wt
Chronique politique.
iJAe, Pierre, âj;é <w quatre
es (^Jiillivateur Harinjjhe.
Le nommé Verhi
ans fils de Jacques
jouant seul, près d'un élatijj, proxiniilé de la
maison de son père, le 21 de ce mois, y tomba
et en fut relire quelques instants après, privé de
vie.
Des malfaiteurs, inconnus jusqu'à présent, se!
sont introduits le 21 de ce mois, entre une et,
deux heures de relevée, dans la demeure du
sieur Caslelein, cultivateur, Elverdingheen!
brisant et escaladant une fenêtre, et y ont enlevé
une somme de 55 francs et plusieurs objets
d'habillement
Hier, 25 Octobre, vers six heures du soir, le
nommé GilbertPierrejournalier âgé de 40
ans, né Ypres et demeurant Zillebeke, a été
écrasé par la locomotive qui transportait du
sable, sur le chemin de fer en construction,
sous cette dernière commune.
Ce malheureux qui était atteint de surdité,
travaillait sur l'accotement de la voie et n'en
tendit pas arriver la locomotive; il laisse une
veuve et sept enfants.
INTÉttlEtjK.
Le Roi n'a pas eu une bonne mer, vendredi
dernier, pour faire sa traversée d'Ostende
Londres.
Le Times dit que la mer était furieuse, que
les vagues balayaient le pont sans cesse. Toute
fois, la traversée n'a duré qu'une heure de plus
qu'à l'ordinaire.
Le Roi des Belges et sa suite sont arrivés au
château de Windsor, vendredi au soir, huit
heures. Le duc de Wellington et M. Vande
AVeyer, ministre belge Londres, se trouvaient
également au château. Le Roi des Belges, la
Reine d'Angleterre et le prince Albert ont fait
le lendemain une longue promenade daus les
jardins du château. Le duc et la duchesse de
Ërabant se sont rendus la chapelle catholique
de Clewer pour y entendre la messe.
Hier matin le prix des pommes de terre a
éprouvé un commencement de baisse assez
notable sur les marchés de la capitale.
Le temps superbe que nous avons actuelle
ment favorise, on ne peut mieux, les semailles
d'automne qui étaient très-arriérées par suite
des pluies.
La récolte des pommes de terre s'achève
également dans les meilleures conditions, la
faveur d'une délicieuse température.
On ÏS Octobre an 96 inclus.
Nous n'avons rien de nouveau de la question d'Orient,
si ce n'est qu'à la date du 10, les flottes étaient encore
Besika. Si l'on se souvient que les journaux semi-officiels
de France nous ont dit cent fois depuis un mois, qu'elles
allaient partir pour Constantinopleet que ces jours
passés encore, ils nous disaient qu'elles y seraient ren
dues le 8, on verra que nous faisons sagement en passant
sous jnlei'ice cette foule .de nouvelles conlrouvëes dont
leurs colonnes sont pleines.
Les arrestations faites Paris, Tours et Nantes,
sont portées au nombre vraiment fabuleux de 600. Parmi
les personnes arrêtées Tours, ou cite uu neveu de M.
BaZc.
A l'occasion d'un décret autorisant le transport d'une
somme de cinq millions du dernier budget de la marine
au budget actuel,,.M. Ducos, ministre de ce département,
expose daus le Moniteur françaisla situation actuelle
des forces navales de la France. Il résulte de son rapport
que la France compte aujourd'hui deux escadres compo
sées de quatorze vaisseaux; qu'elle peut avoir d'ici la
fin de l'année, treize vaisseaux mixtes, et que six nou
veaux vaisseaux vapeur sur le modèle du Napoléon
pourront être mis la mer dans les derniers mois de
l'année prochaine.
Les journaux français assurent que les ouvriers turcs
employés aux réparations du Friedlandont obstinément
refusé toute rémunération et toute indemnité.
