président des Élnts-Uuis"rcfiise de consentir i^^P^soii
•livré au consul général d'Autriche Smyrue, Et aj>rè>
avoir examiné mûrement cette affaire, il a donné son
secrétaire soussigné, des instructions pour coinmuùPjuer
M. llulseniann son espoir que l'empereur d'Autriche
prendra des mesures conveuablcs pour faire rétablir
Martin Costa dans la position où il se trouvait avant son
arrestation dans les rues de Smyrne, le 21 juin dernierrV
Ceci ne s'accorde guère avec les affirmations des jour
naux autrichiens, le Wumlerer et la Presse de Vienne,
parexemple. Le premier de ces journaux, en confirmant
le fait de l'embarquement de Costa sur un navire des
États-Unis, dit et considère ce fait comme un succès pour
l'Autriche, que le passeport américain qui lui a été délivré
lui défend expressément de prendre une autre route ou
de quitter le navire avant d'arriver aux Etats-Unis. Il
ajoute
Il importait peu au gouvernement d'Autriche de
s'einparcr de Costa, son but unique était de l'éloigner des
contrées où sa présence aurait pu servir de prétexte des
entreprises criminelles. Si maintenant, par l'arrangement
eonclu relativement ce personnage insignifiant, on a
écarté des discussions de questions internationales irri
tantes, il est permis d'espérer que le gouvernement des
Étals-Unis ne balancera pus reconnaître les principes du
droit des gens généralement admis par l'Europe, et dont
l'Autriche s'est prévalue dans celte affaire.
D'après la note de M. Marcy, il ne parait pas que les
prévisious du Wanderer doivent se réaliser.
La Presse nous parait commettre une erreur plus
grande encore, en affirmant que le gouvernement autri
chien a obtenu comme satisfaction dans cette affaire, le
rappel du ministre américain Cunstanlinople.
Le roi de Naplcs vient d'expulser de ses États tous les
sujets sardes qui faisaient le commerce de grains, et dont
les opérations contribuaient faire renchérir le prix des
denrées.
Un journal français prétend que In demande officielle
du concours de la France et de l'Angleterre, de la part de
lu Porte-Ottomane, est en ce moment arrivée Paris et
Londres.
Un autre ajoute que les dispositions pacifiques mani
festées Ollmutz par l'empereur de Russie, connues
Constantinoplc, n'ont modifié en rien les résolutions bel
liqueuses de la Porte.
Cela n'a pas empêché avant-hier la Bourse de Paris de
se remettre la hausse.
Les journaux semi-officiels continuent d'affirmer la
neutralité de l'Autriche en cas de guerre. Cette affirmatiou
est accompagnée de réflexions ayant pour but d'établir la
prépondérance de la France dans la question d'Orient et
de glorifier surtout la politique personnelle de Louis-
Napoléon. C'est ainsi qu'hier encore, dans un article où
il traitait la question de savoir quelles seraient, pour la
France, les suites naturelles tt logiques d'une guerre
engagée en Orient, entre les Turcs et les Russes, M.
Granicr de Cassagnac disait
La guerre d'Orient ne saurait avoir pour la France
rien de sérieusement inquiétant, puisque son gouverne
ment, guidé par le désintéressement le plus complet, y
prendrait part avec la plus entière approbation de deux
grandes puissances continentales, et avec le concours
énergique de la première puissance maritime.
La Pressequi n'a pas le iiiéine intérêt nourrir ses
lecteurs d'idées fausses, ne croit pas plus que nous cette
neutralité. Les choses ont, dit-elle, un courant qui
entraîne les volontés les plus fortes et les intentions les
plus droites lorsqu'elles tentent de le remonter. Ce serait
vainement que l'Autriche et la Prusse essaieraient de se
détacher de la Russie; il n'est pas au pouvoir dés satellites
de changer l'ordre qui leur est assigné.
Les idées de paix ne sont pas seulement favorisées par
le ministère anglais. Les membres du Parlement les plus
avancés comptent aussi dans leurs rangs des hommes
très-résoluiuent opposés la guerre. Tel est M. Bright,
du parti radical, l'ami et l'émule de M. Cobdcn. Invité
par les habitants de Mancbestre une réunion qui devait
avoir lieu le 10 octobre, afin d'examiner l'opportunité
de cour chez lequel les démonstrations de la politesse
sont la parfaite mesure de la valeur personnelle.
