Chronique politique.
ville dam le grand duché de Luxembourg est «ne
bonne étude, les premiers plans surtout nous sem
blent particulièrement réussis. Les fonds manquent
de transparence et do légèreté.
M. (Iknisson, d'Anvers, a exposé un Intérieur de
la cathédrale de Gandremarquable par la richesse
et l'éclat de la couleur aussi bien que par !e fini des
détails.
M. Robbr est un Belge d'un rare mérite, qui
expose pour la première fois Bordeaux el nous
croyons même en France. Son Intérieur de Bergerie
nous paraît le plus com plet des trois ouvrages qu'il
a exposés; c'est d'une délicieuse couleur el d'une
facturecliarmanle,bienque peut-être un peu molle.
M. Stevens a envoyé de Bruxelles une Ltude,
qui bien que d'une belle couleur et d'une touche
savante, n'est pas assez avancée pour que l'un puisse
distinguer si la tête qui a servi de modèle apparte
nait un homme ou une femme.
M. Verboecxovkn. Lee Moulone et paysage de ce
premier peintre d'animaux de la Belgique el la
Paysanne avec animaux, du même auteur, justi
fient la réputation duul il jouit sans conteste, auprès
des amateurs qui aiment l'étude patiente et scru pu-
leuse plus encore que lés autres qualités chee un
peintre d'animaux.
M. Verlat est un des jeunes noms de la Belgique
qui promettent la plus brillante carrière; il a exposé
un Bûcheron surpris par un oursrépétition en petit
du grand tableau que nous avons vu tous l'expo
sition de Paris il y a quelques mois.
M. Verwée, élève de Verboeckoven, a envoyé un
grand paysage dont les figures et les animaux sont
peints par Verboeckoven, son maître, et dont l'as
pect est tout fait satisfaisant; son Paysage avec
animaux, bien que privé du puissant auxiliaire qui
donne une si grande valeur au premier tableau, est
fort remarquable aussi.
M. H. Leys, de Bruxelles, a exposé un Intérieur
flamand dont les fonds sont digues du grand peintre
de Hogue. Nous ne connaissons pas de plus bel éloge
Il faire ce tableau, et nous terminons la notre revue
en protestant contre les oublis que l'on pourrait
nous signaler, car ils sont involontaires. 11 y a, dans
notre appréciation, ni parti pris m système, nous
avons cherché le bien partout où il a frappé nos
regards, nous l'avons signalé, nous avons méuagé la
critique, car c'est une pente facile et qui entraîne
plus loin el plus vite qu'on ne le veut el qu'on ne le
croit; et puis, notre silence n'est-il pas lui-même
assez intelligible 1
Al. A. Dauzats. Le chœur et le jubé de L église de
la Madelaine, Troyes de cet artiste est d'une vé
rité saisissante d'efiel et de couleur.
I.'air circule dans ces voûtes dorés par le soleil
couchant, le crépuscule permet de fouiller encore
les délicates sculptures du jubé gothique de la Ma
delaine.
Nous terminons notre revue par M. Dauzàts parce
qu'il est un des enfants de Bordeaux qui secondent
avec le plus de dévouement l'institution des Amis
des arts; correspondant de cette société dans la ca
pitale, il n'épargne aucune démarche pour donner
de l'éclat aux expositions et nous l'en remercions
ici au nom de tous les amis des arts.
M. Auguste Bôhm membre du comité de
l'association des artistes, nous communique un
fait, dont il eût désiré qu'il eut été fait mention
dans le discours prononcé sur la tombe de M.
Carton, peintre de genre, par M. Bôhm, père.
M. Charles Carton a été un des artistes qui ont
répondu des premiers l'appel de I'association
plus d'un vieux brave, brûlé aux feux du Midi, ne pou
vant retenir ses larmes, les laissait librement couler sans
prendre souci des remarques d'un voisin sans âme. Ho
noré Magdcbourg se raidit pour ne pas succomber encore,
et, s'emparant du bras du duc de La Vrillère, il fit celte
simple question Esl-it mort Non, répondit le
duc avec effort. Un cri de joie s'échappa de la poitrine du
vieil intendant. Un nouveau bruit se fit entendre le
pont-levis venait de s'abaisser pesamment.
A peine son extrémité supérieure cul-cllc touche le
bord du fossé, qu'un homme s'avança, chancelantl'ar
mure en lambeaux. Il tenait d'un côté une hache ensang
lantée, et de l'autre une masse d'armes.
Le roi ne fit qu'un bond jusqu'à lui; puis, dans un
transport d'enthousiasme, il lui sauta au cou. L'armée
entière battit des mains. Derrière Bcautreillis, se mon
trèrent bientôt les débris de sa noble phalange ils
n'étaient plus que trcntre-cinq. Le roi leur dit chacun
un mot ilntleur, et les embrassa.
