l/t m M LE JOURNAL D'YPRES ET DE L'fltltOXDlSSEMENT. I HENRI 1T ET LE LANSQUENET. Mi,316. 13' Année. Vires acquint eundo. A la Chambre de représentants, un incident a eu lieu la séance du 7 Décembre, l'occa sion de la discussion du projet de loi relatif un transfert du budjjet de la guerre. M. Osy a interpellé M. le ministre de la guerre sur la question des servitudes militaires. M Alphonse A indkn Pekrebooh est intervenu dans le débat, pour enlre|euir la Chambre de ce qui se passe Ypres iNous reproduisons celte partie de la séance. s m..manche, 11 Déeeinhre 1853. ABONNEMENTS: Ypres (franco), par trimestre, 5 francs 80c. Provinces.4francs. INSERTIONS: Annonces, la ligne 18 centimes. Reçûmes, la ligne: 50 centimes. Le. PnAr être adri s Ès paraît le Jeudi et le Dimanehe. Tout ce qui concerne le journal doit l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies. Ypue», 10 Décembre. AI. Al pli. Vandcii Peerebooui. Messieurs, l'interpellation que j'aurais voulu adresser M. le minis tre de la guerre et que je puis adresser aux autres mem bres du cabinet cjui voudront bien sans doute la lui com- Jtfiitniquer, n'est pas relative aux inconvénients qu'amène la construction des forteresses pour les propriétés voisi nes elle a un objet tout contraire il s'agit des inconvé nients qui résultent pour les villes, de la démolition de leurs fortifications. Vous savez qu la fin do la session dernière une dis cussion assez longue a eu lieu dans celle enceinte au sujet de la démolition de quelques-unes de nos places fortes. Alors comme aujourd'hui nous sommes parfaitement d'accord que si l'intérêt général exige cette démolition, j nous n'avons qu'à nous y soumettre, car l'intérêt général constaté doit dominer toujours. Mais je pense que, dans l'exécution de celle mesure d'intérêt générai, il est indis pensable qu'on ménage autant que possible les intérêts in lividuels, surtout les intérêts des communes que l'on néglige trop souvent et que trop souvent même on traite av. cun dédain injustifiable. Dans mon opinion donc, et j'aime croire qu'elle sera partagée par la chambre, la démolition des forteresses ne peut amener pour les villes .aucune charge, auetme dépense de quelque nature que ce soit. N'est-ce pas assez, en effet, de leur enlever des avaniag s essentiels dont elles jouissaient depuis long temps? Faulrjl encore faire injustement peser sur elles vbs charges, que les règles les plus élémentaires de i'équ.té ne peuvent admettre En ce moment on exécute avec précipitation, et je dirai nc.e on - ardeur inconcevable,certaines forteresses. Tout tombe -ous la pioche des démolisseurs, rien n'est r. specié, ainsi par exemple, dans la ville chef-lieu de l'arrondissement que je représente [dus spécialement ici, on démolit non-seulement les ouvrages avancés, les forts extérieurs et le mur d'enceinte, niais on détruit encore les portes d'entrée actuelles, de sorte qu'après le démantèlement, la ville ne sera plus close, moins qu'on ne suostituc aux portes démolies des grillages ou barrières qui sont indispensables pour pouvoir peicevoir les taxes municipales qui forment la principale ressource de la commune. Qui supportera les frais de ces constructions? 11 est évident qu'on ne peut les imposer la ville. (suite.j VI. une arrestation politique. Le soir de ce même jour, tout était calme, silencieux, reposé, au château de La Vrillère. Dans les allées om breuses et solitaires du parc, on n'entendait pas un bruit, pas un soupir du vent. Les insectes donnaient dans l'herbe, et les derniers chants des oiseaux venaient de1 s'éteindre dans les profondeurs du feuillage. Toutefois, dans le coin le plus isolé, si un observateur eût laissé pé nétrer son regard, il eùl entrevu une de ces fées mignon nes comme nous les peignent les contes arabes. Elle marchait, effleurant peine le sable des plis ondoyants de sa robe, s'avauçant avec tant de légerelé que l'oreille ne distinguait rien, pas même un frôlement. Cette fée était Marie. Lorsque parfois, entre deux nua ges, la lune jetait par l'atmosphère) sa clarté d'argent mat, l'observateur eût pu remarquer des larmes ou plutôt des perles diaiiiautécs descendre le long de ses joues et aller se perdre dans la fraise de son collet. C'est qu'elle pensait BcautreilJis, qu'elle avait depuis une heure vai nement attendu et elle se demandait, le cœur serré si, J'ajouterai qu'une des portes