Chronique politique. verve et une originalité qui lui étaient propres les quelques tableaux qui ne sont pas restés dans sa famille, ont eu un immense succès de popularité; la plupart ont été lithograpbiés et ont eu plusieurs éditions. M. Charles Carton a succombé a une longue et douloureuse maladie; d'un caractère toujours doux, toujours affable, toujours égalsa mort ne peut inspirer que d'unanimes et de profonds regrets tous ceux qui l'ont connu. Ce qui le distinguait par-dessus toutc'étaient les qua lités du cœur pendant sa cruelle maladie, il n'était préoccupé que des embarras ou des in quiétudes qu'il aurait pu occasionner ceux qui l'entouraient. Bon fils et excellent compa gnon, il n'avait ni envieux, ni adversaires, ni ennemisPour lui, il n'y avait dans ce monde que des amis. BisMDr* prononcé par M. Bonn, père, ar- tiote-pelutre, professeur de l'Académie de dessin et de l'Ecole moyenne d'ïpres, •nr la tombe de M. Cn*m.es Cahtos, pein tre de genre. Messicuss, Voici uue nouvelle tombe qui s'ouvre, pour nous séparer jamais d'un collègue bien-aimé. Charles Carton n'est plus ce jeune confrère dont la trop courte carrière dans lesaris se compose déjà de tant de succès, nous quitte, laissant ses nombreux amis, sa inémoireà hotiorei sa famille, la douceur de ses mœurs,le charme de ses relations et de ses qualités de cœur, déplorer. La douleur que nous éprouvons, ne nous permet que de retracer bien rapidement ici celle vie toute entière contactée aux études de la peinture, Carton, par le genre qu'il avait adopté, ne se trouvait-il pas incessamment eu lace de la nature, admirant avec l'œil et le cœur de l'artiste qui sait voir et sentir celle fécondité d'aspeclsdifleieitts. Observateur pas sionné de toutes les beautés naturelles, quelles œuvres ne devait-il pas produire? Doué comme il l'était d'une organisai ion singulièrement appropriée au rôle que (a providence lui destinait perspicacité pénétrante, volonté persévérante, mémoire locale prodigieuse, sentiment d'imitation, qu'il paraissait posséder par intuition, toutes ces facultés étaient chez lui développées au plus haut point et d'une rectitude remarquable de là, Messieurs, des mira cles de délicatesse, où l'illusion était telle, qu'elle semblait disparaître pour faire place la réalité. Aussi, tout ce qui nous reste de Charles Cai ton en tableaux de genre, est d'un fiui et d'un effet achevé, sans que le travail se fasse apercevoir, et que le sen timent en soit aucunement altéré. Tel fut, Messieurs, le confrère, l'artiste que nous avons perdu, aussi ne puis-je me rappeler sans de regrets amers le plaisir que nous avions le voir et 1 entendre dans nos réunions, ou ('écoutait avec attention, et quand il nous quittait, il nous laissait toujours plus et mieux éclaiiés. C'est au milieu de cette belle et glorieuse carrière, qui, si longtemps encore pouvait être précieuse aux aris, que la mort le ravit ses confrères, aa famille, ses amis. Malgré la douleur qui nous oppresse, nous n'avons pas voulu laisser iermer cents. Impossible S'il le faut, sire, nous poserons bas nos mousquets, et nous vous précéderons comme les jours de fêle, visière baissée, épée au fourreau. A cette condition, soit Beautreillis, pour se conformer sa promesse, fit im médiatement disposer les armes en faisceaux et prit ensuite avec ses lansquenets la té.e de la colonne qui se dirigea Vers la porte par laquelle était lui-méinc venu M. de Brissac. L'armée entière s'ébranla cl l'on entendit bientôt ce pas lourd et grave composé de cent mille pas et ce souffle large et puissant échappé, comme d'une seule, de toutes ces poitrines. Saint-Rieul, avec sa poignée d'hom mes, venait peine de mettre les pieds dans Paris, que le pont-levis fut violemment relevé pour lui couper la retraite. A son panache de capitaine, brillant et tout neuf, les ligueurs l'avaient sans doute pris pour le roi. Trahison trahison cria l'armée royale en se voyant ainsi séparée de ses avant-postes. Henri IV qui marchait lui-même la suite des lans quenets, s'arrêta court et se tourna tout surpris vers Brissac Monsieur le comte, lui dit-il en attachant sur lui son regard le plus sévère, ceci me parait grave. Ces roots étaient peine prononcés sans avoir encore