les journaux anglais publient la relation de la céré
monie d'inauguration de la statue de sir Robert Peel
Manchester, mercredi dernier. Le chancelier de lfÉchi-
quier, M. Gladstone, y a prononcé un discours où il a dit
que le gouvernement s'opposerait tout prix ce que la
Russie absorbât l'Empire-Ottoman, en ajoutant que sous
le rapport financier, l'Angleterre n'avait jamais été mieux
préparée la guerre. Mais il a exprimé en même temps
l'espoir que la paix serait maintenue. En donnant ses
auditeurs l'assurance que le gouvernement ferait tout ce
qu'il faudrait pour cela, il a demandé ceux qui appellent
la guerre de leurs vœux, s'ils seraient bien aises de voir
l'income-tax maintenue encore pour sept ans et son taux
triplé. La politique de la paix et des négociations, a-t-il
dit en terminant, est coup sûr, dénuée de cet intérêt
romanesque qui s'attache la guerre. J'admets qu'elle est J
toute embarrassée de détails, d'intrigues et de chicanes.
l (Oui oui Cela est parfaitement vrai. Mais si le résultat
est d'empêcher le sang humain de couler, d'éloigner ces
calamités qui troublent l'industrie et affament les nations, j
certes le sacrifice est petit et la récompense est énorme,
(Bravos prolongés.)
nouvelles diverses.
M. de Keyser s'occupe activement au portrait de
S. A. R. Mgr le duc de Brabant pour la Société de
l'Institut des Beaux-Arts. Ce portrait sera reproduit
par la gravure destinée aux souscripteurs de l'expo
sition prochaine qui s'ouvrira dans les premiers
jours de décembre.
Un journal de Mons annonce que des officiers du
génie ont visité les bâtiments du collège et de l'école
des mines. C'est, dit-on, pour aviser aux moyens
d'appropriation qui permettraient de consacrer ces
locaux au logement des troupes qui viendront aug
menter la garnison.
Le 8 octobre, deux petites filles, de 8 ans environ,
jouaient dans une prairie de Montabaur (Nassau).
Pendant que les faucheurs étaient occupés lier le
foin du regain, une des petites filles saisit une faux,
et elle essayait de faucher, lorsque tout coup un
cri de douleur retentit.
L'autre enfant, qui s'était approchée pour ramas
ser des fruits, avait été atteinte au cou par la faux et
a eu l'artère coupée. Un prêtre, qui passait par là
accourut au cri de détresse, et porta l'enfant blessée
ses parents; elle expira bientôt par suite de la
violence de l'hémorrhagie.
On lit dans un journal de Mons: On vient de nous
signaler et nous nous faisons un véritable plaisir de
rapporter un fait qui honore la maison des orphelins
et qui prouve le bon esprit et l'entente fraternelle
qui régnent entre les jeunes pourvus de cet hospice.
Un orphelin, l'un des meilleurs ouvriers de l'atelier
des menuisiers, appelé au dernier tirage de la mili
ce, s'était vu désigné pour le service; ayant peu île
goût pour l'état militaire^, il conçut le projet de se
ire substituer i l'aide du pécule qu'il s'était amassé
r le produit Je sou travail. Malheureusement le
substitutions étant élevé, le pécule se
trouvait insuffisant. Le malheureux se résignait
partir lorsque ses camarades lui offrirent spontané
ment leurs petites économies pour couvrir la diffé
rence.
La commission des hospicesayant eu connaissan
ce de ce fait, fut vivement touchée de ce trait de
générosité, qu'elle ne crut cependant pas pouvoir
autoriser; mais une offrande personnelle de MM.
les administrateurs, de M. le chapelain et de la
communauté des sœurs de la maison, réunit bientôt
la somme nécessaire pour parfaire l'indemnité du
prix de la substitution.
Les journaux de Rio de Janeiro, rendent compte
d'une fêle brillante qui a été donnée par M. le con
sul général de Belgique, le ai août, jour indiqué par
le journal officiel comme devant être celui de la cé
lébration du mariage de S. A. R. le duc de Brabant.
Tous les Belges résidant Rio de Janeiro avaient
été invités cette fêle et tous ont répondu avec
empressement l'invitation de M. le consul belge.
C'était la première fois, et l'occasion était heureu
sement choisie, que la communauté belge entière se
trouvait réunie. Plusieurs toasts portés au Roi et la
famille royale ont été accueillis avec enthousiasme.
La nouvelle de l'ascension de M. Martin l'Hip—
podrôme, cheval sur un lion, était extraite du
Siècle d'hier. Voiciceque ce journal dit aujourd'hui:
On nous écrit pour nous informer qu'un de nos
nouvellistes a été mystifié comme la plupart des
spectateurs qui assistaient dimanche la représen
tation donnée par l'Hippodrome. Il parait que le lion
dont il a été fait une si pompeuse description, était
tout simplement un lion de carton.
Le Courrier de Couvain annonce que le R. P. La-
cordaire dont nous avons signalé la présence
Gand, est attendu Louvain, où il doit prêcher.
machine a coudre. Cette ingénieuse machine
d'invention américaine, commence se répandre
en Angleterre et le temps n'est pas loin, probable
ment, où nous la verrons fonctionner en Belgique.
Elle peut coudre rapidement, solidement, propre
ment, le linge, le drap, toutes les parties d'un vête
ment, excepté les boutons et les boutonnières.
Cette machine opère avec deux aiguilles alimen
tées de fil par des bobines. L'une de ces aiguilles
fonctionne verticalement et l'autre horizontalement
dans les anses de fil formées par la première, ce qui
donne une sorte de point de chaînette. L'appareil
qui n'occupe qu'un volume cubique de 3o centimètres
de côté, est mis eu action par un petit volant
manivelle qu'on peut taire mouvoir la main, mais
que dans les mouvements rapides on fait fonctionner
avec une pédale.
Lorsqu'on veut coudre avec une machine, on
commence par tracer la craie la ligne couture sur
l'étoffe, puis on pose celle-ci sur la machine; le
point où la couture commencera étant immédiate
ment placé sous l'aiguille verticale, il suffit de guider
le tissu pour que les aiguilles suivent les lignes
qu'on a tracées. Il est indifférent que la couture soit
droite, courbe ou en zig zag. On fait la volonté un
point long ou serré.
Mue la main, la machine fait 5oo points par
minute. Si l'action du pied sur la pédale se joint
celle de la main sur la manivelle, la machine fiit
deux fois autant d'ouvrage que dans le premier cas.
11 va sans dire que dans un atelier de couture bien
monté, un moteur inanimé se chargerait de la
manivelle et de la pédale et que l'être intelligent
n'aurait autre chose faire qu'à guider le tissu. Les
points ainsi formés sont très-réguliers, très-fermes
et d'un bel aspect. Celte petite machine fait, dit-on,
le travail de vingt tailleurs habiles.
niXHDDE.
Marché aux grains du 17 Octobre 18 53.
SORTE
DE GRAINS.
NOMBRE
d'hectolitres
PRIX
PAR HKCTOL1TRK
Orge d'hiver
m. c.
26 00
21 00
15 17
7 35
12 50
10 50
TR. C.
54 00
25 00
18 97
13 00
14 50
13 00