INTÉRIEUR. Chronique politique. Je me hâtai d'ajouter que dans le cas où la pro priété du journal passât en d'autres mains, je me retiieiais de l'arène politique, et ne consentirais jamais :1 prendre ma plume pour écrire contre mes convictions. Néanmoins, entamant celte question personnelle, on in'offrit de me céder le Slandaerd, en iemplacement du Burger-IVelzyn et enfin décailer celle ptemière objection de ma part, que le Slandaerd était la propriété de M. Neut, il lut ajouté que ceci ne serait pas un obstacle que l'évê- clié parviendrait bien arranger cela avec M. Neut. Mais je déclare, sur ma conscience, d'avoir formelle ment et constamment rejeté cette offre. Avant de quitter l'évêché, \1. I anghe me deman da si je ne voulais pas consulter mon associe au sujet de l'affaire et entrer ensuite, s'il y avait lieu, en relation avec M. Neut, rédacteur de la Patrie et propriétaire du Slandaerd? Ceci ne lut ni directe ment accepté, ni directement refusé. Ce qui me fait le plus de peine maintenant, c'est que j'ai été si conciliant; car j'ai la conviction que si je m'étais borné aux précédents entretiens, l'affaire ne serait jamais devenue publique, ce qui eût été infiniment mieux. Enfin, M. Neut m'a envoyé son fils le 29 décem bre (le jour indiqué par le Slandaerdpour me prier d'aller lui parler le soirà huit heures. M. Neut était informé de tout ce qui avait eu lieu ou avait été dit l'évêché. Il me parla dans le même sens que M. Tanglie et je lui ai donné la même réponse, me refusant de la manière la plus péremptoire pren dre la défense d'une opinion politique qui n'est pas la mienne. Malgré qu'il me suppliât de revenir eticore le voir j'ai refusé. Aussitôt après a commencé contre moi une série de persécutions qu'il serait fastidieux de faire con naître. L'on m'a ennuyé de toutes parts on m'a mensonge, mais en même temps a vec cette persévé rance et ce courage qui dérivent d une conscience pure et nette. Dans une lettre envoyée aux journaux, le sieur Neut, se disant propriétaire-rédacteur de la Pairie et du Slandaerdtàcne de voiler l'odieux que ce tripotage doit jeter sur ses auteurs, en rejetant sur M. Boeteman I initiative des démarches faites. Nous avons tout lieu de croire que c'est une nouvelle infamie, car ce n est pas M. Boeleman qui devait avoir le désir de traiter avec l'épiscopal, mais bien I épiscopat qui aspirait supprimer un journal flamand ayant une certaine influence. Au moment de mettre sous presse, nous ap prenons que M. William Chantrcll a fait verser dans la caisse du comité central de secours, institué Ypres, la somme de fr. 407-8o, mon tant des recettes opérées, pour le transport des voyageurs, pendant la courte durée de I exploi tation provisoire de la section du chemin de fer entre Ypres et Comines. Au 110m de nos concitoyens malheureux, nous remercions M. le directeur du chemin de fer de la Flandre occidentale de 1 œuvre de bienfai sance qu'il vient d'accomplir. envoyé un prêtre de ma famille et auquel je suis fort attaché; l'on a encouragé cet ecclésiastique exercer l'influence qu'il a sur mot afin de me faire modifier mes opinions, mais j'ai tenu bon. Enfin, le Slandaerd commença m'attaquer, m'injurier dt la manière la plus dégoûtante, calom- ni vnt même mes opinions religieuses et catholiques. (Voir surtout le n* du 3t décembre.) Je me permis, dans une de mes réponses au Slan daerd, de remémorer mon accusateur quelques- uns des principaux épisodes qui s'étaient passés. mm- u«r i cnure nommage la venté, Ie Slandaerd 3 feint de voir là un défi de ma part, tandis que ce n'était qu'une défense légitime; et ce prétendu défi il a, comme de coutume, répondu d'une manière méchante et calomnieuse. Cependant cet article qui était destiné me bles ser si vivement, n'a été lâché qu'après de nouvelles instances pour me gagner, eussent été faites et fussent restées vaines. El la suite d'une réunion qui eut lieu le mercredi midi, chez le précédent propriétaire du Slandaerd, en présence, dit-on, d'un noble comte, le libelle vil le jour le lendemain. Que les hommes impartiaux et sincères jugent maintenant entre nous deux Je puis peut-être avoir été crédule et imprudent, mais traître, jamais! C'est comme l'on dit, une nouvelle leçon qui servira pour mon expérience, mais ce n'est pas une action blâmable. Je reste ce que j'étais et j'espère que par cette lâche accusation je n'ai pas démérité