JOURNAL ITÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
HENRI IY ET LE LANSQUENET.
Année
Dimanche. 1er Janvier 1854.
i a» *"n
Nous reproduisons ci-dessous la silhouette
tracée par la Flandre maritime, de la tactique
dti parti clérical Bruges, et de son organe, la
Pallie.
Comme cet article résume spirituellement les
ridicules inconséquences de l'organe épiscopal
et de ses affi lés, nous le donnons comme une
esquisse du rôle que joueront ses journaux ré
actionnaires pendant la lutte électorale de 1854.
LA QUESTION.
Le public veut un système autre que celui
qui a triomphé au 12 Août. (n® du 3 décembre.)
Les électeurs connaissent la portée du ver
dict qu'ils vont émettre. Ils décideront s'il y a
lieu de rompre avec les antécédents qu'ils ont
posés depuis que l'expérience leur a montré le
caractère fallacieux des promesses du 12 août.
(n° du 3 décembre.)
MODÉRATION.
Quelle que soit l'issue de la lutte, nous nous
en retirerons avec la conscience d'avoir défendu
nos principes sans avoir manqué en quoi que
ce soit aux convenances (n° du 3 décembre.)
Nous nous respectons trop nous-mêmes
nous respectons trop la cause conservatrice,
pour vouloir adopter une polémique indigne
de la presse sérieuse. (M-m
C'est avec confiance que nous disons: Laissez
passer la justice électorale. (n® du 3 décembre.)
AVEUGLEMENT.
Les organes du libéralisme battent depuis 15
jours la grosse caisse et ils ne parviennent pas
réunir autour de leur candidat des chances
de succès. (n# du 3 décembre.)
illusion.
Mardi prochain, M. Roel* recevra le mandai
de représentant, (n® du 4 décembre.)
LA QUESTION.
La majorité des électeurs n'a pas répondu
noire attente(n3 du 8 décembre.)
MODÉRATION.
Les fonctionnaires ont contrevenu aux ordres
du gouvernement en usant de l'influence que
donnent leurs emplois pour violenter la con
science des électeurs, (n® du 9 décembre
Aux beaux jours de la politique déchue la
pression des fonctionnaires n'a pas été plus
grande. (Idem.)
dénonciation.
Gouverneur, commissaire de district, rece
veur des contributions, le juge-de-paix Hermans,
tout cela a travaillé des pieds et des mains pour
M. Coppielers. (nu du 9 décembre.)
Le gouverneur de la province n'a pas cru au-
dessous de sa dignité d'aller de porte en porte
mendier des suffrages en faveur de M. Cop
pielers. (n® du 8 décembre.)
Nous espérons que ces faits éveilleront l'at
tention des chambres, (n" du 9 décembre.)
CALOMNIE, ABSURDITÉ.
M. Devrière qui boude l'administration ac
tuelle parce qu'elle a pris la place d'une combi
naison dont il devait faire partie, a cru pouvoir
se permettre ces écarts (n* du 8 décembre.)
illusion.
Encore une victoire de ce genre., et c'est fait
Bruges, non-seulement de M. Coppielers,
mais aussi de M. Devaux. (n° du 8 décembre.)
DÉLIRE.
Avec de pareilles chances, nous pouvons
dire A l'année prochaine (n* du 9 décembre.)
On nous assure que pour demain, 1' Janvier
1854, le chemin de fer d'Ypres Courtrai sera
exploité officieusement jusqu'à ce qu'un arrêté
ministériel ail repris la nouvelle ligne et autorisé
la circulation. On nous annonce pour aujour
d'hui Samedi, l'arrivée de M. l'ingénieur en chef
de la province qui, la suite de cette inspec
tion, proposera au ministre, de décréter la
mise en exploitation du railway, dont l'exécu
tion a été désirée depuis si longtemps.
Nous donnerons, dans notre prochain n°, le
compte-rendu de la séance du Conseil com
munal, du 30 Décembre 1853.
Le 27 de ce mois, dans la matinée, une mai
son deux demeures, occupée par Jean Tyleca
et Jean-François Demarel, journaliers, Wyt-
schaele, a été réduite en cendres, par un
incendie, qui a pris naissance dans la cheminée.
Le mobilier a pu être sauvé; le bâtiment
appartenant Mme V" BossaertMessines
n'était pas assuré; sa perte est évaluée 1,000
francs.
INTÉRIEUR.
Hier le Sénat a adopté la loi qui exempte du
droit d'enregistrement les actes de naturalisa
tion obtenus par des habitants des parties cé
dées du Limbourg et du Luxembourg, et dis
cuté le projet de loi sur les denrées alimentaires.
Les articles de ce dernier projet seront dis
cutés aujourd'hui.
Le Sénat a adopté l'unanimité des 44 mem
bres présents, le projet de loi sur les denrées
alimentaires.
On lit dans le Mémorial de Courtrai
Comme nous l'avons annoncénotre conseil
communal s'est réuni, mardi soir, pour déli
bérer d'urgence sur fa décision prise, le 25
décembre, par l'assemblée des habitants nota-
tables réunis au comité d'assistance, relativement
aux moyens mettre en œuvre pour venir en
aide aux classes nécessiteuses.
