U V lïm
Ainsi que nous l'avions annoncé, Lundi dr
s'est faite l'ouverture du chemin de fer d'Ypres
Coui Irai, six heures du matin. Bien des
personnes qui voulaient profiler du premier
convoi, ont éprouvé une déconvenue. Arrivées
la station six heures sonnantes, elles ont vu
avec dépit que le convoi était déjà en marche.
On avait oublié de mettre 1 horloge de la ville
en concordance avec le régulateur de la station
qui lui-même était en avance de dix minutes
sur le temps moyen. Mais avant onze heures,
l'horloge de la ville avait été avancée cl il est
croire que pour la régler, on aura soin de con
sulter dorénavant le régulateur de la station.
A l'occasion de l'ouverture de la ligne d'Ypres
Coudrai, un banquet a eu lieu la Tète dor
auquel assistaient plusieurs membres de la di
rection de la compagnie, ainsi que les fonc
tionnaires supérieurs de l'administration.
La ligne d'Ypres promet d'être productive,
car même, avant son ouverture officielle, une
masse de marchandises affluaient la station.
Aussi sommes-nous convaincu que, sous peu de
temps, celte nouvelle voie de communication
exercera une influence très-favorable sur les
affaires de notre cité.
IMTÉHEtlK.
Jeudi d', l'ouverture de la séance de la
Chambre des représentants, M. le ministre des
affaires étrangères a annoncé qu'il était prêt
faire, en comité secret, des communications
sur l'état des relations de la Belgique avec ie
Zollverein.
La Chambre a décidé qu'elle se réunirait au
jourd'hui 2 heures en comité secret, pour
entendre ces communications.
M. le ministre des finances a déposé un projet
de loi tendant dégrever des droits de douane,
certaines matières employées dans l'industrie.
La Chambre a voté définitivement et adopté
une grande majorité, le projet de loi établis
sant une (axe de 40 c. sur le sel employé la
fabrication du sulfate de soude.
La Chambre a adopté ensuite les amende
ments déjà votés dans une précédente séance,
la loi sur les brevets d'invention.
Elle a ajourné lundi la discussion du bud
get de l'intérieur.
-"-n-r
La Chambre des représentants n'a pas tenu
vendredi d' de séance publique. Après la lec
ture du procès-verbal et des pétitions, MM.
Ad. Boussel, de Perceval et Van Overloop ont
déposé des rapports sur des demandes de natu
ralisation, puis la Chambre s'est formée en
comité secret pour entendre les communications
de M. le ministre des affaires étrangères, au
sujet des relations de la Belgique avec le
Zollverein.
Samedi, la Chambre des représentants a dis
cuté un projet de loi de crédit destiné assurer
la sut veillancedes fabriques de sulfate de soude.
JX.
Comme je vous l'ai ditj'avais assisté d'un peu loin
cette sccnc de famille. Par considération pour la sœur
Amélie, que je respectais déjà comme une sainte, je
n'avais pas nicme tcnlé de voir le visage de ce père qui
m'avait cependant rendu auditeur attentif de sa terrible
allocution. Ajoutez qu'il faisait nuit.
Et que lu es myope, dit Gustave.
Que je suis uiyopc, comme tu dis trop bien, reprit
Ernest.
Cependant le père d'Amélie étant parti, je revins mon
rôle de médecin. Je dégageai grand'pcinc la pauvre
sœur, encore évanouie, des bras maternels. Je la fis
transporter dans une autre pièce où je lui fis donner les
soins que nécessitait son état. J'étais presque heureux de
cet évanouissement; car le vengeur inconnu l'avait trop
bien deviné la mère d'Amélie était morte.
Cette femme, encore jeune et qui avait dû être bien
frêle, bien délicate, minée déjà par la misère, éprouvée
sans doute par des émotions successives, n'avait pu sup
porter ce dernier coup la pauvre pécheresse était ailée
retrouver le Dieu miséricordieux, ce Dieu terrible, mais
bon cl toujours disposé ouvrir les bras au repentir.
Je fis rendre les derniers devoirs cette infortunée.
