Chronique locale. INTÉRIEUR. celle-là, rien n'est encore définitivement résolu. L'hono- ruble M. Vandenpccreboom a soulevé quelques points spéciaux sur lesquels il a appelé notre attention, et j'ai répondu que nous nous en occuperons dans un bref délai. Le gouvernement est parfaitement conséquent, bu reste, je prie la Chambre de remarquer une chose quand on coustruit des fortifications, les villes se plaignent; quand on démolit les fortifications, les villes se plaignent les villes se plaignent toujours, quand elles espèrent qu'en se plaignant elles pourront obtenir du trésor des sacrifices en leur faveur. Les plaintes, messieurs, bous émeuvent peu mais nous les examinons toujours impartialement et nous y faisons droit quand elles sont justes. Du reste, messieurs, j'ajourne toute explication ulté rieure jusqu'à la discussion du budget de la guerre, et je provoque moi-mêine pour ce moment les observations qui pourraient encore être présentées cet égard. m. «»y (pour un fait personnel). Messieurs, je n'ai pas pris la parole pour formuler des plaintes; tout ce que j'ai demandé au gouvernement...'. Hl. le président. Ce n'est pas là un fait per sonnel. M. Osy. M. le ministre des affaires étrangères a dit... Hl. le président. Il n'y a là rien de personnel. M. le ministre a dit que les villes se plaignent; vous n'êtes pas une ville. ni. le ministre des affaires étrangères. Je demande la permission de dire la Cbambrequeje n'ai pas eu en vue l'honorable M. Osy, quand j'ai parlé de plaintes. L'honorable M. Osy n'est pas plus la ville d'Anvers que l'honorable M. Vandenpeereboom n'est la ville d'Y près. M. Osy. J'ai parlé au nom de la ville d'Anvers. Kl. le ministre des affaires étrangères. Soit; mais nous ne pouvons pas iei considérer l'honorable M. Osy comme la ville d'Anvers ni l'honorable M. Van denpeereboom comme h ville d'Ypres. Je sais parfaite ment les plaintes que nous recevons, et quand j'en parle je ne fais allusion aucun membre de la Chambre en particulier. Il ne peut ilonc pas être question de fait per sonnel. Je n'ai désigné persoune. JW. lUalon. Les paroles de M. le ministre des affai res étrangères me paraissent déplacer complètement Je débat. Il s'agit desavoir si la démolition des fortifications se fera de telle manière qu'il en résulta un préjudice irréparable, et c'est ce qui arrivera si le gouvernement continue examiner; car si les villes se plaignent tou jours, le gouvernement examine toujours, le gouverne ment étudie toujours. Quand le gouvernement n'a pas étudié il étudiera. C'est là son état normal; c'est ce qu'il dit toujours. Ici nous demandons qo il abrège leséirrJt», car si l'un continue démolir comme on démolit actuel lement, il eu résultera un préjudice irréparable pour la ville d'Ypres. Voilà dans quel sens j'apprécie les obser vations de notre honorable collègue et ami M. Vanden peereboom. Il ne s'agit pas seulement ici, messieurs, veuillez le re marquer, d'intérêts locaux les intérêts de la ville d'Ypres sont particulièrement engagés, mais les intérêts de l'Etat le sont égalemciit, car il y a deux manières de démolir des forteresses, l'une consiste faire inutilement beau coup de dépenses, démolir pour démolir sans songer rendre les places fortes impropres leur destination. Ainsi on démolit les portes de la ville d'Ypres; j'ai demandé des hommes compétents si, quand on ouvre une place forte de cinq ou six côtés, quand on supprime tout uioyen de défense, il y a un motif quelconque pour dépenser quelques mille francs la démolition des portes; on m'a répondu que c'était complètement inutile, que c'était de l'argent jeté en pure perte. C'est sur ce point que j'appelle les éludes combinées de M. le ministre des finances et de M. le ministre de la guerre. M. Orbau. Messieurs, j'ai demandé la parole pour prendre acte mon tour de la déclaration faite par M. le ministre des affaires étrangères, que le gouvernement s'oc cuperait d'indemniser les villes privées de leurs garnisons. Marie, sans rien omettre; Marie lui sourit d'un sourire d'auge. Elle-même, rappelée par la voix sévère de la rai son, n'osa pas rester plus longtemps auprès de cet hom me, contre lequel elle ne sentait pas d'abri assez puissant pour la défendre. Elle disparut donc sans répondre et Bcatilrcillis, amant généreux et timide, la la ssa partir en silence, mais en l'accompagnant d'un regard la fois chaste et passionné. Il n'y avait pas dix minutes que Marie avait emporté dans l'âme ce regard enivrant, que Sainl-Rieul entendit au dehors un grand cri. Une (erreur subite et mystérieu se envahit sou âme il se précipita vers la fenêtre. Au- dessous de lui, un homme d'une taille colossale paraissait faire le guet. Plus