Quant Marie, qui avait été souvent endormie au récit
des exploits chevaleresques du Béarnais, elle se sentait
disposée reporter sur Mornay une partie de celte
admiration naïve qu'elle avait vouée son aventureux
souverain. Aussi y eut-il, la fois, dans la révérence
gracieuse qu'elle loi adressa, une nuance de respect, de
dévouement et d'enthousiasme. Le rideau de soie de la
voiture venait de s'entrebâiller légèrement, cl un œil
animé de l'éclat le plus ardent se montra par cette étroite
ouverture; puis, sur un ordre du personnage mystérieux
auquel cet œ.l appartenait, les deux andalous repartirent
avec une incroyable vitesse. Il y avait peine vingt
minutes que la voilure roulait ainsi lorsque trois
hommes, simplement vêtus eu bourgeois, se posèrent
carrément au milieu du chemin. Place place leur
cria Mornay. Pour toute réponseun des trois hommes
alla ramasser une arquebuse dans le fossé. Arrête
dit-il ensuite au comte et le couchant en joue; arrête,
ou tu es mort
Le visage de Mornay devint aussi blanc que le point de
Bruxellcsqui s'échappait, sous son manteau, des manches
de son justaucorps. Il se héla d'obéir l'avis qui lui était
si impérieusement donné. Qui étes-vous demanda-
dc tenir un mcqling public pour dénoncer la conduite de
la Rus sie, il a répondu que rien ne lui semblait moins
sage que de stimule/ ainsi l'opinion publique pousser le
gptrt'érnciiieiit une guerre avec la Russie pour la défense
de la Turquie. Manchester et ses 2 millions d'habitans
filou eut regarder comme leurs pires ennemis, a t-il écrit,
l< s hommes qui par des actes quelconques, affaibliraient
les efforts de lord Aberdcen dans l'œuvre du maintien de
la paix européenne. Si les hqmmcs obéissaient leur
raison plutôt qu'à leur sympathie, les influences de
l'opinion publique se prononceraient pour la paix et non
pour la guerre. La guerre ne sauvera pas la Turquie si
la paix ne peut pas la suuver. La guerre brutalisera notre
peuple, elle augmentera nos taxes, détruira notre indus
trie, et retardera de beaucoup d'années les réformes
parlementaires promises.
M. Bright a terminé en refusant de figurer au meeting.
L'ordonnance qui retire aux israéliles, sujets autri
chiens, le droit d'acheter des biens-fonds, crée dans
l'euipirc un nouvel élément d'opposition, car en Autriche,
les israéliles jouent un grand rôle par leurs richesses et
par leur intelligence.
Le Llotjd a été saisi pour avoir blâmé cette mesure.
Le Constitutionnel annonce que le gouvernement fran
çais vient de donner des ordres pour envoyer un corps de
troupes aux Dardanelles. Il s'agit peut-être du renfort de
1,8U0 marins, dont nous parlait hier notre correspon
dance particulière de Paris, cl que la Patrie réduit
aujourd'hui 746.
La même correspondance nous signale une mission
extraordinaire donnée I improviste au préfet de Marseille,
qui se serait embarqué vendredi pour Constantinople.
L'amiral Dundas. qui commande la flotte anglaise
Bcsika, a renvoyé sa femme Malle, d'où l'on conclut que
les flottes allaient faire un mouvement en avant. Elles
s'y préparaient la date du 6, et les journaux français
supposent qu'elles doivent être depuis le 8 devant Con
stantinople.
Malgré tout cela, les journaux anglais persistent géné
ralement croire que les ambassadeurs auront réussi
amener une solution pacifique, d'ici au moment fixé pour
la reprise des hostilités.
Ou avait annoncé prématurément que le pacha d'Egypte
était revenu sur sa décision relative l'exportation des
grains. D'après les dernières nouvelles d'Alexandrie, la
date du b octobre, il n'avait encore rien décidé, cl il se
promenait dans le désert au-delà du Mont-Sinaï, s'occu-
pant de la construction d'une route du Monl-Sinaï Tor,
petit port de la Mer-Rouge où il aurait découvert une
source d'eaux minérales. Le corps consulaire très-mé
content, supposaitqu'Ahbas-Pacha ne se tenait éloigné du
Caire que pour laisser les choses en suspens, dans des
idées d'accaparement et de lucre personnel.