Réclamée par son enfant, elle put échapper au scalpel de
A ce propos, M. David a exprimé l'opinion
que cette surveillance pourrait être faite, sans
nouvelles dépenses pour le trésor public, en
diminuant le nombre des douaniers pour les
charger de ce service,
M. le ministre des finances a déclaré que la
diminution du nombre des douaniers était im
possible, et nous sommes de cet avis. Noos avons
eu connaissance de certains faits dans ces der
nières semaines. qui prouvent que nos douaniers
ont un service des plus pénibles. Par les froids
que nous avons eus, certains d'entre eux ont eu
faire au milieu des neiges, dés factions de
cinq ou six heures et même davantage, et il faut
un grand dévouement, du courage et une santé
de fer pour résister fie telles corvées.
En définitive, le projet de loi a été voté
l'unanimité moins une voix. La Chambre a eu-
leadu ensuite un rapport de pétitions.
Comité secret.
Dans le comité secret du 20, M. le ministre
des affaires étrangères a insisté pour que ses au
diteurs voulussent bien gardertouchant les
explications fournies par lui la plus grande
circonspection. C'est pourquoi nous ne pouvons
communiquer nos lecteurs que les rensei
gnements qui suivent:
M. H. de Brouckere a commencé par lire un
rapport très-circonstancié sur les relations du
Zollverein avec la Belgique, depuis 1B42. il en
résulte que la politique commerciale du Zollve
rein est, en ce moment, de n'accorder de faveur
spéciale aucune puissance et d'exiger peur
lui, dans les conventions douanières, le traite
ment des nations les plus fayovisées par les pays
qui négocient avec lui.
M. le ministre des affaires étrangères a résumé
la situation actuelle en ces termes: cessation
des effets du dernier traité avec le Zollverein,
et continuation de rapports pacifiques et ami
caux avec les Elats de l'union allemande. i
JNotis sommes rentrés vis-à-vis du Zollverein
dans le droit, commun. Cependant, le gouver
nement ne regarde pas comme fermée toute
perspective de négociations et d'arrangements
nouveaux.
Interpellé par M. Frère, M. H. de Brouckere
a déclaré que les négociations avec la France
interrompues au mois de décembre drsont
actuellement reprises.
Les orateurs qui eut pris la parole après M. le
ministre des affaires étrangères, sont MM. Frère,
Mercier, Bogier, de Theux et de Mérode.
Le comité secret a été levé 4 heures 3/4.
Le 23 janvier la Chambre des représentants
a commencé la discussion du budget du minis
tère de l'intérieur.
M. le colonel Jaeqmui, commandant de place
Gaud, vient d être admis la retraite.
Nous apprenons que c'est la première cham
bre de la Cour d'appel, présidée par M. le pre
mier président De l'âge, qui aura connaître
la science, égoïste en ces occasions et éminemment insen
sible. L'ctal île prostration dans lequel Amélie se trouvait
plongée, cessa bicnloi, grâce aux soins actifs et répétés
des autres sœurs, guidées par les conseils de l'art.
Lorsqu'elle su trouva peu près rétablie, j'allai la
visiter. A mon aspect, elle fondit en larmes, mais lie dil
rien. Je respectai celte grande douleur. Je ne l'interrogeai
ni lie cherchai la consoler. Elle savait par ses compagnes
que le malheur était irréparable; que l'interne qui s était
tant intéressé ce drame de famille avait accompagné
sa dernière demeure eeltc mère qui s'était éteinte dans
les embrassements de sa fille.
Oli vous êtes bon, dit-elle enfin, vous êtes bon
Dieu seul peut récompenser une âme comme la vôtre.
Je lui dis que je regrettais de n'avoir eu mettre sa
disposition que îles services humains, des forces humaines.
Lt cependant vous avez agi avec une bonté qui n'est
jias toujours de l'homme.
El lui, me dii-elle, celui qui... mon père, ajouta-
t-ellc avec effort, savez-vous ce qu'il est devenu, n'u-l-il
pas reparu
Non, lui repondis-je, son départ fut si prompt, si
impétueux, que personne n'eut le temps de l'interroger.
Ab monsieur, dit Amélie, si vous saviez... s'il était
permis un enfant de raconter la vie, e'esl-à-dirc les
des faits qui ont motivé l'arrestation cl la lon
gue instruction charge de l'avocat Coo^ers,
juge de paix suppléant et membre d'un comité
de charité.
Vienne, samedi soir.
Des dépêches télégraphiques qui arrivent
[instant d'Orsowa (Hongrie), et portant la date
du 20 janvier, annoncent que les Busses ont
franchi le Danube près de Silistrie, et qu'ils ont
occupé celte localité.
g
Triestc, samedi.
