JOURNAL D'YPRES ET 1)E L'ARRONDISSEMENT.
N# 1,327. 13' Année.
Jeudi, 19 Janvier 1954,
Vires acqmntcuïidi.
UNE HISTOIRE DE CE TEMPS-CI.
1i»
ABONNEMENTS Ymes (franco), par trimestre, 5 francs 30 c. PnoviNCES, 4 francs. I Le Phoghês paraît le Jeudi et le Dimanche. Tout ce qui concerne le journal doit
INSERTIONS: Annonces, la ligne A îi centimes. Réclames, la ligne: 30 centimes. être adressé l'éditeur, Marché au Beurre. On ne reçoit que les lettres affranchies.
l'pitES, 18 Janvier.
Les journaux du parti clérical abondent en
malédictions contre le ministère de conciliation;
leur ton, on dirait qu'une lutte sérieuse éclatera
la Chambre et que les réactionnaires manœu
vrent pour se saisir du pouvoir. De tous les
points du pays, le mot d'ordre est donné de
courir sus ce cabinet, qui était si cher aux
catholiques-politiques, il y a peine une année.
Mais aujourd'hui, il semble, d'après les feuilles
épiscopales, que le recul ne se fait pas. franche
ment. Au contraire, la droite se plaint que c'est
le maintien du système libéral par un ministère
qui, selon elle, avait mission de saper les
œuvres du libéralisme.
Aussi lisez les journaux cléricaux tous se
posent en triomphateurs, proclamant sur les
toits que la majorité du pays abjure ses erreurs
libérales pour embrasser les vérités cléricales.
D'avance ils proclament la victoire électorale
qu'ils doivent remporter au mois de Juin pro
chain et cependant les élections de Bruxelles,
Neufchaleau et Bruges ne peuvent leur inspirer
celle superbe, puisque en ces lutte» récentes,
c'est le parti cléncal qui a succombé. Peut-être
n'allribuent-ils leur défaite qu'à la non-inler-
venliou de l'étranger et intriguent-ils déjà pour
faire peser une influence extérieure dans la
balance électorale?
On doit s'attendre un effort suprême de la
part du cléricalisme au mois de Juin prochain,
car pour luiil s'agit, sous la pression des cir
constances actuelles, de regagner le terrain
perdu depuis 1847.
Le passage du libéralisme au pouvoir a rendu
donner le relevé du montant des dons volontai
res. Il s'élèvent la somme totale de fr. 11,124-34,
repartis mensueHemeut comme suit
VIELE D'YPRES. Conseil ('OVMISAL.
Séance publique du Lundit6 Janvier 1834.
Présents Messieurs le baron Vanderstichele
l ai oisse de S Martui (Ie section) fr. l,161-2o Je Maubus, bourgmestre, président; Alphonse
iv6™1 (ieseclion) 976-o0 arideo Peereboom,Iweins-Fonleyne,échevins;
Idem S' 1 lei +«4-08 Théodore Vaudeu Bogaerde. Pierre Beke, Boedt-
Ideifi S1 Jacques69-62 Lucien, Martin Smaelen, Edouard Cardinael,
Idem S1 Nicolas Q-+- Auguste DeGhelcke, Ernest Mergholynnkjtnedt,
Total pour un mois. fr. 3.708-11 avocat, Charles Becuwe, conseillers.
(1 est donné lecture des procès-verbaux des
séances du 5 Novembre et du 16 Décembre
1853 la rédaction en est approuvée sans ob
servation.
C'est un beau résultat; ou pourra disposer
de plus de cent francs par jour, et avec celle
somme utilement employée, on pourra soulager
bien des misères, d'autant plus que la tempé
rature s'éiant radoucie, les besoins seront moins
pressants, et le travail qui est le meilleur mode
de secours pourra reprendre partiellement.
Par arrêté royal du 8 Janvier 1854, il est
accordéà Mme Van Benynghe (Adèle-Antoinette
Amélie), veuve de M. Auguste Vande Broukc,
une pension annuelle et viagère de sept cent
cinquante-six francs, sur la caisse des veuves
et orphelins instituée au département des fi
nances.
Par arrêté royal du 15 Jauvier 1854, le sieur
Spilleboul (O. -l'.-H.-C.). inspecteur de 2e classe
de l'enregistrement et des domaines, Anvers,
est nommé conservateur des hypothèques en la
même ville.
Dimanche dernier, vers dix heures du soir,
les nommés Melau; Séraphin, et Froment. Au
guste journaliers Bousbiugge, étant sortis
ensemble d'un cabaret de la localité, après une
«JV CjU U U V* B.JL* y U A/M V»« U VU U |J 0 a
la lutte plusdifBcile.il est impossible d'exploiter, 19,)ere^e' se sonl rendus dans un pi e «voisinant,
avec chances de succès, toutes les vieilles calom-j°u 'e. premiei nomme a assomme t iomenl, et
nies débitées avec cet aplomb clérical que cha-j!a 'a,ss5 mo11 sl,r a place- Le meut Lier a été
cun a pu apprécier. L'opinion publique ne se immédiatement aitèie pat la geudai mette,
laissera pas égarer par les déclamations, les
injures et les diatribes des feuilles de l'union,
de la modération et de la conciliation
Leur style jure trop avec les sentiments par
lesquels elles se disent inspirées.
Dans la nuit du 13 au 14 de ce mois, des
voleurs se sont introduits dans l'église de Buis-
camp, en escaladant un tas de briques qui se
trouvait contre une fenêtre qu'ils ont brisée;
ensuite ils ont fracturé une armoire qui se
trouve derrière I autel, au moyen d'un coutre
de charrue et y ont enlevé un ostensoir, deux
calices, deux boîtes et cinq reliquaires en or et
en argent.
LL.l ilL«_LUU!