de l'estime de mes amis et de mes lecteurs. Je continuerai défendre mes principes et mon opinion libérale, avec modération, sans calomnie rii Hier la Chambre des représentants a repris ses travaux. Dès l'ouverture de la séance, M. le ministre de la justice a déposé le projet de loi si long temps attendu,sur la bienfaisance, et uu second projet relatif aux dons et legs charitables. MM. les ministres des finances et des affaires étran gères ont déposé de leur côté, divers projets de loi. La Chambre a discuté ensuite et volé le projet de loi relatif l'établissement d'une taxe sur le sel employé la fabrication du sulfate de soude. -ttjgr Mercredi la Chambre des représentants a pris 1 s* /~v ayant pour but de régler la juridiction laquelle seront soumis les crimes et délits militaires. Elle a ensuite procédé au second vote du Code forestier, et en a adopté l'ensemble la majorité de 64 voix contre 3. femme inconnue fût remise ses soins, je me retirai tranquille avant même qu'elle eût quitté une salle voisine où la retenait une autre malade. Il faut bien que je. le confesse, une idée vague, et presque un intérêt romanesque, me détermina faire une visite immédiate celte bonne madame Grinchard, que j'avais un peu perdue de vue. ltien n'était changé au train ordinaire de la maison M. Grinchard s'oeeupait, comme par le passé, badi geonner, pour la vingtième fois, les murs de la maison garnie, donner enfin cette maison l'aspect le plus confortable et le plus fructueux. La sœur Jcanneton causait toujours fort amicalement avec le chat; ce bon vieux rsminagrobis se trouvait encore, comme je l'avais vu autrefois, accroupi, roule au coin du foyer. EnGn, le petit Joseph cachait plus que jamais sa mère toutes les ruses, toutes les niches que ce Talleyrand de dix ans savait faire subir aux dignes frères de la doctrine chrétienne, qui essayaient de diriger vers le bien les iostincls malins de ce petit démon. Puissent-ils y réussir! Moi, mes amis, je ne me sens pas le courage de lui jeter la première pierre, ni vous non plus, n'est-cc-pas car nous n'avons pas été sans péché. Madame Grinchard était entourée d'hôtes nouveaux. Il Un 19 Janvier au SI inclus. La Bourse de Londres de lundf, a fait comme la Bourse de Paris elle a haussé sur la lettre remise l'empereur desjfïançais par le prince de Chimay. C'est le Times qui assure le fait dans son bulletin financier. Quoiqu'il en soit, Paris, la hausse ne s'est pas maintenue. Mardi, les fonds s'y sont laits en baisse snr des bruits de toute sorte: entree des flottes dans la Mer-Noire, départ de M. de Kisseleff, em prunt, levée de 10 mille marins, remboursements nombreux deman'dés la Banque de France (les ac tions de celte dernière ont baissé de 5o fr.) etc. Le Morning Chronicle publie une dé pèche de Cou- stantinople du 3o annonçant l'entrée des flottes dans la Mer-Noire. Annonce prématurée. Le 2 jan vier, elles étaient encore dans le Bosphore. Une autre dépêche annonce la perle du vaisseau de guerre russe le Jloslikoff, de 120 canons, qui aurait péri dans une tempête. Une troisième dépêche rend compte d'une escar mouche qui aurait eu lieu près de Kalafal, entre deux bataillons russes et un détachement de cava lerie turque. Les Turcs, qui auraient commencé l'attaque, auraient été repoussés. Ceci est confirmé. Nous avons reçu aujourd'hui dit la Presse, de notre correspondant de Trébisonde, une lettre en date du 20 décembre, du plus haut, et pourquoi faut—il que nous ajoutions du plus triste intérêt. Tous les désastres des armées ot tomaries en Asie sont confirmés, et la Perse n'a modifié en rien son atti tude menaçante. 11 est vrai que le chargé d'affaires d'Angleterre a obtenu satisfaction, mais il ne l'a obtenue qu'avec la permission de l'ambassadeur de Russie, qui a constaté ainsi, une (ois de plus, son ascendant absolu sur l'esprit et la politique du se ha h On suppose le miuislère espagnol disposé frap per un coup d'Etat, par lequel le Sénat et le conseil royal seraieut supprimés, et des Cortès constitua 11 tes convoquées pour faire une nouvelle Constitution. Ainsi M. Sarlorius adopterait les errements de MM. Bravo-Murillo, Lersundi et Roncali, ses prédéces seurs. On pouvait s'attendre mieux que cela de ce ministère,qui, son début, montrait des disposi tions bien opposées. Le gouvernement prussien a résolu dit-on d'abroger les lois qui défendent l'usure, et de per