L'autorité maritime ceutrale dans notre ville
vient de publier un avis informant le public
que les croiseurs russes dans la Mer-Noire
traitent comme bonne prise, les navires des
Etals neutres transportant leur bord des mu
nitions de guerre.
Cfias'oeaâcijHae politique.
Un 22 Jlanvici* nu 25 inclus.
Le grand-duc de Bade a ouvert, le n, la session
de la Diète du grand-duché. Eu parlant du diffé
rend avec l'archevêque cie Frihourg, il s'est borné
protester de sou vif désir de voir ce conflit se ter
miner en sauvegardant les droits de tous.
Le ministre delajustice du royaumede Sardaigne,
M. R attazzi, a présenté aux chambres un projet de
loi qui porto une peine de deux mois un an d'em
prisonnement contre les ecclésiastiques qui se
livrent publiquement des attaques contre les in
stitutions du pays. Celte peine sera élevée dans une
proportion assez forle si l'attaque a eu lieu du haut
de la chaire.
Le 3Ioniteur f-ançais annonce l'entrée des flottes
dans la Mer-Noire. Elles n'ont laissé Conslanti-
nople, pour la gardo du Bosphore, qu'un vaisseau
anglais et un vaisseau français, le Trafalgar et le
yalmg, de 120 canons chacun. Deux vapeurs, l'un
anglais, l'autre français, se sont rendus Sébastopol,
pour notifier l'entrée des flottes au commandant
militaire.
Le Bulletin de Paris dit qu'il faut 6'attendre
voir l'empereur de Russie persister dans sou refus
d'accepter les négociations proposées par les puis
sances médiatrices.
Le Constitutionnel assure de son côté, que la Prusse
et l'Autriche continuent de rester d'accord avec la
France, et que les représentants des quatre puis
sances ont signé le i3, Vienne, en commun, un
nouveau prolocolc qui constate, l'unanimité, que
la réponse de le Porte est complètement satisfaisante;
Des dépèçlîes de Vienne expliquent les causes de
la série de combats qui ont eu lieu dans les princi
pautés. il paraît que k*3 Russes piojetaient une
attaque sur Kalafat, la date du i3 janvier, et que
dans ce but, ils travaillaient concentrer leurs for
ces dans les r«i ranchemeists de Liia'e ou Ci I a té.
Le 6, a vaut qu'ils eussent réussi h rassembler leurs
troupes, le général turc est sorti de Kalafat avec i5
ou 18,000 hommes, et a pris d'assaut les retranche
ments ennemis.
A celle date, et les 7 et 8 jauv ier, une série d'en
gagements meurtriers ont eu lieu, qui se sont ter
mines par la délaite des Russes, lesquels avouent une
perte de 1,000 morts et 4»°°° blessés. Le général
Aurep, quicominaridail les Russes, a été grièvement
blessé, ainsi que le général Tuiuout. Les Turcs de
leur côté, sont l'entrés le 10, dans leurs retranche
ments de Kalaiat.
fautes de l'un des auteurs de ses jours. Mais non... oh
repose en paix, pauvre mère je me tairai comme la
tombe. Là haut tu es redevenue bonne, pure comme
nous t'avions aimée, nous, tes enfants... O Charles
Charles que tu es heureux, loi qui ia revois maintenant
Puis elle se reprit pleurer.
Vous sentez que je respectai sa réserve et que je la
consolai de mon mieux. Je lui fis entendre qu'il lui res
tait des devoirs remplir, son père retrouver, calmer
peut-être, et des pauvres et des affligés soulager, sauver.
Vous avez raison, me dit cette âme d'ange, je nie
dois aux devoirs dont vous parlez, et je puiserai dans
celte religion que m'inculqua ma mcrc...
Sa mère pensa i-Je.
La force nécessaire pour accomplir la tâche qui
111'est imposée.
En effet, quelques jours s'étaient écoulés depuis ce
triste dénoùmcnt, et Amélie était redevenue la bonne
sœur dévouée, empressée, que les malades saluaient
comme une mère, comme une providence.
Déjà cette aventure prenait les teintes du souvenir
dans mon âme, lorsque je reçus d'Alger une lettre cache
tée de noir, que j'ai sur moi cl que vous allez entendre.
(La suite au prochain n°.)
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