M ÎM3 Ci, JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Viies acquint eundo. HENRI IY ET LE LANSQUENET. N° 1,303, 13* Année. ht' f iidl. 37 Octobre 1853? VaT 1 ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 50c. Provinces,4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne: 50 centimes. Le Progrès paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypres, 36 Octobre. VILLE D'YPRES. Conseil communiai,. Séance publique du Lundi, 24 Octobre 1855. Présents MM. le Baron Vanderstichele de Maubus, bourgmestre, président; Alphonse Vanden Peereboom, Iweins-Fonleyne,échevins; Pierre BekeCharles Vande Brouke, Boedt- Lucien, Martin Smaelen, Edouard Cardinael, Auguste De GhelckeErnest Merghelynck, Boedt, avocat, Charles Becuwe, conseillers. A neuf heures et demie la séance est déclarée ouverte et M. le secrétaire donne lecture des pièces adressées au Conseil. Sur la demande du collège des bourgmestre et échevins, le Bureau de bienfaisance consent réduire les intérêts du capital emprunté par la ville cet établissement charitable, de quatre et demi pour cent quatre. Une réponse favo rable pareille demande, de la part de l'autorité communale, a été faite par la commission des Hospicesqui accorde la réduction de rinlérél quatre pour cent sur les capitaux prêtés la ville. M. Verduyn-Becuwe, locataire du moulin eau propriété de la ville et dont le bail de dix-huit ans expire au mois de Juillet 1854. demande pouvoir traiter main-ferme pour un nouveau terme de dix-huit ans. Cette re quête est renvoyée l'examen du collège. Une contravention en matière d'octroi a été constatée et le collège soumet au conseil la ques tion de savoir s'il y a lieu de consentir une trans action. Mais comme le contrevenant jouissait de la faveur de pouvoir exporter ses marchandises avec restitution des droits d'octroi, il est décidé, la majorité des voix, que la faculté d'avoir un compte-courant au bureau de l'octroi lui sera retirée pour six mois et qu'en outre de la confiscation de la marchandiseune somme de cinquante francs sera payée titre d'indem nité. La communication des pièces se termine par la lecture d'une missive concernant l'oppor tunité de l'érection d'une nouvelle ville de Léo- poldstad, en face d'Anvers. Le conseil est d'avis, qu'on ne peut trop se hâter de créer de nou veaux centres de population, puisqu'on se hâte i. les ligueurs et l'armée royale. JSOITE.) 11 eût été difficile de prévoir, d'après la vigueur du début, quel pourrait être le résultat de la lutte. Cepen dant une voix douloureuse ne tarda pas dominer ce cliquetis sourd A moi moi appelait un ligueur serré de près, et dont le sang s'échappait, comme le vin jaillit d'une outre, par deux ouvertures que lui avait faites au milieu du corps l'épée de l'inconnu. Ainsi percé de part en part, il vint tomber sur le revers du fossé. Ouf fit-il encore. Et sa vie s'échappa parmi le sang qui, avec ce dernier mot, remonta jusqu'à ses lèvres. Mornay venait d'atteindre un second ligueur entre la cinquième et la sixième côte. Celui-ci ne dit rien et s'affaissa doucement sur lui-même, car la lame avait pénétré aux trois quarts dans sa poitrine. Il était mort. Le troisième, déjà touché sous l'épaule, et se voyant seul, voulut chercher son salut dans la fuite; il fit peine quelques pas. A bout de douleur, il se baissa, mit une main terre, puis un genou, puis le corps entier. Il était allé rejoindre ses camarades dans l'éternité. Philippe de Mornay, que l'exaltation de la lutte parais sait avoir rajeuni de trente ans, se tourna vers le d'en ruiner quelques-uns, sous prétexte d'in térêt général. Un acte de radiation d'une inscription hypo thécaire, prise au profit de l'administration des Hospices, est approuvé, attendu que le capital pour lequel cette garantie a été prise, est rem boursé. Le Conseil approuve l'acte de vente de douze parcelles de terres labourables, prairie et bois, l'Etat Belge et la Compagnie concessionnaire du chemin de fer de la Flandre occidentale d'uue contenance totale de 1 hectare 57 ares 15 centiares, au prix de fr. 8,883-74, et moyen nant la construction d'un viaduc de 3 mètres cinquante d'ouverture pour faciliter l'exploi tation de la ferme du Potlepel. Ces parcelles sont situées sur le territoire de la ville d'Ypres, des communes de Zillebeke et de Hollebeke et appartenaient l'administration des Hospices civils. L'assemblée approuve la cession faite, par la même administration, l'Etat, de seize parcelles de terres de diverse nature, situées sur le terri toire de la commune de Voormezeele, d'une contenance totale de quarante quatre ares, pour la somme de 2,400 fr. Cette vente a été faite pour l'élargissement de la route d Ypres Neuve-Eglise. Un acte de prêt d'une somme de 25,000 fr., placée sur hypothèque par le Bureau de bien faisance, est accueilli favorablement. Trans mission sera faite du dossier l'autorité supé rieure afin d'obtenir l'approbation définitive. Le Conseil approuve le cahier des charges, clauses et conditions d'une vente d'arbres tenir sur une ferme nommée Potlepel et dont la valeur, d'après expertise, est fixée 1,418 fr. Dans une précédente séance, l'assemblée avait pris la résolution de procéder la vente d'une partie de terrain