que m démolit en ce moment Ypres est, sinon un monuim it, du moins une et que l'on de- nplaee une porte de !a commune oit conserver les en tout cas les ture, soit par des bles et comme on l'on démolit les la perception de serve des fossés, construction qui mérite d'être conscrv vrait d'autant inoins la démolir qu'elle ri antique construite autrefois aux fruit d'Ypres. Je crois donc que le gouvernement anciennes portes de la ville, et qu'il dufe remplacer ses frais par une autre cl grillages, soit par des barrières eouven en trouve dans les autres villes ouverti; du pays. Un autre objet sur lequel j'appelle 1 il lent ton du gou vernement, c'est que dans les villes- où fortifications qui garantissaient si bit: l'octroi, il est indispensable que l'on eut et non des fossés dérisoires, mais des tssés assez larges j pour rendre possible la scrvcillaiicc (es employés des taxes de l'octroi. Or, dans la ville d' lires, au lieu de fossés qui avaient 50 40 mètres tlelar; fe,on en construit qui ont 5 mètres au plafond, et que pe Idaut l'été, lors qu'il y aura peu d'eau, ou pourra Ira ichir facilement. Dans les petites villes il y a un personn I de surveillance beaucoup moins grand que dans les v illcs plus impor tâmes, dans certaines forteresses démo es cette surveil lance deviendra impossible. Un troisième point sur lequel j'appt le l'attention du gouvernement, c'est que pour rendre e -lté surveillance] de l'octroi possible, il est indispensable l'avoir des bou levards ou au moins desçheiuinsdc ronde.Or, messieurs, pareil .travail ne peut s'exécuter sans l'air, d'assez grands li ais ces frais, dans mon If» peuvent touiller charge des communes ils doivent être supportés par l'État qui, en détruisant les murs d'enceinte des villes, a rendu la création de ces boulevards nécessaire. Je prie le gouvernement de vouloir bien examiner ces divers points avec bienveillance et surtout dans uo très- bref délai; il faut que cet examen soit prompt, car comme on démolit rapidement, il pourrait se faire, si on examine un peu longuement, que tout le mal fut fait avant que l'examen lût terminé. AI. le ministre des affaires étrangères. Je ne répondrai qu'un seul mol l'honorable membre c'est que le gouvernement examinera avec soin et avec bienveillance les observations qu'il vient de faire. AI. Thierry. Je ferai une observation c'est que le gouvernement avait l'ait la même promesse il y a un an, et il paraît l'avoir oubliée. Al. le ministre des affaires étrangères. Le gouvernement n'a rien oublié. Le gouvernement s'est engagé par mon organe faire, pour les villes dont on démolirait les fortifications, tout ee qui serait en son pou voir et si, l'occasion du budget de la guerre, on veut soulever une discussion sur le point de savoir si le gou vernement s'est fidèlement exécuté, nous répondrons tous les reproches qui pourront nous être adressés. Nous répondrons particulièrement en ce qui concerne la ville d'Ypres. AI. Thiéfpy. 31. le ministre promettait (ont l'heure d'examiner la question et les travaux exécutés prouvent que cet examen a eu lieu. Ce point intéresse fortement la ville d'Yprcs, qui se trouve exposée faire de grandes dépenses pour établir une nouvelle enceinte qui assure la perception de l'oetroi. Les travaux de démolition marchent avec rapidité. Il me paraîi que ce projet aurait dû être examiné plus tôt. Al. A. Vaudenpeerebooui. Dans la dernière session, M. le ministre (les affaires étrangères avait pris rengagement formel d'indemniser, dans les limites du possible, les villes lésées par la démolition de leurs for tifications. Quelles sont les indemnités accordées depuis cette épo que Tout le inonde l'ignore, car elles sont nulles. Aujourd'hui, je viens demander qu'on exécute les tra vaux de démolition de manière léser le moins possible les communes en se contentant d'ôter aux forteresses leur valeur comme défense; cette demande est bien modeste. M. le ministre des affaires étrangères promet d'exami ner avec bienveillance cette affaire et nie permet de nourrir l'espoir qu'elle recevra une solution favorable; pour ma part je désirerais trouver chez le gouvernement une bienveillance plus pratique et plus efficace je suis charmé sans doute du bon vouloir du gouvernement, mais je serais plus charmé encore si l'on consentait laisser la ville d'Ypres des fossés d'une largeur conve nable et qu'ou y fil