mettre que le taux de l'intérêt soit fixé conveniion- nelleinent selon la volonté des parties. Le projet de loi sera présenté aux Chambres daus le courant de la session actuelle. C'est dans le grand duché d'Oldenbourg, près de Jade non loin de l'embouchure du Weser, que la Prusse se propose de faire l'acquisition d'un port militaire. D'après la Nouvelle gazette de Prussele com'plot politique en Pologne et dans le grand-duché de Poseu, se réduirait l'arrestation de deux individus, pour avoir été trouvés nantis d'actions de l'em prunt mazzinien. La nouvelle donnée hier par le Moniteur français, que la Turquie avait donné son adhésion toutes •7 - J-, r paorlii Innlp ini- portance en l'étal des choses. On sait trop bien que la paix ne dépend plus que de la Russie. Aussi la note officielle n'a-t-elle produit aucun effet sur la Bourse de Paris. Le gouvernement grand-ducal vient de clore la session de la Chambre Luxembourgeoise. Des dis sentiments fréquents avaient éclate, depuis le com mencement de cette session,entre les deux pouvoirs, notamment en ce qui concerne l'octroi des traite ments d'attente. La majorité 11'avait pas partagé l'o pinion fin gouvernement,qui croyait pouvoir se pas ser de l'approbation de la Chambre pour donner des pensions aux ministres sortants, et cela en vertu d'un article de la loi sur les pensions, portant que les traitements d'attente ne peuvent durer au-delà de cinq ans. La cause déterminante de [a dissolution a été le rejet en dernier lieu, d'une proposition tendante abroger la loi communale de 1H4H, pour re'venir purement et simplement la loi de 1843. Dans celle allocution au Consistoire secret du tg décembre, le Pape a consacré quelques lignes aux difficultés que son délégué apostolique a rencontrées y avait, entre autres, une jeune n.iss anglaise qui venait compléter en Frauec son éducation morale et religieuse; et, comme c'est assez la eoulume dans ce pays pudibond, miss Harriet voyageait seule, sous la seule garde de sa vertu. 11 y avait aussi un jeune gentilhomme pérignurdin, un gentilhomme de la vieille roche, qui passait sa vie entre les bœufs paternels et les voyages séinestriels qu'il faisait Paris, où il venait se former la belle civilisation dans les rues de la Harpe, Saint-Jacques et de la Parclic- mincrie. Onque, il ne poussa plus loin. Doué d'un esprit sensé et en même temps quelque peu timide, il voulait bien entrevoir le monde du luxe et des plaisirs, mais y pénétrer, jamais. Avouez que les gentilshommes de celte trempe sont rares; si jamais le récit (pie je vous fais, mes amis, arrive jusqu'à lui, puissc-t-il recevoir la publique expression de mon admiration Puissent les marrons et les cabinets de lecture de noire quartier lui cire toujours légers! Puissent ses enfants et petits-enfants imiter de tous points leur auteur, et ne jamais déroger Donc, madame Grinchard me reçut comme un ancien ami. Je la tirai l'écart, je lui rappelai l'aventure de la femme évanouie, je lui demandai sous quel nom elle avait inscrit le couple inconnu. Après quelque hésitation, elle me dit Monsieur et madame Henri. Vous voyez ma surprise plus de doute, quelque draine douloureux avait pris naissance ou s'était continué dans cette maison pour aller se dénouer sous le pérystile de la mort. Le récit que lu nous fais ne manque pas d'intérêt, dit Frédéric, mais 11c pouvais-tu pas laisser de côté les détails parasites? A quoi bon nous parler des dispositions plus ou moins vagabondes de miss Harriet Que vient faire ici le jeune gcnlillâtrc périgourdiu, tandis que là bas, la Charité, se passe peut-être quelque scène tou chante empreinte d'un puissant intérêt. Tout ce que tu viens de nous décrire, Ernest, depuis le chat de la sœur Jcanneton, n'a pu que ralentir l'action. L'action Fasse pour le théâtre, repondit Ernest; mais le roman ne s'accommode pas de celte rapidité. Le roman, c'est la vie; et, quoique jeune encore, je vous assure que la vie n'est pas chose si simple que vous pensez. Il y aurait bien répliquer, dit Frédéric, au sujet de cette distinction. Demande plutôt nos auteurs dra matiques. Mais ce n'est pas ici le lieu de discuter ces graves questions: poursuis, Ernest il me tarde de savoir cc qu'était, au vrai, madame Henri et puis la sœur Amélie m'intéresse nu plus haut degré. (La suite au prochain n'.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1854 | | pagina 2