aux abords de la station. Le collège a été chargé de délimiter la superficie qu'on serait disposé aliéner. Pour commencer, il sera mis en adjudication publique, une con tenance d'au-delà de neuf ares, divisée en neuf lots, sans droit d'accumulation. Huit ares se trouvent entre le rempart, la caserne de l'An- Dix, la rue des Bouchers et la nouvelle rue du Progrès qui longera l'Esplanade parallèlement voyageur mystérieux, auquel il envoya un sourire em preint d'affection plus encore que de l'orgueil du triomphe. Ce dernier lui rendit son sourire et remonta silencieu sement dans la voiture, qui, sous la conduite du comte, repartit au galop dans la direction de Paris. Paris, depuis trois mois, ressemblait plutôt une nécropole qu'à la capitale du monde civilisé. Dans l'in térieur de ses murs, on rencontrait partout des gens face morne que la famine dévorait. Au dehors, campait l'armée royale, gorgée de vivres et de vin mais pieds nus, cuirasses trouées, étendards en lambeaux. De temps en temps, les Parisiens et l'armée royale échangeaient quelques arquebusades; mais quand les premiers tentaient une sortie pour aller au-devant d'un chariot de farines envoyé par le duc de Parme, sous l'escorte de quelques rcîlres prudemment déguisés en paysans, les seconds les repoussaient avec de grandes pertes et s'emparaient des farines, qu'ils 9e faisaient un jeu cruel de semer au vent. Quant aux rcitres, si on leur laissait la vie sauve, ce n'était pas du moins sans leur faire subir une humiliation qui se traduisait invariablement pour eux en quelques chiquenaudes sur le nez. Ils recevaient les chiquenaudes an maugréant et en jurant; toute leur protestation se bornait là. Telle était peu près.la triste physionomie des choses quand le carrosse que nous suivons s'arrêta cinq cents la rue des Bouchers. Les deux autres lots sont situés au côté est de la nouvelle rue de la Station. Le cahier des chargesclauses et conditions de cette vente est lu et discuté. La principale disposition porte que les bâtiments construire devront être mis sous toit l'expiration de l'année qui commencera courir de l'appro bation définitive de l'aliqpation des terrains. M. Beke, organe de la commission des finan ces, donne lecture du rapport sur le compte du Bureau de bienfaisance pour l'exercice 1852. Les conclusions, tendant approuver la gestion de cette administration charitable, sont admises par le Conseil, qui donne son approbation, d'après le rapport de M. Beke, au budget de cette institution pour l'exercice 1854. M. le président fait connaître le compte,avec les pièces l'appui, des Salles d'asile pour 1852. Il présente en recette la sommedefr. 3,801-80; en dépense, celle de fr. 2,918-21. L'exercice 1852 est donc arrêté avec un excédant de fr. 883-59. Le subside ordinaire de 250 fr. est allouéet le Conseil, pour donner son patronage celte institution si utile la classe pauvre, ne désire que le droit d'en contrôler les recettes et dépenses, et la faculté, pour le collège, de aur- veiller et d'inspecter l'Ecole gardienne. Le rôle de l'indemnité payer pour 1853, par les familles aisées n'ayant point dans leur sein des personnes en activité de service dans la Garde civique, est approuvé tel qu'il a été pré senté et comme il a été mis en recouvrement en 1852. Une seule réclamation a été faite et le Conseil n'a pu l'admettre, d'autant plus que c'est la dernière année que cette capitation sera perçue. La loi a déclaré, dater de l'année 1854, les frais de la Garde civique une charge com munale ordinaire. Avant de se constituer en comité secret, le Conseil décide qu'on procédera. Mercredi pro chain neuf heures et demie du matinla discussion du budget communal pour l'exercice 1854. Après une réunion huis clos de peu de durée, la séance est levée midi et demi. toiscs environ de la porte Saint-Denis. L'inconnu en des cendit pour s'avancer seul et pied vers les travaux de siège commencés, depuis le matin, sous la conduite de Turenne. On ne passe pas lui cria la première sen tinelle en croisant sa hallebarde. France et Navarre! répondit l'étranger. La sentinelle, fidèle au mot d'ordre, se remit aussitôt au port d'arme et continua sa faction avec la flegmatique insouciance caractéristique du soldat. Ce fut alors le tour de Turenne inquiéter le nouveau venu, dont un œil était couvert d'un large bandeau de soie noire, et dont le costume singulier moitié de cour, moitié de ville, faisait naître de vagues soupçons. A cet effet, il délacha vers cet étrange personnage son plus jeune officier. Qui êtes-vous? lui demanda l'officier. Un envoyé du roi. Avez-vou9 un ordre écrit Tenezmonsieur répondit le voyageur en remettant un papier sur lequel s'étalait complaisammcnt un sceau aux armes de France. L'officier prit le sauf-conduit, qu'il alla remettre immédiatement Turenne. Diable diable disait en 'ce moment Turenne, ce personnage me parait assez louche, avec son feutre sans diamant ni plume, son taffetas sur l'œil, et surtout l'obstination qu'il met me tourner le dos. C'est pour vous prouver sans doute, monsieur le vicomte, répondit son interlocuteur, que s'il a la vue mauvaise, il n'est du moins ni tors ni bossu.

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