obtenu leur réponse, que le bruit de la mousqueterie éclata de l'autre côte du rempart. Il venait évidemment de s'en gager une lutte terrible, dans laquelle les lansquenets, inunis seulement de leurs épées, et écrasés par le nombre, devaient nécessairement succomber. Le roi frémit. Ventrc-sainl-gris jura-t-il; on m'a celte tombe sans un dernier témoignage public de notre profonde tristesse. Adieu donc, cher C.arton, pour la dernière fois! Notre souvenir et nos regrets ne finiront qu'avec nous. Adieu. -is;.' mi au - Par suite de la nomination «le M Vercanier comme préfet tlti collège de Bouillon, la chaire deiS'élail vacante au Coll«;gecommunal d'Ypres. M. Kilsilonck a été chargé, par le bureau admi nistratif. de tenir celle classe titre provisoire. i nt n 8 n s~ i Par arrêté royal en date du 30 Décembre 11153 sont nommés membres de la Chaml re de commerce d Ypres MM. Becuwe, Charles, négociant, Ypres; Beke, Pierre, idem, et Yan Dromtne, Henri, distillateur, Eessen. INTÉltlEUK. Hier le Sénat a adopté, l'unanimité, le bud get de la guerre et le projet de loi qui fixe le contingent de l'armée. Il a «lisculé ensuite les projets de loi sur l'im pôt foncier, sur la libre entrée des houilles et sur les correspondances télégraphiques Le Sénat a adopté 1° le projet de loi appor tant des modifications au contingent de l'impôt foncier 2° les projets de loi relatifs la libre entrée «les houilles et aux correspondances télégraphiques 3° enfin le budget des travaux publics. Son ordre «lu jour étant épuisé, le Sénat s'est ajourné indéfiniment. La nuit d«j 29 au 30 a été la plus affreuse de cet hiver. Non pas que le froid ail été plus vif, car le thermomètre n'est pas «lescendu plus de 7° Réaumur au-dessous de zéro, mais il s'est élevé un vent violent dont les raffales faisaient tourbillonner la neige d'une manière très-dan gereuse pour les personnes qui se trouvaient en route Nous ne serions pas surpris que beau coup d'accidents fussent arrivés. Ce vent a continué toute la journée d'hier, accompagné d'une neige des plus abondantes. Le service du chemin de fer sur toutes les lignes, l'exception d'Anvers, a été complète ment interrompu par les neiges. Tous les con vois partis de Bruxelles ou pour Bruxelles ont dû rester en route. S'il y a eu exception pour la ligne d'Anvers, c'est parce que I on a échelonné les ouvriers de l'arsenal de Malines sur la route pour la dé blayer. Malgré cela, il a fallu deux fortes loco motives pour faire partir le convoi de deux heures et demie qui n'était composé que de 3 voitures. Et ainsi remorqué, il allait encore très-lentement. .Nous ignorons s'il est arrivé. Là où la voie est encaissée les neiges se sont amoncelées et ont formé des barricades impé nétrables. fermé, je crois, la porte au nez. Et se précipitant bas de son cheval, il cria d'une voix tonnante de façon être entendu des assiégés.Ouvrez, messieurs; ouvrez au roi Brissac était atterré. Oh muriiiurn-t-il, c'est, j'en suis sûr, ce corps d'année espagnol, envoyé récem ment par le pape, qui in'osc ainsi faire obstacle. Et un soupir qui ne présageait rien de bon pour les soldats de Sa Sainteté Clément VIII, s'échappa de sa gorge en sifflant. Ouvrez, ouvrez I «Lt-il son tour. Taugis... Ravanel... Mareilhac... Ouvrez, de par Dieu Eh répondit isoicmmenl quelqu'un dans un idio me moitié Français, moitié Espagnol, ouvrez vous-même, monsieur; car vous avez les clés. Et toujours, derrière la orte massive, on entendait le tracas soui'd d'un combat l'arme blanche, qui avait succédé aux coups de feu. Les lansquenets se battaient aux cris de Vive Navarre auquel les Espagnols répondaient A bas le roi Les mille incidents de la mé ée, échappant l'armée royale, qui n'entendait que le bruit sourd du combat, jetaient une frémissante agitation dans ses rangs. M. de La Vrillèrc, malgré ses soixante ans, pétillant d'ardeur guerrière, s'approcha le premier du roi Sire, dil-il, ordonnez... et mes arbalétriers vont faire tout tomber murailles, bastions, pont-lcvis. Il vous faudrait trois heures, capitaine, fil le roi qui se mit marcher comme un lion qui, derrière les barreaux de sa cage, menace l'étranger qu'il ne peut atteindre. Leduc baissa la téte, essuya silcncieus -inent une larme