Io n, un autre homme fuyait, tenant entre ses bras une femme. Bcaulreillis, semblable au lion qu'un danger menace, poussa un rugissement sourd mélé d'épouvante et de rage. Il s'élança d'un bond sur l'appui de la croisée, s'abandonna dans l'espace, et vint tomber comme une masse aux pieds du géant. Je vous savais là, monsieur, lui dit ce dernier en continuant toujours sa l'action. Saint-tiicul n'avait pas affaire au géant il se mit la poursuite de son complice, qui venait de se perdre dans les brumes du parc. Guidé par sou instinct, il l'eut bien tôt rejoint il allait se jeter sur lui mais il s'aperçut, M. le sinistre des affaires étrangères. J'ai parlé es fortifications. M. Orbii. La démolition des fortifications n'est point un ni par elle-même. Elle ne devient un mal pour tes villes qi la subissent que parce qu'elle entraîne la supprcssioi des garnisons qu'elles possédaient c'est pourquoi j'iais fondé confondre le retrait des gu. uisons avec la déiulition des fortifications. J espère ue cet examen sera fait avec impartialité, qu'on l'éteera toutes les villes qui ont souffert et sur tout qu'on e négligera pas celles de ces villes qui ont le plus souiferel qui ont le plus de droit être indemnisés. Si les villesloul les n'oins ont été cités dans celte dis cussion ont es titres a la sollicitude du gouvernement, ii n'en est aeuue, j'ose le dire, qui en ait plus que la ville de Bouillonnent la garnison a toujours été la principale et presque i seule ressource. J'engage srtoul le gouvernement ne point procéder avec une preipilatiou qui pourrait rendre irréparable le dommage casé certaines localités. L'on conçu que dans une circonstance donnée, excep- tiounelie et un par le besoin de concentrer momentané ment les fores militaires, l'on ait retiré momentanément les troupes dnl la présence vivifiait certaines parties du pays. Mais «que je ne conçois pas, ce que je ne puis admettre, c'et que l'on cherche rendre ces mesures définitives/ irévocables. Or, Messieurs, c'est évidemment le but auquellend le gouvernement, en faisant vendre ou démolir es casernes ou fortifications de certaines villes réceiniient privées de leurs garnisons. L'injustice lé se borne pas là l'égard de la ville de Bouillon. Elle possède un vieux château, qui est plus encore un inoiument historique, un objet d'art et d'an tiquité, qu'un moyen de défense pour le pays. C'est de plu, messieurs, une ressource précieuse pour la ville où ellt appelle une foule de visiteurs étrangers. Or, messieurs,le gouvernement annonce l'intention de vendre ee vicix château, et en le vendant il l'expose être démoli potr faire place une fabrique, ou telle autre destination plus contraire encore son caractère actuel. Ainsi, messieurs, tandis que le gouvernement dépense partout de l'aigenl pour la conservation des objets d'an tiquité, tandis qu'ailleurs, la Roche notammentil achète de vicix châteaux pour en ussurer la conser vation; Bouillon, il voue la destruction, en la ven dant, une vieil c forteresse qui, sous tous les rapports, offre un intérêt incomparablement plus grand. Je me suis etquis, messieurs, des motifs de cette me sure que je considérais comme un véritable acte de van dalisme, et l'on m'a répondu que l'on voulait de^cette manière /iieiîré ta ville de Houillon dans 1'inipossibilitc de réclamer l'avenir la présence d'une garnison. C'est en eilet, messieurs, un moyen de trancher la question d'une façon définitive et irrévocable; mais je pense, messieurs, qu'un peu de prudence et d'examen ne serait pas trop et que l'avenir a des droits qui doivent être réservés. La discussion générale est close. Le parti clérical vient (l'éprouver un échec terrible Bruges. M. Coppieters T' Wallanl, a été élu, malgré les plus forcénés efforts de lépiscopat flanqué de M. De Meulenaere et en touré de toute la jésuilerie de robe longue et de robe courte. Jamais, en aucun endroit, le clergé ne s'est jeté plus effrontément dans l'arène électorale, tout en exigeant l'abstention des fonctionnaires avec une arrogance intoléra ble. Les rôles sont renversés, le domaine politi que n'est plus de la compétence des laies, ni des employés du gouvernement, mais il faut que le clergé impose en tyran, ses hommes, ses idées, ses intérêts. L épiscopat déclare, par ses sa grande surprise, qu'il avait été déjà prévenu. Deux poignets de fer avaient saisi le ravisseur la gorge. Deux autres liras s'étaient ouverts pour recevoir le précieux fardeau que la douleur lui avait fait abandonner. Les deux poignets de fer appartenaient au duc Ramond de La Vrillère les deux bras ouverts étaient ceux du vieil intendant Honoré Magdebourg. En ce momentle géant arriva. A moi Mahon, moi vociféra l'homme