En attendant, toutefois, l'exportation des grains con
tinuait sans obstacle. Les navires commençaient affluer
Alexandrie; les prix des blés étaient fermes, mais il ne
se faisait plus de ventes qu'au comptant.
D'ailleurs,l'Egypte jouit de la plus grande tranquillité,
et l'on annonce l'inauguration très-prochaine delà section
du chemin de fer d'Alexandrie Chrebrekhait.
Un journal de I Inde anglaise publie une relation de ce
qui s est passé au Jupon, entre les autorités du pays et la
flotillc des États-Unis.
Point de nouvelles d'Orient aujourd'hui. On dit seule
ment que le paquebot le Cairearrivé samedi Marseil
le, porte le manifeste de guerre du Sultan.
Le délai donné par la Porte-Ottomane la Russie pour
évacuer les principautés, expirera le 24 de ce mois.
L'écrivain stralégiste du Journal des Débats, M. Saint
Ange, fait aujourd hui dans cette feuille, l'historique des
deux dernières guerres de la Russie contre la Turquie en
1810 et 1811, et en 1828 et 1829. 11 décrit avec l'exacti
tude qu'on lui connaît, les lieux qui furent et qui seraient
encore le théâtre des hostilités, et il arrive cette con
clusion, qui pour le moment est la chose importante:
Bien des gens paraissent attendre chaque matin, la
nouvelle du passage du Danube par les Russes, ou même
par les Turcs, scion les plus impatients. Or, toute la con-
t-il ensuite eu cherchant en secret la garde damasquinée
de son épée. Qui nous sommes? des ligueurs, échap
pés par miracle de Paris Bien I fit le comte en
affectant un grand calme; et que voulez-vous Deux
choses Dites vite, fil le comte; je suis pressé.-
D'abord, reprit le soldat de Mayenne, si nous sommes
sortis de 1a ville, malgré les dangers qui nous envelop
paient, c'est que nous avions faim or si, par aventure,
tu portais des vivres aux assiégeants, elles conviendraient
certes mieux des estomacs d assiégés. As-tu des vivres?
Non, certes. Alors, continua le ligueur, il ne nous
reste plus qu'à nous en assurer en visitant ta voiture,
qui Dieu me damne parait avoir quelque chose de
suspect.
Celte nouvelle prétention du ligueur ne parut pas sans
ooute rassurante Mornay, car son émotion menaça un
moment de le trahir. Eli oui, poursuivit l'homme
I arquebuse, nous sommes tout simplement envoyés pour
nous assurer si votre maudit Bourbon est l'épreuve
d uue bonne lame; or, défaut de vivres, le Bourbon
esi-il là Le comte promena autour de lui des yeux
inquiets, comme jiour chercher un appui, un aide, un
défenseur. Il ne vit rien; tout était désert dans la plaine, j
liens tiens fit le ligueur avec le ton du sarcasme,
te voilà tout surpris, comme si je le demandais de par-
trée du Danube est impraticable pendant l'hiver. Il en
sera de même dans l'automne de celte année, si la saison
est là-bas pluvieuse comme elle l'est au centre de l'Europe.
Le terrain est un sol d'alluvion très-meuble qui se défonce
profondément parles pluies. Les chcpuns et les routes
n'étant pas entretenus, ne présentent qu'une boue liquide
et de larges ornières. Alors cessent ijbsq
transports de commerce par terre, qui,
son, sont très-actifs entre Varna et 11
uue armée ne peut plus manœuvrer
cause de l'attirail énorme d'artillerie
toute nature qu'elle doit nécessairement t
Alors la cavalerie irrégulière des4*Turcs
quesdes Russes peuvent seuls tenir-la c
les campagnes précédentes, les Russes s
jours dans leurs cantonnements de.Vala
pant même les sièges commencés, et se
sur la rive turque, des écluireurs cosa
sous dans leurs têtes de ponts ou dans les
avaient pu s'emparer.