Dès le début de la séance on a pu conjecturer
que la (axe sur les familles aisées, demandée et
adoptée dans la réunion de dimanchen'avait
aucune chance d'être approuvée par le conseil
communal.
Le collège des bourgmestre et échevins a vai
nement tenté de faire comprendre que la dé
cision du conseil repoussant celte taxe, mettrait
dans une fausse position le comité central qui
lient son mandat de l'assemblée des notables
elie-mème il a vainement proposé une nou
velle convocation de celte assemblée; rien n'y a
fait. Le conseil a décidé que le comité central
serait informé que l'administration communale
ne croyait pas devoir recourir, pour le moment,
une taxe et qu'il serait invité commencer
immédiatement les souscriptions domicile. Si
contre toute attente les souscriptions n'attei
gnaient pas le montant présumé nécessaire, le
couseil aviserait dans un bref délai.
On assure, dit un journal, que M. Du Roy
de Blicquy, président de la commission d'agri
culture, s'est rendu mercredi Moris, envoyé
par le gouvernement l'effet d'inspecler les
bâtiments militaires dans lesquels serait, dit-on,
placé le haras de l'État.
On sait que le haras doit prochainement
quitter le château de Tervuereu, mis par les
Chambres législatives, dans la dernière session,
la disposition de S. A. R. le duc de Brabant.
ABONNEMENTS Trnes (franco), par trimestre, 3 francs 30 c. Pnovmr.es, 4 francs, f Li Pnocnés parait le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS Annonces, la ligne 15 centimes. Réclames, la ligne 50 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que le» lettres ailruucUic».
Vpbes, 31 Décembre.
La PATRIE, de Eriges.
Avant les élections.
ORGUEIL.
Après les élections.
(soitb.)
VIII.
LES EXHORTATIONS D'UN SAINT HOMME.
Pendant ce temps, Benutreillis et son oncle échan
geaient de ces mots qui débordent du cœur après de
grandes souffrances. Le duc de La Vril 1ère eut son tour
après l'intendant; il félicita Bcaulrcillis de ses nouveaux
titres de capitaine et de baron. Mais enfin, demanda
Saint-Rieul qui venait d'apprendre le crime qui lui était
imputé, h qui suis-je redevable de ma délivrance? Le
vieil intendant chercha de l'œil autour de lui. Mahon
arrivait, en ce moment, ensoufité, brisé, aeeablé. A
cet homme répondit Magdebourg on le montrant du
doigt. Encore fit Beautreillis. El se jetant dans les
bras de Mahon Oh dit-il au géant attendri, tu ne
seras plus seulement mon ami, mon camarade, mon con
fident; mieux que cela, tu seras mon frère.
Leroi,quiï*étaitrapprochédece petit groupe, s'adressa
ii ii -
de nouveau Beautreillis Ventrc-saint-gris lui dit-
il, savez-vous, baron, que vous l'avez échappé belle?
Sans ce bon compère que voilà, conlinua-t-il en désignant
Mahon, nous eussions eu, Turenne et moi, de graves
reproches nous faire votre sujet. Aussi, dans ma joie
d'avoir empêché une erreur semblable, j'ai encore une
grâce vous accorder; voyons, que ine demandez-vous?
Sire, répondit Beautreillis avec une émotion indicible,
ma position exceptionnelle me donne le courage d'oser
dire Votre Majesté que mon ambition est immense.
El» eh voyons cela. L'insigne honneur que je vais
réclamer de Votre Majesté me fera, Sire, bien des envieux,
et peut-être aussi bien des ennemis. Vos envieux, fit
le roi, nous les mépriserons; quant vos ennemis, nous
chercherons tout bonnement les réduire. Parlez, baron.
Eh bien Sire, puisque vous voulez bien encourager
ma vanité, je voudrais réclamer de votre bonté le droit
d'être placé demain, quand vous ferez votre entrée dans
Paris, en tête de votre armée, avec mes lansquenets.
Et pourquoi cela Parce que, sire, si vous devez être
inquiété, ce ne sera jamais que dans votre avant-garde, et
que nous avons besoin, mes lansquenets et moi, de rele
ver notre drapeau qu'une suspicion injuste a flétri. Je
refuse fit le roi. Le poste est trop périlleux; je ne veux
pas vous voir exposé deux fois eu vingt-quatre heures
une mort presque assurée. D'ailleurs, que lue parlez-vous
de laclie faite votre drapeau il me semble que je l'ai
moi-même lavée, et, venire-saint-gris celui qui ne
tiendrait pas mes lansquenets en honneur, eelui-là, quel
qu'il fût, deviendrait mon ennemi |>ersoniicl; diles-le
bien tout le mondemessieurs acheva le roi s'adres-
sant la foule.
Beautreillis insisla Sire, reprit-il, vos paroles, on
temps ordinaire, sont pour moi des ordres; mais aujour
d'hui, par exception, je vous domande humblement la
permission d'y résister. Diable diable pensa le roi,
qui se connaissait en hommes, il y a là-dessous de la
chaleur d'âme; ee garçon ira loin. Je vous demande
la permission d'y résister, sire, insista Beautreillis, parce
que j'ai besoin de gagner les deux grades dont Votre
Majesté a daigné tout l'heure m'iionorer. Vous ine
mettez dans rembarras, monsieur de Beautreillis, inter-