exécuter des chemins de ronde in dispensables je suis Irès-beurêiix aussi de la sympathie que 31. le ministre témoigne, mais je demande qu'elle soif Un peu moi us stérile, tju'ellc ail pour elle t, par exemple, de conserver cette ville ses portes actuelles; je demande enfin que les travaux de démolition no s'exé cutent pas de manière causer aux villes condamnées des préjudices qu'elles devraient et ne pourraient peut- être pas financièrement réparer. Je n'entrerai pus pour le moment dans plus de détails; j'espère que le gouvernement ne perdra pas de vue les réclamations très-légitimes dont je suis l'organe; j'aime croire aussi que l'examen faire par le cabinet sera promplcniciil terminé. Quant la question des compensations, je les réserve quant présent; lors de la discussion du budget de la guerre, je reviendrai sur cet objet, et je suis convaincu que d'honorables amis qui ont défendre comme moi des intérêts de même nature, sérieusement compromis, ré pondront alors comme moi l'appel que 31. le ministre des affaires étrangères vient de nous faire aujourd'hui. Al. le ministre des affaires étrangères. L honorable 31. Vandeiipcercbooin a déjà répondu en grande partie aux observations de l'honorable M.TIliéfry. Nous avons pris l'engagement de faire ee qui nous serait possible pour indemniser les villes qui se croiraient lésées parla démolition de leurs fortifications je répèle ce que j ai d.l loutàl'heurc: nous nous sommes exécutés vis-à-vis de la ville d'Ypres nous avons pris une première mesure nous eu avons ulfci'ts une deuxième, mais relativement en ces temps de luttes civiles, la vie d'un homme de de toujours comprendre la sienne! Et Marie, écartant guerre, fragile coin me une armure de cristal, n'était pas quelques branches, s'arrêta pensive, poétiquement belle aussi exposée que ces fleurs que son pied froissait dans le tau milieu des vapeurs harmonieuses du soir, comme line gazon. Elle marchait pas pressés, pour élourdir par la vierge fantastique d'Ossiau. Mais son regard, jusqurs là lassitude du corps l'inquiétude secrète de I âme. Bientôt, perdu sur tout ee qui l'entourait, vient se poser sur les sans même comprendre cumulent elle y était venue, elle i croisées du château. Elle porta tout coup les mains ses se trouva dans le milieu du jardin. lycux elle venait de voir, derrière une vitre, un regard Peu peu, ses vagues terreurs se calmèrent. A force lascinaleur qui l'attirail comme un aimant. Elail-ee une de volonté, elle en vint a se persuader elh-mèinc que hallucination les rigueurs du service avaient dû seules retenir Saint- Marie se dirigea d'instinct vers l'escalier de service, dont Rteul et deloin, travers l'espace, elle sourit dél.eieuse- elle franchit les montées et en liant desquelles, toujours ment au généreux ami sur la tèle duquel se concentraient dominée par nue volonté supérieure, elle chercha sur le les délices mystérieuses de sa pensée. mur t.n boulon dont le secret lui avait été révélé dans Oh pourtant, iituriuura-l-clle, ces fleurs, ce soleil, son enfance, line porte masquée s'ouvrit d'elle-même, et ces oiseaux que j aimais lue sont iiidifférenis aujourd'hui Marie s arrêta sur le seuil d'une pièce oblonguc laquelle quand il n'est pas I lui, pour les admirer avec moi. Tous mes bonheurs de jeune illic se fondent en un seul, celui de le voir ou de 1 entendre lorsque sa voix, qui lie résonne pas mon oieilie, mais dans mon cœur, me dit de ces mots que je recueille précieusement cl que je sa voure goutte goutte, couiiiie un pauvre côn'Vaiesci lit se pénètre d'un tiède rayon de soleil. (J mon Di. u aclieva- celle porte donnait mirée. Quelle ne fut pas son ivresse, quand elle put se convaincre que c'était bien Beautrcillis, Bv aulreillis genoux et ten tant vers; elle des bras sup pliant sconune devant t.ne vision Mais te lausqm tu t avait prunus Honoré Mngdebourg de ne point chercher voir mademoiselle de La Vrillère, et il »o trouvait t u lace d'elle, sans force pour la prier de t-plle en levant au qiel ses yeux empreints d'une in. xpri- s éloigner, sans courage pour résister uu charme dont niable itiél .nculie, faites qu i! ■iitiiti-c toujours et que j l'enivrait sa présence. Lot ouhii d'une promesse sacrée mon âme se conserve assez pure pour qu'il nie soit donne «lui pesait. Dans sa franchise d'enfant, il raconta tout

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 1