Au milieu des nouvelles plus ou moins vraies mises en
circulation, une seule chose est certaine c'est le bon
effet produit sur tout le monde par le manifeste du Sul
tan. L'attitude du peuple ottoman devant les exigences
injustes de la Russie, a conquis sa cause les sympathies
universelles.
Une lettre d'Odessa du G octobre, dit que la déclaration
de guerre y est arrivée, et qu'elle n'a pas cependant
-diminué la confiance dans les cercles commerciaux parce
qu'on espère que le Danube et la Mer-Noire resteront
ouverts.
Le corps d'armée du général Luders était toujours dans
le voisinage d'Odessa attendant l'ordre de se mettre en
marche. Le choléra avait cessé.
Le bureau de correspondance de Berlin annonce que
jusqu'à présent, les otlicicrs prussiens employés connue
instructeurs dans l'armée turque n'ont pas encore été
rappelés. Il assure toutefois, que le rappel aura lieu dans
le cas où les hostilités éclateraient entre la Russie et la
Turquie.
Les journaux de Malte reçus aujourd'hui, déclarent
qu'ils avaient signalé tort, le passage de Costa. Il est par
conséquent positif que ce réfugié est encore Smyrne.
Le manifeste de l'empereur de Russie serait arrivé
Paris, s'il fallait en croire ce qui se disait avant-hier la
Bourse, où les fonds ont éprouvé une nouvelle baisse, sur
le bruit que ce manifeste était très-hostile au gouver
nement français.
Le Journal des Débats publie une seconde lettre de M.
Xavier Raymond. Llle est datée du 6 octobre. On doutait
généralement Constantinople qu'Oincr-Pacba fût en
mesure de commencer les hostilités le 25, cause de la
mauvaise saison. Cependant les Turcs sentent qu'ils ne
peuvent rester inactifs, et ils veulent tenter la fortune du
côté du Caucase. L'opinion est très-répandue que c'est par
là que la guerre commencera.
C'est ainsi que les choses se passèrent dans la guerre
de 1828 et de 1829, qui se termina par le traité d'Aii-
drinopie.
M. Xavier Raymond annonce que la flotte russe de
Sébostopol avait débarqué peu de jours avant la date de
sa lettre, un corps de 10 12 mille hommes Poti, ville
de la Russie d'Asie, près du port de Baloumi ou Batoun.
C'est, le point le plus rapproché de la frontière turque sur
la Mer-Noire. Poli est un port peu sûr; Batoun est au
contraire un port excellent. Nous ne saurions dire la
raison qui a fait préférer le premier au second. Quoi qu'il
en soit, ce débarquement prouve que la Russie s'attend
être attaquée par là et qu'elle prend ses précautions.
Les journaux hollandais sont en pleine polémique,
propos du départ de Bruxelles de M. de Gerickc, ministre
des Pays-Bas, au moment de la célébration des fêtes de
Septembre, et propos de l'association de la Croix de Fer,
destinée, dit son prospectus, raviver constamment les
souvenirs militaires de 1850 et 1851.
Turenne prit le Iaissez-passer et lut haute voix
Nous, par la grâce de Dieudonnons ordre de tou-
jours répondre au porteur du présent comme on le
ferait nous-méinc. De plus, enjoignons tous chefs
ou soldats de lui accorder, sur sa demande, compagnie,
aide ou protection. C'est là notre bon plaisir.
Donné au château de Vie, le 19 mars 1594.
(Signé) Henri de Bourbon.
Vous avez entendu, messieurs? s'écria Turenne.
L'ordre est formel. Que l'un de vous reporte, chapeau
has, cet écrit l'envoyé de Sa Majesté, et afin qu'il ne soit
plus inquiétéque dix ordonnances partent immédiate
ment au galop avec la mission expresse d'avertir de sa
présence tous nos chefs de corps.
L'inconnu, qui s'était jusque là tenu modestement
l'écartremit assez négligemment dans sa poche le pré
cieux talisman auquel il était redevable d'une réception
si respectueuse, et s'avança seul dans l'intérieur du camp.