Magdcbourg, depuis un moment, tenait Bcautreillis
embrassé avec tant de puissance, qu'on eut pu croire
des artistes—peintres, Son zèle ardent pour la
bienfaisance et la dignité des artistes lui avait
fait comprendre l'immense utilité d'une pareille
institution et il en fut toujours un des plus
zélés soutiens et des plus fervents coopérateurs.
Les habitants de Poperingbe montrent le
plus grand empressemeut secourir les pau
vres. Une commission de membres du clergé,
du conseil communal el des bureaux charitables
s'est chargée de recueillir domicile des sous
criptions qui ont produites une somme de
9,130 fr., indépendamment d'une somme au-
delà de 500 fr. qui a déjà été recueillie les
Dimanches dans les églises paroissiales, total
9,630 fr.
Il est remarquer qu'il n'y a que les habi
tants de l'aggloméré de la ville, dont le chiffre
ne s'élève guère qu'à 5,600, qui ont contribué
ces souscriptions, ceux de sa banlieue faisant,
pour ainsi dire, journellement des distributions
de pains qui dépassent parfois leurs ressources.
Ces souscriptions n'empêchent pas les citoyens,
même tant soit peu aisés, de donner un libre
cours leur inépuisable charité.
En outre des représentations dramatiques et
des soirées musicales s'organisent dans un but
philanthropique.
g-»0l»0
Le 4 janvier, vers 11 heures du malin, le
temps s'est radouci, le thermomètre est monté
2 degrés Béaumur au-dessus de zéro, et il y
a eu un petit mouvement de dégel.
Voici du reste quel a été le résultat de la
neige tombée la nuit précédente
Aucun convoi des lignes du Nord, de l'Est el
de l'Ouest n'est arrivé.
Le convoi parti lundi soir pour Liège est
arrêté Waremme.
Trois convois de marchandises sont arrêtés
sur la même ligne.
Les convois de Gand pour Bruxelles sont
arrêtés Melle.
Le départ d'Anvers pour Bruxelles n'a pu
avoir lieu.
On a demandé d'urgence 200 hommes de
troupes pour la staliou du Midi, el 100 pour la
station du Nord.
L'ordre a été transmis au commandant de la
place de Cbarleroi, de détacher de la garnison
une partie de militaires pour déblayer le che-
mia de fer el particulièrement la station, de la
neige qui les encombre. Depuis hier, deux pe
lotons d'artillerie sont l'œuvre dans la station
de cette ville.
Aucun convoi, ni de voyageurs ni de mar
chandises, ne peut partir de la station du Nord.
Sur la ligne du Midi, moins maltraitée, il y
a des retards, mais du moins le service n'est
pas interrompu. Tous les convois ont pu partir,
el celui de l'aris de lundi soir, est arrivé hier
malin, dix heures un quart.
Un 5 Janvier an 7 inclus.
Un conseil de cabinet tenu le 39 décembre, par la
reine d'Angleterre, a décidé que le Parlement an-
qu'il le voulail étouffer. Oh disait-il avec des larmes
dans la voix, je ne pensais pas que le cœur de l'homme
pût éprouver tant de terreurs sans sé briser Mais
explique-moi donc, mon ami, si lu In connais, la cause
de cette terrible explosion qui a lout fait sauter si près de
toi C'est bien simple répondit Sainl-Ricut. J'avais
donné l'ordre l'un de mes fidèles de se tenir caché
puis, quand personne n'aurait l'œil sur lui, de traîner
jusqu'au poste ennemi certain baril.de poudre que j'avais
en passant remarqué... Justice de Dieu interrompit
Magdcbourg, tu m'épouvantes, mon ami II devait,
mèche allumée, ne pas me perdre de vue; de telle sorte
que, sur un signe de moi, quand je verrais notre position
compromise, il mettrait le feu aux poudres pour anéantir
ce poste espagnol. Or, mes boinmes disparaissaient un
un; moi-même, enlacé par une ceinture vivante, je me
voyais près d'être tué, alors, j'ai fait le signe convenu...
Voilà, fit avec une grande simplicité Bcautreillis, la cause
de celte formidable explosion dont vous me demandiez
tout l'heure l'explication.
[La suite au prochain n'.)
7 -T—-, -rr-
glais se réunirait le 31 janvier, pour l'expédition des
affaires.
Les journaux anglais se préoccupent de la mission
de M. le comte de Pourtalès Londres. Le Times
dit que le roi de Prusse a chargé ce personnage de
s'assurer des déterminationsdes puissances occiden
tales, afin que la Prusse participe leur action.