Le Danube, avant de se diviser
delta, présente une largeur de deux o
entrecoupée d'ilôts. Ajoutons encore q
tous les ans. La Valachic et la Bulgarie,
sous la latitude de la Provence et de la Toscane,
des hivers extrêmement rigoureux, n'étant point abritées
contre le veut glacial du nord-est, qui leur vient directe
ment des vastes steppes de la Russie et des plateaux de
la haute Asie. Le Danube prend glace dans cinq hivers
sur six; la gelée dure depuis le mois de décembre
jusqu'au mois de mars, et au dégel le pays est plus im
praticable que jamais. Si donc la guerre doit éclater,g%ps
remède, on ne doit pas s'attendre ce que les hostilités
puissent commencer avant le printemps de l'année pro
chaine.
On a dit bien souvent, depuis l'entrevue d'OHmutz
et de Varsovie, que l'empereur de Russie avait montré
des idées plus conciliantes. C'était facile croire. La
guerre no peut convenir ni l'empereur d'Autriche, ni
au roi de Prusse, et ces deux souverains ont dû s'effor
cer de le faire comprendre au Tzar.
L'Indépendance dit maintenant tenir de bonne
source qu'en apprenant la déclaration de guerre de
la Turquie, l'empereur de Russie aurait retiré toutes
les concessions qu'il s'était montré disposé faire,
et qu'il aurait transmis au général Gortschakoff,
l'ordre de répondre de la manière la plus énergique
h l'acte agressif de la Porte.
Comme la guerre parait impossible sur les bords
du Danube avant le printemps prochain, les prévi
sions belliqueuses transportent le champ de bataille
immédiat en Asie. Là, près d'Ei zeroum, les Turcs
ont, dit-on, une armée de ioo mille hommes, les
Russes une armée de 8o mille seulement; et les pre
miers pourraient compter sur l'appui des popula
tions caucasiennes. Un journal de Vienne ajoute
cela un détail qui a son prix c'est que le comman
dement de l'armée d'Asie aurait été offert par la
Porte, Abd-El-Kader, lequel l'aurait accepté avec
empiessement, mais la condition préalable du
consentement de l'empereur des Français.
La flotte de l'amiral Corry, sur la destination de
laquelle avaient couru de» bruits divers, est reve
nue jeter l'ancre Spilhead.
Le Tay apporte des nouvelles de Portugal, eu
date du 10 octobre. Il a été publié b Lisbonne, un
décret qui approuve un emprunt coutracté Paris,
de 12 millions de francs, pour le gouvernement
portugais, 8o p. c., avec intérêts 6 p. c. par an,
et vingt années pour le rachat.
Nous avons rapporté hier ce qu'assurait le correspon
dant de VIndépendance, que l'empereur de Russie, dès
qu'il avait appris la déclaration de guerre de la Turquie,
aurait pris une attitude tout opposée aux dispositions
conciliantes qu'il avait manifestées Ollmutz.
lager avec nous la responsabilité d'une mauvaise action.
Cependant, tu vas en convenir, nous sommes logiques
puisque c'est votre Béarnais maudit qui nous affame, en
faisant ainsi le siège de sa future capitale, dans laquelle,
crois-le bien, il n'entrera jamais, c'est lui, n'est-ce pas,
de payer en une minute les douleurs que subissent, de
puis trois mois, les cinq cent mille âmes qui, par lui,
souffrent les horribles tortures de la faim N'est-ce pas
juste? Pour cela, non! s'écria avec assurance le
comte, dont l'intention évidente était de gagner du
temps. Mais le ligueur haussa les épaules et fit un pas
vers la portière du carrosse.
Le comte, d'un geste rapide, lança son manteau dix
pas, se redressa sur son marche-pied, l'épée haute, et se
précipita d'un bond sur la route. Ventre-Saint-Gris!
cria l'inconnu de la voiture en se jetant, son tour, au
dehors l'épée au poing. Alors commença une terrible
mêlée, dans laquelle l'acier se choqua en renvoyant des
bruits multipliés l'oreille et des éclairs scintillants aux
regards. Ces cinq hommes, qui se battaient en gens de
guerre, ne poussaient pas un cri, pas une exclamation,
pas un soupir. Leurs bras s'abaissaient ou se relevaient,
selon qu'il fallait parer un coup porté en pleine poitrine,
faire soi-même une riposte ou tenter une feinte, selon les
règles de l'art. (La suite au prochain n*.)