Il poussa droit un jeune commandant de hallebardiers
donl la tenue était d'assez bonne compagnie, mais dont
l'œil gris, presque toujours baissé, avait une expression
d'hypocrisie et de malice haineuse bien plus que de
noblesse et de loyauté. Vos hommes sont-ils sûrs lui
deniauda-t-il après l'avoir salué. Oui, monsieur, ré
pondit le commandant; seulement, depuis hier, ils com
mencent dire que les droits d'Henri de Navarre la
Les journaux qui passent pour exprimer plus ou moids
les sentiments du gouvernement, Amsterdainsche Cou
rant, entre autres, appuient le projet d'associalion, et
tout en. niant le fait, ils ne semblent pç$ lâchés de voir
.donner, au départ Je M. de Gerickc, la portée d'une
protestation.
Le Tijd, l'Écho de La Haye, le Groiiilwet, journaux
j de l'opposition, blâment et la protestation, si elle existe,
jet le projet d'associalion. Ils insistent sur là nécessité de
maintenir les bons rapports entre la HoH.mde et la Bel
gique, et pour prouver qu'il doit s'être passé quelque
chose d'insolite cette fois,'ils rappellent que jamais jus
qu'ici, l'absence du ministre néerlandais, au moment des
fêtes de Septembre, n'avait été l'objet d'aucun com-
uieiilaire.
j Quant l'association de la Croix de Fer, les mêmes
journaux font remarquer avec raison que les fêtes de
Septembre ont été instituées l'époque de la révolution
et qu'elles ont perdu depuis longtemps, si toutefois elles
l'ont jamais eu tout caractère hostile la Hollande. Ils
blâment en conséquence, l'idée de l'association, en tant
[qu'elle aurait pour but de faire la contre-partie de. nos
fêtes nationales.
Nous ne saurions ((n'approuver ce langage; il est bien
avéré pourchacun en Belgique, que tout sentiment d'hos
tilité contre la Hollande a disparu depuis bien longtemps.
On pourrait même assurer qu'il n'a jamais existé, car ce
n'est pas contre le peuple hollandais, dont les qualités
nous sont si sympathiques, que la Belgique s'est soulevée,
[mais contre la cause laquelle nos voisins avaient été
associés malgré eux.
Nous avons annoncé le changement de ministère qui
jeu lieu au Brésil, M. Rodrigue Torrès, président du
.cabinet démissionnaire, a fait connaître au Sénat, les
circonstances de sa retraite, qui a eu lieu en dehors de
j toute action parlementaire; mais il n'en a pas révélé les
motifs. M. de Parana, chef de la nouvelle administration,
a déclaré de son côté, la même assemblée, que le clian-
'gement de ministère n'entraînerait pas un changeinentde
{politique, ses collègues et lui ayant été choisis par l'Em
pereur dans la majorité conservatrice. Toutefois, comme
on agite au Brésil, la question d'une réforme électorale
le ministre a ajouté que si la nécessité de cette réforme
venait lui être démontrée, il l'accomplirait. On sait que
le système électoral actuel, dans ce pays, est le système
indirect deux degrés et par province. Les réformistes
demandent l'élection directe.
Les directeurs de la banque d'Angleterre, dans leur
réunion du 20, n'ont pas changé le taux de l'escompte;
mais ils ont décidé que la banque sera plus difficile pour
l'admission des bordereaux longue échéance, et qu'elle
prendra moins de valeurs aux grandes maisons de
manière égaliser autant que possible, le partage de ses
faveurs.
Le manifeste de la Russie qui avait effrayé si fort la
Bourse de Paris du 21, s'est dissipé comme une ombre, et
la Bourse du 22, on ne croyait plus son existence.
Les spéculateurs doivent cette panique absurde au gou
vernement. Plusieurs journaux étrangers avaient été
arrêtés la poste; quelque spéculateur la baisse s'est
imaginé de dire qu'ils contenaient le manifeste russe, et
le bruit s'est accrédité avec une incroyable facilité. Que
ces journaux eussent été distribués comme l'ordinaire,
et il est plus que probable que la baisse n'aurait pas eu
lieu. En tout cas, elle n'aurait pas reposé sur un mensonge.