et s'éloigna. Tout coup Beautreiliis apparut, debout sur un cré- La Chambre, après avoir adopté sans discus sion le projet de loi fixant le contingent de I armée pour l'exercice 1054, a abordé, vendredi 23, la discussion du projet tendant autoriser le gouveriK-ment, jusqu'au l,r janvier 1855, suspendre complètement, modifier ou rétablir les droits «l'entrée sur les houilles étrangères. Dès le début, M. le ministre «les finances a pris la parole pour annoncer qu'il présenterait le jour même de la rentrée de la Chambre, après les vacances de la nouvelle année, le grand projet modifiant le tarif en ce qui con cerne la houille, les fontes et plusieurs autres matières premières dont l'industrie a un indis pensable besoin En conséquence, il a engagé la Chambre ne pas entamer sur le fond même de la question une discussion approfondie, qui se rouvrira nécessairement dans un mois ou six semaines, l'occasion du projet définitif pour le dépôt duquel il fixait le jour. L'observation de M. le ministre des finances était trop juste pour qu'on n'y fil pas droit. On n'a donc discuté ni le principe ni les termes du projet provisoire, qui a réuni l'unanimité des voix. Interpellé par MM. Prévinaire et Rogier, M le ministre des finances avait préalablement déclaré qu'il entendait user de la faculté que ce projet lui accorde, pour décréter actuellement la libre entrée absolue, et que dans aucun cas il ne rétablirait le droit exorbitant de 14 francs. Mgr. l'évêque de Bruges,a réuni, vendredi malin, le chapitre |de sa cathédrale, [et lui a annoncé qu'il vient de nommer Archiprêtre du chapilie, M. le chanoine Van Beselaere, curé de Saint-Sauvenr;jpéniten- cier de la cathédrale, M. le chanoine L«-cocq; chanoine titulaire, M le vicaire général Scher- pereel; vicaire général et chanoine honoraire, M. Broutyn, doyen «le Thouroul; vicaires géné raux honoraires, M. le chanoine Ryckewaert, professeur de [théologie au séminaire, et M. le chanoine Beuneelprésident du séminaire; chanoine honoraire, M. l'abbé Faict. supérieur du petit séminaire de Roulers; curé de l'église paroissiale de Notre-Dame Bruges, M. le chanoine P. Tanghe, secrétaire de I évêché. Ensuite, l'évêque a fait part au chapitre, d un décret par lequel il a divisé lu doyenué de Bruges en trois doyennés distincts. Du 1" Janvier au 4 inclue. Nous avons h signaler deux nouvelles importan tes. La France et l'Angleterre se seraient entendues pour prendre enfin une attitude énergique vis-à-vis de la Russie. lai seconde nouvelle,est donnée par le Time»: c'est la rentiée de lord Palmerston au ministère. Des explications, dit ce journal, ont été échangées entre lord Palmerston et ses collègues, et connue les difficulté* se bornaient, ainsi que nous l'avons neau, une hache In maiu, Auprès de lui vinrent suc cessivement se ranger ses lansquenets, pareils, dans leur fièvre belliqueuse, des démons implacables et irrités. Ce spectacle menaçait de devenir atroce pour l'arinéo royale qui ne pouvait qu'assister, l'arme au bras, ce glorieux massacre. Plu> d'un soldat, entraîné trop loin par sa colcre bouillante, voulut tenter d'aider la déli vrance des siens mais il était impossible, dans le désordre et la confusion, de distinguer un ami «l'un ennemi. Les Espagnols, au nombre d'environ huit cents, ser raient de près les lansquenets qui, se voyant ainsi acca blés par des forces trois fois supérieures, avaient résolu de venir tous mourir sur les fortifications, là, en face du roi et de l'armée qui les verraient tomber. Le roi ne pou vant se résoudre qu'à regret son rôle de spectateur impassible, se frappait 'e front, foudci-ngc et d'impuissan ce, cainme pour en faire jaillir une idée. Cette idée lui vint, sans doute; car il se redressa grand et fier et dit .M. de Tur«'nne qui, depuis la veille, ne le quittait pas. Vite un crayon cl du papier Turcnne lui donna les deux objets demandés. Alors Henri, se baissant, écrivit ces lignes sur son genou Que les Parisiens dégagent prômptement mes lans- quenets, au lieu de se tenir neutres, et je leur pro- mets amnistie. L'accorde mille livres celui qui, le premier, prendra l'initiative. Signé Henri de Bourbon. (La tutte au prorhnhi

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2