Les journaux anglais sont très-prompts accepter
pour positives des choses dont bien souvent ils
ignorent le premier mot.
Le Moniteur français du 3o a publié, en effet,
l'article sur lequel la Bourse de Paris avait haussé la
veille. Cet article est fort succinct: il se borne dire
en moins de six lignes, que le Divan est d'accord
avec la France,l'Angleterre, l'Autriche et la Prusse,
sur les conditions auxquelles la Porte pourrait ho
norablement coucourirau rétablissement de la paix.
Ce lait a une grande importance, et la Russie
montrerait une bien coupable obstination si elle
repoussait ce que l'Europe entière proclame hono
rable. A la rigueur, il est vrai, la Russie pourrait
répondre: Ce que vous trouvez honorable pour
la Porte, je 11e le trouvé pas honorable pour moi.
Mais alors, c'est décidément la guerre, et toute la
responsabilité eu retombera sur le Tzar. Et le
moude saura positivement, ce dont il commence
se douter, que ses protestations pacifiques ne furent
jamais siuceres.
La question vient donc d'entrer dans une phase
décisive, et d'ici peu de jours, nous saurons si la
guerre éclatera au printemps prochain.
Nous disions que les journaux anglais la voulaient
courte et bonne. Voici eu quels termes s'exprime le
Times
Si le signal de la guerre est donné dans l'année qui
va s'ouvrir, il n'est pas douteux que l'horreur des Anglais
pour l'oppression cl l'injustice, que celte longue haine
du despotisme russe n'cclatcnt en même temps que le
sentiment de l'honneur el des intérêts du pays. L'empe
reur Nicolas apprendra que, dans l'esprit du peuple et
du gouvernement anglais, le moment d'agir est arrivé.
Plus la guerre sera vigoureuse, plus elle sera courte,
et nous espérons que le gouvernement n'hésitera pas
employer, pour en finir, tous les moyens autorisés par le
droit des gens. On peut être modéré dans les négocia
tions, mais la modération est méprisable dans la guerre,
cl si nons prenons les arincs, nous ne pouvons les poser
avant d'avoir dicté la paix un empire de GO millions
d'habitants qui s'étend sur une grande partie du monde
habitable.
Une dépêche télégraphique de Trieste, en date
d'hier, donne des nouvelles de Constanlinople du
19. Le capitan-pacha, menacé dans sa position de
puis l'affaire de Sinope, attribuée son impré
voyance, venait d'être révoqué de ses fonctions.
Les flottes étaient toujours leur ancrage dans le
Bosphore. Nous rappellerons ce sujet, que le a3 de
ce mois, une dépêche télégraphique adressée Vin-
dépendance el datée de la veille, disait Les flottes
alliées sont définitivement entrées dans la Mer-
Noire pour la protection de la Porte. Ceci se rap-
poi tait pour Constanlinople la date du 13. El au
moment même, nous disions dans notre Bulletin
politique Les flottes sont-elles entrées dans la
Mer-Noire? Nous croyons comme hier qu'elles ne
sont pas entrées, nonobstant une dépèche de Vienne
affirmant le fait et nonobstant le dire du Times.
On voit si nous avions prévu juste.
Le roi des Pays-Bas vient d'Opérer une mutation
importante dans le corps diplomatique. Il rappelle
M. le général baron de Fagel, sou ministre plénipo
tentiaire Paris, et le remplace par M. Lightenvelt,
ministre du culte catholique. M. le baron de Fagel
est nommé ministre d'Etat, ce qui ressemble fort
une disgrâce. M. Lightenvelt est remplacé au dépar
tement du culte catholique, par M. Mulsaers, con
seiller la lîaute-Cour.
La tournure que prend l'affaire d'Orient inquiète
le inonde financier. 11 y a une nouvelle el forte
baisse la Bourse de Paris d'avant-hier.
Le bruit est très-accrédilé que l'empereur de
Russie refuse de prendre part au Congrès proposé
par la dernière note de Vienne.
Nous appelons l'attention sur l'article ci-après du
Journal de Francfort, lequel croit encore au bon
résultat des négociations, et révoque d'ailleurs en
doule l'ordre donné aux flottes d'entrer dans la
Mer-Noire.
Sur ce point, la Revue des Deux-Mondes est d'un
avis tout différent. Elle affirme dans sa chronique
de la quinzaine, que l'ordre a été donné, et elle
ajoute Le sens de cette démonstration est des
plus clairs, c'est une affirmation plus explicite de
l'intégrité de l'Empire-Ottoman, et par suite de
l'intérêt européen. Ce n'est pas précisément une