Nous avons déjà annoncé que, d'après des
renseignements fournis, la liste de souscription
au profit des indigents, organisée par le comité
d'assistance aurait été productive. Nous pouvons
(suite.)
IV.
La chambre que j'occupais au Coq d'Esculape donnait
sur deux ou trois jardins, comme cela se rencontre assez
souvent dans le quartier. Vous ai-je dit que c'est rue du
Puits qui parle que se trouvait l'hôtel
Mettons que tu l'as dit, dit Gustave.
Ceci a plus d'importance que vous ne pensezmes
amis-
J'entends, dit Frédéric: la solitude du quartier, la
r«o des Postes d'un côté et les jésuites de. l'autre, puis les
couvents si nombreux dans ces parages. Victime de
quelque haine redoutable, contrainte par des parents
inflexibles, l'héroïme ira se réfugier dans la demeure du
Seigneur. N'est-ce pas la situation i?i dit le mélancolique
«t,pôle Frédéric-.
Jts conviens, reprit Ernest; que la situation serait
admirablement trouvée, mais un peu commune; cela s'est j leur penchant, et écouter celte forte voix intérieure qui
Il n'y a pas de communication de pièces.
Le Conseil, dans une de ses séances précé
dentes, avait décidé que les plans des construc
tions ériger sur les terrains vendus par la ville,
aux abords de la station du chemin de fer, lui
seraient soumis avant d'obtenir l'approbation
de lautorilé communale. En vertu de celle
résolutionle plan d'un nouveau bâtiment:
construire est présenté I examen du Conseil
par le sieur De Huile, il n'est pas accueilli favo
rablement, parcequ'tl ne se rapproche pas d'un
des plans dressés par les architectes chargés
par l'autorité communale de fournir des modè
les de façades approuvés par l'assemblée.
Le président fiait connaître qu'un: proprié
taire d'un terraii), au, côté nord de la rue des
Bouchers, a demandé pouvoir se ménager,
au dépens du trottoir, une entrée de cave, pour
la maison qu'il se propose dè construire. Le
Conseil qui a déjà décidé en principe, qu'il
n'accorderait pltis de semblables autorisations,
persiste et refuse la permission sollicitée.
Le Conseil examine de nouveau la compta
bilité de l'École moyenne., l'occasion d'une
difficulté qui a surgi entre le gouvernement et
la ville, pour, le payement de certains frais de
premier établissement. Comme celte institution
se trouvera, dès le prochain exercice, dans des
conditions très-pi;ospèi:es. il; n'y; a pas lieu de
s'occuper davantage de celle question.
Le cahie,r des charges, clauses et conditions
pour la location-cie quelques immeubles appar
tenant au Bureau de bienfaisance, est lu et
approuvé par rassemblée, qui émet un avis
favorable sur deux actes d'achat 1° de six
ares de terrain, appartenant Madame veuve
j'insisic sur celle situation, puisqu'elle se lie étroitement '.entendre.
la suite et la péripétie (le cette histoire. Pemineus.tilulatusdit Gustave.
Cette fois les deux auditeurs devinrent plus sérieux; i Voilà de l'érudition-mal'placée, reprit Ernest. Ily
leur curiosité commençait être vivement excitée. avait tant d'angoisse, tant de déchirement dans cette voix,
V. i que je me sentis ému au fond de l'àoie, et mon émotion
On était la campagne chez moi l'esftrémilé des ne put que s'accroître lorsqu'au cri déchirant que je
longs jardins, gaie résidence des oiseaux de toute espèce, venais d'entendre, succéda la chute d'un corps sur le
se découvrait tout un paysage calme et monumental Iç parquet. Mon premier mouvement fut de me précipiter
Val-de-Grâce, le Jardin des Plantes et avec un peu de pour (n'informer, mais la maîtresse de la maison m avait
bonne volonté, on pouvait s'imaginer le cimetière du prévenu; d'ailleurs la réflexionm'avait fait cruindred cire
Père Lachaise, celte dernière station des passions pari- indiscret. Je refermai donc la porte de ina chambre,
siennes. 11 y avait dans cet horizon je ne sais quoi de grave assez impatient d'apprendne In cause de ce bruit extraor-
ct de charmant la lois, qui évoquait le passé et faisait i dinairo dans une- maison, d'ordinaire assez calme. La
soupirer l'avenir. Ajoutez le retentissement argentin et voisine Gertrudc partageait, k ce qu'il m'a paru, nus
monastique des cloches, et vous conviendrez avee moi craintes, car je la rencontrai sur l'escalier où l'avait attiré
que nolro hou vieux quartier est encore celui de tout son ardent amour polir le prochain. Elle l'aimait tant,
Paris où les âmes qui aiment se recueillir, méditer, qu'elle s'intéressait vivement lout ce qui le louchait
s'éclairer sans distraction, enfin ménager la transition
entre la nature et le monde, peuvent le mieux se livrer
lu et vu si souvent d'ailleurs, vous retiendrais-jo pour
ai peu Et puis, je n'invente rien, je fais malheureuse-
ment.de l'histoire» Je reprends donc le récit au point où
je l'avais laissé la situation de ma chambre. 11 faut que
s'affaiblit, il faut bien le reconnaître, dans le tumulte des
cités.
J'étais peine retiré dans mon asile, perche au haut
de la maison, qu'un grand cri, un cri de femme se fil
nul plus qu'elle n'était au courant de la chronique du
quartier, de la chronique murale surtout, car si elle
s'intéressait vivement son semblable, elle n'avait |>as
moins d'attache pour la morale. La morale, c'était seu
fort. Elle savait mieux que les intéressés leur histoire, et
Dieu sait quel livre elle eût éerit, si elle avait su éerire.
Je conseille fort aux romanciers dans l'embarras, do