que le duc étranglait. Oh dit Mahon, vous m'aviez promis, monsieur de la Vrillère, en échange de ma dénonciation, de ne faire aucun mal mon bon maitre, monseigneur le comte François Gram- mont de La Tour. C'est vrai fit le duc, sans pour cela lâcher prise. Eh bien monsieur, reprit Mahon, je né crois pas avoir besoin de vous rappeler que la paro le d'un gentilhomme est sacrée Le duc, sommé de tenir sa parole, lâcha prise regret. Grammont, se voyant libre, promena d'abord autour de lui ce brusque coup d'œil de la bêle fauve qui, pressée par une meute, cherche quelque part un passage, une trouée; puis, comme ce vide existait entre le duc et son intendant, il s'y lança tête baissée, échappant ainsi par la fuite au sort terrible qui le menaçait. Messieurs, dit MmIjod conduisez mademoiselle au château je vuusy aurai bientôt rejoint. Et, prenant la même direction que journaux, que nul n'a le droit de le contrecarrer dans ses manœuvres pour fausser les institu tions en vertu desquelles les fonctionnaires obtiennent leur mandat. Enfin.au grand étonne- ment de ceux qui n'ont pas encore sondé l'abî me dans lequel on veut entraîner le pays, non- seulement le clergé. conduit par l'évêque Malou, veut dominer en maître, mais il prétend que personne n'ait l'audace de s'opposer ses exigences. Jamais arrogance aussi inouie ne s'est fait jour, avec une semblable naïveté et aussi le châtiment ne s'est pas fait attendre. Le collège électoral de Bruges a rendu son verdict et i épis- copat, le clergé, le comte De Meulenaere et ses affidés, out été battus et sont actuellement la risée de la nation Cette élection fait pressentir que la réaction n'aura plus la partie aussi belle en 1R54 qu'en 1852, et le renouvellement par tiel de la Chambre au mois de juin prochain, pourrait avoir lieu sous d'autres influences que celles qui ont inspiré au cléricalisme celle âpre frénésie de domination. Depuis quelques jours, les locomotives par courent la voie ferrée jusque dans la station de notre ville on est en train de mettre la der nière maiu aux travaux de terrassement et de clayonner les talus les plus élevés. L'ensable ment de la voie s'opère avec rapidité et le tassement des remblais est assez régulier pour permettre le parcours sans danger de déraille ment. On nous assure que la mise exploita tion de la ligne de Poperinghe Courtrai aura lieu dater du 25 Janvier prochain. Le receveur des contributions directes de la ville d'Ypres invile les contribuables qui sont en retard de payer les termes échus, ainsi que la taxe sur les chiens, les acquitter dans la huitaine, défaut de quoi il se verrait dans la nécessité de commencer les poursuites suivant les prescriptions légales. Un incendie, qui a éclaté le 7 de ce mois, vers 8 heures du soir, dans une maison con struite en paillolis et couverte en chaume, occu pée par la veuve Lahousse, journalièreau Gheer, sous Warnêlon, a détruit quatre autres mai sonnettes avoisinaules. occupées par des ou vriers, avec le mobilier qu'elles contenaient. Rien n'était assurée! la perte s'élève 1,300 fr. Dans la matinée du 7 de ce mois, la nommée Sophie Van Houtle, fille de Charles, cullivaleur Beveren, est tombée dans un fossé qu'elle traversait sur une planche; quoique retirée immédiatement, elle n'a pu être rappelée la vie. Mardi la Chambre des représentants a voté les derniers articles du projet de Code forestier et le crédit au département de la justice, des- le comte, il fut aisé de comprendre, l'agilité de sa course, qu'avant trois secondes il l'aurait rejoint. Les misérables nous échappent s'écria Reaulreillis en vou lant les poursuivre. L'intendant l'arrêta Oh ne crains rien, mon aini, lui dit-il; notre vengeance est assurée: laisse faire Mahon. Je vous en supplie, messieurs, dit le duc, aidez-moi! Le vieillard venait de s'assurer que son émo tion lui rendait impossible de transporter seul sa fille au châlcau. Hcautrcillis eut un moment d'hésitation; cepen dant, enhardi par un geste de Magdebourg, il prit Marie dans ses bras et se dirigea avec son précieux fardeau vers la salle basse du rcz-de-cliaussée puis doucement, comme s'il eût craint de la blesser, il la déposa sur une chaise longue. Les deux domestiques, qui avaient été précédemment enfermés dans une pièce adjacente, reçurent leur liberté et s'empressèrent autour de leur jeune maîtresse, qui ne tarda pas, ainsi secourue, revenir prornptemenl au sen timent de la vie. Lorsque Magdebourg la vit hors de danger, il l'abandonna aux soins paternels et se retrancha dans une embrasure où il attira Beaulreillis Em brasse-moi d'abord, Sainl-Rieul; einbrasse-moi, lui dit-il. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1853 | | pagina 2