N'est-ce pas un spectacle étrange que celui d'un gou
vernement soutenu par une armée de 400 mille hommes,
protégé par une police innombrable, qui tremble la
moindre petite nouvelle venue du dehors
Le maréchal Paskiéwitsch, prince de Varsovie, est
nommé généralissime de l'armée russe dans les provinces
danubiennes; le prince Menschikoff en est nommé gou
verneur, et le pouvoir des hospodars va s'effacer devant
le sien.
Ces deux affirmations ont été mises en avant dans les
colonnes des journaux français, il y a deux ou trois se
maines. Elles on tété répétées depuis et considérées connue
couronne de France ne leur paraissent plus aussi bien
fondés. Oh oh fit l'envoyé avec une grande hauteur,
j'avais cru jusqu'à présent qu'un soldat se battait et ne
discutait pas. C'est vrai, monsieur, quand il rencontre
des poitrines étrangères au bout de son mousquet.
Cette réponse péreniploire parut calmer les chatouil
leuses susceptibilités de l'inconnu En ce cas, dit-il,
faites venir, s'il vous plaît, vos compagnies. Sur un geste
du commandant, un clairon sonna l'appel. Les pelotons,
ainsi convoqués, vinrent aussitôt se gi ouper autour de
leur chef. Ou vient de me dire, fit l'inconnu, que vous
teniez le roi pour un usurpateur. Est-ce vrai
Les fronts se courbèrent devant l'irrésistible ascendant
de cette parole qui recelait plus d'interrogation que de
menace. Vous savez certainement tous, reprit—il, que
la branche des Valois est éteinte Oui, oui inter
rompirent deux cents voix. Vous savez aussi que
Robert, cointe de Clermont, est le dernier fils de saint
Louis, lequel représente de droit la nouvelle branche des
Bourbons L'auditoire, peu lettré, flatté que l'on ne mit
pas en doute la profondeur de son savoir historique,
répondit avec unanimité C'est juste. En ce cas,
messieurs, acheva l'étranger en se découvrant pour en
donner lui-méine le signal, proclamez donc l'héritier
légitime du trône Vive Henri IV riposta la foule
prête désormais se faire tuer pour une cause qu'elle
avouait bonne par un mouvement de pur entraînement.
L'inconnu, profondément touché, remit son feutre, et dit
au commandant;J'attends maintenant, monsieur, que
vous ine communiquiez vos observations particulières sur
la fidélité de vos inférieurs.
Le commandant répondit avec une animation qu'un
témoin inattentif eût prise volontiers pour un attachement
exagéré ses devoirs Il y près d'ici, un jeune lieu
tenant de lansquenets dont il est surtout, je crois, néces
saire de se défier. Tous les soirs il déserte, et l'on dit,
tout bas, qu'il a des intelligences avec M. de Mayenne;
ses hommes eux-mêmes sont atteints par la contagion et
répètent partout qu'un roi qui prend son peuple par la
famine est un mauvais roi. Le nom, ventre-saint-gris!
le nom demanda l'envoyé royal avec pétulance. 11
s'appelle Saint-Rieul-Beautreillis, et j'ajouteraipour
légitimer nia dénonciation, toute dans l'intérêt de Sa
Majesté, que je suis le comte François Granimont de La
Tour. Merci, monsieur de La Tour, fit l'inconnu, qui,
dans son ardeur, ne remarqua pas l'air triomphant du
cointe. Merci le roi, je l'espère, vous tiendra compte de
vos lions offices. Puis il fit un nouveau salut au comte
Grammont de La Tour et s'éloigna pour aller immédiate
ment aborder le lieutenant des lansquenets, contre lequel,
pendant le trajet, s'était amassée toute sa colère.
(La suite au prochain n\)